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VILLE D'YPRES. conseil comnunal.
rical, pour entraver la formation d'une associa
tion l'énergie de nos concitoyens l'a emporté
sur les embûches dressées par nos ennemis po
litiques. Nous saluons avec une joie sincère
l'institution d'une association électorale, comme
un moyen certain de ne plus être compté au
nombre des bourgs-pourris de la Belgique.
M. De Theux, ministre de l'intérieur, et ma
dame DeTheux, sont arrivés en ville.
Voici lerésultat des élections provinciales pour
notre arrondissement i
A Elverdinghe, M. Pierre VanderGhole a été
nommé l'unanimité, conseiller provincial en
remplacement de son oncle.
A Messines, M. Ernest DeGheus, juge d'in
struction Ypres,aétéréélu. Parla nomination
de M. DeNeckere, comme sénateur de Dixmude,
Furnes et Ostende, un nouveau conseiller pro
vincial restait élire. M. Vieloor, notaire
Messines, a été choisi sans opposition.
iJnelutle s'est établieau canton de Haringhe.
Deux nouveaux candidats se sont présentés aux
électeurs, en remplacement de MM. Mazeman
deCoulhove et Alph. Vanden Peereboom. L'un
était M. Joseph Beke, avocat, dont le père, ex-
sénateur, s'était constitué le courtier électoral
linsu, ajoutait-il, de son fils, qui il voulait
causer une surprise agréable. Le résultat n'a été
cependant rien moins que favorable pour ce fils
si avide d'émotions électorales. Le second était
M. Joye, le nouveau bourgmestre de Waloti.
En résumé, 2.26 électeurs sur 257 inscrits,
étaient présents. M. Mazeman de Coulhove a
obtenu 175 voix et M. Alph. Vanden Peereboom
172. MM. Joseph Beke, 56. et Joye 22.
A Passchendaele, MM. Charles VanOamme,
commissaire de l'arrondissement de Roulers, et
Louis-Célestin Denecker, bourgmestre Moor-
slede, tous deux conseillerssorlants, ont été ilé-
ralivement proclamés.
Nous apprenons qu'à Dixmude, M. Pierre
Deruysscher, a été nommé conseiller provincial
sans opposition.
Par arrêté ministériel d'une date récente, M.
Dechamps, ministre des affaires étrangères, vient
dénommer M. Ernest T'Serclaes, attaché de lé
gation.
Liste de* personnes appelée* faire partie du jury
pour la i* lé rie du 2* trimestre 1846, qui résident
dans Varrondissement d'Ypres.
1* De Ghelcke, Auguste, propriétaire, Ypres.
2" Bafcop, Florentin brasseur, Vlàmertinghe.
3" Coenegrachl, officier pensionné, Ypres.
Séance publique fixée au Vendredi, 29 Mai
2 heure* et demie de relevée.
ORDRE DU JOUR
elections provinciales de bruges.
Nombre de votants SI7.
Majorité absolue 259.
RESULTAT.
MM. le baron Ch. Pecsleei»,membre sortant, 414 voix,
le Vicomte Charles De Croeser, idem. 576 n
le baron Aloys Devrière, iderrt 561
le vicomte Édouard De Nieulant, idem. 588
Charles Van Severen, idem 552
Théodore ande Walle, idem 589
Florimoud Roels, idem. 569 n
Ontété proclamés membres du conseil provincial.
MM. Peers-Ducpetiaux256 voix.
Charles Vé'n Steenkiste220
Gotipy de Beattvolers 151
Louis De Lescluze, conseiller commun. 126
Cnppieters-T'Wallanl116
Un scrutin de ballottage aura lieu 3 i/4 heures
entre MM. Peers-Ducpel jaux, Van Steenkiste, mem
bre sortant, Louis De Lescluze et Goupy de Beau-
volers.
dant
Arrêter l'état des dépenses imprévues faites pen-
nt l'exercice i845.
triomphe des liberaux.
Nous apprenons que TOUS les candidats de
Y Alliance pour le conseil provincial du Brabaut,
ont été élus une immense majorité.
n i m
On dit que l'autorité supérieure vient de de
mander, on ignore dans quel but, expédition
officielle de la délibération du conseil commu
nal de Bruxelles, par laquelle celte assemblée a
mis la salle gothique de l'hôtel de ville la dis
position de la Société de Y Alliance, pour le pro
chain congrès libéral.
Il se fait, dès présent, des apprêts pour un
grand banquet qui doit être offert par la So
ciété de Y Alliance de Bruxelles, aux délégués
qui prendront part au congrès libéral.
Nous apprenons que la chambre du conseil
du tribunal de Bruges a prononcé son ordon
nance dans l'affaire du lieutenant Set Mrae
Bprévenus d empoisonnement, et que le
dossier vient d'être envoyé la chambre dés mises
en accusation. Impartial de Bruges.
Des réunions de nçlaires ont encore eu lieu
ces jours derniers Gand. Bruges et Tour-
nav. Le projet de loi présenté par M. le ministre
de la justice est envisagé différemment selon la
position des notaires de chefs-lieux ou de can
tons ruraux; mais en somme le projet est très-
mal vu, et il est partout critiqué soit pour une
raison ou pour une autre.
La cour d'appel de Bruxelles a porté ces
jours derniers un arrêt important en matière
de dettes nationales.
M. De Croeser se disant substitué aux droits
du comte de Carnin et comme tel créancier du
gouvernement français par suite d'une consti
tution de rente originairement créée charge
de la princesse de Salm-Kyrbourgcréance
reconnue par ce gouvernement et liquidée en
1B18, a assigné eu payement l'État belge. Il se
fondait, pour établir la qualité de débiteur
dans le chef de l'État belge, sur ce que, par
convention du 25 avril 1818, le gouvernement
des Pays-Bas avait pris sa charge les dettes
du gouvernement français envers les Belges,
moyennant certains avantages financiers, et sur
ce que le gouvernement belge était le succes
seur néerlandais et tenu de ses obligations en
vers des Belges.
Le gouvernement belge contesta le mérite de
ces réclamations, et le tribunal de Bruxelles
déclara le demandeur non recevable.
M. De Croeser appela devant la cour: outre
les moyens allégués en première instanceil
soutint que le traité de 1842avait mis, au moins,
sa créance charge de I État belge par son
art. 64.
La cour vient de rendre un arrêt qui décide
en principe que les dettes contractées par le
gouvernement français envers des Belges, lais
sées sa charge par le traité de Paris, et qui
ont fait l'objet de la convention du 23 avril 1818
entre la France et les Pays-Bas, n'ont point
passé de plein droit, après 1830, la charge de
la Belgique; que la Belgique ne s'est obligée
payer ces dettes que par le traité du 5 novembre
1842 et de la façon déterminée par ce traité.
Lejugement du tribunal de première instance
a donc été confirmé.
Par arrêté royal du 17 mai 1846 le colonel
De Libotlon (G.), commandant le premier ré
giment de cuirassiers, est admis faire valoir
ses droits la pension de retraite.
Par arrêté royal de la même datesont
nommés colonels dans l'infanterie les lieute
nants-colonels Bundgen (J.-H -F.), comman
dant le 3e régiment de chasseurs pied: Del-
place (E.), commandant le 4e régiment d infan
terie de ligne: Van Erp (J.-E.), commandant
le 2e idem: Mollé (P.), commandant le 2e ré
giment de chasseurs pied.
Faro a la minute. La Belgique est inondée
de chevaliers dindustrie qui se livrent l'ex
ploitation générale de la crédulité publique. En
voici un qui a inventé un procédé pour faire
du faro la minute. Combien vends-lu ton
secret? Je ne le vends pas, je le donne. Voulez-
vous prendre la peine de descendre avec moi
la cave je vais changer la bière bonne ou
mauvaise qui s'y trouve, en un faro délicieux,
que vous trouverez supérieur, j'en ai la certi
tude, au liquide du même nom que I on tire
grands frais de Hal ou de Bruxelles. Celte pro
position était faite une cabarelière du Borinage.
Quellefilled Eve, en pareille conjecture, n'eût
cédé l'attrait de la curiosité? On descend;
l'industriel pousse le bouchon d une pièce de
bière et dit la dame de mettre son doigt la
place. Il enfonce également le bouchon d'une
pièce voisine, et la cabarelière y fourre aussitôt
un doigt de l'autre main. La voilà donc avec
les deux mains occupées, et si bien occupées,
qu'elle ne peut leur rendre la liberté qu'en sa
crifiant les deux tonnes de bière.
Tout va souhait, dit le particulier; il ne
manque qu'une bagatelle pour que le tour soit
fait en perfection je trouverai cela en haut il
remonte, ouvre le tiroir du comptoir, met dans
deux pas, et était resiée un instant muette et pâle de colère et de
aaisissemeni. Puis elle se mit touruer autour de lui, par uo mou
vement de bête fauve, en promenant sur toute sa peisoune uu re
gard haineux.
La chambre eclairée seulement par la lumière douteuse d'une
lampe, la couleur sombre des tentures, ce jt-unc homme modeste et
résigné, Pair égaré, terrible de la reine, dont la robe élincelante de
pierreries, bruissait dans ses évolutions rapides comme les anneaux
d'un serpent,... tout contribuait donner celte scène un caractère
effrayant.
Tout coup Catherine s'arrêta, sa figure prit une expression de
fausse douceur;... son front se déplissa, et elle vint d'un pas tran
quille et dégagé s'asseoir sur une de ces chaises hautes et étroites
que nous nommons aujourd'hui châtelaines. Puis, poussant du pied
un escabeau de velours rouge franges d'or, elle fit signe Samuel
de venir s asseoir ses pieds. Le jeune joaillier obéit, s'avança d'un
air craintif, posa un genou sur l'escabeau, et leva sur la reine un
regard surpris.
Catherine souriait.... Tous êtes fier et courageuxmaître
Samuel.... Franchise et loyauté ne sont pas de mise la cour;....
les femmes, les reines surtout, s'en offensent maiules fois moi je
les tiens en grande estime;... elles me plaisent fort dans votre per
sonne....
Samuel s inclina profondément. La reine poursuivit d'un ton
affectueux A votre âge le chemin est bien long, et, avec votre
caractère, il y a des espacespour bien des fautes,... Je veillera sur
vous..*.
Samuel porta la main a son cœur en signe de reconnaissance*
mm Mais j'y songe,... vous avez une famille?...
t 11 suis seul au monde, madame...
En disant cela, la voix de Samuel tremblait.
La reine rapprocha sa chaise par un mouvement de compassion.
Mais encore-.. Vous avez des p irents, des amis P....
mm Je n'ai pas connu mes parents,..» je n'eus jamais d'amis....
Quoi personne qui vous plaigne,.... personne qui vous aime?..
Catherine avait prononcé ces derniers mots avec une lenteur et
une intention marquées.
Personne, murmura Samuel.
La reine étouffa un soupir. Samuel releva la tête et se troubla
visiblement en rencontrant le regard humide de Catherine.
Ce jour là Catherine portait une robe de velours noir ouverte sur
la poitrine, et fermée depuis le corsage jusqu'à la hauteur du genou
par une double rivière de pierreries. En ce moment elle était pen
chée en avant par un mouvement plein de coquetterie ou de bien
veillance; ses doigts effilés jouaient avec les crépines d'or de sa
chaise.
Votre modestie vous aura aveuglé, reprit Catherine; on doit
vous aimer... On vous aime... Quelque jeune fille humble et douce
vous aura distingué de la foule, et vous garde en sou cœur un sou
venir bien timide et bien tendre. Dites, Samuel,... ne craignez
rien... Celle qui vous aime, je veux la proléger... Les bienfaits dont
vous n'avez pas voulu pour vous-même, je les ferai descendre sur elle.
La reiue, en parlant ainsi, avait mis dans sa voix éutue les har
monies les plus cuivrantes de son organe simple et sonore on eût
dit qu'elle redoutait d'apprendre ce dont elle paraissait ne pas dou
ter.... Rassurée par le silence de Samuel, elle se hâta d'ajouter:
Je vous comprends la fin l'ambition, l'orgueil vous auront
égaré;... je l'avais deviné;... ne tremblez poiul ainsi... I/amour
qui s'élève n'en est que plus beau et plus digne d'un grand cœur...
Madame, murmura Samuel, hors de lui, je ne puis,... le respect,
la crainte...
En ce moment, Catherine, par un mouvement qui lui était habi
tuel, dégagea de dessous sa robe sa jambe recouverte d un bas de
soie d'une finesse extrême; les pierreries qui garnissaient le devant
de la robe jetèrent uu éclat qui éblouit le jeune joaillier.
Entre vos mains, dit Catherine comme oubliant tout-à-coup le
sujet de l'entretien, ceci pourrait devenir une parure sans égale...
Nous autres femmes, nous aimons les diamants, parce qu ils nous
rendent plus belles.... Ceux-la siéraient, je pense, sur ma personne,
comme... une épée de gentilhomme, Samuel, votre côte...
Samuel parut n avoir pa3 compris. La reine se mordit les lèvres,
et continua avec une feinte indifférence "V °us aimez une grande
dame de la cour... belle sans doute.
Ce disant, Catherine passa au bord de 1 escabeau son pied élégant
et cambré, chaussé duue mule de satin noir.
Madame, murmura Samuel, épargnez-moi,... je n'ose lever
les yeux vers votre majesté.
Un rayon de joie illumina la figure de Catherine; elle ajouta
Noble et puissante, au dessus de toutes les autres.
Excepté une seule, majesté...
Iusolent s'écria la reine en se levant et courant la porte de
l'oratoire. Holà dit-elle, qu on chasse ce misérable que mes bontés
ont enhardi...
Une demi-heure plus tard, quand Catherine reparut dans la salle
où son absence avait causé une vive émotion, un sourire amer avait
remplacé sur ses lèvres la colère qui brillait tout l'heure daus son
regard. le volcan s'était refermé, mais l'observateur distinguait
encore les nuages qui passaient son sommet.
[La suite au prochain n%)