EXTÉRIEUR. France. cril aux sentinelles et patrouilles de faire feu sans pitié'sur quiconque ne s'arrêtera pas au cri de qui vive Le lendemain soir, dans le bourg de Zwien- zyhicé. rue de Flôrian, une patrouille de che vaux-légers interpella du cri Qui vive une jeune fille del5ans qui marchaitsur le trottoir. Cet enfant intimidée, et qui peut-être, ce qui est fort probableignorait encore la nouvelle ordonnance, au lieu de s'arrêter s'enfuit toutes jambes; aussitôt l'un des militaires de là pa trouille déchargea contre elle sa carabine, et la malheureuse tomba morte baignée dans son sang sur le pavé. Ce fait a été constaté par trois témoins ocu laires. Le père de la victime, honnête artisan a porté plainte aux autorités, mais celles-ci lui ont répondu que les militaires avaient fait leur devoir, et que, par conséquent, ils étaient l'a bri de tout reproche. On écrit de Paris, 7 juillet Le maréchal Soult a offert au Roi sa démis sion des fonctions honorifiques de président du Conseil. Celte démission qui avait été refusée avant le départ du maréchal vient d'être ac ceptée. Elle ne deviendra officielle que le lendemain des élections. M. Guizol va partir incessamment pour le Val-Richer dont il ne re viendra que dans les premiers jouis du mois d'août, son retour il prendra le titre de pré sident du conseil et selon les circonstances il cherchera reconstituer le cabinet si toutefois les électeurs ne déjouent pas les calculs de son ambition. Le Moniteur publie une ordonnance royale du 6 juillet qui dissout la Chambre des Députés et qui convoque les collèges électoraux pour le lraoûl prochain, l'effetd'élire chacun un député. L'ordonnance porte aussi que les Chambres des Pairs et des Députés sî réuniront le 17 août prochain. Par ordonnance royale, M. Jacqueminol, membre de la chambre des députés, lieutenant- général commandant supérieur des gardes na tionales du département de la Seine, est élevé la dignité de pair de France. Les débals parlementaires sur la corrup tion électorale ont eu seulement pour résultat d'engager le ministère publier dans le Moni teur une circulaire adressée aux préfets, au sujet des prochaines élections. M. Duchatel dé clare qu'il n'a aucune objection faire contre la publication des instructions qu'il a envoyées ses agens; il veut parler sans doute des instruc tions composées exprès pour la publicité, mais il serait péùf-êlre fort peu satisfait si quelque préfet maladroit venait prendre ses paroles la lettée et faire publier dans quelques jour naux lès instructions secrètes qui émanent du ministre de l'intérieur. Du reste, M. le ministre de l'intérieur établitcomme un fait que le gou vernement étantattaquédansses actes a le droit de se défendre et que le devoir de ses agent» est de se servir detoule leur influence pour faire triompher dans les élections les candidats mi nistériels. Ceci est encore un point qu'on ne conteste pas au pouvoir. Iteslvraique ses agents peuvent recommander les candidats favorable» au gouvernement, mais ce qui est complètement illicite, ce qui a soulevé tant de reproches adres sés au cabinet actuel, c'est qu'il n'a pas reculé devant toute espèce de corruption pour détour ner les consciences des élecleurset pour grossir les suffrages accordés aux candidats conserva teurs. M. Duchatel affecte de confondre les ma nœuvres licites avec les intrigues et la corruption. CATASTROPHE SUR LE CHEMIN DE FER DU NORD. Un horrible accident est arrivé le 8 de ce mois vers 4 heures de l'après-midi sur le chemin de fer du Nord. Le convoi avait dépassé Arras, et se trouvait au Rœux, sur un remblai, lorsque la première loco motive dérailla, la seconde ayant donné une forte secousse, la chaîne d'attache fut brisée, et huit voi tures, dont une de bagages, ont été précipitées du haut du remblai, dans une tourbière de plus de vingt pieds de profondeur. Les premières voitures furent englouties dans la tourbe, et les autres brisées par dessus. Au moraentoù le reste du convoi est reparti pour arriver Bruxelles, on avait déjà retiré vingt cada vres, et l'on comptait un nombre considérable de- personnes très-grièvement blessées. On sait que les convois de France sont divisés en deux parties, l'une en destination de Lille, et l'autre en destination de Valenciennes. C'est la partie en destination de Lille qui a été précipitée du remblai. Voici quelques nouveaux détails que nous avons pu recueillir A l'endroit où la catastrophe a eu lieu, le chemiu se poursuit sur un remblai élevé au milieu d'une immense plaine marécageuse. C'est de cette plaine que s'extrait la tourbe qui forme le principal combustible de toute la Picardie. L'œil se promène une grande distance, de chaque côté du chemin, sur des prairies coupées par de nombreuses ilaques d'eau qui recouvrent un fond du vase. Sur ces (laques d'eau, plus ou moins grandes, et toujours fleur de la plaine, on voit quel ques barquettes l'usage des ouvriers qui exploitent les tourbières. On sait que les ingénieurs chargés de la construction du chemin ont eu vaincre d'énormes difficultés pour donner quelque solidité la portion du terrain sur lequel ils devaient asseoir la voie ferrée L'élévation du chemin au-dessus du niveau de la plaine varie de de deux six ou sept mètres. Au nombre des blessés se trouvent M. Lestibaudois, membre de la chambre des député^ et un M. La g renée, qui ne paraît pas être comme on l'assurait l'ambassadeur de France en Chine. On ignore encore le nombre des victimes, il y a chose triste dire! Plus de tuéi qhe de blessés. Douze ou treize des porsonnesqui se trouvaient sur le théâtre de l'événement, sont arrivées Bruxelles dans le courant de la journée. Due des voitures conservées si miraculeusement renfermait le frère d'un des ministres étrangers accrédités Bruxelles, M. le marquis de Saldanha, A l'arrivée du convoi Bruxelles, 4 heures et'demie du matin, M. de Saldanha a éprouvé une telle proslation de forces, suite natu relle du danger qu il avait couru et des émotions qu'il avait éprou vées, qu'il n'a pu regagner son habitation et qu'il est descendu dans un des hôtels qui touchent la station. On a rencontré ce matin de bonne heure en ville deux jeunes gens qui demandaient le bureau des diligences de Bruxelles Paris; ils étaient partis treize amis dé la grande ville: deux seulement s'étaient retrouvés après la catastrophe et voulaient immédiatement retourner Paris. On continuait activement les moyens de sauvetage, mais la plu part des blessés Pétaient grièvement et donnaient peu d'espoir. Un service s'est organisé immédiatement pour les transporter a Arras. Pour satisfaire l'impatience bien naturelle de nos lecteurs, nous publions ces renseignements tels qu'ils nous parviennent et sans que nous ayons le temps de les coordonner ou de corriger les contradic tions de détails qui s'y rencontrent. (Indépendance.) au conseil provincial une proposition tendant ce que cette assemblée émette le vœu de voir le nombre des représentants et des sénateurs mis en rapport avec la population conformé ment la constitution, et de voir autoriser par la loi l'adjonction aux listes d'électeurs des per sonnes diplômées et celles qui ont le droit de se trouver sur les listes originaires du jury, pourvu que ces personnes justifient du cens minimum fixé par la constitution. S'il faut en croire une correspondance parti culière de Paris on aurait reçu de Rome la nouvelle d'un fait qui était l'objet de bien des commentaires; c'est que depuis la nomination du nouveau pape, la dépulation de l'ordre des jésuites ne s était pas présentée au Vatican pour offrir ses respects au Saint-Père, comme cela s'est toujours fait de temps immémoriallors de l'avènement des nouveaux papes. La semaine dernière un cocher de vigilante stationné la porle de Louvain refusa de faire une course pour un Monsieur qui s'obstina vouloir entrer dans la voilure; le cocher saisit ce Monsieur par le collet et le jella sur le pavé avec une violence telle qu'il en eut la jambe cas sée; cet acte de brutalité nécessitera, dit-on, l'amputation de la jambe. NOUVELLES DIVERSES. M. O'Connell est parti pour Dublin, il va, dit-on, appuyer la réélection des membres ir landais qui viennenld'èlre élevés des fonctions ministérielles mais comme aucun d'entr'enx n'est membre de l'association du rappel, M. O'Connell devra mentir la déclaration qu'il a faite plusieurs reprises que l'Irlande ne doit plus nommer que des repealers pour ses repré sentants au parlement. Les orages de ces jours derniers ont sen siblement amélioré la récolle du houblon dans le duché de Kent en détruisant la vermine qui fesait beaucoup de tort la plante. Ln Gazette cTAugsbourg annonce d'après une correspondance de Rome que le gouverne ment pontifical a ordonné de dissoudre toutes les commissions extraordinaires instituées dans les provinceset de suspendre tous les procès po litiques. OnécriCde Posen la Gazelle de Cologne que la police de cette ville est en émoi depuis quelques jours par suite d'un projet dé déli vrance de M. Mirolawski détenu, comme on sait, dans la prison de Posen et pour l'évasion duquel l'émigration polonaise a promis, dit-on, des sommes considérables. Les dernières correspondances reçues d'E gypte annoncent d'une manière positive le rappel du colonel Barnett, consul-général d'Angleterre Alexandrie. Il paraît que des dissentiments sé rieux auraientéclatéentrecelagent et le pacha, propos de la question du transit. Une ordonnance du comte de Casliglione, gouverneur militaire autrichien Cracovie, près- Quand le ressort avait joué on remettait les pièces leur place, et l'on pouvait recommencer jusqu'à ce qu'on s'en fatiguât. Cela devait être un jouet assez agréable pour dés enfans, mais, pour le marquis, c'était un souvenir des croisades que ses ancêtres lui avaiefit laissé et, plutôt que de le perdre, il eût sacrifié ses armures, ses faucons, tes chiens et ses chevaux. Le jeune page montra cet objet Blanche. Oui 1 oui lui dit-elle, tu ne connais pas cela, toi nous allons nous amuser. Mais comment y atteindre; cette armoire est si haute. 11 nous faudrait une petite échelle. Nous n'avons rien pas meme un escabeau. Si je te soulevais un peu dans mes bras... C'est celac'est cela s'écria-t-elle en frappant dans ses petites mains en signe de joie. Hector ayant roulé sa robe au bas de ses jambes l'enleva facile ment jusqu'à la saillie de l'armoire. J y suis, Hector un peu plus haut, tu peux... bien Oli si mon père entrait.... En disant cela elle tourna machinalement la lêfe du côté de la' porte, ce mouvement lui fit perdre l'équilibre qu'il était difficile de conserver dans cette position, et la ville de Jérusalem s'échappa de ses mains, se brisa sur les carreaux de la salie croisés ët infidèles furent alors sérieusement engloutis sous ses ruines. Aucun valet n'osa balayer les débris de la ville sainte, et le len demain ils parurent aux yeux du marquis dans le même état que la veille. A celte vue un accès de violente colère le saisit; il fit aussitôt assembler tous les gens qu'il avait son service, espérant découvrir parmi eux l'auteur du désastre, mais chacun protesta de son inno cence. Alors il moula dans la grande salle de réception. Quand il y entra, la marquise Blanche et leurs dames de compagnie étaient occupées une immense broderie, tous les pages étaient groupés devant le foyer le chapelain et le capitaine du château causaient ensemble dans l'embrasure d'une fenêtre. Aux questions du marquis, tout le monde garda le silence. Mort-dieu! s'écria-t-ilvous verrez que cela s'est fait tout séul et qu'il n'y a pas de coupable. Il sortit, parcourut de nouveau tout son manoir, arrêtant sur sou passage ses éèuyers, son fauconnier,son palefrenier..chaque indi vidu qui se présentait, et sa voix retentissait, sourde et menaçante comme des éclats lointains de tonnerre. Tout coup il rentra, heur tant si violemment la porte que les deux battants rebondirent sur les murs et se refermèrent d'eux-mêmes. Je le découvrirai, mort-dieu Il me faut un coupable, entendez- vous! Je ne serai donc plus maître ici, moi Ah! nous verrons cela. C'est un de vous petits drôles que vous êtes dit-il en s'adressant aux* pages... Allons! répondez-ffiois'écria-t-il en brisant un fau teuil sur la muraille répondez-moi ou je fais ioi ce que yous avez fait la-bas dans ma salle d'armes. Hector voyant Blanche trembler et pâlir horriblements'avança vers le marquis". «—C'est moi moirseigneur. Ah c'est toi. Tu ne pouvais donc pas te nommer plus tôt petit traître. Ah! c'est toi. Tu avais donc peur d'une correction, tu es donc un lâche toi Mort-dieu Et le prenant par le milieu du corps, il ouvrit une fenêtre lé balança un moment; et... Ce n'est pas lui c'est moi, mon père! s-'écria Blanche dans un élan rapide qui étonna tout le monde. Ce seul mot calma la fureur hyperbolique du farouche marquis il rejeta Hector dans l'appartement et sortit sans prononcer une pa role. Décidément, il aime sa fille, pensa la marquise. Les deux enfants échangèrent un regard profond et tendrecom me pour se remercier de ce qu'ils venaient de faire 1 un pour l'autre. Plusieurs scènes de ce genre avaient déjà en lieu, et Hector s était toujours dévoué pour épargner Blanche le plus léger chagrin, et celle-ci, reconnaissante et sensible, en avait senti son amitié s'ac croître et s'enraoinef de plus en plus, si bien que lorsqu'elle était privée de son petit page, même pour quelques moments, elle retom bai! aussitôt dans son ancienne rêverie. La marquise les obsjrva attentivement, et se convainquit qu'il existait entre eux une trop grande intimité. Elle crut qu'il était prudent d'en avertir sur le champ son époux. [La suite an prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3