2 NOUVELLES DIVERSES. mes quantités qui arrivent des Flandres et de l'intérieur de la province. Les quais sont en combrés de paniers de grosses noix et de raisins, pour la plupart encore verts. Les fruits sont devenus d'une cherté exces sive on a payé 50 francs pour deux paniers de prunes, d'une qualité très-commune, et qui étaient destinées pour l'Angleterre. Les arrivages de céréales sont toujours consi dérables Anvers, et néanmoins tout s'écoule, se place, et est absorbé pour les besoins du pays des prix toujours très-élevés. Il a été vendu au marché de Bruxelles le lundi 24 courant, 321 sacs de pommes de terre au prix de 6 fr. 75. c. 7 fr. les 100 kil. ■inouïe». L'église de Saint-Jean a été Dimanche le théâtre d'une scène étrange. Le curé était en chaire depuis quelque temps et son sermon touchait sa lin quand tout-à-coup une femme l'interpelle haute voix, lui ordonnant de se taire et de lui céder la pa role. Le prédicateur interdit ne savait trop quel parti prendre,quand on s'aperçut que l'interruption venait d'une pauvre folle du village de Warchain, qui déjà s'est signalée l'an dernier Notre-Dame par un acte du même genre. On l'a fait sortir et tout est rentré dans l'ordre. (Feuille de Tournai/.) L'enquête charge du capitaine Van den Broek, paraît être terminée; cet officier est mis au traite ment de réforme. L'enquête ordonnée sur les faits charge de M. Swartz se poursuit; jusqu'à présent rien n'en trans pire. Cependant nous avons appris que, dans cette affaire, le Gouvernement n'a point donné un tuteur au malheureux enseigne de vaisseau Bailleu, pour prendre sa défense devant la commission. Cet officier se trouve séquestré dans une maison de santé de Bruxelles, par ordre ministériel. Quant Van Schoubroeck, cédant de hautes et puissantes solli citations, il a retiré sa plainte charge de M. Swartz, et n'a point donné suite la demande d'un conseil de guerre. Voici un des faits qu'on nous dit être charge du commandant: Un matelot accusé d'avoir volé du genièvre, niait le fait. Par son ordre, il lui fui appliqué le maximum des coups que les règlements permettent aux com mandants d'administrer leurs matelots. Le mal heureux, protestant encore de son innocence après cette rude correction, il lui fut administré de nou veau, contrairement tous les règlements, une iuiinité de coups de cordes. Persistant nier malgré ce châtiment, le commandant lui fit avaler plusieurs grains d'émélique. Nous abandonnons nos lecteurs l'appréciation de ce fait qui est malheureusement véridique. Nous apprenons que, vers la fin de ce mois, le brick de guerre, le Duc de Brabant, sera de retour; il paraît que le ministre a donné l'ordre de rappel pour entendre M. Schockeel, qui a eu jadis des rap ports journaliers de service avec MM. Van den Broek et Swartz. Journdu Commerce d'envers.) Le 19au matin, dans leport de Bayonne, une scène affreuse s'est passée bord du chasse- marée espagnol le San Roman, commandé par le capitaine Roman Merenez, de la province de le quinzième al seizième siècle une troupe de malfaiteurs en avait fait le théâtre de ses déprédations et pour en purger le pays il fallut feire te siège de la montagne. Sur cinquaute malfaiteurs qui avaient cherché un asile dans les flancs du rocher les soldats ne purent en saisir qu'un seul ou fouilla la caverne et on ne trouva pas les autres* Les oflioiers qui commandaient cette expédition supposaient bien qu'âne issue secrète avait échappé.à leurs soldats mais on eut heau faire des perquisitions nouvelles on ne put rien découvrir. Après une longue surveillance les troupes se retirèrent et les bandits ne reparurent plus. Ils svaient préféré se laisser mourir de faim dans les entrailles de la montagne plutôt que de se livrer la roue et au gibet. La caverne avait en effetdeux parties l'une extérieure pour ainsi dire, facilement accessible, et qui se composait de trois vastes salles, où les cristallisations de la pierre offraient aux flambeaux un merveilleux coup d œil. Des grappes de stalagmites et de slalactiles tombaient de la voûte et prenaient les formes les plus origiuales et les plus bizarres. Ici des colonnes prismatiques, avec un luxe de détail prodigienx plus loin, des statues confusément groupées ailleurs quelques-unes de ces ligures fantastiques comme on en remarque dans les vaisseaux Galice. Pendant la traverséecet officier s'était senti indisposé différentes reprises, aussi peine arrivé Bayonne, s'est-il empressé de consulter un médecin de celle ville, qui lui a ordonné une saignée ajoutant que sans cela il courait le danger d'être atteint d'un transport au cerveau. Toutefois, comme Roman avait soupé depuis fort peu de tempsla saignée a été remise au lendemain. La nuit, le capitaine s'est trouvé plus souffrant encore et faisait en tendre des plaintes et des cris inarticulés. Le jour venu, il s'est rendu, son bord, annonçant qu'il voulait y être traité, puis, en proie une fièvre cérébrale, il saisit une hache et la brandit sur son équipage et sur le douanier, et deux matelots se précipitent l'eau pour échapper sa poursuite. L'un d'eux se sauve la nage et l'autre allait se noyer lorsqu'il a été secouru par le douanier. Le capitaine rentre ensuite sa cabine et se coupe la gorge d'un coup de rasoir. Il est mort presque sur le coup. (Sentinelle des Pyrénées. On venait de plaider sur une demande en pension alimentaire formée par un ancien docteur en médecine de la faculté de Paris contre sa femme. Le motif principal invoqué par le demandeur était son état de surdité ab solue, qui l'empêchait de se livrer aux travaux ordinaires de sa profession. La défenderesse répondait que son mari n'é tait pas réduit au fâcheux état qu'il disaitet que sou infirmité était loin d'être aussi grave qu'il la faisait plaider. Le tribunal s'était levé et délibérait, lorsque tout coup M. le président se tournant du côté de l'auditoire interpelle ainsi le demandeur en un ton de voix assez bas: Monsieur X..., vous êtes bien sans ressources, n'est-ce pas? Absolument sans ressources, M. le président, répond le plaideur pris l'impro- viste. Pour lors la cause était jugée par le plaideur lui-même, et le tribunal s'est rassi aussitôt pour lui faire perdre son procès. Un ébéniste de Nevers découvrit derniè rement dans un tiroir secret, en démontant un meuble qu'on lui avait donné réparer, deux petites boîtes enfer blanc, contenant seize mille francs en or. Il aurait pu sans peine s'approprier ce petit trésor dont personne ne soupçonnait l'existence, et le propriétaire du meuble pas plus que tout autre. Mais il s'empressa de res tituer la somme entière ce dernier, qui eût beaucoup de peine lui faire accepter mille francs, comme récompense de cet acte de pro bité. On écrit de Chamonix Il se passe ac tuellement dans la vallée de Chamonix, un petit phénomènequi ne me paraît pas sans intérêt pour ceux qui connaissent cette localité. L'an cienne belle grotte de l'Aveyron de laquelle sortait l'une des principales sources de l'Arve, sous une vaste voûte déglacé, a complètement disparu et s'est entièrement obstruée, et l'A veyron s'est ouvert une nouvelle issue environ 500 pieds au-dessus de la valléeet contre les de nos vieilles cathédrales. Sous le reflet des torches celle pierre s'animait et répandait des clartés extraordinaires. Les parois du mur, tapissées de canelurcs, ressemblaient un orgue immense, et le vent qui s'engouffrait par un soupirail et portait jusque dans ce souterrain des sons uniformes et lugubresimprimait celte res semblance un plus grand caractère de vérité. C'était au fond de la dernière de ces salles que se trouvait l'issue par laquelle on aboutissait la seconde partie de la caverne. Sous un petit banc naturel que formait le rocher se trouvait une ouver ture de trois ou quatre pieds de diamètre la pierre la masquaitet la pénombre que formait la saillie empêchait de l'apercevoir. Quand on voulait arriver au cœur même du repa-.re il fallait s'engager dans ce boyau étroit et y avancer en se traînant sur le ventre pen dant un quart-d'heure environ. Au-delà de ce point, la voûte s'élu- vait et la pente devenait moins rapide. On. pouvait se remettre sur ses pieds et on atteignait ainsi de nouvelles salles non moins pleines de maguiflcences et de beautés naturelles que celles qui se présen taient l'ouverture. Tin petit lac occupait le milieu de ce nouveau domaine et fournissait une eau limpide ses habitants. Tel élait l'un des sièges du pouvoir de Pierre Mouton, celui où il déposait son bulin le plus précieux. A peine arrivé dans les premières parois du rocher qui supporte la Mer de Glace, lien résulte une très-belle chûte d'eau qui tombe d'un premier bond sur un roc situé environ 300 pieds plus bas, et d'où elle s'écoule au fond de la vallée. Il paraît que ce phénomène s'est déjà pro duit il y a environ 20 ans, mais qu'au bout de peu de mois l'eau se fraya de nouveau un pas sage par ses anciennes issues, et rétablit peu peu la belle grotte de glace sijjadmirée des voyageurs. Il est donc probable que le même résultat se reproduira celte année. Londres, 25 août. Dans la séance de la Chambre des Communes d'aujourd'hui lord Palmerslon répondant une interpellation de lord George Bentinck, au sujet de la guerre eulre le Mexique et les États- Unis, a dit que l'Angleterre, voulant mettre fin une guerre préjudiciable aux intérêts de ses nationaux, a successivement offert sa médiation aux deux républiques mais qu'elle n'a pas été acceptée cause du différend pendant entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis au sujet de l Orégon. Maintenant que celte difficulté a dis paru lord Palmerston a chargé le ministre anglais Washington d offrir de nouveau ses bons offices de médiateur entre les deux parties belligérantes. L'incident n'a pas eu de suite. Répondant une interpellation au sujet des relations de l'Angleterre avec le Brésil, lord Palmerslon a annoncé qu'il a lieu d'espérer que la nouvelle loi sur les sucres rendra les relations avec cette puissance beaucoup plus faciles. Le marquis de Thomond pair d'Irlande et d'Angleterre, aide-de-camp honoraire du feu Roi Guillaume IV et de la reine Victoria, est mort vendredi Maidenhead, l'âge de 80 ans. En l'absence d'héritier direct, le vice-amiral lord James O'Bryen son frèresuccède ses titres. On parle du projet d'ériger un monument sir Robert Peel, comme un témoignage de la gratitude nationale pour l'auleur des grandes réformes commerciales adoptées récemment. Les journaux publient une liste de six cents personnes de Londres qui se sont chargées de recueillir les souscriptions, lesquelles ne peu vent dépasser un penny (12 1/2 centimes. Le Heraldo dit que le bruit a couru que les Corlès vont être bientôt convoquées pour faire part du mariage de la reine avec l'infant don François d'Assises, le prétendant le plus capable de faire le bonheur de l'Espagne. Le Heraldo prétend que si le duc de Valence doit revenir en Espagne, c'est que comme sé nateur il a le droit de siéger dans le sénat dès que les nouvelles Cortès seront convoquées, ce qui doit avoir lieu la mi-Septembre. On sait qu'en matière de duels les offi ciers prussiens sont pris entre les deux alterna tives d'un singulier dilemme. La loi pénale les punit de la réclusion dans une forteresse s'ils acceptent un défi, et la cour d'honneur les con damne la perle de leur grade et souvent l'expulsion s'ils refusent. La Gazette d'Aix-la- salles de la caverne, il chercha r dans l'endroit où on avait coutume de les déposer les torches qui devaient servir le dirigeren al luma une et la remit Zépbyr qui marcha devant lui. Il jeta les yeux de tous les côtés pas un homme partout le vide partout le silence. Pierre n'y résista plus il tira de sa poche son sifflet et fit entendre ce que Zéphyr appelait la romance des Mouton». Personne ne répondit. Décidément ils n'y sont pas s'écria-t-il on aurait donné signe de vie. Tu te seras trompé, mon garçon, ils auront été forcés de gîter ailleurs. Viens, partons. Ils allaient se retirer quand un bruit soard se fît entendre dans les profondeurs de la caverne on eût dit que la montagne se déchi rait dans une éruption volcanique. Vous voyez bien qu'ils y sont, capitaine ils mènent assez de bruit. Pierre écouta un moment, puis il se préoipita dans l'ouverture qui conduisait l'intérieur du repaire, en faisantsigne son compagnon de le suivre. Viensdit-il. Nous arrivons temps. {La suit» au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2