INTÉRIEUR. 6e ANNÉE. BP 5S5. DIMANCHE, 30 AOUT 1846. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. «Mil MOUTON. On «'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21et chez tous les per- •epteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres looalités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, fronça, l'éditeur du journal, Y près. Le Progrés parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YIRES ACQDIRIT EUNDO. YPRES, le 29 Août. Une petite annonce en deux lignes, insérée dans VImpartial de Bruges, porte la connais sance du public que le collège épiscopal de Bruges, a cessé d'exister. D'après des renseigne ments que nous avons lieu de croire puisés bonne source, les collèges de Poperinghe et de Furnes dirigés par des ecclésiastiques séculiers, sous les auspices de l'évêque de Bruges, seront supprimés. JNous ne pouvons pas garantir ces on-dit, mais au moins, nous pensons qu'ils ne sont pas sans vraisemblance. D'un autre côté, les jésuites qui n'avaient pas encore fait invasion dans la Flandre occidentale, viendraient s'élablir, nousassure-t-on,à Roulers, dans les bâtiments occupés par le petit sémi naire qui conserverait sa destination, tandis que la section normale de cette institution se transplanterait Thourout, dans le nouveau bâ timent construit par M. Tanghe. Nous ignorons dans quel but ce remue-ménage a lieu mais nous devons le dire nous voyons avec peine l'intrusion officielle des jésuites dans l'éducation du clergé et cela au moment où le nouveau Pape accorde aux villes romaines qui veulent se débarrasser de l'enseignement jésuitiquela faculté d'organiser l'instruction laïque. La musique du 10e régiment poursuit ses galanteries avec un tact particulier, et qui lui attire de plus en plus l'estime et la reconnais sance de nos concitoyens. A peine M. le colonel Densqui commande ce beau corps, était-il arrivé dans nos murs, que la musique se fesait entendre sous les fe nêtres de M. le général pensior néMollzberger. Il y avait foule celte belle sérénade qui ne #'est terminée qu'à 10 heures et demi du soir. M. Louis Delbeke, ancien élève de l'académie d'Ypres, et qui poursuit aujourd'hui ses éludes l'académie royale des beaux-arts d'Anvers, vient de terminer un tableau dont le sujet est tiré de Y Histoire des républiques italiennes au tnoyen-dge. Celle toile exposée dans un des salons de la Société de la Concordeest la première œuvre sérieuse de M. Delbeke, quinous ne craignons pas de le dire, débute par un succès. Ce tableau dont la composition est heureuse et les personnages habilement groupés, se dis tingue encore par l'expression vraie des figures, ainsi que par l'harmonie et la vigueur du co loris. Sicomme nous avons lieu d'en être con vaincus, M. Delbeke poursuit avec persévérance les études sérieuses qu'il a si heureusement en treprises, il ne tardera pas occuper une place distinguée dans le monde artistique. travaux et fournitures nécessaires la mise sous toit des bâtiments définitifs de la station de Gand. Il nous semble que, pour pouvoir mettre de» bâtiments sous toitil faut que ces bâtiments existent autrement que sur le papier ce n'est cependant que là que se trouvent les bâtiments définitifs de cette station. M. Servaesintendant de deuxième classe, assimilé au grade de lieutenant-colonel, vient d'être nommé par un arrêté royal de date ré cente, intendant de première classe, (grade de colonel) et directeur de la division de l'admi nistration de la guerre en remplacement de M. Beunen, décédé. M. Taymans, sous-intendant militaire de première classe, assimilé au grade de major, est nommé directeur en remplacement de M. Servaes. Le 27 de ce mois, vers 8 1/2 heures du soir les nommés Duytschaever Philippe âgé de 38 ans, Biervliet Léonardâgé de 30 ans, et De Lahaye Désiré, âgé de 23 ans, les deux premiers fils de cultivateurs, demeurant Beerst et le dernier domicilié Dixmude, se trouvant dans une voiture attelée d'un cheval, et arrivés près d Eessen ils voulurent dépasser un chariot, mais leur voilure heurla avec une telle violence contre un las de sable, qu'elle fut renversée. Le nommé Duytschaever a été tué sur place, Biervliet a eu la jambe droite fracturée et De Lahaye s'est heureusement relevé sans blessures de celte chute terrible. Par suite de la nomination de M. de Lacoste aux fonctions de gouverneur de la province de Liègele collège électoral du district de Lou- vain est convoqué pour le lundi, 14 septembre, l'effet d'élire un membre de la Chambre des Représentants. Le Moniteur belge annonce pour le 16 sep tembre prochain l'adjudication publique des On assure qu'un nouveau journal paraîtra incessamment Bruxelles, sous le litre de La Constitution. Depuis le commencement de cette semaine plus de cent ouvriers travaillent, au-delà du faubourg de Lille derrière le cimetière, au ter rassement et creusement du chemin de fer de Bruges Courtrai qui viendra se joindre celui de l'état dans la station de notre ville. C'est plus particulièrement aux abords de la ri vière que l'on travaille, et l'on assure qu'on commencera immédiatement les travaux de construction du pont sur la Lysque la voie ferrée doit traverser au-delà du dit faubourg. On parle même déjà de célébrer la pose de la première pierre par une fêle. Chronde Courtrai.) On écrit de Bruges, 24 Août Un pari assez intéressant a été gagné hier par M. P.-V. Grégisseur delà société royale de S'-Sébas- tien. Il s'agissait d'atteindre le pont de Steenbrugge, en commençant du pont de Pierre, hors la porte Sainte-Catherine, en douze coups de flèche (avec l'arc main); la dislance entre ces deux ponts est d'en viron 2,3oo mètres, ce qui donne pour chaque coup une moyenne de 191 mètres. Beaucoup d'amateurs assistaient cette curieuse épreuve dont M. P.-V. Gs'est tiré avec honneur. L'objet principal du pari était un déjeûner quia été joyeusement prisa la rentrée en ville. Le retour de Sleenbrugge a donné lieu un autre pari, non moins intéressant, la même distance a été fournie en 25 boules, par M. Charles Van Dam me. Nous apprenons qu'un troisième pari a été arrêté pour atteindre le but en trois coups d'arbalète. L'é preuve aura lieu celle semaine et elle rassemblera beaucoup de curieux. L'exportation des fruits de toutes espèces pour l'Angleterre, prend des proportions de plus en plus grandes. Les bateaux vapeur d'Anvers ne suffisent plus au transport des énor- F eu i lie ton. IV. la forêt de bormes. {Suite.) Quand le jour se fitils purent voir leurs pieds la forôt de Bor- mes et non loin les lignes bleues de la mer qui se perdaient l'ho rizon. A mesure que Pierre s'avançaitsur un terrain qui lui paraissait familier, sa physionomie se rembrunissait, ses Sourcils se contrac taient, son œil exprimait la colère Tu le vois Zéphyr, tu le vois dit-il enfin; rien n'est en règle quand je n'y suis pas. Pas un homme en vedetle, personne un beau jour on les traquera comme du gibier, et il n'en échappera pas un seul. Vois seulement si on est venu nous reconnaître. - C est singulier, répondit le matelot, pas même un homme la porte de la Baume-Noire Il» sont fous. - Moi. avec ce costume,loi avec le tien, nous devrions déjà avoir une balle dans le corps, - Ad fait, ça nous eat dû; j'ai presque l'«ir gendarme. - Eh bien rien. Bouton-de-Rose ae sait pas se faire obéir j. ferai un exemple. Alors, ça sera chaud. Capitaine, vous devriez siffler la romance des moutons voir s'ils bougerontles gars. Non Zéphyr, poussons la chose jusqu'au bout il faut les sur prendre, Ah! Bouton-de-Rose, c'est ainsi que vous conduisez votre barque eh bien nous allons la danser, mon bonhomme. Les deux bmdits étaient arrivésen parlant ainsidevant une excavation profonde, située la base d'un pic granitique. La roche, soit par l'effet du feu soit par toute autre cause avait conservé des teintes sombres qui répandaient sur cet ensemble un caractère de tristesse et de deuil. De là le nom de Baume-Noire, que lui avaient donné les habitants du pays. Quoique la caverne fût d'un abord facile aucun villageois des environs n'y avait pénétré, et une terreur superstitieuse en éloignait les pâtres qui conduisaient leurs bestiaux sur ces arides sommets. En s'abaissant sur l'ouverture de l'excavation, le rooher formait un péristyle et un abri naturels. C'est là que se tenaient ordinairement les vedettes de la troupe l'ombre formée par la saillie du granit les empêchait d'être vus, et ils pouvaient embrasser d'un coup d'œil tous les mouvements de la vallée. L'une des consignes les plus sé vères de Pierre Mouton se rapportait cette surveillance, et il avait déjà de ses propres mains fait justice de deux Bandits qui l'avaient enfreinte. Qu'on juge de sa colère, lorsqu'arrivé au pied même de la caverne il vit que l'ouverture n'en était pas gardée. Cette circonstance était si extraordinaire qu'un doute s'empara de lui Es-tu sur qu'ils soient venus dans ce gîte demanda-t-il son compagnon avec un accent d'inquiétude. Ouicapitaine vous l'aviez ordonné Bouton-de-Rose et Bouton-de-Rose ne vous aurait pas désobéi. Mais, peut-être ne l'a-t-il pas pu, Zéphyr; les gendarmes l'au ront traqué sur l'Esterel. Non, capitaine, ils sont là. Hier au retour de Cannes, j'ai ren contré Adonis, près de Piguans il m'a raconté comment ils te sont orientés. On a enterré Uhomine et le cheval dans les bois des Au rîasques. De là ils ont gagné Notre-Dame, puis le bois des Enfers* puis celui des Maures. Des Maures ils ont filé vent arrière sur Gri- maud et Collobrières enfin sur le pic de Bonnes. Adonis les a laissés au pied du pic pour aller faire des vivres. Vous voyez qu'ils sont-Ià. r Alorsmalheur eux 1 s'écria Pierre ne pouvant se contenir. Et il s'élança vers la oaverne Zéphyr le suivit. A diverses épo ques la Baume-Noire avait été le refuge de bandits audacieux. Dans

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