fédération a été adopté, et désormais les associations libérales qui couvrent la Belgique entière seront liées entr'elles, et marcheront avec unité et sous une même direction, celle du Congrès libéral qui n?est qu'indéfiniment prorogé. L'opinion libérale aura donc aussi son organisation, et si celle de ses adver saires est forte par une union compacte, la nôtre deviendra assez puissante pour tenir tête toutes les influences conjurées contre le libéralisme, Agréez, etc. On lit dans le Moniteur Belgen° 163, du 12 Juin 1846 La quatrième livraison du Dictionnaire postal de la Belgique, par M. A. ïlochsleyn, a paru de puis quelques jourset la cinquième est sur le point d'être distribuée. Nous avons signalé l'uti lité et 1 importance de celle grande publication mais nous devons de nouveaux éloges l'auteur et son éditeur, pour la régularité avec laquelle se succèdent les livraisons qui équivalent cha cune un demi-volume format in 8° ordinaire. Toutes les promesses du prospectus se trouvent ainsi rigoureusement tenues; dans quelques mois l'ouvrage sera terminé. A mesure que les livraisons paraissent, on apprécie mieux le plan et le but de l'auteur; on entre, pour ainsi dire, dans l'esprit de la législation postaleet l'on sait, année par annéejour par jour, les pro grès amenés dans les postes par les progrès même de la civilisation. Parmi ces progrès, il en est qui appartien nent la Belgique et dont elle peut réclamer tout l'honneur. Telle est la création des bureaux ambulants établis pour le service des postes sur nos lignes de chemins de fer de l'ouest, de l'est, du midi. Des voitures qui font partie du convoi ont été transformées eu bureauxet tout en courant d'une station l'autre, les employés des postes, attachés ces bureaux ambulants, font le service des dépêches de manière ne pas perdre un instant. C'est doublement appli quer la puissance de la vapeur au service de la poste aux lettres. *aOQOWi La réunion du Congrès libéral Bruxelles a eu le plus beau, le plus complet succès Ceux qui comptaient sur la désunion qu'ils espéraient voir naître du principe d'examen, avaient compté sans les sentiments de généro sité, de fraternité et de patriotisme, qui animent les véritables libéraux. Ceux qui ue connaissent que l'obéissance passive, ne comprendront jamais ce qu'il y a d'élan, et en même temps de sagesse et de mo dération, dans une réunion d'hommes voulant sincèrement atteindre un but commun par la libre discussion. Les détails de cette mémorable journée se ront répétés demain par tous les journaux sous l'influence des impressions qui nous dominent encore, nous ne saurions que constater le résul tat d'un événement qui figurera dans l'histoire du payscomme un des actes les plus graves des temps modernes. Car, ainsi que M. le président du Congrès, l'a si bien dit dans son discours d'ouverture, cette association a l'avantage sur le fameux com promis des noblesen ce que ce sont ici les citoyens de toutes les classes qui se réunissent, non pour restreindre l'action du pouvoir, mais au contraire pour lui venir en aide, et l'affran chir d'un asservissement illégitime. Non-seulement un plan de fédération du libéralisme en Belgique a été discu té et présenté mais, ce qui paraissait devoir être une pierre d'achoppement, 1 e programme de l'opinon libé rale a été présenté, discuté et adopté, avec un ensemble de vues, une modération de formes, qui a ravi tous les amis de l'ordre et de la liberté. Ce programme proclame 1° La réforme électorale. a. Par l'adjonction des capacités. b. Par celle des listes du jury. Ces deux mesures sont déclarées applicables immédiatement. c. Par l'abaissement successif du cens électo ral, jusqu'aux limites déterminées par la con stitution, (fl. 20). 2° Indépendance réelle du pouvoir civil. 3° Péréquation du nombre des membres des chambres, dans line proportion de 1 représen tant sur 40,000 âmes et de 1 sénateur, sur 80,000 âmes. 4° Retrait des lois réactionnaires. 5° Vœu en faveur de l'émancipation du bas clergé. Un incident qui a ému l'assemblée jusqu'aux larmes, c'est le rapprochement, disons la ré conciliation complète des deux sociétés libérales de Liège. Après quelques discussions, M. le professeur Roussel a su saisir le momentfavorable, et dans undiscours chaleureux et entraînant, il a formé le vœu de celte réconciliation. L'assemblée par des applaudissements soudains et prolongéss'est associée comme lin seul homme celle géné reuse pensée, et entraînés par les sentiments de fraternité qui débordaient de tous les cœurs, les chefs des deux, sociétés se sont embrassés tandis que la salle semblait devoir s'écrouler sous l'enthousiasme des applaudissements. Un membre l a proclamé quand le congrès libéral n'eut eu que ce résultat, il aurait bien mérité de l'opinion libérale, et du pays entier. Nous tenons constater, en terminant, que l'accueil avec lequel la députation de Bruges a été reçue doit avoir largement récompensé ses membres des difficultés qu'ils ont dû surmon ter pour que Bruges ne subit pas la honte d'être la seule parmi plus de 50 villesqui ne fut pas représentée au Congrès. Il semble que les autres députations aient voulu témoigner celle de Bruges qu'elles savent juger du courage qu il a fallu ceux qui ont affronté la colère du parti rétrograde, en se mettant la tête du mouvementBruges et qu'elles aient voulu spécialement les en remercier par un accueil sympathique. Journal de Bruges.) Le présent est gros de l'avenir aimait répéter Fonlenelle. Ce mot n'a jamais été plus exact qu'aujourd'huipartout où nous jetons nos regards, nous voyons, dans ce moment même et sur notre petit théâtre, la question de l'avenir préoccuper tous les esprits Le congrès libéral de Bruxelles s'occupe de l'avenir politi que le congrès épiscopal de Liège, de l'avenir de la domination cléricale; l'inauguration du chemin de fer belge-français est d'une haute importance pour l'avenir industriel et c'est en vue de l'avenir artistique que nos sociétés de chant, réunis aux sociétés allemandes, ont au jourd'hui leur fêle musicale Cologne. Si le fait n'était pas assez évidentcette préoccupation de l'avenir révélerait suffisamment le malaise qui travaille la société actuelle, on ne cherche pas sortir d'une situation prospère. Idem Le Congrès libéral s'est réuni hier, la séance a été remarquable en tous points et l'ordre le plus parfait y a régné. L'assemblée a inscrit en tête de son program me, la réforme électorale par l'abaissement gra duel du cens des villes au niveau de celui des campagnes et a adopté un projet d'organisation pour les associations libérales du pays. A quatre heures, tout était terminé. Les membres du Congrès ont promis de se réunir au Waux-Hall pour aller de là assister la ma nifestation qui devait se faire le soir en l'hon neur de M. Defacqz. Franchise Belge.) Le Roi et la Reine des Belges ont effectué leur retour de Paris, par le chemin de fer. Ils sont arrivés Laeken, samedi dans la soirée. Le roi a fait savoir la commission directrice des fêtes qu'il assistera au banquet; le roi avait déjà daigné annoncer que S. M. et la Reine ho noreraient de leur présence le bal de la station. Trois ministres de S. M. le roi des français, MM. Cunin-Gridaine, ministre des travaux pu blics; Martin (du Nord), ministre de la justice, ont accepté les invitations que le gouvernement belge leur avait adressées et assisteront ces fêtes ainsi que M. Rambuleau, préfetde la Seine. Desappartemens ont été préparés pour ces mes sieurs au ministère des travaux publics, et au ministère des affaires étrangères. M. le ministre des travaux publics vient de nommer pour ce bal 50 maîtres des cérémonies choisis parmi les membres du conseil commu nal de Bruxelles, les fonctionnaires des diffé rents ministèresles officiers supérieurs de la garde civique. Au banquet qui sera de 350 couverts pren dront place environ 120 invités françaisle corps diplomatique, les membres des chambres législatives belges, et les chefs supérieurs des grandes administrations. La préparation du dîner est confiée M. Du- bos. C'est également lui qui est chargé du souper du bal. Sa Majesté le Roi des Belges vient de faire l'acquisition d'un tableau, représentant une pe tite paysanne qui ferme la fenêtre de sa maison, je marche la conquête de la toison d'or. La toison d'or est une pa rure de diamants, et le monstre qui la défend, une noble dame exilée que j'ai reçu l'ordre de séduire, mais non d'occir. La duchesse de Monlfort s'écria le jeune homme, qui ce nom sembla avoir élé arraché par la surprise. Par tous les diables vous l'avez dit... Allons, je comprends que tous n'êtes pas aussi ignorant que je devais le supposer... Vous con naissez donc la duchesse ?tAuriez-vous un frère ou un parent dans la maison de sa seigneurie je les protégerai volontiers. C'est vous-même qui venez de m'apprendre son nom... tout l'heure,... messire... Ce mensonge audacieux réussit l'imprudent interrupteur au- delà de toute espérance. L'ai-je prononcé, en effet S'il est vrai, passons. La duchesse avait, ce qu'il parait, l'inconvénient d'être belle, même côté de sa souveraine. A ce tort, elle joignit un jour celui de faire pâlir les diamants mêmes de la reine par une parure toute royale. Catherine la fît réclamerpardessoos main, comme lui revenant de droitj mais la duchesse feignit de ne pas comprendre. On lui prêta facilement une faute plus grave, et, sous je nesaisquel prétexte, on la punit par l'exil. Et vous allez, messire, en négociateur près de la duchesse Oui et non. 11 faat vous dire que la belle exilée, qui avait eu lo bonheur de sauver sa parure, avait oublié d'emporter avec elle une lettre qui tomba entre les mains de l'astrologue de la reine-mère, et qui donnait de singuliers renseignements ce sujet. La parure, y était-il dit, venait d'un amant inconnu. La restitution, lorsqu'il se présenteraitdevait être le rejet de ses prétentions. Piquée par ce mystère, la duchesse attend sans doute cette heure l'amoureux in connu pour le récompenser de sa discrète passion. Or. suivez bien ce raisonnement Je suppose que je sois l'iuconnu,... je serai agréé ou rejeté. Dans le premier cas je l'épouse, et mou lot, vous eu con viendrez, ne sera pas malheureux dans le second cas je rapporte la parure ma gracieuse souveraine, et ma fortune est assurée. Quant au véritable prétendant, on saura bien l'empêcher de se plaindre. Que dites-vous de ce plan, jeune homme Je dis que tu es un misérable, et qu'avant d'accomplir ton in fâme projet il faudra que tu m'aies arraché la vie. En disant cela le jeune homme avait saisi la bride du cheval de l'Italien, et tiré de dessous son pourpoint un poignard dont il ap puyait la pointe sur sa poitrine. Per Vaviore di Dio arrêtez; mon brave, ne me tuez pas après m'avoir sauvé. Jure-moi que tu renonceras ton dessein. Par noire saint Père le pape, je vous le jure. Le jeune homme lâcha la bride et rengaina son poignard. Pâque-Dieu, mon jeune maître, reprit l'Italien en s'éloignant vivement dès qu'il se sentit libre, jouez-vous de ce jeu avec vos amis? Quel si grand intérêt prenez-vous donc tout ceci? ne craignez-vous point la colèrede la reine et la vengeance de monseigneur deGondi. Je ne crains personne, et, quant vous, je compte sur votre pa role. Suivez-moi, je vous prie, je vous ramènerai moi-même la frontière, vous engageant ne pas la franchir une seconde fois. A ces mots le jeune homme piqua sa mule et fit signe l'Italien de se placer ses côtés. La nuit cependant était venue, et le ciel, qui s'était voilé vers la fin du jour, rendait l'obscurité plus complète. La route, bordée de ravins profonds, était étroite et difficile. Le jeune homme ne cessait de presser sa mule, tout en murmurant des paroles inintelligibles^ tandis que son compagnon, qui le suivait avec peine, paraissait épier ses moindres mouvements. Dans un endroit où le terrain sur lequel les deux voyageurs chevauchaient côte côte allait se rétrécissant, le pied de la mule glissa sur le bord du ravin, et, au même instant, le jeune homme sentit le froid du fer pénétrer dans sa poitrine. Ah traître s'écria-t-il. L'I talien s'était éloigné au galop en reprenant le chemin de Tudela. [La suite au proçhain

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2