3 La justice s'est transportée au domicile de celui qu'accusa la voix publique; mais ce moment même on assure qu'il étaitàCharleroy, attendant le convoi pour partir. L'autopsie du cadavre a constaté la présence du poison. La justice est encore la recherche du coupable. Journal de Charleroy.) Un profond mécontentement a éclaté dans la commune de Schooten, contre le bourgmestre. Voici quel propos Un artisan de celle com mune le nommé V.. M.., tenait depuis long temps en cage une caille. M. le bourgmestre un beau jour, ordonna au garde-champêtre de s'en emparer et de la rendre la liberté. En l'absence de V.. M.., son domicile fût envahi, et le pauvre oiseau relâché. Une action fut in— tintée contre M. le bourgmestre, Me Blondel plaida l'affaire, et le tribunal faisant droit, con damna M. le bourgmestre 4 fr. de dommages- intérêts et aux frais. Furieux, le magistrat se rendit chez le charpentiermaître de notre ar tisan, lui disant que s'il continuait donner de l'ouvrage un homme qui s'insurgeait contre lui, il lui retirerait sa pratique. V.. M... fut renvoyé et se trouve sans gagne pain pour lui et sa vieille mère de BO ans qu il est obligé de nourrir. Ce fait peu honorable pour M. le bourg mestre, a excité l'indignation générale. Journal du Commerce d'Anver*.) D'après des renseignements qui nous étaient parvenus hier sur l'assassinatde M. Londoz, nous avions rapporté quelques faits inexacts qu'il importe de redresser. D'abord il résulte des in vestigations faites par les docteurs légistes qu'il n'y a pas eu entre la victime et l'assassin une lutte horrible, comme nous le disions hier, car M. Londoz ne portait ni aux mains, ni au visage aucune égratignure: les vêtements n'étaient dé chirés nulle part, et le collet de l'habit qui, or dinairement, dans la moindre lutte, est plus ou moins lacéré ou décousu, n'offrait aucune trace de violence. Il n'est pas non plus exact de dire que l'un des doigts portait des traces de morsures, ni qu'une bague en or ait élé broyée par l'action des dents de l'agresseur. Le seul dérangement que les docteurs légistes aient constaté, c'est que le devant de la chemise élait fortement chif fonné et que les boutons en or qui s'y trouvaient étaient ployés mais les gens de la maison ont déclaré que ceçi avait eu lieu en portant des se cours au blessé. M. Londoz était armé de deux pistolets et d un poignard cest le pistolet qui n'avait pas élé chargé qui seul a élé retrouvé. La clef de la cave, qui d'ordinaire se trouve sur la porte extérieurement, était placé l'inté rieur lorsque M. Londoz est rentré, et tout fait supposer que l'un des malfaiteurs est rentré dans la maison l'aide d'une fausse clef ou en cro chetant la porte de devant, et qu'un autre at tendait dans la cour que le premier vint lui ouvrir la fenêtre de la cuisine de cave. On suppose qu'à la rentrée de M. Londoz l'un des meurtriers s'est réfugié dans la cave et qu'ayant entendu monter M. Londoz pour chercher ses pistolets, il aura voulu tenter de se sauver par la porte de la rue mais qu'avant élé surpris, il aura arraché le pistolet des mains de M. Londoz et aura lâché le coup au moment où ce dernier, barrant le passage, se baissait en regardant en haut et gauche. La position et la direction de la blessure indiquent parfaite ment cette position. La balle a entièrement tra versé le cou de la victime. Un fait surtout qu'il importe de rectifier cest qui! est inexact que des traces de pas de personnes étrangères la maison aient été dé couvertes dans le jardin et qu'une empreinte de chaussure munie d'éperons ait été remarquée; il a été constaté au contraire qu'on n'a décou vert jusqii ici aucune trace quelconque de pas;; cependant il y avait sur le mur, l'intérieur du jardin, des traces d'une escalade récente. Jusqu'ici rien de positif ne transpire sur les auteurs du crime. Indépendance. NOUVELLES DIVERSES. Intolérance. Le Courrier de In Côte d'Or raconte le fait suivant: Une jeune fille, dont la réputation de sagesse et de bonne conduite n'é tait mise en doute par personne succombait une longue et douloureuse maladie. Le desser vant de la commune d'Aisereyse présenta pour lui offrir les consolations de son ministère. La mère, craignant que la présence du prêtre ne causât la malade une impression fâcheuse, le pria de remettre sa visite jusqu'à ce qu'elle l'y eût préparée. Il se retira. Quelques instants après, la malade avait cessé de vivre. On fit la déclaration la mairie et au curé, qui répondit assez brusquement. Cependant, après quelques difficultés il se décida se rendre l'église le lendemain six heures. Des jeunes filles, les sacristines et autres amies de la défunte, se mirent en devoir de prendre les cierges et bannières, selon l'usage du lieu, pour accompagner les restes mortels de leur in fortunée compagne. Le curé leur intima l'ordre de laisser ces objets leur place, comme étant réservés pour les filles honnêtes et qui mou raient chrétiennement, tandis que la défunte en élait indigne. Un grand mécontentement se manifesta aus sitôt parmi les personnes présentes; le cortège s'achemina vers la maison mortuaire le curé en tête portant d'une main le crucifix et de l'autre un cierge renversé en signe de mépris. Arrivé la maison mortuaireil fit sortir la morte sans dire un mot de prières. A l'église, il refusa l'offertoire et empêcha 1 instituteur de chanter le libéra. Le cercueil fut porté au ci metière et précipité dans la fosse pendant que le prêtre, affectant de tenir son cierge renversé, s'écriait Jetez-la. Le marguillier, docile aux ordres de son maî tre, sauta dans la fosseet au fur et mesure qu'il en retirait les cierges, objets de la convoi tise du curé, on les lui arrachait des mains et on les rejetait sur le cercueil, qui fut plu sieurs fois bouleversé pour que M. le curé ne perdit pas une parcelle de cire. Celle affreuse opération terminée, le prêtre se retira en bran dissant le cierge qu'il tenait la main. Le mécontentement des assistants fut alors son comble, les cierges que l'on avait distribués aux parents et amis de la défunte fuient broyés et lancés dans la fosse, les apostrophes les plus rudes furent adressées de toutes parts l'offi ciant: la scène la plus affligeante eul lui. Lui debout sur le bord de la fosse pourpre de co lère, les bras tendus et crispés, agitait son cru cifix et son cierge, s'écriait: Marguillier Marguillier descendez dans la fosse retirez- en les cierges, ils sont moiils rn appartien nent. Nous recevons, dit le Journal des Débats une lettre de Livourne, la date du 17 août, qui nous apporte la nouvelle d*in tremblement de terre considérable dont celte ville et surtout les contrées volcaniques de Maremmes ont élé le théâtre. Celte nouvelle est arrivée le 19 Marseille par le paquebot vapeur de la com pagnie sardo-lombarde, commandé par le capi taine Scribadis. Livourne, le 17 août. Notre ville vient d'éprouver un violent tremblement de terre qui a jeté une panique générale parmi les habitants. Le 14, midi cin quante minutes, la première secousse s'est fait sentir, précédée d'un grondement souterrain. La secousse a duré sept huit secondes. Les oscillations ont été d'abord perpendiculaires et comme produites par un soulèvement de la terre pris dans la direction du sud-ouest au nord-est, et cinq six fois répétées. A ce mo ment, l'inclinaison des maisons a été telle que I on pouvait peine s'y tenir debout. Les meu bles étaient déplacés, renversés, les cloches des églises agitées avec violence. Le bruit produit par le craquement des poutres et des murailles qui s'entrouvraient annonçait l'imminence d'une catastrophe. La population effrayée se précipita dans les rues avec des démonstrations de frayeur et de désespoir. Les femmes se jetaient genoux implorant la madone de Montenero, protectrice de la ville; les hommes faisaient des signes de croix et se précipitaient vers la demeure de leurs familles pour leur porter secours. Pendant la nuit, diverses autres secousses ont élé ressentiesla terre semblait continuel- lementdansunétaldeconvulsion. L'atmosphère était sans nuages, mais il régnait dans l'air une brume opaque et qui impressionnait lame d'une manière sinistre. Le palais qu'occupe M. le comte de La Rochefoucauld, ministre français près la cour de Toscane a été fortement endommagé. Une pierre, détachée de la voûte, est tombée sur le fauteuil que M'ne de La Rochefoucauld venait de quitter quelques minutes avant le tremble ment de terre. La maison de M. le consul-gé néral baron Brenier a aussi souffert; un angle s'est affaissé et toutes les murailles intérieures sont fortement crevassées et ébranlées. Aucun Français établi Livourne n'a souffert dans sa personne ni dans ses propriétés. La villa habitée par M. Moreau, fils du caissier de la banque de France, est fortement endommagée. M. Moreau a été obligé de passer la nuit dans une voilure au milieu de son jardin. Le tremblement a été plus violent et plus désastreux encore dans les campagnes, et a oc casionné de grands malheurs, surtout dans les Maremmes contrée volcanique qui pfcrfle' les' traces d'une action plufonique encore en acti vité. Des villages entiers ont été rasés dans les localités de Taulia, de Lorenzana d'Orciano et de Casciano, centre du mouvement oscillatoire, et distant de Livourne de cinq six lieues. A. Vo'.lerra une prison d Etat s est écroulée en ensevelissant sous les décombres plusieurs dé tenus. On porte le nombre des morts dans toute la contrée 33, et 140 celui des blessés, parmi lesquels 50 le sont grièvement. Les effets du tremblement de terre se sont étendus jusqu'à Pise. La voûte de l'église de Saint-Michel, anti que édifice, s'est écroulée la première secousse. La foule venait de quitter 1 église après le ser vice divin, et le sacristain fermait les portes lorsque la voûte est tombée avec un horrible fracas sur le pavé de l'église. Les maisons de la ville ont été ébranlées mais les secousses, déjà atténuées, n'ont pas causé autant de dégâts qu'à Livourne. Plusieurs phénomènes naturels se sont produits. Près de Lorenzana et Treiona des jets d eau bourbeuse et bouillante sont sortis de la terre; un lac s'est formé dans un affaisse ment de terrain. Toutes les villas des collines pisanes ont éprouvé des dommages considéra bles. Les maisons des paysans et les fermes ont souffert sur toute l'étendue de la ligne suivie par le tremblement de terre. La dernière secousse surtout fit beaucoup de victimes. Depuis quatre jours le sol n'a cessé de trembler divers intervalles. Dans l'étal d'é branlement où se trouvent toutes les maisons de Livourne une forte secousse serait assurément la ruine complète de la ville. Une partie de la population a quitté la ville, un grand nombre bivouaque sous des lentes sur les places publi ques ou cherche asile dans les bateaux. Le Gouvernement s est empressé d'envoyer dans les campagnes des ingénieurs, des médecins, des vivres et des médicaments. On annonce que le 10 août, quatre heures du matin, une légère secousse de tremblement de terre s'est fait aussi sentir Naples. Oq n'a eu heureusement aucun malheur déplorer. Dans la dernière séance de l'association du rappel, M. O'Connell a donné lecture d'une lettre de M. Smilh O'Brien, chef du parti de la Jeune Irlande, dans laquelle il déclare nettement qu'il ne peut plus faire partie de l'association. AI. O'Conuell

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3