NOUVELLES DIVERSES.
du demandeur, d'une somme decinq cent mille
francs de dommages-intérêts.
L'affaire a élé prorogée au 16 octobre pro
chain.
On lit dans l'Impartial de Brugesdu 27
juillet:
Ce malin sur l'estrade de la Grand'-Place ont
été décernées les médailles promises aux sociétés
qui ont assisté au festival.
Les sociétés ci-dessous désignées ont reçu la
médaille en argent
Oedelem. Ruddervoorde. Beernem.
Oostcamp. Oostroosebekc. Eerneghem.
Zedelgliem; ce sont les communes rurales.
Les villes de premier et de second rang, ont
reçu la médaille eg vermeil. En voici les noms
Nieuport. Blanckenbergbe. Ooslburg.
Matines. Alost. Ypres. Oslende.
On a ensuite décerné les prix accordés la
plus belle tenue. Le jury a donné, l'unanimité
des voixle prix la société de Beernem. On
s'attendait peu cette décision, motivée, dit-on,
sur ce que le costume des gens de Beernem
moins gracieux la vérité que celui de la société
d'Oostcamp, avait un caractère de nationalité
dont on avait dû reconnaître le mérite. Oost
camp a refusé la médaille en vermeil que le jury
lui avait proposée, ainsi qua ,1a société de
Blankenberghe pour la beauté de leur tenue.
Blankenberghe a accepté.
La société des pompiers d'Ypres a obtenu une
médaille en vermeil. Nous sommes en cela seu
lement, de l'avis du jury.
i iifiiooi^
Hier, vers les cinq heures, la police a procédé
l'arrestation d'un individu assez bien mis
qu'on accusait d'avoir volé la bourse d'un de
ses voisins.
Il paraît aussi que quelques vols ont élé com
mis sur la place de Simon Stevin au moment
de l'inauguration, M. Torreborre s'est vu débar
rassé de sa bourse et une personne de distinc
tion, qu'on disait être l'ambassadeur d'Espagne,
n'a plus retrouvé dans ses poches, une montre
de prix qu'on évalue de deux trois mille
francs.
La hante cour de justice militaire vient de rendre
son arrêt dans l'affaire du caporal Mackintosch,
accusé d'avoir adressé une lettre comminatoire con
tenant menaces de mort sans condition adressée au
colonel Vanderheiden, du régiment d'élite.
L'arrêt de la haute cour, contrairement aux con
clusions de M. lo substitut de l'auditeur général, et
sur la plaidoirie de M" Defré et Jules Barlels, pro
nonce l'acquittement du caporal Mackintoschat
tendu qu'il n'est pas suffisamment établi que l'ap
pelant soit l'auteur de la lettre incriminée. Ordonne
en conséquence de le mettre sur-le-champ en liberté,
s'il n'est détenu pour autre cause.
On sait que par jugement du conseil de guerre du
Brabant le caporal Mackintosch avait été condamné
cinq années de réclusion et la déchéance du rang
militaire, et que le prévenu avait immédiatement
interjeté appel devant la haute-cour.
M" Defré avait catégoriquement répondu devant
la haute-cour aux explications fournies par M. le
ministre de la guerre, lors de la discussion sur la
corderai cependant que peu de temps pour te préparer la mort par
une courte prière. A genoux donc le flacon t'attend. Et si je ne
veux pas prendre ce poison moi s'écria Blanche en réunissant
tout ce qui iui restait de force. Ta résistance serait vaine les hom
mes qui sont là te le feraient prendre malgré toi.
Ta terreur avait paralysé la langue de Blanche.
Meurs donc, continua la reine avec une joie féroce, et recon
nais que le rôle de maîtresse du roi, s il a des charmes, n'est pas non
plus sans danger. Meurs pour que ma vengeance soit complète.
J'aime Hector et j en suis airnéè. Meurs! meurs'.
Un affreux vertige s'était emparé de la pauvre Blanche. Sa f#le
se perdit; elle ne voyait, n'entendit plus rien; mais elle se rappela
que peu auparavant elle invoquait la mort. Elle se voyait repoussée
par Hector, devenue l'objet des railleries du monde entier-, les mots
fange, déshonneur, houte, mépris, bourdonnaient son oreille. Dans
son délire, elle saisit Te flacon que lui présentait toujours la vindi
cative Isa beau, laquelle eut soin de l'accompagner prudemment
jusqu'à sa bouche, et, ferment les yeux, elle en avala tout d'un trait
le contenu, puis elle se reDversa anéantie sur son fauteuil.
Cela fait, la reine sortit en jetant sur sa violime un regard de
compàssion, car sa colère venait de s'éteindre, et elle se dirigea vers
les appartements du roi, dont l'accès ne lui avait jamais été interdit.
Charles VI était seul, parlaut haute voix se promenant grands
pas (t gesticulant d'une manière bizarre. Il maudissait les factieux
imaginaires qui déchiraient le royaume et troublaient sa bonne ville
<le raris, il se plaiguait de sa destinée et demandait merci au ciel.
Jamais peut-cire il n'avait été plus fou.
Mon front, criait-il, mon front ceint d'une couronne dérisoire.
pétition adressée la chambre des représentants par
le frère de l'accusé.
On nous cite comme un fait digne de remar
que dans une ville aussi populeuse et qui est le
centre d'affaires considérables, qu'aucun pri
sonnier pour dettes ne se trouve en ce moment
dans la maison de détention d'Anvers.
imiii'.ii'i m i
VASTE INCENDIE HORS LA PORTE DE FLANDRE LEZ-
BRUXELLES.
Bruxelles37 juillet. Un terrible incendie a
éclaté ce matin entre sept et huit heures dans l'éta
blissement de la scierie vapeur de Molenbeek-
Saint-Jean. Les ouvriers avaienttravailléet venaient
de quitter pour déjeuner.
En quelques instants tous les bâtiments étaient
embrasés. Uneimmehse colonne de flammes et de
fumée était chassée vers la ville par un vent du sud-
ouest assez fort.
L'intensité des flammes a rendu les premiers se
cours tout fait inutiles. On a sauvé en toute hâte
les meubles de totitesles habitations voisines; on les
transportait dans l'intérieur du faubourg et sur les
boulevards. Un pont de bateaux a été improvisé sur
le canal de Charleroy.
Les établissements de la scierie vapeur sont si
tués entre un bras de la Senne et le canal de Char
leroy; malgré cette circonstance assez heureuse pour
l'alimentation des pompes les flammes n'ont cessé
d'acquérir une violence toujours croissante qui a fait
concevoir des craintes sérieuses pour la sécurité des
maisons voisines du faubourg et de l'intérieur de la
ville.
Pendant toute la matinée le tocsin n'a cessé de se
faire entendre Molenbeek-Saint-Jean. Tous les
ecclésiastiques de la paroisse ont abandonné l'église
avec leurs paroissiens pour aller organiser les se
cours. Les autorités et tous les notables de la localité
se sont empressés de se rendre sur le lieu du dé
sastre.
Toutes les pompes des établissements de M. Van-
der Maelen et des diverses usines de Molenbeek ont
pu rapidement fonctionner.
Les troupes de la caserne du Petit-Château sont
arrivées les premières avec plusieurs officiers de la
garnison. Les autres troupes sont arrivées ensuite.
Les pompes de la ville ne sont arrivées qu'à neuf
heures, avec quelques autorités de la capitale.
On a pu sauver une assez grande quantité de plan
ches en les jetant dans la Serine derrière les ateliers.
Une immense cheminée en fer, ayant plus de 80
mètres d'élévation, menace de tomber. Ellese trouve
tout au centre du foyer d'incendie.
Les bâlimens de la Société des Moulins vapeur
de Bruxelles ont pu être préservés jusqu'à présent.
Tout le reste est devenu la proie des flammes. Malgré
la direction opposée du vent, l'établissement de M.
Van der Maelen est menacé.
Les bâtiments entamés, au nombre de six ou sept,
ne présentent plus qu'un immense foyer d'incendie.
On fait des efforts iiiouis pour concentrer les
flammes qu'active, malheureusement, le vent assez
fort.
On a pu sauver presque tous les papiers d'admi
nistration de la Société anonyme pour le commerce
et la préparation des bois indigènes et exotiques. On
a sauvé également la caisse et les valeurs considéra
bles que renfermaient les bureaux.
Tout le monde rivalise de zèle et de dévouement.
Deux heures après que le feu a commencé il ne
restait déjà plus débout du magnifique établissement
que les murs. Les dégâts doivent être énormes.
d'une couronne d'épines, me brûle... et ces spectres me font horreur.
Qu'on les éloigne de moi au secours Où es-tu, Blanche - Cal
mez-vous, sire, dit Isabeau de sa voix la plus douce et la pins insi
dieuse. Aucun danger ne vous menace. Une femme que vous aimez
est vos pieds elle Vous demande une grâce. Uuc grâce est-ce
qu'il me fait grâce, moi, ce fantôme qui me prend la gorge pour
m'étoulfer. Maissirec'est Isabeau qui est devant vous ne la
reconnaissez-vous plus? Aulrefois vousl'aimiez tant, vous la trouviez
si belle Isabeau Ah i je me rappelle maintenant. J'en ai connu
deux. L'une avait la voix suave et caressante, des traits célestes
c'était un ange. L'autre était un démon un serpent dont le regard
fascinait. L'ange s'est envolé et le démon est resté. Mais qu'est-ce
que cela
Isabeau venait de tirer un parchemin drune bourse de velours.
C'estun jeu de cartes, répondit-elle.
Alors il faut jouér. Vieûs, Blanche, jouons.
Tous deux s'approchèrent d'une table où était un jeu de cartes
le roi ne voyait rien autre. Isabeau l'amusa uû instant, feignant de
jouerj puis saisissant une plame plongée dans un encrier sa portée,
elle écrivit le mot Blanche sut le dos d'une carte et le montra au
pauvre fou en lui présentant la plume et le parchemin. Charles VI
y apposa sans hésiter sa signature. Aussitôt Isabeau le lui arrachant
vivement des mains, se leva en lui jetant les cartes la figure.
Rappelé Subitement lui-même par cette action violente, le roi
eut un moment de lucidité, mais il ne reconnut pas Isabeau.
Que veut celte femme s'écria-t-il d'une voix étouffée par la
fureur. Ce n'est pas Blanche.
Non. ce n'est pas Blanche, et tu ne verras plus Blanche, car je
Vers neuf heures du matin, les abords du théâtre
de l'incendie présentaient un des tableaux les plus
désolants dont nous ayons élé les témoins. Des fem
mes, des enfants peine vêtus fuyaient dans tous
les sens emportant ce qu'ilsétaient parvenus sous
traire la fureur de l'élément dévastateur.
Malgré l'arrivée tardive des pompes et des pom
piers de Bruxelles, les secours organisés par les
sapeurs-pompiers de la capitale ont été delà plus
grande efficacité pour empêcher les progrès de l'in
cendie.
Les vastes ateliers de la magnifique scierie va
peur ne présentent plus qu'un amas de cendres.
Ce n'est qu'à une heure que l'on est parvenu
maîtriser complètement les flammes. Une foule do
bourgeois et de militaires se sont dévoués d'une ma
nière admirable: il nous serait, pour le moment,
impossible de les signaler nominativement.
Le lieutenant colonel Lefebvredu 13e de ligne
s'est distingué l'un des premiors dans l'organisation
de secours.
M. Je général Prisse ministre de la guerre M.
Liedts, gouverneur du BrabantM. Faider, avocat
général la cour d'appel M. Veirheyen, procureur
du Roise trouvaient sur les lieux.
L'i mminence du danger a vai t détermi né nne part ie
des autorités éprendre la résolution extrême de
couper l'incendie coup de canon. Déjà les pièces
d'artillerie étaient arrivées sur les lieux. Mais on
reconnut que celte mesure pourrait occasionner de
grands malheurs. On continua réunir tous les ef
forts imaginables pour préserver les bâtiments des
moulins vapeur et l'on a heureusement réussi.
Un bourgeois plusieurs militaires du 120 régi
ment, ont élé blessés. Un pompier a eu les yeux
brûlés un autre a fait une chute horrible travers
les flammes, mais il a pu être sauvé.
Les agents des sociétés d'assurances se sont égale
ment distingués. Une pompe de la compagnie d'assu
rances générales a été du plus puissant secours pour
préserver les bâtiments des moulins vapeur.
Des architectes et des ingénieurs ont visité la
cheminée en fer qui menaçait de tomber au milieu
des assistants, et ont reconnu que l'extrême solidité
de sa base devait éloigner toute crainte.
L'enquête judiciaire est commencée on ne con
naît absolument rien sur les causes de cet effroyable
sinistre.
Dans son audience de samedi, le tribunal
d'Anvers, conformément aux conclusions du
ministère public, a condamné le capitaine Joseph
de Rrabander cinq années d'emprisonnement,
500 fr. d'amende et cinq ans de surveillance.
A sa sortie du tribunalle condamné a été ac
cueilli par les huées du peuple rassemblé dans
la cour, lequel a accompagné la voiture où il
était monté, par des manifestations non équi
voques de son indignation.
Une scène violente a eu lieu lundi entre
deux notaires de l'arrondissement d'Alh. L'un
d'eux, dit la Gazette de JfJonsaurait été très-
maltrailé par son adversaire, qui se serait rué
sur lui et l'aurait frappé la tête d'un coup de
chaise. Une plainte ayant été portée, l'agresseur
a été arrêté et écroué après son interrogatoire.
On nous écrit de Marche, qu'un crime
affreux vient d'être commis dans celte com
mune. Le nommé Lahaut était signalé comme
l'ai Liée. Tu m'avais pris mou amant, je t'ai pris ta maîtresse. Nous
sommes quiites; adieu.
El Isabeau s'élança hors de l'appartement.
Elle a tué Blanche! répéta le roi hors de lui. Celte femme est
un démon, c'est Isabeau. Et pas une épée, pas un poignard pour lui
déchirer le cœur. A moi moi
Et il se mit pousser des eris furieux, ses yeux étaient sanglants,
sa bouche écumait; par suite de la violente émotion que lui avaient
fait éprouver les paroles d'Isaheau, sa folie venait de le reprendre.
Tandis que ses gardiens, attirés par ses cris, le transportaient sur son
lit et lui prodiguaient les soins que nécessitait son état, la reine
doublement satisfaite et de la mort de sa rivale et du succès de sa
ruse, portait au château l'ordre d'élargir sou heureux protégé.
Hector avait bien pu prendre, ingénu comme il l'était, les précé
dentes avances d'Isaheau pour de simples galanteries autorisées par
les folles joies d'une fête et les moeurs licencieuses de la oour; mais
après tout ce qu'elle venait de faire elle-même pour le délivrer, il
ne pouvait se méprendre sur le sentiment dont elle était animée
son égard. L'occasion était donc belle pour se venger de Blanche qui
l'avait trompé, si l'image de cette infldèle amante eût cessé de rem
plir son coeur; mais cette image lui souriait toujours, quelque raison
qu'il eût pour la haïr. Aussi l'ambition et l'orgueil ne purent-ils
rien sur son âme, il ne se sentait pas oapable de répondre l'amoor
de sa souveraine, quelque belle et séduisante qu'elle fût encore. II
ne l'aimait que comme une bienfaitrice qui il devait garder une
éternelle reoonuaissamoc. Trompé dans son premier amour, il prit
l'héroïque résolution de fuir les hommes, les séductions du monde
de dédaigner l'amour d'une reine, pour aller porter bien loin sa