INTÉRIEUR. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. JEIDI, 28 MAI 1846. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. 6" ANNÉE. N° 528. On s'abonne ypres Marché àu Beurre, 21, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 LePro Tout ce qui concerne ta rédac tion doit être adressé, francok l'éditeur du journal, Ypres. le progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. VIRES acquirit eundo. l'PRES, le 27 Mai. L'UNION LIBÉRALE Nous pouvons eD féliciter nos concitoyens, ils ont suivi l'exemple des autres villes et Ypres, l'opinion libérale est parvenue, non sans oppositionconstituer une Association élec torale sous la dénomination (TUnion libérale de l'arrondissement d'Ypres. Déjà depuis une dizaine de jours les élec teurs libéraux de l'arrondissement avaient été convoqués se réunir, pourenlendre le délégué de la Société de l'Allianceet choisir des dépu tés qui assisteraient au Congrès libéral et repré senteraient Bruxelles l'opinion libérale de la ville d'Yp res. A six heures et demie, environ cent cin quante personnes des plus notables de la ville et quelques-unes même de l'arrondissement étaient réunies au Salon d'Apollon. M. Henri Carton, avocat, délégué de la Société de l'Al liance de Bruxelles, a exposé l objet de sa mis sion et les principes qui devaient guider désor mais l'opinion libérale dans sa résistance au pouvoir occulte. Il a rappelé quelques-uns des faits saillants qui ont retenti la tribune natio nale et a fini par demander l'assemblée, si elle était d'avis de se constituer en association électo rale. Ce discours a été fréquemment interrompu par des applaudissements et des marques non- équivoques dadhésion. M. HONORÉ SMAELEN, avocat bien connu était présent la réunion, quoique certes l'in vitation faite aux électeurs libéraux n'était pas son adresse. Mais il venait probablement jouer le rôle A'observateur au profil de l'opinion ad verseet tenter de mettre des entraves la constitution d'une association, qui doit mettre fin l'oppression que le parti clérical exerce dans les campagnes. 11 a pris la parole avant qu'un bureau provisoire fût formé et s'est mis déclamer en langue flamande, une diatribe l'adresse des libéraux. L'assemblée qui ne par tageait en aucune façon, les opinions prêchées par maître Smaelen. supportait avec impatience les injures qu'on lançait au libéralisme. Après avoir été interrompu plusieurs fois par des cris, des grognements et des huées, un mem bre a proposé de former un bureau provisoire composé de MM. Vanderslichele deMaubus, bourgmestredela vil le d'Ypres.Carton père,Van- daele et le délégué de l'Alliance, en qualité de secrétaire. M. Tertzweil, secrétaire communal Wytschaete, a proposé alors aux membres pré sents de voter en principe l'opportunité d'une association et de signer une liste qui indiquât l'adhésion des personnes présentes. Le bureau provisoire constitué, la parole a été accordée M. Smaelen, malgré des vives ré clamations. Aprèsavoir parlé pendant une demi heure et jeté l'insulte pleines mains tous ceux qui se font gloire du litre de libéralM. Smaelen a été prié de conclure. Alors on a mis aux voix l'opportunité d'une association libé rale. Elle a été volée 1 unanimité par les person nes présentes, moins M. Smaelen. M Heuri Carton a fait connaître l'assemblée qu'un projet de règlement avait été rédigé et a demandéà pouvoir en donner lecture. M. Smae len a demandé la discussion de ce règlement ar ticle par article, lui, qui après une discussion approfondie ne se serait pas rallié davantage aux principes de l'association. Mais la réunion a ré clamé une seconde lecture et après l'avoir en tendue, on a été immédiatement aux voix sur l'ensemble du règlement, malgré les protesta tions de M. Smaelen qui" voulait simplement faire durer in œternum, la discussion des arti cles. Enfin voyant le peu de succès de ses manœuvres, M. Smaelen, de guerre lassé, a abandonné la pallie, en laissant une protesta tion par écrit contre les opérations d une assem blée, laquelle il n'avait pas été invilé d assister. La réunion, après la perle de temps que les orages soulevés par la présence de M. Smaelen avait amenée, s'est hâtée de nommer son comité définitif. A l'unanimité la présidence honoraire a été déférée M. le bourgmestre de la vilb d'Y fîtes. Ont été nommés membres du comité MM. Vanden l'eereboom. Alphonse, échevin de la ville d Y près. Carton, père, propriétaire, receveur des hos pices civils. Duhayon-Brunfaut, négociant. Vermersch, Louis, membre de l'administra tion des hospices civils et du bureau de bien faisance. Carton, Henri, avocat. Vanden Bogaerde, Auguste, distillateur. De Codt, Jules, secrétaire de la ville d'Ypres. Merghelynck Ernest, conseiller communal et membre du bureau de bienfaisance. Boedt, avocat. Cardinael, Édouard, brasseur. Decoene-Lahousse, commerçant. Hammelralh, médecin. De Ghelcke, Auguste, conseiller communal. Beke, Pierre, saunier et conseiller communal. Iweins-Fonteyne, juge suppléant et conseiller communal. Carpentier, Jacques, avocat. Vande Broukejuge de paix et conseiller communal. Verschaeve, Pierre, brasseur. Froidure-Saverys, négociant. Van Alleynnes, président du conseil des prud hommes. pour les cantons ruraux. MM. Keingiaert de Gheluvelt, bourgmestre de Gheluvelt. Annoot, Louis, blanchisseur, conseiller com munal de la viIle d'Ypres. Tertzweil, secrétaire communal Wytschaete. Toutes ces personnes ont accepté l'exception de MM. Boedt, Carpentier, Jacques, et Froidure- Saverys, qui seront remplacés une prochaine réunion de l'association. L'assemblée procèdeà la nomination des délé gués pour assister au Congrès libéral Bruxelles. Ont été nommés el acceptent: MM. Malou-Vergauwen, sénateur. Vanden Peereboom, Alphonse, échevin de la ville d Ypres. De Codt, Jules, secrétaire communal de la ville d'Ypres. Carton, Henri, avocat. an Alleynes, président du conseil des prud' hommes. Merghelynck, Ernest, conseiller communal. De Ghelcke, Auguste, conseiller communal. Keingiaert de Gheluvelt, bourgmestre de Gheluvelt. Les autres membres de la dépulalion n'ont pas été désignés, parce qu'on a cru nécessaire, avant de les nommer, de s'assurer de leur as sentiment. II a été proposé l'assemblée de délé guer au comité le droit de remplacer les députés désignés, non acceptants el le pouvoir d'en ajouter d'autres. Cette motion a été adoptée. Telle a été l'issue de la première réunion malgré les efforts d un émissaire du parti clé- Fcuillcton. 2 <2 2 a 2*2 2 21a HISTOIRE DU XVI* SIECLE. I. [Suite.) A lin signal convenu, douze dames disparurent, et foute la cour passa dans une autre salle richement décorée et éclairée d'uue infi nité de flambeaux. Au fond de la salle ou aperçut dans un grand rocher tout argi nié, les donzes dames assises dans des niches en tourées de nuages de toutes couleurs et représentant douze déesses. Une musique mélodieuse se fil entendre, pendant que chaque dame, après être venu saluer le roi et la reine, commençait la danse. Quand elles eurent toutes exécuté, la grande admiration des assistants, line infinie variété de pas et de figures, chaque déesse s avança son teûr vers le roi, pour lui faire un présent. Junon, la belle déesse, offrit une plume de paon, Diane une flèche, Céiès une petite gerbe d'épis, More une rose. Pomone une pomme, lous présents d or mer veilleusement travaillés. Quand ce fut le tour de Véuus, elle s'a- vança avec une giâce coquette dénoua sa ceinture de soie et la présenta au roi eu souriant. Les danses alors recommencèrent avec plus de vivacité. Catherine cependant, le front souoieux. ne prêtait qu'une atten tion distiaite ces divertissements. Depuis quelque temps, ses regards se tenaient fixés vers la porte. Gondi entra et vint parler la reine. Aussitôt elle se leva et sortit en se dirigeant vers ses appartenons particuliers. La reine-mère était depuis quelques instants peine assise dans un de ces petits oratoires qu'elle avait mis la mode et dont l'ameu blement la fois piofaneet religieux, rappelait la double destina tion, lorsqu'on introduisit un jeunehommecouveitd'habits grossiers et qui s'avança vers Catherine sous la conduite d'un gentilhomme vêtu d un pourpoint brodé de soie et dur. Approchez, jeune homme, lui dit Catherine d'un ton impé rieux. Mais eu même temps elle païut frappée de la mâle beauté et de 1 air digne, quoique respectueux, du jeune plébéien, dont rien dans la physionomie ni dans le maiutieu n annonçait la gêne ou une obéissance servile. Samuel car c'était lui fléchit le genou avec une grâce facile qui eût fait honneur un courtisan. La reiue satisfaite de celte dé mons! i ation toute spontanée, sourit, prit une physionomie plus douce et ordonna l'heureux joaillier de se relever. C'est vous qui avez fait la parure de la duchesse de Montfort. «—Oui, madame, répondit Samuel. Combien faudrait-il de temps pour en faire une semblable Huit mois au moins. Combien vaudi ait-elle Six oenls écus d'or. J en donnerai le double. Il m en faut une beaucoup plus belle, et c'est vous, Samuel, que je veux charger de ce travail. A ces paroles la figure de Samuel se couvrit d'une profonde tris tesse. Madame, dit-il après un moment de silence, souffrez que je n accepte pas l'honneur de travailler pour votre majesté. Catherine crut avoir mal entendu. M Vous refusez? dit-elle. Je refuse. Catherine se levant d'un bond précipité s'avança sur le jeune homme comme si elle eût voulu Je mettre en pièces. Samuel resta immobile dans une attitude respectueuse et ferme. Qu est ceci s'écria la reiue les lèvres serrées par la colère. Eh quoi Ignorez vous qui je suis ignorez-vous que je puis punir sé vèrement le serviteur que je veux combler de bieus et qui m'offense. Catherine s'arrêta de nouveau pour juger de l'effet de ces der nières paioles. Le jeune ouvrier baissa la tête en silence. Catherine parut faire un effott sur elle-même; sa voix saccadée et menaçante s'adoucit. Est-ce l'argent qui vous manque, Samuel Je vous en donnerai au tant que vous en demanderez. Samuel ne répondit pas. Vous fant-il davantage Dans foutes les classes l'ambition est permise Est-ce le litre de joaillier de la reine qui vous tente Est- ce la fortune que vous poursuivez Parlez, jeuue homme il y a dans 1 épargne de la reine des trésors faire envie au plus riche de» joailliers de la terre.... Est-ce le rang la noblesse enfin Parlez! Si votre cœur est haut, notre pouvoir est grand Osez!... La royauté élève et purifie tout ce qui I approche. Samuel parut se cou>uIter. Un titre! se dit-il tout bas... Un blason pour mon amour roturier Puis il ajoula presque aussitôt Une autre parure! une parure plus belle que la sienue! Et c'est moi qui lui aurais préparé cette humiliation! Vous acceptez? poursuivit Catherine. Je refuse. La reine fit entendre une sorte de rugissement étouffé.... Ses dé sirs, excités par cette résistance inattendue, par ces alternative» de craiutc et d'espérance, avaient pris un degré de violence toujours croissant. Au dernier mot du jeun e ouvrier, ello «Y»it reculé de

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1