pour parler le langage de nos jésuites, que la
modeste et tranquille ville d'Ypres.
Quelque chose nous étonne dans la diatribe
du journal clérical, c'est de voir l'orangisme
lui aussi, renaître de ses cendres. Pilous pensions
que ce vieux cri de guerre avait fait son temps
et perdu tout son prestige. La ville d'Ypres
n'est guère payée pour être très-satisfaite du
nouvel ordre des choses. Depuis quinze ans, son
lot a été de payer et jamais le gouvernement
ne s'est avisé de songer elle ni en tracé de
chemin de fer, ni en canaux, ni en routes quel
conques. Parceque nos concitoyens ne veulent
pas se laisser mener comme un troupeau par
les prêtres, ce n'est pas un motif de les accuser
d'être conduits par quelques meneurs. C'est là
du dépit de ne plus voir vos patrons jouer le
rôle qu'ils ont toujours ambitionné et qu'ils
Ont dû résigner devant l'esprit d'indépendance
communale, qui a existé Ypres de tout temps.
Quand nous qualifions les ministres actuels de
seïdes del'épiscopat, nous disons ce que tout le
monde sait et on ne doit pas trouver étonnant,
qu'on les traite comme ils le méritent. En
disant que le ministère est clérical pur-sang,
nous le désignons par son nom et nous désirons
bien savoir, pourquoi le journal des béais traite
celte qualification de platitude. Pourquoi rou
git-il de voir ses patrons désignés de la sorte,
puisque leurs actes, leur conduite, et leursaveux
même constatent qu'ils ont endossé cette livrée.
Nous avons tout lieu de croire que les stupides
accusations du Journal des Baziles. ne sont que
sottises, débitées dans l'intention de détour
ner l'attention publique de l'aveu échappé
la coterie cléricale de la ville, que le reliait
de la garnison est une vengeance et une puni
tion. Cet aveu est compromettant et le fait en
lui-même, s'il est vrai, est odieux, car enfin
sous le ministère dont fait partie un de nos
concitoyens, non-seulement on ne nous a pas
laissé ce que nous avions, mais la garnison a
diminuée, et nous n'avons qu'un dépôt, tandis
que depuis 1815, nous en avions toujours eu
deux.
M. le général commandant de la province
Fletinckxest arrivé en ville. Il est chargé de
l'iqspeclion de l'élal-major de la placede
l'hôpital, de la boulangerie et des bâtiments
militaires. 11 a quitté la ville jeudi dernier.
La société fraternelle et philanthropique des
anciens Frères d'armes de l'empire français,
établie au Grand Aigle d'or, en celle ville, a
rendu le 16 Octobre, les derniers devoirs l'un
de ses membres, nommé Legrand, Jean-Bap
tiste, jardinier, né Saint-Jean et demeurant
au dit Ypres, exlra-muros, ayant servi dans les
voltigeurs du 100e régiment d'infanterie de
ligne sous l'empire. Il avait obtenu son congé
avec pension par suite d'un coup de feu, la
grande et mémorable bataille de Wagram, le
15 juillet 1809.
Les prières qui précèdent l'inhumation, ont
été dites en l'église de l hôpilul civil en celle
ville.
Après quoi, affaissé, haletant, il fit une nouvelle pause.
Au-delà de ce point l'issue semblait s'agrandir et les mouvements
du corps y devenaient plus libres plus aisés mais une autre cir
constance devait réveiller l'énergie du malheureux qui luttait contre
tant d'obstacles. Une clarté une sorte de rayon lumineux semblait
se montrer au bout de l'orifice extérieur. Quand le Provençal eut
aperçu cette consolante apparition il se sentit ranimé et reprit son
ccuvre de salut. A un-sure qu'il gagnait du terrain, la lueur devenait
de plus en plus distincte. Il n'y avait pas s'y tromper c'était le
jour c'était la lumière du soleil qu'il croyait jamais perdue pour
lui. Qu'on jnge de son courage et de sa vigueur Il bondissait sous
cette enveloppe de rochers qui l'étrcignaient de toutes parts se
meurtrissait les mains les coudes les genoux avec une sorte de
plaisir semblait insensible la douleur et luttait d'impassibilité
avec la pierre. Ce fut ainsi qu'il parvint, travers mille contusions,
1 extrémité de ce boyau souterrain que d'autres avaient trouvé
impraticable.
Sur ce pointla voûte s'élevait tout-à-coup et l'on pouvait voir
comment la clarté extérieure arrivait ces profondeurs. Une sorte
desoupirail, tapissé au-debors par des câpriers, des pariétaires des
lierres, éclairait une salle assez vaste qui offrit les mêmes caractères
de cristallisation que celle de la grande entrée de la caverne, seule
ment au lieu rlétre située mi-hauteur comme l'autre, cette
ouverture semblait placée presque la base de la montagne et sur
le même niveau que le -souterrain intérieur. Quoique la topographie
des environs eût peu de secrets pour la bande cette excavation lui
avait échappé, cause de l'escarpemeut des rochers sur lesquels elle
s'ouvrait. 11 se peut également qu'elle eût été découverte mais on
avait dû la croire isolée du reste du souterrain et sans communication
possible avec lui.
P"iut-du-Joar en revoyant la clarté du soleil ne put se défendre
d'uoe joie «Tcillant mai- un nouveau souci vint eu contenir l'ex-
Parmi les noms des jeunes gens qui, par
arrêté ministériel, sont admis l'école mili
taire, nous remarquons ceux de MM. E. Cous-
sement, fils du colonel du 5e régiment de ligne,
cl II. Ruwet, fils du capitaine Ruwetdu Ier
Cuirassiers.
L'Impartial de Bruges a de la bonté de
reste de vouloir rectifier les erreurs volontaires
du Nouvelliste. Dans un 'de ses derniers nu
méros celui-ci avait dit que le budget de l'A
thénée de Bruges s'élevait, en recettes et en
dépenses, la somme de 39,639 francs. Il avait
atteint ce chiffre en faisant double emploi du
subside du gouvernement, qui est de 10,000
francs. Mais pour crier l'énormilé des dé
penses de l'enseignement libéral pur-sangles
béats du Nouvelliste avaient commis sciemment
cette erreur. Il paraît qu'on en agit ainsi par
tout, car on se rappelé que le Journal des Ba-
ziles soutenait contre toute vérité, que le budget
du collège d'Ypres exigeait un subside de la
caisse communale de 15,000 francs, tandis
qu'il eut pu s'assurer du contraire, puisque le
produit du minerval était porté en recelte au
budget de laville,
Un arrêté royal du 8 septembre 1846, alloue
aux commandants de province une indemnité
de 200 fr. litre de frais de représentation,
l'occasion de la tournée d'inspection dont ils
sont annuellement chargés.
■^goaoïm
Les vérificateurs des poids et mesures ont
fait, hier et avant-hier Bruxelles, des tournées
dans les boutiques, magasins et cabarets des
faubourgs et y ont pratiqué de nombreuses
saisies de poids et mesures non poinçonnés ou
de l'ancien système, il est étonnant que. dans
un moment où l'on est généralement convaincu
de la facilité de l'emploi du système de poids et
mesures métriques et où 1 usage en est répandu
dans le haut commerce, tant de petits com
merçants s'obstinent employer d'anciennes
mesures et même faire leurs comptes en mon
naies qui, depuis plus d'un demi siècle, n'exis-
teut plus.
ïpnnn m
On lit dans le Libéral de Tournai
Il résulte des documents officiels qu'on a bien
voulu nous communiquer, qu'au onze de ce
mois noire Athénée comptait 88 pensionnaires,
5 demi pensionnaires et 209 externes. Au
1-4 août il y avait 75 pensionnaires, 5 demi
pensionnaires et 205 externes.
On le voit donc toutes nos prévisions se sont
réalisées; les démarches incessantes de nos ad
versaires n'ont abouti rien chaque jour de
nouveaux élèves arrivent et la fin du mois
nous avons dépassé de beaucoup le chiffre de
l an dernier tout annonce que bientôt nous
revenons les plus beaux jours de l'Athénée.
Quelle leçon pour MM. de l'épiscopat
Les organes du parti clérical se distinguent
en général par la mauvaise foi la plus insigne,
la plus cynique, dans leur» insertions, dans leurs
pression. Le soupirail par où arrivait la lumière était situé au sommet
de la voûte et une hauteur telle qu'il semblait impossible d'y at
teindre. Quelques tiges de plantes rampantes descendaient le long
des patois du rocher, mais une distance considérable séparait encore
le fond de l'excavation de la partie où régnait cette végétation se-
cuurable. Le Provençal essaya, en bondissant, d atteindre les tiges
les plus voisines et il y parvint; mais elles ne furent pas assez fortes
pour le soutenir et se brisèrent sous le poids de son corps. Un seul
moyen restait alors au bandit, c'était de choisir l'endroit où le rocher
offrait le plus de saillie pour s'élever d'échelon en échelon jusqu'à
l'issue extérieure. Cinq fois il tenta celte périlleuse voie cinq fois
il fut précipité sans avoir pu y réussir et roula sur le sol meurtri
sanglant, défiguré; enfin dans un vigoureux élan, il parvint saisir
une poignée considérable de tiges et s'en aida comme d'un cordage
pour achever sa rude ascension. Ce fut la dernière des épreuves qui
lui étaient réservées cette fois, il revit le jour et il ne Jui resta plus
qu'à descendre au prix de quelques risques de la corniche de grés
sur laquelle régnait l'excavation.
Quand Point-du-Jour arriva l'air libre, son premier mouve
ment fut de se retourner vers l'entrée du souterrain et comme s'il
eût pu être entendu de Pierre: t Capitaine, sécria-t-il, nous deux
maintenant Oui, bagasse, nous deux vive la vengeance! Tu as
voulu me la faire danser eh bien tu auras ton rigaudon Oh la
vengeance la vengeance
Ce fut en prononçant ces mots qu'il desceudit rapidement la col
line. Cet homme semblait avoir tout oublié sa blessure la faim
la soif, les dures épreuves de ces deux jours, pour ne songer qu'à un
seul sentimentla vengeance. Placé sous le glaive de la loiil ne
pouvait perdre Pierre qu'en se perdant il n'hésita pas une revan
che, voilà eequ'il voulait. Que lui importaient désormais la liberté,
la vie même Il y avait là dans les flancs de cette montagne un
homme qui l'avait condamné une agonie le^te, qui l'avait en-
négations, ils ne reculent (levant aucun outrage
la vérité, si odieux qu'il soit. Aussi, frappés
de ce fait, avons-nous cherché parfois en dé
couvrir la cause il nous semble qu'elle git tout
entière dans l'intime et insurmontable antipathie
(les rétrogrades pour une discussion rationnelle
et loyale. Ces gens-là n'examinent pas, ne rai
sonnent pas, pour se former une opinion, pour
arriver mieux connaître la juste et le vrai le
libre examen, la discussion sérieuse sont des
choses qu'au fond de 1 âme ils ont en horreur.
Ils ne songent qu'à leur but particulier
embrouiller les questions les plus simples,
harasser, s'il se peut, leurs adversaires, et
jeter au moins du louche sur les principes, les
hommes et les faits, qu'ils ne sauraient parvenir
démolir.
Le sophisme pour lutter contre l'opinion
libérale, voilà tout ce qu'ils empruntent au rai
sonnement, car eux, pour ce qui regarde leur
propre organisation de parti, pratiquent une
soumission aveugle et servile qui exclut tout
usage du libre arbitre politique. En un mot, les
cléricaux ne mentent si effrontément que parce
qu il n'usent de la discussion qu'à contrecœur.
Ils font semblant de raisonner, parce qu'ils y
sont forcés; mais en réalité ils regrettent le bon
temps de la contrainte morale, des prisons et
des bûchers de l'inquisition. [Libéral.)
On se plaint Bruxelles que le beurre s'y
vende 1 fr. le demi-kilog. Namur la livre
coûte 1 fr. 18c., ce qui fait peu près 2 fr.
50 c. le kilog.
'USifrCgXg—
L'Écho d'Alh publie uue lettre de Belœil
dans laquelle on se plaint de la concurrence
redoutable que font aux lingères les religieuses
de 1 hospice de Mélanie établi en celle commune.
On voit d'après cela que les localités les plus
importantes ne sont plus les seules souffrir du
rétablissement des couvents mais bien toutes
celles où il y a, comme on dit, du lard frire.
El pourtant on assure qu'autrefois les couvents
venaient en aide aux classes nécessiteuses. Il
paraît que cela n'était bon que pour autrefois
et que maintenant on ne se fait aucun scrupule
de leur nuire.
On lit dans le Courrier du Luxembourg
L'obscurantisme aura beau faire, il ne par
viendra pas arrêter l'extension toujours crois
sante des idées libérales. La ville de Trêves, de
pieuse renommée, vient de procédera l'élection
d'un nouveau conseil communal libéraux et
anti-libéraux s'étaient posés cil deux camps
pour celle lutte. Malgré toutes les cabales et
les menées du parti anti-libéral, qui se croyait
d'abord assuré de la victoire, il n'a pu parvenir
faire nommer un seul de ses candidats, et les
candidats libéraux ont emporté la majorité
de plusieurs voix les quatre pestes vacants.
L'un des candidats cléricaux qui s'était mis
deux fois sur les rangs, en concurrence avec le
1er et le 2e candidat libérala été deux fois
repoussé.
fermé vivant dans la tombe tout prix il fallait que cet homme
expiât cette cruauté. Cette haine datait de loin, et elle venait d'être
portée au comble.
Point-du-Jour savait que le bourg de Pignans était occupé par un
fort détachement de gendarmerie il s'y renditse remit entre les
mains du brigadier qui le commandait et lui proposa de lui livrer
la bande des Mouton*. Comme on le pense, cette offre fut accueillie
avec empressement. Purger le pays des brigands' qui l'infestaient
était une bonne fortune pour la maréchaussée. Seulement il y avait
lieu de craindre que la singulière démarche de ce bandit ne cachât
un piège. Le brigadier pressa le délateur de questions; Point-du-
Jour y répondit avec une assurance qui désarma les soupçons; il
donna sur l'asile de la troupe des détails si précis et tellement cir
constanciés qu'une expédition fut résolue. Point-du-Jour avait
d'avance prévu quels moyens de defense Pierre opposerait cette
attaque, et s'était concerté avec le brigadier pour les déjouer. On
devait attaquer le souterrain la fois par l'ouverture habituelle et
par le défilé intérieur dont la bande ne connaissait pas l'existence.
Le» malfaiteurs seraient forcés dans leur retraite et détruits ou saisie
jusqu'au dernier. Quarante hommes marchèrent dans celte expédi
tion décisive cl vingt d'entre eux furent introduits la nuit par
l'issue que Point-du-Jour avait découverte. A l'aide de quelque#
petits travaux, ils rendirent la communication plus facile, et se tin
rent groupés dans le caveau jusqu'à ce que le bruit de la fusillade
leur eût donné-lc signal de l'attaque. On a vu comment l'affaire fut
conduite, et quelle surprise occasionna parmi les bandits l'apparition
d'un détachement de gendarmerie sur le sucil d'un caveau qui pa
raissait entièrement isolé.
Dès que, sur l'ordre de Pierre, les torches se furent éteintes dans
toute l'étendue du souterrain, il s'y passa une mêlée affreuse. Surpri#
par l'obscurité les gendarmes déchargeaient au hasard leurs cara
bines tandis que les bandits guidés par la clarté que répandaient