NOUVELLES DIVERSES. 42 ance de Bruxelles rèceVra avec reconnaissance les adhésions de tous les libéraux auxquels des circu laires n'auront point été adressées. Les six individus renvoyés devant la chambre des ihises en accusatiôh du chef de la distribu tion du pamphlet incendiairesont inculpés 'd'après la contexlure de l'ordonnance de la chambre du conseil, d'aVoir, dans un écrit pu blié et distribué sans nom d'auteur ou d'impri meur, menacé d'assassiher et d'incéndier une partie des habitants du royaume, et d'aVoir pro voqué les citoyens désobéir aux lois. Les individus mis hors de cause, sont les nom més: Homblé, Bruggemans, Fretin, Houdin Van den Weeghe, Hoogstoel, Lefèvre et Parys. Ce dernier, seul, ne se trouvait pas en état d'ar restation préventive. M. d'Elhoungne a été nommé rapporteur de la section centrale chargée de l'examen du traité avec la France. WQUmilL-JW L'Esprit Publicun des principaux organes de l'opposition libérale dans la grande presse pa risienne, et dont la partie politique est confiée M. Charles Lesseps, écrivain aussi distingué par l'élégance sévère de son style que par la droiture et l'indépendance de ses opinions, après avoir transcrit, dans son dernier N#, la circu laire clérico-éleclorale de M. S. G. l'évêque de Tournay, circulaire qui a excité partout le pays un mécontentement non moins prononcé que l'a été l'élonnement, fait, propos de ce docu ment, les judicieuses réflexions suivantes: a Nous sommes persuadés que nous n'avons pas redouterde voir l'exemple de M. l'évêque de Tournai suivi chez nous; l'intrusion du clergé dans les affaires purement politiques, outre son inconvenance, offre plus d'un danger et c'est en Belgique surtout que de pareilles circulaires sont inconvenanlesetdangereuses. Le ministère qui est aujourd'hui la tête des affaires dans ce pays, devrait s'appliquer préserver le clergé belge des erreurs qui ont déjà plus d'une fois compromis sa considération. En se mêlant la lutte des partis politiques, et en Belgique elle est ardente, le clergé risque d'attirer sur lui des réactions dont les intérêts de la religion pour raient souffrir. Le fondateur de l'Eglise a tracé aux pasteurs la règle de leur conduite en disant: Mon royaume n'est pas de ce monde. {Chronique de Courlrai Il semble y avoir revirement dans la politi que des gros bonnets du parti du Ilebrousse- menl! A la séance publique du 14 de ce mois de l'académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, M. de Gerlache a blâmé l'intervention de la religion dans les af faires publiques, en disant ces paroles si sages qui ont été vivement applaudies Plus le prêtre est en dehors de politique et des intérêts mondainsplus il a de force pour accomplir sa mission. Le Messager de Gand a parlé, lors de l'arri vée au pouvoir du ministère De Theuxdes espérances que cet événement funeste avait fait concevoir M. le curé de Loochrisly. Nos lec teurs se rappelleront que cet ecclésiastique s'était vanté d'obtenir pour sa commune, qui n'en a aucun besoin, un subside de 4,000 fr. en ré compense de ses services électoraux. Eh bien;, ce que le Messager avait prédit est arrivé. Le subside refusé par M. Van de Weyer a été accordé pour moitié par M de Theux, de sorte que la commune de Loochrisly, qui ne compte pas un seul pauvre et dont les taxes commu nales ne s'élèvent pas 50 c. par tête, a reçu deux mille fr. de M. de Theux, sur le fonds de deux millions que les chambres ont volés pour sauver de la famine les provinces les plus me nacées du pays. Nous pourrions citer cent communes qui plient sous le poids de la misère et auxquelles tout subside sérieux a été refusé. {Messager.') On écrit de Mons, le 18 mai: Dans une assemblée générale tenue hier ex- traordinairement, les notaires de l'arrondisse ment de Mons, réunis presque au complet, se sont prononcés contre le projet de loi sur le no tariat soumis par le ministre de la justice la chambre des représentants, et ont décidé qu'il sera pétitionné immédiatement, auprès des Pou voirs de l'État, pour reclamer la conservation et le maintien de la législation existante. On ajoute qu'une dépulation doit se rendre demain ou après-demain l'audience de M. le ministre de la justice. Le Morning-post rend compte en ces ter mes d'une réunion de pairs protectionnistes qui a eu lieu samedi. Samedi dans l'après-midi, un meeting très-important de pairs hostiles la po litique commerciale du gouvernement a eu lieu l'hôtel Clarendon. Le duc de Richemonda été appelé la présidence; sé trouvaient présents: le duc de Cleveland, le marquis d'Exeter, etc., en tout 49 noms de ducs, de marquis, de Com tes, de vicomtes et de barons. Le noble président a présenté les excuses de plusieurs pairs qui ne pouvant assister la réu nion, l'avaient autorisé déclarer qu'ils approu vaient entièrement le but de celte assemblée, et qu'ils étaient décidés défendre la cause de la proleclion conlre la mesure quiva être présentée la chambre des lords. La liste de ces pairs ab sents, dont le duc de Bichmond a donné lecture, contenait dix-neuf noms. Après l'exposé fait par le président, de l'objet de la réunion, lord Stan ley a pris la parole et a déclaré au milieu des applaudissements de l'assemblée, qu'il était plus décidé que jamais défendre le système pro tecteur et de combattre par tous les moyens en son pouvoir le bill qui vient d'être adopté parla chambre des communes; plusieurs autres mem bres se sont exprimés dans le même sens et l'as semblée a décidé l'unanimité que l'opposition profiterait de toutes les chances qui se présen teraient pour assurer la défaite du projet pré senté par sir Robert Peel. Ces dispositions d'une fraction considérable de la chambre des lords, peuvent faire prévoir que le bill qui vient d'être définitivement adopté par la chambre des communes, sera combattu dans la chambre hauteavec la même persis tance que dans la première de ces assemblées. Si l'opposition est obligée de céder le terrain, elle ne le cédera que pied pied et la mesure ne parcourra ses diverses phrases qu'après de longues discussions et des ajournemens multi pliés. Le 14 de ce mois, il y a eu juste 50 ans que la vaccine a été inventée par Ed. Jenner. Ce jour, il inocula la vaccineau bras d'un enfant âgé de 8 ansnommé Philips. La matière vac cinale était prise de pustules que la nommée Sarah Nelmes, servante-laitière, avait contrac tées en trayant les vaches d'une ferme en Glou- ceslerhire. Ce Philips vit encore aujourd'hui en Angleterre, employé comme jardinier chez les descendants du docteur Ed. Jenner. On écrit de Ponl-l'Évêque, sous la date du 15 courant: Londais, ce fameux forçat condamné, deux reprises, 35 ans de fer: s'est évadé une première fois des prisons de Pont-l'Évêque, et deux fois du bagne Londais vient encore de s'évader celte nuit des prisons de notre ville, malgré l'active surveillance dont il était l'objet. II a coupé, et tissé fort adroitement en forme de gros câble, sa limousine et la toile de sa pail lasse; puisaprès s'être débarrassé du poids de ses fers, profitant de l'étroite sortie qu'il s'était ménagée par dessus les toits avec le seul secours, assure-l-on, des fragments du verre qui lui ser vait habituellement, il s'estlaisséglisserjusqu'au pied du mur, sans avoir donné l'éveil, ni ren contré le moindre obstacle ses projets d'éva sion. Néanmoins, cemoment, et comme dernier défi jeté la justice, il a poussé l'imprudente audace jusqu'à donner le branle, de toutes ses forces, la sonnette de la porte extérieure de la maison d'arrêt; puis il a pris la clef des champs. S'il faut en croire les bruits publics, on au rait trouvé même dans la cellule de ce malfai- teuruneletlre écrite par luiaujuged'instruction, par laquelle il le remerciait insolemment de ne l'avoir pas fait partir pour les assises de celte session, puisqu'il l'avait ainsi favorisé, sans ie vouloir, dans l'accomplissement de la tentative d'évasion qu'il avait projetée dès le premier jour de son incarcération Ponl-l'Évêque. L'éveil est donné, la gendarmerie est partie dans toutes les directions sa poursuite. Il est certain maintenant que l'ouverture de la ligne du Nord n'aura pas lieu le 29 mai, ainsi que la nouvelle en avait été donnée d'une manière positi ve. Le procès Lecomle est le seul motif de ce retard attendu qu'un grand nombre cropole. Le couvre-feu avait sonné. A cette voix grave et impéri euse, tous les habitans s étaient empressés de se retirer. Des peines rigoureuses attendaient celui qui ne se fut pas hâté de rentrer en sa maison et de s'y enfermer jusqu'au lendemain-, on ne rencontrait alors dans les rues que quelques hommes du guet glissant le long des murailles d'un pas rapide et leste, comme des malfaiteurs. Ce ta bleau sombre était au reste entièrement perdu pour la duchesse, que préoccupait en ce moment la pensée de la démarche imprudente dans laquelle elle était engagée. IJn murmure d'admiration accueillit son entrée dans les apparte nons royaux. C'est la belle duchesse, répétait-on de tontes parts, et les courtisans qui encombraient les premiers salons se levaient sur la pointe des pieds pour mieux l'apercevoir. Cependant, le murmure flatteur allait diminuant mesure que la duchesse approchait de la salle reserVée où se trouvaient réunis les augustes hôtes entourés des personnages les plus éminents. Quand elle entra dans oe sanctuaire de la grandeur, un silence respectueux avait remplacé les témoigna ges bruyants qui avaient salué son arrivée. Diané promenait vaine ment autour delleun regard inquiet etscrutateur. A sa vue le jeune roi se leva vivement, soit par excès de courtoisie, soit par un mou vement d'admiration irréfléchi, et vint galamment lui offrir la main pbur la présenter la reine-mère. Diane étonnée pâlit. - C'est lui f dit-elle tout bas, le roi Mal heureuse 1 qu'ai-je fait Vous êtes, duchesse, lui dit Charles IX, notre bonne éloile, et l'on est triste quand elle tarde se montrer. Sire, votre remarque est flatteuse, et votre talent de poète s'y montre pour moi. Jamais muse ne dut mieux inspirer.,.. Mais permettez que le premier je vous félicite de cette magnifique parure, la plus riche, madame, comme vous êtes la plus belle,... 11 y a cette heure sur vous, belle duchesse, bien des yeux envieux, et sur moi bien de re gards jaloux. En arrivant près de la reine-mère Diane tremblait comme une criminelle. Cathérine, du moment qu'elle l'avait aperçue, avait at taché sur elle un de ces regards perçants qui allaient au but comme un trait acéré, tandis qu'une ligne presque imperceptible se dessi_ naît entre ses sourcils plus rapprochés. Ces signes non équivo'qtieâ de la colère de Catherine de Médicis se reflétèrent aussitôt sur toutes les physionomies qui l'entouraient, mais affaiblis et voiles snii titï air de froide dignité. Diane se sentait comme entourée d'ennemis èt en présence d'un juge impitoyable. Les premiers mois de la reine augmentaient son embarras, en ne lui laissant aucun doute sur le sentiment de jalousie féminine dont elle craignait de devenir uu jour la victime. Il vous faut, duchesse, dit Cathérine en souriant malignement, de puissantsauspicespour vous présenter devant nous, et le roi, notre fils, fort expert en h gaie sciencene pouvait plus dignement gagner ses éperons de chevalier-servantcomme on dit en notre beau duché de Toscane. Ces mots firent rougir la duchesse, Mais, voyez donc, mesdames, poursuivit Cathérine, que d'éclat sur notre belle dlicbesse Je gagerais qu'il y a plus de pierreries autour de son col que sur là robe de dix d'entre vous. Qu'en pensez- vous, mon fils Je peuse, répondit le roi, qne tout est pour le mieux. Cette réponse inattendue du jeune roi, qui, pour la première fois, semblait vouloir se mettre en opposition avec l'opinion mani festée par sa mèreexcita un mouvement général de surprise. Les femmes qui se trouvaient portée d'entendre les paroles de Sa Ma jesté, cachèrent leur dépit derrière leur éventail, et Catbérixie lança sur la duchesse un regard de vipère. Diane, placée en quelque sorte malgré elle sous la protection avouée du roi, cherchait en vain dans la foule un appui moins dan gereux et moins compromettant. Puis-je savoir, duchesse, poursuivit Cathérine après un court instant de silence, quelles habiles mains est due cette admirable parure Elle a été faite par Samuel, le joaillier de la rue Saint-Hoooré. A ces mots, se retournant vers on courtisan placé derrière elle, Catherine lui adressa quelques paroles voix basse. Il s'inclina et lortit aussitôt. (La suite au prochain n9%)

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3