EXTÉRIEUR France.
maraudeur. Le brigadier de gendarmerie Blum
se mit en vedette avec le gendarme Wagner,
dans la nuit du 23 au 24 juillet, pour surpren
dre le coupable en flagrant délit. Bientôt, en
effetils le virent paraître suivi de sa femme
et de ses deux enfantstous chargés de diffé
rents objets qu'ils venaient de voler. Les deux
gendarmes s'avancèrent alors pour les arrêter.
Mais Lahaut, qui est d'une force extraordinaire,
se rua contre eux, cassa le bras Wagner d un
coup de bâtonet étendit raide mort le briga
dier Blum.
L'assassin et sa famille sont entre les mains
de la justice.
On écrit de Sairit-Trond, le 26 juillet
Un événement très-malheureux est arrivé au
jourd'hui dans notre ville.
Pendant la messe une pierre s'est détachée du
plafond de l'église Notre-Dame.
A l'instant une panique s'est emparée de la
foule. On criait que l'église allait s'écrouler et les
fidèles se sont tous portés la fois vers la principale
issue.
Trois personnes sout mortes étouffées, beaucoup
d'autres ont été foulées aux pieds et l'on compte
une vingtaine de blessés.
Une autre correspondance ne parle que de la mort
d'un enfautet de huit dix personnes plus ou moins
contusionnées. Ce malheur a eu lieu pendant la
messe de 1 1 heures, laquelle assistait la haute so
ciété de la ville et entr'aulres Mmo la duchesse de
Nassau, veuve du dernier Roi de Hollande.
On parle beaucoup, dit l'Observateur, d'un
pari bizarre qui doit, dit-on, s'accomplir, lundi ou
mardi prochain dans le parc de Tervueren. M. le
baron de*** a parié de faire une demi-lieue quatre
pattes et d'arriver plutôt qu'un cheval qu'on for
cera de marcher reculons. Le pari est tenu par le
marquis de C... 11 est de mille louis.
M. O'Conneil a annoncé la Chambre
des Communes qu'il présentera au commence
ment de la session prochaine une motion ten
dant faire instituer une enquête sur les effets
de l'union législative entre l'Angleterre et l'Ir
lande. La Chambre a adopté dans cette séance
les principales clauses du bill pour la transla
tion des indigents. Le bill pour la prorogation
au 5 septembre des droits actuels sur les sucres
a été lu pour la seconde fois. M. Labouchère
interpellé par M. O'Conneil, a dit que, d'après
les renseignements reçus par le Gouvernement,
la maladie des pommes de terre a fait de nou
veau son apparition en Irlande. Le Gouverne
ment, aajouléM. Labouchèie, s'occupe sérieuse
ment des moyens prendre pour arrêter les
progrès de I épidémie.
On écrit de Mayence (Prusse), le 19 juillet:
Hier, la cherté du pain a occasionné un
tumulte dans notre ville; les boutiques de plu
sieurs boulangers ont été enfoncées et pillées.
La force arHsyîe est intervenue et a mis fin au
désordre. U?s esprits sont toujours agités. L'au
torité a fait annoncer dans la Feuille hebdoma
daire que les indigents pourraient se faire
délivrer du pain pour 15 kreutzers en présen
tant un certificat. On espère que les scènes
fâcheuses d hier ne se renouvelleront pas.
On écrit de Madrid, le 19 juillet Le feu qui a
pris il y a quelques jours au Pardo, continue. Cet
douleur et ses regrets. Pare modèle de constance, il vouait un culte
étemel celle qui l'avait délaissé.
Isabeau de retour Vinoennes, était occupée de pensées toutes
autres. Hectorqui ne l'avait pas eucore remerciéene pouvait
tarder paraître et elle l'attendait. Une pose nonchalante, presque
lascive et le désordre étudié de sa toilette ajoutaient l'éclat de
ses charmes. Tout chez elle était arrangé pour enivrer les sens tout
respirait la passion rien ne révélait l'amour.
liienlôt la porte de la chambre s'ouvrit discrètement et elle vit
son jeune favori, ordinairement si hardis'avancer d'un air extrê
mement timide. Elle en augura bien.--C'est ainsi que l'amour
rend les jeunes gens, pcnsa-t-elle.
Ma présence en ce moment, madame, balbilua Hector...
Est très-naturelle approchez.
Et elle lui tendit une main que le page effleura respectueusement
de ses lèvres, après quoi il reprit
Je venais vous prier d'agréer en même temps et mes remercî-
menls et mes adieux
Isabeau était stupéfaite. Ses yeux tout l'heure tendres et pas
sionnés étincelaient de dépit, cherchant lire dans la pensée du
page.
L'aurore de demain, continua celui-ci, ne me retrouvera plus
Vincennes. Je vaisemportant le souvenir de l'hospitalité et de
la protection que vous m'avez si généreusement aocordées, recom
mencer ma vie aventureuse mais dans mon triste péleriuage mes
chants rediront sans cesse le nom de ma bienfaitrice de celle qui
m'a sauvé de la torture et de la mert.
On a vu que la reine, dans son entretien avec Hector, s'attendait
incendie dont on ignore l'origine, fait des progrès
effrayants, s'élendant sur toute la montagne, sans
qu'il ait élé possible d'arrêter les flammes. On éva
lue la perle actuelle plus de trois millions. Le
feu s'est déclaré dans la partie haute de la monta
gne, parmi les herbes sèches, peut-être par l'im
prudence de quelque chasseur. Cet incendie, qui est
3 lieues de distance de la capitale, et qui a déjà
dévoré 3 lieues du pays, menace de ne s'éteindre
que lorsque gagnant la partie basse, il rencontrera
la rivière. La perle du gibier, et surtout en gros
gibier sera énorme.
On vient de découvrir Pampelurie une con
spiration qui avait pour but de s'emparer de la
citadelle et de faire un nouveau pronunciamiento j
un sergent du régiment d'infanterie de Zamora
ayant dénoncé le complot son capitaine, dix-sept
individus militaires ou bourgeois qui y étaient im
pliqués ont été arrêtés et traduits la suite d'une
enquête, devant le conseil de guerre.
Le conseil, qui s'était réuni le 19 juillet 3
heures et ip de l'après-midiaprès être resté en
séance jusqu'au lendemain trois heures du malin,
a prononcé la peine de dix ans de présides contre un
marchand de Pampelune et contre deux sergents de
la garnison j celle de deux et quatre ans de la même
peine contre d'autres sous-officiers.
11 a de plus envoyé un cuartelespèce d'exil sur
différents poinls du royaume, pour un temps qui
varie de un deux ans, un commandant de cava
lerie, un agent de police et trois habitants de
Pampelune.
Il paraît qu'à la première nouvelle de cet arrêt,
le député de la province de Pampelune, don Naza-
rio Carrigiuri, est parti en poste pour Madrid afin
de demander la Reine la grâce des coupables.
On lit dans le Globe du 24 juillet
S. A. la princesse Czartoryskifemme du
prince Adam Czartoryskiest arrivée samedi
Londres. Elle vient d'Oslende et va retourner
Paris avec sa fille et son plus jeune fils. Aussitôt
que la nouvelle de son arrivée a été connue,
une députation composée des Polonais réfugiés
Londres, la tête de laquelle se trouvaient le
comte Yalersin Krasinski, le major Gielgudle
chevalier de Wiercinski, M. Szulezewiski, secré
taire de l'association littéraire des Amis de la
Pologne, M. P.-F. Zaleski, M. Jackowski, etc.,
s'est rendue auprès de la princesse l'hôtel
Brunswick, et lui a présenté une adresse cou
verte de signatures pour lui exprimer les senti
ments de respect et de reconnaissance des réfu
giés polonais pour les généreux et continuels
efforts qu'elle fgit afin de soulager la détresse
de ses compatriotes exilés, et pour les soins ma
ternels qu'elle donne leurs enfants. (On sait
qu'à Paris les filles des réfugiés sont élevées
dans l'hôtel même de la princesse.) L'adresse
félicitait également la princesse de la protection
que lui avait accordée la Providence dans le
désastreux événement dont le chemin de fer a
été le théâtre. La princesse a été elle-même
légèrement blessée mais cependant cela ne l'a
pas empêchée de prodiguer ses soins aux bles
sés qui l'entouraient. La princessseet sa fille ont,
dans celle déplorable cireonslance, fait preuve
de la plus grande présence d'espritet montré
les plus nobles sentiments d'humanité.
Dimanche le bruit courait que le capitaine-
général de la Galice la tête de quelques troupes,
tout autre chose qu'à recevoir les adieux de celui-ci. Son dépit
n'était pas moins grand que sa surprise un violent froncement de
sourcils montra bientôt quel autre sentiment l'animait. Ces nobles
et douces paroles Dans mon triste pélérinagemes chants redi
ront sans cesse le nom de ma bienfaitrice, de celle qui m'a sauvé de
la torture et de la mort,» ces paroles n'eurent que le pouvoir de
l'irriter encore davantage. Une femme ne voit pas sans colère ses
charmes impuissants, alors qu'elle se croyait sûre de leur effet j son
amour se change en haine, et elle ne respire plus que la vengeance.
Toutefois, Isabeau ne se tenait pas encore pour battue son regard
redevint tendre sa voix pleine de suavité. A l'en croire son cœur
était resté froid jusqu'à ce jour, et elle était reine briser sa cou
ronne pour un amour ardent et sincère; lasse des hommages de vils
courtisans, elle pouvait renoncer jamais aux grandeurs pour suivre
en tous lieux l'insensible page.
Hector, immobile, souriait tristement, et ne répondant pas. Il était
facile de voir que sa résolution était inébranlable. Lorsqu'Isabeau
en eut la certitude, elle changea de ton.
Oh ne te montre pas trop vaniteux de ce que tu viens d'en
tendre, dit-elle- car ton ingratitude m'avait dessillé les yeux en me
montrant la sécheresse de ton cœur je ne t'aimais plus et c'était
uniquement pour me distraire que je jouais la passion. Je ne trouve
pas mauvais que tu continues brûler d'un chaste et naïf amour
pour Blanche la belle maîtresse du roi, celle qui t'a fait enfermer
au Châtelet et demandait ton supplice. De quelle noblesse d'âme ne
feras-tu pas preuve le jour où ton heureux rival la répoussant du
pied dédaigneusement, tu lui ouvriras les bras pour la revêtir d'une
iobe virginale et lui faire un sanctuaire de Ion cœur
avait pénétré en Portugal pour appuyer les récla
mations du Gouvernement espagnol auprès de celui
de Lisbonne, relativement la remise des prisonniers
espagnols débarqués sur les côtes do Portugal. Cette
nouvelle très-grave paraît ne pas s'être confirmée.
Du reste tout est toujours calme dans la capitale et
dans les provinces.
On écrit de Lauzannela date du 17
juillet
Hiertoute relation commerciale avec le
canton de Berne a été interdite par nos auto
rités, même aux négociants bernois résidant
dans le canton et qui ont payé leur patente
pour l'année entière.
On ne sait quoi attribuer celte mesure,
si ce n'esta une rixe contre le conducteur d'une
de nos diligences, nommé Sigristet quelques
habitansdu canton de Berne; c'est au moins de
ce prétexte qu'on se sertet effectivement, la
poste ne va plus de ce côté que jusqu'à la fron
tière. C'est enfin une petite déclaration de
guerre contre le commerce bernois.
La soi-disant garde-noble a été réunie au
nombre de 200 hommes, pour veiller, dit-on
la sûreté du gouvernement, et en même temps
on a ordonné une inspection générale du land-
slurm (levée en masse).
Celle mesure extraordinaire sera sans au
cun doute déférée la diète fédérale rassemblée
en ce moment Zurich. On attend avec impa
tience des nouvelles du canton de Berne pour
connaître l'impression que cet acte arbitraire
va produire, et les représailles qu'il ne peut
manquer de provoquer.
M. le chevalier Gamille-Cuillerie Dupont,
ancien directeur-général des postes Venise
sous le règne de Napoléon, est mort le 15 juillet
Cognin en Savoie, où il s'était retiré après les
événements de 1814.
M. le baron Sigismond Lœvv de Stein-
furlhgénéral dans l'armée hanovrienne, est
décédé le 16 juillet, l'âge de 89 ans, dans ses
terres près d'Offenbach.
La princesse Auguste-Amélie de Nassau-
Usingen, fille du duc régnant de Nassau-Usfngen
veuve en premières nocesdu landgravede Hesse-
Hombourg et épouse du général wurtembour-
geois De Bismarck, est décédée Wilbad, le 16
juillet.
Le contre-amiral Maugin, delà marine
royale britannique, vient de mourir Kings-
lown, l'âge de 66 ans.
Des lettres des Etals pontificaux annon
cent la mortde Mgr. Alexandre Bernetti, évêque
de Récanali et de Loretle.
Paiis, le 26 Juillet.
Les journaux continuent ne s'occuper
que des élections. Les organes de l'oppositiort
contiennent chaque jour de violentes récrimi
nations contre les moyens que le gouvernement
ne cesse d'employer pour influencer les élec
teurs. Places, secours décorations, faveurs de
toutes sortesrien n'est épargné pour amener
le triomphe des candidats ministériels. Aussi les
adversaires du ministère l'accusent-ils avec de
L'indignation colorait le front d» page, il se contenait peine.
Mais tiens continua la reine dans le paroxisme de la colère et
avec un aceent de plus en plus ironique, je ne veux pas même te
laisser cette douce illusion. Sache que je me suis déjà vengée, que
ta Blanche empoisonnée par moi, n'existe plus... Oh madame
vous me faites horreur, s'éoria Hector en reculant de quelques pas!
Vous ne méritez plus que ma haine et mon mépris, soyez maudite
Ah ah des malédictions maintenant je suis vraiment bien
plaindre, continua Isabeau avec une espèce de ricanement féroce.
Et pressant un ressort caché dans la tapisserieelle disparut par
un escalier dérobé.
Hector se retira consterné la mort dans l'âme. Tant d'audace
et de perversité lui semblaient devoir attirer la foudre vengeresse de
Dieu il ne se sentait pas le courage de rester une minute de plus
dans l'odieux château de Vincennes. Il descendait le perron lorsque
deux archers s'emparèrent de lui.
Capitaine Hérold, dit la reine en s'adressant un des oOicierg
vous allez conduire vous-même devant le roi ce prisonnier qui s'est
évadé du Châtelet.
Le page, se retournant machinalement, aperçut quelque distanoe
la ligure sardonique d'Isabeau.
Adieu, mon galant troubadour, lui cria-t-elle j n'oublie pas de
faire -répéter mon nom aux échos de ta prison.
Le malheureux jeune homme se rappela alors les tristes paroles
de Boi^bourdon L'amour des reines est funeste il mène ta
Grève ou la Seine.
[La suite au prochain