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NOUVELLES DIVERSES.
EXTÉRIEUR frasv'CE.
Tout-à-coup cette femme, effrayée, se précipite,
en criant, dans l'estaminet; et après qu'elle se
fut remise un peu, elle fait connaître qu'un des
jeunes gens, qu'on croyait parti, s'était introduit
dans la chambre coucher et avait essayé de se
faire passer pour le mari. Le cabaretier, trans
porté de colère, se jette dans la chambre
coucher, où il trouve encore l'auteur du scan
dale il saisit un fusil, appuie le canon sur la
poitrine de ce dernier heureusement, le coup
rata, et on put désarmer De Porre.
Le roi seradans quelques joursloin de la
Belgique.
M. le ministre de l'intérieur continue res
pirer l'air des champs.
M. Dechamps a obtenu un congé dont il
profite en ce moment.
De sorte que si comme on l'assure, M. Malou
se trouve Ypres, le vaisseau de l'Etat est dirigé
par MM. d'Anethan,deBavayet Prisse Inde'p
i i^lOUOlgL^
Par arrêté royal du 25 Août 1846, est nommé
sous-intendant de Ie classe, le sous-intendant
de 2e classe B. VanMellaert, adjoint l'inten
dant chargé du service administratif de la pro
vince du Brabant,
On annonce comme officielles les promotions
suivantes dans le corps diplomatique belge:
M. Const. Rodenbach, qui était chargé d'af
faires en Suisse, est nommé en la même qualité
Athénis.
A. Achart, qui avait été précédemment dési
gné pour aller remplir le poste de chargé d'af
faires Rio-Janeiro est envoyé en la même
qualité en Suisse.
M. DeMeesler, actuellement Berlin, rem
placera M. Noyer Rome.
M. Van Zuylen Van Nyeveltactuellement
La Haye sera dit-on appelé remplacer M.
DeMeester en Prusse.
M. Solvyns dont le successeur Constanti-
nople (M. De Kerckhove) est parti il y a quel
ques jours, est lui-même envoyé Vienne en
remplacement de M. le comte de Louvencourt,
qui paraît renoncer la carrière diplomatique.
M. De Rouillé, qui était Francfort en qua
lité d'attaché de légation est promu au grade
de secrétaire.
En comparant le relevé du mouvement sur
le chemin de fer du mois de juillet 1846 celui
du mois de juillet 1845, on trouve tout d'abord
sur les recettes une différence en plus pour la
première période de fr. 128,462-33, provenant
d'une augmentation notable du transport des
voyageurs et grosses marchandises. C'est avec
satisfaction que nous voyons le progrès constanjt
de l'œuvre nationale, qui fait l'admiration du
monde entier, et c'est avec orgueil que nous le
disons il n'y a pas de chemin de fer où le ser
vice est aussi bien organisé, où il se fait avec
autant de régularité et de sécurité. Depuis quel
ques mois surtoutles convois parlent et arri
vent avec une exactitude remarquable. Ce sont
là des gages rassurants pour l'avenir de notre
voie ferrée, qu'amélioreront encore les modifica
tions suggérer par le temps et l'expérience.
Toutes les nouvelles qui nous arrivent
des divers points de la France, s'accordent
direque l'on avait beaucoup exagéré les craintes
conçues pour la récolte des pommes de terre.
Dans quelques localités, en effet, on avait ren
contré tous les caractères de la maladie qui
avait attaqué, l'année dernière, ce précieux tu
bercule, l'aliment nourricier du pauvre. Il en
est résulté une hausse de prix sur toutes les
denrées. Mais bientôt, on a reconnu que la ma
ladie ne s'était réellement attaquée qu'à quel
ques espèces hâtives. Toute alarme doit donc
cesser ce sujet.
Frontièredela Gallicie,le 18 La nou
velle vient d'arriver Tarnow, que le 16, les
paysans des environs de Wolga et Dembilza
excités par un émissaire juif, se sont ameutés et
ont pris d'assaut le château de Wolga qu'ils
ont dévasté de fond en comble. Des troupes ont
immédiatement été envoyées sur les lieux
leur approche la bande qui se composait de
200 paysans, s'est dispersée, mais 26 d'entre
eux ont été arrêtés. Celte nouvelle a répandu
la terreur dans les châteaux des environs, et la
plupart de leurs propriétaires ont jugé prudent
de se réfugier Tarnow et dans les autres villes
du district.
On écrit de Livournele 22 août
Depuis hier les secousses ont complètement
cessé. La population se remet peu peu de son
épouvante. Les rapports arrivés de tous les
points où le tremblement avait occasionné des
sinistres portent le nombre des morts 70 et
celui des blessés 180. Par suite de l'écroule
ment ou de l ébranlement des maisons qui les
rend inhabitables plus de 4,000 personnes se
trouvent sans abri.
Les souscriptions sont ouvertes dans les
principales villes pour venir en aide aux victi
mes de ce sinistre. Le grand-duc vient d'arriver
ici venant de Pise où il était allé pour visiter
les blessés transférés dans les hôpitaux de celle
ville.
La propriété et la direction du Constitutionnel
viennent de changer de mains. M. Véron vient de
les céder aux prix de 33o,ooo fr., M. Mosselmann,
administrateur des mines d'Anzin. On assurait hier
la Chambre que M. Thiers, dont le Constitutionnel
était le seul organe, se proposait de fonder un nou
veau journal. La direction politique du Constitu
tionnel subira, dit-on, quelques modifications.
On disait aujourd'hui sur tous les bancs de la
Chambre, que l'organe principal du centre gauche
passait au ministère avec armes et bagages, moyen
nant une recette générale et 3oo,ooofr. payés comp
tant pour faire sans doute le cautionnement do
ladite recettte.
On donne la nouvelle comme certaine. [Réforme.)
A la séance de la Chambre des Communes
d'avant-hieril y avait une douzaine de membres
présents presque tous se sont endormis pendant
un long discours de M. Wackley sur les maisons
de fous. On dit qu'il n'y avait que le président
d'éveillé.
L'assemblée de l'Association du rappel tenue
Londres, le 24 aoûta eu une certaine importance
en ce qu'elle a fourni M. O'Connell l'occasion
d'approuver les mesures récemment adoptées
l'égard de l'Irlande par le ministère whig, qui, a-t il
dit, aura son appui aussi longtemps qu'il persistera
dans les mêmes sentiments vis-à-vis de l'Irlande.
«Cesmesures,a ajouté.M.O'Connell,sontle paye
ment du premier terme de la justice due l'Irlande,
et prouvent surtout l'absurdité du principe qui vou
drait recourir la force physique pour parvenir au
rappel de l'Union. Les membres de la Jeune Irlande
peuvent être de jolis cavaliers autour d'une table
thé, de jolis polkeursmais ils ne sauraient continuer
faire partie de notre association. Ils parlent d'em
ployer la force physique, ces hommes qui n'oseraient
pas regarder en face le fourgon d'une pièce d'artil
lerie.
On lit dans le Freeman Journal de Dublinde
mardi Nous arrêtons notre tirage pour annoncer
l'importante nouvelle de la condamnation du bill
des collèges par la cour de Rome. L'heure avancée
laquelle nous avons reçu cette nouvelle nous empê
che d'entrer dans aucun détail. Mais nous pouvons
dire d'après les meilleurs renseignements, que le
collège des cardinaux, après avoir eu toutes les pièces
sous les yeux, a, sans hésitation et l'unanimité,
prononcé d'une manière décisive la condamnation
de la mesure du Gouvernement.
Le ministère français vient de se voir con
firmer d'une manière très-explicite les espérances
que les élections lui avaient fait concevoir dans
la formation du bureau de la Chambre des
Députés une majorité imposante s'est déclarée
pour ses candidats: le fait le plus significatif de
celle opération est la nomination de M. Sauzet
au poste de président, la majorit de 223 voix
contre 98 données M. Odilon Barrot.
MM. Bignon, Lepellelier d'Aulnay et Ilebert
ont été élus vice-présidents une grande majo
rité sur leurs compétiteurs.
On écrit de Paris, 28 août:
Hier onze heures, la Cour des Pairs, s'est
réunie en chambre du conseil pour délibérer
sur les conclusions du procureur général.
Entre trois et quatre heures, un nombre con
sidérable de curieux se pressait déjà sur l'esca
lier du péristyle du palais du Luxembourg
attendant avec impatience le moment où il se
rait permis d'entrer.
A six heures moins dix minutes les portes
ont été ouvertes au public, qui, étant admis
sans billets, s'est précipité tumultueusement
dans les tribunes celle des journalistes a été
même quelques torches sur les lieux puis ou scella le caveau en
comblant rentrée avec d'énormes blocs de rocher. Pendant deux
jours des cris lamentables, témoignèrent que la victime respirait
encore. Ce ne fut qu'au bout de ce temps que le silence se litj Pierre
pouvait croire qite I expiation était complète.
Laure Grandval n'avait rien perdu de cette scène, et involontai
rement elle s était sentie subjuguée par l'ascendant que le capitaine
exerçait sur les gens de sa troupe. Une puissance pareille suppose
des qualités rares une vigueur et une trempe peu communes. La
jeune 611e avait toujours eu un faible our de tels caractères, et dans
ses rêves elle ne voyait le bonheur que sous une auréole de courage,
même de témérité. Sa pensée n'allait pas au-delà d'un général
d'armée ou d'un vaillant capitaine de corsaires et Pierre se tenait
encore hors de son idéal mais les circonstances dans lesquelles il
venait de lui apparaître ce bras qui frappait comme la foudre et
1 avait arrachée au déshonneur, celte justice exercée contre l'assassin
de am f[ère enfin faut-il le dire, les beautés mâles et fières de ce
jeune chef de bandits, tout avait servi exciter, sinon son intérêt
du moins son etonnement. Entre lui et les misérables qui l'entou
raient, le langage, la figure, les manières avaient mis une telle dis
tance qu elle ne pouvait pas admettre qu'il appartint la même
caste et fut arrive la même abjecliou.
Cependant quand oette scène fut terminée l'énergie fiévreuse
qui avait jusquc-la soutenu la jeune fille «c calma pour faire place
aux regrets et I abattement. Sou frère était vengé maisil n'était
plus la, et elle se trouvait la merci d'une bande de malfaiteurs.
Meme avec 1 intention de ne jamais survivre sa honte, cette per-
speclive était peu rassurante.
Durant le petit nombre d'heures qu'elle avait passées dans ce
souterrain, son frere ne 1 avait pas quittée un instant il avait Veillé
ses côtés toujours prêt la protéger et la défendre. Seule désor
mais, qu allait-elle devenir N'aurait-elle rien craindre de s en-
treprises de ce jeune chef, et, en la mettant l'abri de la brutalité
de ses gens, ne pouvait-il pas avoir songé lui-même? Laure
n'avait pas de vanité, mais elle n'avait pas non plus de fausse mor
deslie.
Elle se savait belle. Ses yeux bleus voilés par de longs cils, l'ovale
parfait de son visage, une bouche qu'animait uu divin sourire, des
cheveux blonds aux ondes soyeuses, tout en elle avait un caractère
de distinction et d'élégance, de noblesse.de fierté qui n'excluait pas
la grâce. F.t tont cela se trouvait la discrétion d'un chef de ban
dits: c'était peu rassurant.
Laure avait eu peine le temps de faire ces réflexions que Pierre,
après avoir donné quelques ordres ses gens, se retourna vers elle
et d'un ton respectueux
Mademoiselle, lui dit-il vous êtes fort mal ici Zéphyr, ajouta-
t-il avec un accent impérieuxviens avec nous.
Zéphyr accourutet Pierre soutenant Laure par le bras, la con
duisit vers un endroit où le rocher formait un coude saillant. Là
masqué en partie régnait un corridor au bout duquel ou pouvait
distinguer une porte en bois de noyer le capitaiue ouvrit cette
porte j etla clarté d'un flambeau, la jeune fille aperçut une
chambre fort propre presque élégante, pratiquée dans le roc vif.
Pour combattre l'humidité on avait couvert le sol de plauches
de sapin que garnissait un fort beau tapis les murs étaient tendus
en étoffe rouge de mauière figurer une espèce de baldaquin. Le
lit était un simple cadre en toile sur lequel on avait étendu deux
peaux de tigre; une troisième peau servait de descente. Une table
quelques rayous garnis de livres un trophée d'armes au-dessus du
lit et portée de la main composaient le reste de l'ameublement.
Mademoiselle dit Pierre en introduisant la jeune fille dans
cette pièce c'est ici ma chambre le seul endroit du soulerrain où
vous puissiez reposer en sûreté. Zéphyr couchera en travers de votre
porte -, il me répond de voire repos.
Suffitcapitaine dit celui-ci.
Si je n'ai pu sauver votre malheureux frère ajouta Pierre je
le remplacerai du moins vous n'avez plus rien craindre je veille
sur vous.
Tout cela fut dit avec un accent plein de tristesse et de gravité.
Le son de cette voix avait quelque chose de pénétrantde doux
même, et Laure ne pouvait comprendre que ce fût là cet homme qui
venait d'exercer une justice si expéditive et si implacable. Le con-
trasteétait frappant en effet: un habile comédien n'aurait pu prendre
deux masques plus opposés.
Quelle que fût la réserve de la jeune fille, tant d'événements s'é
taient passés sous ses yeux depuis deux jours, tant d'émotions l'avaient
assaillie, tant de dangers l'avaient menacée que par uu mouvement
presque invincible, elle prit la main dn chef de bandits, et, la ser
rant avec force
Merci, Monsieur, lui dit-elle, je vous dois l'honneur c'est plus
que la vie.
Loin d'abuser decetélan, Pierre resta froid et respectueux. Après
avoir donné Laure quelques indications nécessairesil la salua
gravement et sortit. Zéphyr fut chargé du service delà prisonnière.
Quand la jeune fille se trouva seule son premier mouvement fut
de se jeter genoux pour remercier Dieu. Elle songea ensuite son
frère mort pour la défendre et le pleura mais peu peu sa pensée
dévia presque malgré elle vers les scènes dont elle venait d'être
témoin, vers ce ohef de bandits, si jeune, si poli, si décent. Le cœur
humain est plein d'étranges mystères peut-être Laure allait-elle
jusqu'à trouver que Pierre aurait pu être moins réservé et moins
respectueux. C'est ce qu'il ne faut ni démentir ni affirmer; il est
toujours imprudent d'aller jusqu'aux derniers replis de la conscience
des femmes.
(La suite au prochain u°.)