NOUVELLES DIVERSES.
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sont en Tille depuis hier, pour faire l'inspection
des pharmacies et s'assurer si les règlements sur
les officines pharmaceutiques sont strictement
observés.
La ville d'Ypres vient de gagner un prix de
950 francs, la loterie des beaux-arts. Elle
aura le droit de faire l'achat ou la commande
d'un tableau qui ne pourra dépasser celte valeur
et qui augmentera la collection de tableaux du
Musée.
m I n cm
Un malheur dû l'imprudence, ce qu'on
nous assure, est arrivé hier l'entrée de la pe
tite route de Kcmmel, au sortir de la ville. Le
nommé Kindt, fabricant d'huile et meunier
l'oelcapelle, se rendant en cabriolet la kermesse
de Kemmel, s'était arrêté au cabaret situé
l'angle de la roule et de celle de Lille. Il paraît
qu'il avait débridé son cheval sans prendre les
précautions nécessaires, quand tout d'un coup
l'animal effrayé, prit le mors aux dents, sautant
au-dessus du bac qui était placé devant lui.
Le propriétaire voulut l'arrêter dans sa course
effrénée en le saisissant par le nezmais mal
heureusement il fut renversé et eût la poilrine
écrasée par les pieds de devant du cheval, qui,
dans l'ardeur de la fuite n a pas fait preuve de
l'instinct ordinaire de ces nobles quadrupèdes,
car il arrive rarement qu'ils ne fassent des
écarts plutôt que de piétiner l'homme renversé
sous eux.
Cet événement si malheureux est arrivé
neuf heures et demie, et onze heures et demie
le blessé, reçu l'hôpital civil de cette ville,
dans un état effroyable et mourant, est décédé
sans avoir pu proférer une parole mais
après être cependant revenu lui-même et avoir
donné quelques signes de connaissance.
Un autre malheur doit être arrivé sur la roule
de Warnèlou. On nous assure qu'un voiturier
a été trouvé le long de la route, écrasé par sa
voilure, dont une des roues doit lui avoir passé
sur le corps. 11 nous manque de plus amples
détails.
La commission royale des beaux-arts vient
d informer la fabrique de l'église de Dixmude
que deux artistes se rendront incessamment
dans celle ville pour prendre un croquis exact
de sculptures des stalles de cette église et faire
le devis des réparations que ce monument
réclame impérieusement.
Nous avons publié hier, sans réflexions, le
formidable échange de décorations qui vient
d'avoir lieu l occasion de notre traité de com
merce avec la France. La France nous a donné
onze décorations de la Légion d'honneur, ce
qui indique que notre Gouvernement donnera
au moins autant de croix de l'ordre Léopold.
Il sera donc distribué vingt-deux décorations
au moins l'occasion dont il s'agit! Cela n'esl-il
pas de nature détruire le peu de prestige que
conservent encore ces sortes de distinctions
Nous avons découvertparmi les Belges qui
viennent de recevoir l'ordre français, des fonc
tionnaires qui, bien positivement, n'ont pu être
d'aucune espèce d'utilité dans les négociations
qui ont amené le traité. Pourquoi dès-lors leur
a-t-on fait obtenir une distinction motivée sur
le résultat qui a couronné ces négociations La
parcimonie que le Gouvernement des Pays-Bas
vient d apporter dans la même occasion fait un
singulier contraste avec la profusion que nous
venons de signaler en la déplorant.
(Indépendance.)
Une circulaire de M. D'Anelhan enjoint aux
procureurs-généraux de faire parvenir au minis
tère de la justice, selon leurs ressorts respectifs,
un étal des membres de l'ordre judiciaire qui
exercent d'autres fonctions.
Depuis quelques jours les affaires en céréales
ont pris Anvers une extension extraordinaire,
on estime la quantité de froment traité sur
place depuis moins de huit jours au chiffre
énorme de 30,000 hectolitres.
Le seigle a aussi sa part dans ces importantes
transactions, mais on ne peut en déterminer
au juste la quantité, les opérations étant plus
divisées. L'orge entre pour peu de chose dans
ce mouvement commercial.
Les journaux français parlent d'un accident
survenu qui serait arrivé près deTroyon (Meuse)
la voilure de S. M. le roi Léopold. Les che
vaux se seraient emportés et auraient donné
contre une muraille: la flèche de la voiture
aurait été brisée. Le roi, disent ces journaux,
n'a pas été blessé.
Nous sommes même de faire connaître que
cet accident est arrivé une voiture de suite,
et n'a eu d'ailleurs aucune conséquence fâcheuse.
(Moniteur.)
Un drame sanguinaire vient de se passer Tirle-
mont. Dimanche dernier, vers io heures du soir,
l'hôte et l'hôtesse du Lion rouye, cabaret situé dans
la Longue Rue Lanye-straetvirent entrer chez
eux un de leurs voisins. 11 paraissait de belle hu
meur, et venait, disait-il, se réjouir avec eux de
bénéfices récemment réalisés dans son commerce.
Le cabaret était désert, aussi ces paroles furent-elles
joyeusement accueillies, et l'instant même, les
libations commencèrent. D'abord les bières furent
dégustées, puis différents vins leur succédèrent.
Animanl la réunion par de fréquentes rasades et de
joyeux propos, le voisin prolongeait libéralement la
séance. Minuit les surprit tous boire, mais l'ani
mation était grande et la séance devait se prolonger
encore. Enfin, vers une heure et demie du malin, le
voisin se plaignit comme ses hôtes, d'une lourde
somnolence, et ne voulant pas rentrer chez lui
une heure aussi avancée, il demanda pouvoir res
ter jusqu'au lendemain dans le cabaret. Une chaise
lui suffisait, disait-il, pour dormir souhait. L'am-
phytrion avait été magnifique, l'hôte voulut, son
tour, se montrer grâcieux. Aux premiers mots de
celte proposition, il répondit qu'il allait chercher
des matelas, afin de dresser un lit dans la salle où
l'on se trouvait.
L'hôtesse s'était retirée depuis quelques instants,
et reposait déjà dans une salle basse.
Le voisin, se voyant seul, ne perdit point son
carrière Qui avait réduit ce malheureux une telle extrémité et
l'avait fait déchoir ce point Avec les avantages qui brillaient en
lui, avec son intelligence et son courage, il aurait pu dans ce temps
de fortunes rapides, parvenir aux positions les plus élevées, et celte
perspective il avait préféré le rôle obscur de chef de voleurs, l'ex
ploitation des grandes routes, avecTéchafaud comme dernier salaire
Évidemment un mystère se cachait là-dessous et I.aure s'ingé
niait le deviner. Malgré elle elle s'intéressait ce réprouvé elle
justifiait sa position et en cherchait les circonstances atténuantes.
Plus il se montrait réservé envers elle, plus elle se montrait clémente
et généreuse envers lui. Elle qui était presque une servante la cour
de Lucques il 1 avait fait reine dans sou souterrain.
Zéphyr la servait comme unesclave, les autres bandits s'écartaient
quand elle passait. Tout cela respirait un hommage secret et mys
térieux, une exception étrange, qui flattaient la jeune fille même
daus ce lieu et au milieu des incertitudes de sa position.
De son côté Pierre poursuivait imperturbablement son plan de
conduite. Hien de ce qu'il faisait n'était livré au hasard; ses absences,
ses visitestout était calculé.
Dans la voiture qui l'avait amené d'Hyères la foret de Bormes
il avait eu soin d'emporter le bagage de sa prisonnière ses bijoux
ses vêtements. Zéphyr alla ohereber ces objets dans la nuitet
son réveilLaure trouva ces colifichets, toujours précieux pour une
femme sans que rien «n eût été distrait. De la part de voleursle
procédé était nouveau lajeuue fille en fut touchée. Sur le ebamp
et «ans se rendre compte do sentiment qui ranimaitelle se para
elle prit soin de sa toilette. Pour qui? quel dessein Machinale*
nient sans doote, Pierre ne s'était pas encore présenté et ce fut
dans la soirée seulement qu'il demanda la faveur d'être admis.
La cellule de la jeune fille était éclairée par une lampe qui répan
dait sur les tentures une clarté douce et uniforme. Assise devant uue
table elle tenait les yeux fixés sur un livre quoique sa pensée fût
ailleurs. Jusque là, rien ne l'avait autorisée se défier de Pierre et
cependantau moment de revoir le terrible chef elle détacha du
trophée d'armes qui surmontait le lit un poignard vénitien qu'elle
cacha dans ses vêtements. Ainsi armée elle se sentait plus forte.
Pierre entra. Il avait l'air sérieux, même triste. Loin de se départir
de l'attitude presque cérémonieuse qu'il avait gardée le premier jour,
il mit s'observer une sorte d'affectation} 011 eût dit qu'il voulait
mieux marquer encore la distance qui le séparait d'un brigand vul
gaire. Sa toilette était plus recherchée; les avantages de sa personne
eu ressortaient aveo plus d'éclat.
Laure aussi sous l'empire d'éraolions profondes était vraiment
belle et qui les eût vus n'aurait pu croire qu'il y avait là, d'un côté
une captive i de l'autre un héros des grands chemius. Jamais couple
ne parut mieux assorti et plus fait pour briller ailleurs que dans
cette caverne et parmi les hôtes dégradés qui l'habitaient. Au lieu
de s'asseoir comme sembla l'y convier un geste de la jeune fille
Pierre resta debout et découvert.
Mademoiselle lui dit-il avec un accent de mélancolie j'ai
vous présenter mes excuses. Depuis que je suis de retour, je n'ai
qu'une pensée celle de vous rendre la liberté et la lumière. A
votre âge c'est un triste séjour que celui-ciet croyez qu'il n'a pas
dépendu de moi de vous en arracher plus tôt.
Ces paroles furent dites d'une manière tellement sentie, que Laure
ne put cacher complètement sou émotion.
temps; il prit une corde dans son gousset, y ajusta
un nœud coulant, entra dans la chambre de l'hôtes
se, l'étrangle en un tour de main, et, ceci fait, revint
et reprit sa place la table.
L'hôte descendait en ce moment l'escalier; sa
marche était un peu chancelante et il trébuchait
sous le poids dont il était chargé. Le voisin vint le
soutenir, l'aida préparer le lit, et l'invita y pren
dre place, lui faisant observer que l'hôtesse, sous
l'influence des libations inaccoutumées, semblait
avoir besoin de repos. Celte observation appuyée
d'une dernière rasade, futgoûtée,etlesdeux buveurs
se couchèrent côte côte.
Ce qui eut lieu après ce moment nul ne le sait.
Il paraît cependant démontré que le nœud coulant
qui avait déjà servi servit cette fois encore l'hôte
s'éveilla pourtantavant que la strangulation fûteom-
plète et alors s'engagea une luttedont l'issue ne
pouvait être douteuse; les efforts désespérés de la
victime hâtèrent sa inorl. L'assassin prit de la lu
mière, rentra dansla chambre del'hôtesse expirante
et se mit lui piétiner la poilrine. Quant il crut
ainsi l'avoir achevée, il gravit l'escalier, fouilla tous
Ips meubles, découvrit la longue neuf cents francs
d'économieetle vol opéré, il sortit de la maison.
Dans la matinée du lundi, les habitants des mai
sons voisines voyant les fenêtres du cabaret fermées,
conçurent des craintes, et, pénétrant dans la maison
avec l'aide de la police, ils trouvèrent l'hôte froid et
inanimé l'hôtesse gardant encore un souffle de vie.
Des soins assidus ranimèrent celle-ci; elle put subir
un premier interrogatoire mais depuis un violent
délire s'est emparéd'elleet son état inspire de graves
inquiétudes. Elle a désigné comme l'auteur du cri
me le nommé Charles Verbiest, débitant de tabac
habitant la même rue peu de distance où le fait
s'est passé.
L'accusé a été immédiatement arrêté son domi
cile écroué la maison d'arrêt de Louvain et
interrogé par le juge d'instruction. Il nie toute
participation l'assassinat et au vol qui ont eu lieu.
C'est un homme d'une taille ordinaire, plutôt agile
que musculeux, et dont la physionomie ne révèle
ni la ruse ni la cruauté.
On lit dans l'Union de Nevers, du 2 sep
tembre
Les incendies continuent de désoler la
campagne de la Bourgogne. Les populations
sont exaspérées les paysans veillent nuit et
jour sous les armes: tout leur est suspect. En
maints endroits les voilures sont arrêtées par
des bandes qui interrogent les voyageurs, les
examinent, et ne leur laissent continuer leur
chemin qu'après avoir vérifié leurs papiers et
leurs effets. Nous ne sachions pas toutefois
qu'aucune spoliation ait été exercée la suite
de ces visites. Ordinairement tout cela se passe
avec assez d'ordre les voyageurs ne résistent
pas et s'efforcent autant qu'ils le peuvent de
calmer l'irritation de ces pauvres gens. Cepen
dant une méprise, produite par une circon
stance très-insignifiante, a failli coûter la vie
un voyageur de la maison Jacquinot, de Nuits
(Côle-d Or). Ce voyageur, faisant une tournée
dans la Bourgogne, passa le 10 août Epoisse,
petit village entre Semur et Cussy laissa ses
effets l'auberge et partit pied pour aller visiter
dans la compagne quelques maisons, la plupart
Monsieur, dit-elle, j'ignore qui vous êtes mais votre conduite
mon égard est celle d'un homme d'honneur.
C'est me flatter répliqua Pierre aveo un peu d'amertume je
ne suis et ne veux être qu'un bandit. Quand on rompt avec le monde,
comme je l'ai fait c'est pour toujours. Moi homme d'honneur! il
n'y a que la peur qui puisse m'attirer de pareils compliments!
La peur Monsieur! on voit bien que vous ne me connaissez
pas dit Laure animée d'un superbe dédain.
En même temps son œil qu'elle avait jusqu'alors tenu baissé se
releva fièrement et alla chercher celui de Pierre pendant que ses
lèvres exprimaient une résolution calme et naturelle. Le chef des
bandits parut frappé de ce mouvement cependaut il revint la
charge
Si vous n'aviez pas peur, Mademoiselle, vous n'auriez pas oher-
ché des armes pour vous défendre. 11 manque quelque chose mon
arsenal. Pourquoi plaisanter avec ces joujoux ajouta-t-il eu indi
quant le poignard que Laure cachait assez mal sous ses vêtements.
Voler un voleur ah Mademoiselle Et puis, avais-je mérité cette
défiance
Pour toute réponse la jeune fille jeta l'arme dans un coin de la
cellule.
A la bonne heure reprît Pierre présent je crois votre cou
rage vous êtes une noble et forte créature. Arrivons au fait. Je
vous l'ai ditje songe vous délivrer mais depuis quelques jours
nous sommes serrés de près. Impossible de mettre le pied hors du
souterrain on nous surveille,on nous bloque. Je voulais exécuter
une sortie mais la brigade est en force nous nous exposerions sans
profit, CependantMademoiselle je tiens oe que vous soyez raj-