NOUVELLES DIVERSES.
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ance de Bruxelles rèceVra avec reconnaissance les
adhésions de tous les libéraux auxquels des circu
laires n'auront point été adressées.
Les six individus renvoyés devant la chambre
des ihises en accusatiôh du chef de la distribu
tion du pamphlet incendiairesont inculpés
'd'après la contexlure de l'ordonnance de la
chambre du conseil, d'aVoir, dans un écrit pu
blié et distribué sans nom d'auteur ou d'impri
meur, menacé d'assassiher et d'incéndier une
partie des habitants du royaume, et d'aVoir pro
voqué les citoyens désobéir aux lois.
Les individus mis hors de cause, sont les nom
més: Homblé, Bruggemans, Fretin, Houdin
Van den Weeghe, Hoogstoel, Lefèvre et Parys.
Ce dernier, seul, ne se trouvait pas en état d'ar
restation préventive.
M. d'Elhoungne a été nommé rapporteur de
la section centrale chargée de l'examen du traité
avec la France.
WQUmilL-JW
L'Esprit Publicun des principaux organes
de l'opposition libérale dans la grande presse pa
risienne, et dont la partie politique est confiée
M. Charles Lesseps, écrivain aussi distingué
par l'élégance sévère de son style que par la
droiture et l'indépendance de ses opinions, après
avoir transcrit, dans son dernier N#, la circu
laire clérico-éleclorale de M. S. G. l'évêque de
Tournay, circulaire qui a excité partout le pays
un mécontentement non moins prononcé que
l'a été l'élonnement, fait, propos de ce docu
ment, les judicieuses réflexions suivantes:
a Nous sommes persuadés que nous n'avons
pas redouterde voir l'exemple de M. l'évêque
de Tournai suivi chez nous; l'intrusion du clergé
dans les affaires purement politiques, outre son
inconvenance, offre plus d'un danger et c'est
en Belgique surtout que de pareilles circulaires
sont inconvenanlesetdangereuses. Le ministère
qui est aujourd'hui la tête des affaires dans ce
pays, devrait s'appliquer préserver le clergé
belge des erreurs qui ont déjà plus d'une fois
compromis sa considération. En se mêlant la
lutte des partis politiques, et en Belgique elle
est ardente, le clergé risque d'attirer sur lui des
réactions dont les intérêts de la religion pour
raient souffrir. Le fondateur de l'Eglise a tracé
aux pasteurs la règle de leur conduite en disant:
Mon royaume n'est pas de ce monde.
{Chronique de Courlrai
Il semble y avoir revirement dans la politi
que des gros bonnets du parti du Ilebrousse-
menl! A la séance publique du 14 de ce mois
de l'académie royale des sciences, des lettres et
des beaux-arts de Belgique, M. de Gerlache a
blâmé l'intervention de la religion dans les af
faires publiques, en disant ces paroles si sages
qui ont été vivement applaudies Plus le
prêtre est en dehors de politique et des intérêts
mondainsplus il a de force pour accomplir sa
mission.
Le Messager de Gand a parlé, lors de l'arri
vée au pouvoir du ministère De Theuxdes
espérances que cet événement funeste avait fait
concevoir M. le curé de Loochrisly. Nos lec
teurs se rappelleront que cet ecclésiastique s'était
vanté d'obtenir pour sa commune, qui n'en a
aucun besoin, un subside de 4,000 fr. en ré
compense de ses services électoraux. Eh bien;,
ce que le Messager avait prédit est arrivé.
Le subside refusé par M. Van de Weyer a été
accordé pour moitié par M de Theux, de sorte
que la commune de Loochrisly, qui ne compte
pas un seul pauvre et dont les taxes commu
nales ne s'élèvent pas 50 c. par tête, a reçu
deux mille fr. de M. de Theux, sur le fonds de
deux millions que les chambres ont volés pour
sauver de la famine les provinces les plus me
nacées du pays. Nous pourrions citer cent
communes qui plient sous le poids de la misère
et auxquelles tout subside sérieux a été refusé.
{Messager.')
On écrit de Mons, le 18 mai:
Dans une assemblée générale tenue hier ex-
traordinairement, les notaires de l'arrondisse
ment de Mons, réunis presque au complet, se
sont prononcés contre le projet de loi sur le no
tariat soumis par le ministre de la justice la
chambre des représentants, et ont décidé qu'il
sera pétitionné immédiatement, auprès des Pou
voirs de l'État, pour reclamer la conservation et
le maintien de la législation existante.
On ajoute qu'une dépulation doit se rendre
demain ou après-demain l'audience de M. le
ministre de la justice.
Le Morning-post rend compte en ces ter
mes d'une réunion de pairs protectionnistes qui
a eu lieu samedi. Samedi dans l'après-midi, un
meeting très-important de pairs hostiles la po
litique commerciale du gouvernement a eu lieu
l'hôtel Clarendon. Le duc de Richemonda été
appelé la présidence; sé trouvaient présents:
le duc de Cleveland, le marquis d'Exeter, etc.,
en tout 49 noms de ducs, de marquis, de Com
tes, de vicomtes et de barons.
Le noble président a présenté les excuses de
plusieurs pairs qui ne pouvant assister la réu
nion, l'avaient autorisé déclarer qu'ils approu
vaient entièrement le but de celte assemblée, et
qu'ils étaient décidés défendre la cause de la
proleclion conlre la mesure quiva être présentée
la chambre des lords. La liste de ces pairs ab
sents, dont le duc de Bichmond a donné lecture,
contenait dix-neuf noms. Après l'exposé fait par
le président, de l'objet de la réunion, lord Stan
ley a pris la parole et a déclaré au milieu des
applaudissements de l'assemblée, qu'il était plus
décidé que jamais défendre le système pro
tecteur et de combattre par tous les moyens en
son pouvoir le bill qui vient d'être adopté parla
chambre des communes; plusieurs autres mem
bres se sont exprimés dans le même sens et l'as
semblée a décidé l'unanimité que l'opposition
profiterait de toutes les chances qui se présen
teraient pour assurer la défaite du projet pré
senté par sir Robert Peel.
Ces dispositions d'une fraction considérable
de la chambre des lords, peuvent faire prévoir
que le bill qui vient d'être définitivement adopté
par la chambre des communes, sera combattu
dans la chambre hauteavec la même persis
tance que dans la première de ces assemblées.
Si l'opposition est obligée de céder le terrain,
elle ne le cédera que pied pied et la mesure
ne parcourra ses diverses phrases qu'après de
longues discussions et des ajournemens multi
pliés.
Le 14 de ce mois, il y a eu juste 50 ans
que la vaccine a été inventée par Ed. Jenner.
Ce jour, il inocula la vaccineau bras d'un enfant
âgé de 8 ansnommé Philips. La matière vac
cinale était prise de pustules que la nommée
Sarah Nelmes, servante-laitière, avait contrac
tées en trayant les vaches d'une ferme en Glou-
ceslerhire. Ce Philips vit encore aujourd'hui en
Angleterre, employé comme jardinier chez les
descendants du docteur Ed. Jenner.
On écrit de Ponl-l'Évêque, sous la date
du 15 courant: Londais, ce fameux forçat
condamné, deux reprises, 35 ans de fer:
s'est évadé une première fois des prisons de
Pont-l'Évêque, et deux fois du bagne Londais
vient encore de s'évader celte nuit des prisons
de notre ville, malgré l'active surveillance dont
il était l'objet.
II a coupé, et tissé fort adroitement en forme
de gros câble, sa limousine et la toile de sa pail
lasse; puisaprès s'être débarrassé du poids de
ses fers, profitant de l'étroite sortie qu'il s'était
ménagée par dessus les toits avec le seul secours,
assure-l-on, des fragments du verre qui lui ser
vait habituellement, il s'estlaisséglisserjusqu'au
pied du mur, sans avoir donné l'éveil, ni ren
contré le moindre obstacle ses projets d'éva
sion.
Néanmoins, cemoment, et comme dernier
défi jeté la justice, il a poussé l'imprudente
audace jusqu'à donner le branle, de toutes ses
forces, la sonnette de la porte extérieure de
la maison d'arrêt; puis il a pris la clef des champs.
S'il faut en croire les bruits publics, on au
rait trouvé même dans la cellule de ce malfai-
teuruneletlre écrite par luiaujuged'instruction,
par laquelle il le remerciait insolemment de ne
l'avoir pas fait partir pour les assises de celte
session, puisqu'il l'avait ainsi favorisé, sans ie
vouloir, dans l'accomplissement de la tentative
d'évasion qu'il avait projetée dès le premier jour
de son incarcération Ponl-l'Évêque.
L'éveil est donné, la gendarmerie est partie
dans toutes les directions sa poursuite.
Il est certain maintenant que l'ouverture
de la ligne du Nord n'aura pas lieu le 29 mai,
ainsi que la nouvelle en avait été donnée d'une
manière positi ve. Le procès Lecomle est le seul
motif de ce retard attendu qu'un grand nombre
cropole. Le couvre-feu avait sonné. A cette voix grave et impéri
euse, tous les habitans s étaient empressés de se retirer. Des peines
rigoureuses attendaient celui qui ne se fut pas hâté de rentrer en sa
maison et de s'y enfermer jusqu'au lendemain-, on ne rencontrait
alors dans les rues que quelques hommes du guet glissant le long des
murailles d'un pas rapide et leste, comme des malfaiteurs. Ce ta
bleau sombre était au reste entièrement perdu pour la duchesse, que
préoccupait en ce moment la pensée de la démarche imprudente
dans laquelle elle était engagée.
IJn murmure d'admiration accueillit son entrée dans les apparte
nons royaux. C'est la belle duchesse, répétait-on de tontes parts,
et les courtisans qui encombraient les premiers salons se levaient sur
la pointe des pieds pour mieux l'apercevoir. Cependant, le murmure
flatteur allait diminuant mesure que la duchesse approchait de la
salle reserVée où se trouvaient réunis les augustes hôtes entourés des
personnages les plus éminents. Quand elle entra dans oe sanctuaire
de la grandeur, un silence respectueux avait remplacé les témoigna
ges bruyants qui avaient salué son arrivée. Diané promenait vaine
ment autour delleun regard inquiet etscrutateur. A sa vue le jeune
roi se leva vivement, soit par excès de courtoisie, soit par un mou
vement d'admiration irréfléchi, et vint galamment lui offrir la main
pbur la présenter la reine-mère.
Diane étonnée pâlit. - C'est lui f dit-elle tout bas, le roi Mal
heureuse 1 qu'ai-je fait
Vous êtes, duchesse, lui dit Charles IX, notre bonne éloile, et
l'on est triste quand elle tarde se montrer.
Sire, votre remarque est flatteuse, et votre talent de poète s'y
montre pour moi.
Jamais muse ne dut mieux inspirer.,.. Mais permettez que le
premier je vous félicite de cette magnifique parure, la plus riche,
madame, comme vous êtes la plus belle,... 11 y a cette heure sur
vous, belle duchesse, bien des yeux envieux, et sur moi bien de re
gards jaloux.
En arrivant près de la reine-mère Diane tremblait comme une
criminelle. Cathérine, du moment qu'elle l'avait aperçue, avait at
taché sur elle un de ces regards perçants qui allaient au but comme
un trait acéré, tandis qu'une ligne presque imperceptible se dessi_
naît entre ses sourcils plus rapprochés. Ces signes non équivo'qtieâ
de la colère de Catherine de Médicis se reflétèrent aussitôt sur toutes
les physionomies qui l'entouraient, mais affaiblis et voiles snii titï
air de froide dignité. Diane se sentait comme entourée d'ennemis èt
en présence d'un juge impitoyable. Les premiers mois de la reine
augmentaient son embarras, en ne lui laissant aucun doute sur le
sentiment de jalousie féminine dont elle craignait de devenir uu
jour la victime.
Il vous faut, duchesse, dit Cathérine en souriant malignement,
de puissantsauspicespour vous présenter devant nous, et le roi, notre
fils, fort expert en h gaie sciencene pouvait plus dignement gagner
ses éperons de chevalier-servantcomme on dit en notre beau duché
de Toscane.
Ces mots firent rougir la duchesse,
Mais, voyez donc, mesdames, poursuivit Cathérine, que d'éclat
sur notre belle dlicbesse Je gagerais qu'il y a plus de pierreries
autour de son col que sur là robe de dix d'entre vous. Qu'en pensez-
vous, mon fils
Je peuse, répondit le roi, qne tout est pour le mieux.
Cette réponse inattendue du jeune roi, qui, pour la première
fois, semblait vouloir se mettre en opposition avec l'opinion mani
festée par sa mèreexcita un mouvement général de surprise. Les
femmes qui se trouvaient portée d'entendre les paroles de Sa Ma
jesté, cachèrent leur dépit derrière leur éventail, et Catbérixie lança
sur la duchesse un regard de vipère.
Diane, placée en quelque sorte malgré elle sous la protection
avouée du roi, cherchait en vain dans la foule un appui moins dan
gereux et moins compromettant.
Puis-je savoir, duchesse, poursuivit Cathérine après un court
instant de silence, quelles habiles mains est due cette admirable
parure
Elle a été faite par Samuel, le joaillier de la rue Saint-Hoooré.
A ces mots, se retournant vers on courtisan placé derrière elle,
Catherine lui adressa quelques paroles voix basse. Il s'inclina et
lortit aussitôt. (La suite au prochain n9%)