NOUVELLES DIVERSES.
Il a toujours été d'usage Liègelors des
kermesses de paroisse, de placer aux processions,
devant les images des saints, des musiciens
chargés d'exécuter différents morceaux d'har
monie. Par un ordre récent de M. l'évêque du
diocèse de Liègeil est strictement défendu
MM. les curés de permettre aux maîtres de con
fréries de faire comme par le passé. Celle me
sure qui a été l'occasion de quelques scènes
scandaleuses non-seulement a mécontenté
beaucoup de bons bourgeois qui tiennent aux
anciens usages, mais encore a enlevé de nom
breux musiciens un salaire qui les aidait éle
ver leur famille. Journal de Liège.
M. Constant de Kerckhove de Denterghem,
bourgmestre de la ville de Gand vient d'être
nommé président de la Société royale de Rhé
torique, dite de la Fontaineen remplacement
de M. Willems.
On écrit de Lille, le 18 juillet:
La crise laquelle l'industrie est en proie
dans le département du Nord et qu'on doit
attribuer en partie la cherté des subsistances,
ne louche pas encore sa fin. La linière surtout,
laquelle on a donné une extension si rapide,
est en souffrance. Il y a encombrement de pro
duits. Je pourrais citer des fabricants qui ont
en ce moment jusqu'à deux mille pièces de toile
en magasin tandis qu'ils étaient habitués
écouler la marchandise mesure qu'elle se fabri
quait. Il est vrai qu'il 'y a beaucoup de mau
vaises toiles ce que l'on attribue en général
la qualité du fil et l'imperfection du tissage.
M. Waghorn est loin d'avoir renoncé son
projet de changer la direction des malles an
glaises venant des Indes. Jusqu'à présent il pro
posaitdans tous ses plans, d'adopter Triesle
comme point de débarquement de la malle
d'Alexandrie et de passer par Mannheim, Gand
et Ostendc pour l'Angleterre, au lieu devenir
débarquer Marseille et de traverser la France
jusqu'à Boulogne. Il paraît que la formation du
nouveau chemin de fer du Luxembourg, pour
lequel une compagnie anglaise a obtenu les
pouvoirs nécessaires du gouvernement belge, a
engagé M. Waghorn modifier son itinéraire.
Au lieu d'adopter le port de Triesle, il vien
drait débarquer Venise, prendrait le nouveau
chemin de fer de Milan, traverserait le Splugen
ou le mont Saint-Bernard jusqu'à Coire un
chemin de fer va relier Coire Zurich au moyen
duquel il arriverait Bâle ou Bienne pour
prendre le chemin de fer français de Bâle
Strasbourg ou de l'autre côté du Rhin le che
min de fer badois de Bienne Carlsruche.
En adoptant la route française, les malles an
glaises passeraient StrasbourgParis
Boulogne et passeraient le détroit jusqu'à Fol-
kestone.
ques elle se voila la face aveo ses mains, el s'élança éperdue dans
la tourelle.
L'agitation d'Hector n'avait fait que redoubler mais son front
était alors rouge et brûlant. Se tournant vers Boisbourdon
He sommes-nous pas l'hôtel Saint-Paul demanda-t-il vive
ment. Un étranger peut seul faire pareille demande. Et con
naissez-vous celte femme... celte femme qui vient de paraître sur
la tourelle Mais pourquoi m'adresscr encore cette question re
pondit le courtisan avec un sourire moqueur. A en juger par votre
émotion nul ne doit la connaître mieux que vous. Ob 1 trêve de
railleries, messire; le moment est mal choisi je vous jure. Dites-
moi plutôt ce que cette femme fait ici. Apparemment ce que doit
y faire la maîtresse du roi.
Et Boisbourdon s'éloigna en ricannant il était demi vengé.
Hector s'élança furieux dans l'intérieur du palaisrenversant
tout sur son passage.
Dans L état d'exaltation où se trouvait Heotoraprès l'apparition
de Blanche et la terrible révélation de Boisbourdon, aucun obstacle
ne lui semblait infranchissable. Il s'était précipité dans l'hôtel Saint-
Paul comme un fou, incertain de la direoiionà suivre pour pénétrer
jusqu'à Blanche, mais décidé s'ouvrir au péril de ses jours un che
min jusqu'à elle. Un officier l'ayant vu renverser deux archers, et
conrir vers Us appartemens du roi dont il avait la garde, mit l'épée
la main en appelant lui. Le fougueux page voyant ce nouvel
adversaire déterminé lui barrer le passage dégaina également
prompt comme l'éclair et se rua sur lui en furieux. L'officier tomba,
La souscription, Cobden s'élevait déjà
avant-hier 36,380 liv. (909,500 fr.). On ne
doute pas qu'elle n'arrive facilement au chiffre
de 100,000 I (2,500.000 fr.).
La Gazette de Cologne publie une décla
ration, signée le 8 juillet, par le Roi de Dane
mark, Christian VIIIle princeroyal Frédérick,
le prince Ferdinand et par tous les ministres,
relativement la question de la succession dans
les duchés allemands annexés la couronne de
Danemark. Cette question vient de recevoir par
cet acte une solution dans ses parties les plus
imporlantes.
Méhémet-Ali est parti subitement pour
Constanlinople le 14 juillet, sans attendre, ainsi
qu'on l'avait annoncé, le retour d'Ibrahim-
pacha. Le vice-roi a laissé, en partant, tous les
employés dans leurs places, et n'a nommé au
cune autorité supérieure.
La Syrie continue être un théâtre de
meurtre et de pillage des pirates dévastent les
côteset les Druses font périr les chrétiens
quand ils croient le pouvoirfaireavec impunité.
Une lettre de Beyrouth annonce qu'un chrétien
grecrencontré dans la campagne par des
Druses fut arrêté comme un voleur de grain
el comme tel soumis par eux au supplice de la
bastonnade, dans lequel il expira; c'est plus
tard seulement que l'autorité a su la vérité ce
sujet, et a cherché d'un côté punir les dénon
ciateurs, de l'autre désintéresser par de l'ar
gent les parents de la victime.
Les lettres de Smyrne contiennent d'affli
geants détails sur un violent tremblement de
terre qui a eu lieu dans cette ville le 25 juin.
La secousse a été courte, mais terrible, et a me
nacé Smyrne d'une deslruclion totale. Un nom
bre infini de maisons ont été lézardées, trois
ou quatre se-sont écroulées dans différents quar
tiers, deux autres n'ont été retenues dans leur
chute que par celles qui leur font face; la voûte
de l'église de Soccolans s'est crevée et les lustres
qui y étaient suspendus sont tombés en éclats
au milieu de la nef; deux minarets ont été ren
versés, et les dômes de deux mosquées se sont
ouverts; des meubles ont été brisés ou endom
magés dans une foule d habitations. Mais ce
qu'il a de plus malheureux dans celle catastro
phe, c'est que l'on a déplorer la mort de quel
ques personnes, elque plusieurs autres ont été
plus ou moins grièvement blessées. Enfin la
désolation et la terreur étaient générales.
Les campagnes environnantes ont également
éprouvé les effets de ce terrible phénomène, et
le café de l'échelle de Bournabat a été détruit.
Le tremblement de terre s'est aussi fait sentir
Mételin.
Londres20 Juillet.
Catastrophe sur un chemin de fer. Les
journaux contiennent aujourd'hui le récit d'une
affreuse catastrophe sur le chemin de fer des
comtés de l'Est. Un choc épouvantable vient
jetant un cri sourd, comme un râle de mourant mais on était ac
couru j Hector fut terrassé,conduit devant le connétable d Armagnac
et de là au grand Châtelet.
Le cœur de la femme est vraiment un abîme insondable, un dé
dale où la raison s'égare, lsabeau de Bavière jusque-là légère, insou
ciante, passionnée uniquement pour le plaisir, éprouva la nouvelle
de cet événement un trouble, une inquiétude qu il lui fut impos
sible de déguiser et certainement on ne l'avait jamais vue s'émou
voir pour si peu. En cherchant guérir Hector de sou amour pour
Blanche, elle ne voulait qu'amener le beau page ses pieds, etre la
fée de ses songes dorés remplir de son image cette âme jeune et
impressionnable mais l'idée ne lui était jamais venue que tout cela
pût se terminer d'une manière tragique. Elle était dono prête tout
pour sauver son nouveau favoriel elle ne doutait nullement de la
réussite, lorsqu'elle se présenta le lendemain la porte du Cbâtelet.
Un geôlier montra sa tête hideuse au guichet.
Que voulez-vous demanda-t-il d'une voix nazillarde. Que
vous ouvriez, répondit lsabeau. Depuis hier, on n'entre plus sans
la signature du roi. Mais je suis la reine. La reine moins que
tout autre doit pénétrer ici. Yoilà une bourse d'or. Qui ne me
sauverait pas du gibet merci.
Et le guichet se referma sur la tête hideuse du geôlier.
lsabeau se rejeta dans sa litière et se fît transporter chez le conné
table, bien qu'elle le soupçonnât d'être son ennemi secret. Là, il lui
fut tenu un langage plus poli, mais non moins désespérant.
Madame lui dit le connétable si j'ai jamais ambitionné uu
d'avoir lieu sur celte ligne entre deux convois
celui d'Ipswick en retard de20 minutes,eteelui
de Romford.
II y avait peine une minute que le convoi
d'Ipswick s'était arrêté pour laisser descendre
les voyageurs la slalion de Stratford lorsque le
convoi de Romford, ne comprenant pas les si
gnaux ou ne les voyant pas, s'est rué de toute
sa vitesse sur le convoi stationnaire. Le spectacle
de destruction qui s'est alors offert la vuea
été vraiment épouvantable. Ce n'était qu'un
monceau dedébris de wagonséparsetsanglants,
de têtes défigurées. 30 40 personnes ont été
blessées plus ou moins grièvement.
Huit personnes ont été transportées l'hôpital
de Londres; cinq se sont fait conduire chez elles.
Une enquête très-rigoureuse aura lieu. 11 y a 6
blessés grièvement el 3 ou 4 le sont mortelle
ment. D'autres après un premier pansement,
ont pu regagner leur domicile. Personne n'a
été luésur le coup. La plupart des blessés avaient
leurs vêtements déchirés de la manière la plus
extraordinaire. C'est un miracle que personne
n'ait été tué sur place. William Cotlon, ancien
gouverneur de la banque d'Angleterre, était au
nombre des voyageurs, il a reçu une contusion
au-dessus de l'œil. Une foule immense se pres
sait autour de l'hôpital de Londres lorsque Ion
a amené les blessés.
On écrit de Saint-Pétersbourg, le27 juin:
Le produit des mines d'or de Russie s'accroît
d'année en année.
L'or extrait de ces mines s'est élevé, les cinq
dernières années, a unequanlilé lotalede 5,949
pouds, ou 59,490 kil. d'or, qui représentent la
valeur de 319 millions 800,000 fr.
L'exploitation des mines d'or de Russie doit
nécessairement finir par causer tôt ou tard une
grande révolution dans le commerce et I in
dustrie, non-seulement en Russie, mais sur tous
les points du globe.
On nous assure que l'administration du
chemin de fer du Nord a fait assigner la plus
grande partie des journaux de province qui ont
raconté les délailsde la catastrophe du 8 juillet
Fampoux. Celte assignation aurait pour but
de mettre un ferme aux récils que I on recueille
dans le département du Nord pour colporter
dans toute la Fiance.
La Patrie qui 'affectait des allures d'im
partialité et d'indépendance a passédepuis
quelques jours dans le camp ministériel, avec
armes et bagages. Esprit public.)
Un convoi considérable de diligences,
que la mise en activité des chemins de fer pari
siens rend inutilesest transporté dans les dé
partements pour faire le service des roules qui
n'avaient point de parcours régulier. Par ce
moyen, d'activés relations vont être établies
entre des localités qui ne communiquaient que
difficilement entre elles.
pouvoir plus étendu que le mien, c'est sans doute aujourd hui, car
il m'est tout fait impossible de vous rendre le service que vous
daignez me demander. Je m'intéresse aussi beaucoup votre pro
tégé, que j'ai eu occasion de voir au dernier bal de Vincennes et
je serais heureux de pouvoir le sauver; mais j'ai vainement imploré
en sa faveur la clémence royale. Le roi est irrité... et vous convien
drez que ce n'est point sans raison. Toutefois, on doit pardonner
beaucoup au jeune âge, et je vous promets d'user encore dans son
intérêt de tout mon crédit, de toute mon influence. Que ne ferait-
on pas madame pour vous être agréable ajouta le connélable en
s'inclinant jusqu'à terre.
La reine douée d'un esprit pénétrantne se méprit point sur la
valeur de la promesse de d'Armagnac. Elle comprit qu'il n'y avait
rien attendre de ce côté; et elle sortit humiliée d'avoir imploré
vainement l'appui de cet homme. Mais faîtière princesse n'était pas
bout de ressources, et elle se sentait éprise pour Hector d'une vio
lente passion. Elle avait vu périr avec calmesans témoigner D£
douleur ni regret, plus d'un illustre aminl; pour sauver celui-ci elle
eût bouleversé la France entière.
Elle était rentrée chez elle pour dévorer en secret l'affront du
double refus qu'elle venait d'essuyer et méditer des projets de ven
geance Tout coup une pensée infernale traversa son esprit, et elle
se dirigea vers l'appartement occupé parla maîtresse du roi, aprè»
avoir donné des ordres quelques officiers de sa suite.
La suite au prochain n#.)