Ces démonstrations significatives n'ouvriront- elles pas enfin les yeux ce parti sur ce qui lui reste espérer Ne doit-il pas enfin voir qu'il a tort de vou loir sortir de son domaine? Pourquoi voudrait-il qu'un conseiller communal soit clérical avant tout? Sans doute qu'il ne faut pas exclure un candidat parce qu'il serait religieux; mais il ne faut pas qu'il appartienne ce parti intolérant qui n'est dominé que par une idee, I absorbiion du pouvoir civil en faveur du pouvoir clérical. Le prêtre raisonnable peut-il partager de pa reilles exagérations ne sait-il pas lui que sa mission en ce monde doit être purement spiri tuelle ne sail-il pas tous les dangers qu'il y a pour lui, pour son caractère, pour la religion même vouloir se mêler des affaires qui ne sont pas dans le cercle d'attributions que le Tout-Puissant lui a tracé? Si le prêtre raison nable comprend sa missionfaut-il qu'il se présente des hommes quisans avoir le carac tère du prêtre, veulent soutenir le prêtre exa géré, le prêtre ridicule. Pour ces hommes là, il ne doit pas y avoir de pardon près de l'opi nion publique, elle doit les refouler dans les ténèbres, car la lumière, le progrès leur fait mal. NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Méry-sur-Seine au Propagaleur de l'Aube Depuis le sinistre de Rilly-Sainle- Lyre, un mois s'est écoulé peine, qu'un nou vel incendie presque aussi terrible a éclaté Longueville. La plume désormais se refuse n'avoir constater que de semblables calamités. En effet, en voyant ces ruines encore toutes fumantes, l'âme est terrifiée, et une seule pen sée préoccupec'est de savoir si de tels fléaux ■auront un terme. Cet incendie, quoique moins grand que celui de Sainte-Lyre, n'est pas sans gravité, tant s'en faut douze maisons, renfermant quatorze mé nages, ont été consumées en moins de trois heures; un nombre égal de granges remplies de récoltes, écuries, étables, etc., ont éprouvé le même sort; rien on presque rien n'a pu être ■sauvé. La perle est évaluée près de cent mille francs. Sur vingt-huit incendiés, vingt-deux sont dans la gêne et frappés d'un coup dont ils ne se relèveront pas. Des bruits de malveillance circulent de toutes parts. Une arrestation a même été faite, et M. le juge-de-paix a procédé un interrogatoire dont le résultat n'est pas connu. Les nouvelles d'Irlande continuent d être plus favorables. Dans un grand nombre de lo calités, le prix des denrées diminue, et avec le travail et les secours la confiance et un meil leur avenir commence renaître. L'agitation qui était si menaçante il y a quelques jours et qui se trahissait par les plus graves excès, dis paraît peu peu. Les journaux ne signalent plus aujourd'hui que quelques crimes isolés qui sont loin d'avoir autant de gravité que les scè nes qui se sont passées ces jours derniers. Lady Rose Somerset, quatrième fille du duc de Reaufort, dont l'enlèvement a fait grand les amorces cherchaient prendre les assaillants un un et en gager des cambals singuliers. Plusieurs soldais tombèrent victimes de cessurprises. Cependant; le brigadier forma ses hommes en masse compacte, et le #sabre au poing marcha vers les malfaiteurs. Des coups de fusils retentissaient et là dans tous les coins de la ca verne, et répercutés par les voûtes, s'y multipliaient en roulements sonores. Des deux parts l'acharnement était égal les gendarmes avaient l'avantage du nombre, les bandits celui de la connaissance des lieuxet le combat eut pu se prolonger longtemps si des cir constances imprévues ne s'y étaient pas mêlées. On a vu que Pierre dès le début de l'affaire avait désigné la victime qu'il voulait d'abord frapper. Comme espion Point-du- Jour était dangereux comme traître il méritait un châtiment seul il avait guidé la troupe dans le souterrain seul il pouvait lui fournir les indications nécessaires pour qu'elle y maintint ses avan tages. La mort de cet homme était donc la fois une mesure de sûreté et une expiation. Aussi Pierre cherchait-il le rejoindre dans l'ombre, et, au moment où l'obscurité s'était faite, il avait tenu son regard fixé vers l'endroit où Point-du-Jour lui était apparu. Celui-cide son côté se livrait un calcul contraire il tenait sa vengeance et ne voulait pas la compromettre. Un duel avec Pierre n était pas son fait il connaissait la vigueur du capitaine, son ha bilite dans tous les genres d escrime et il ne voulait pas affronter une chance inégalé. D'ailleurs, il avait imaginé une combinaison stratégique qui devait décider du succès delà bataille et faire tomber Pieire vivant entre les mains des gendarmes. Aussi quand il vit son ancien chef prêt fondre sur luiil se tourna vers le bri gadier et lui dit voix basse Tenez bon Je vais leur servir un plat de mon métier Serrez les rangs, faites tête et comptez sur moi. En même temps, il esquiva l'attaque de Pierre en se jetant dans la par lie la plus obscure de la caverne et s'y dirigeant comme un bruit ces jours derniers dans le monde fashio- nable, a été unie son ravisseur, le capitaine Francis Lawell, par les liens sacrés et légitimes du mariage. La cérémonie a eu lieu dimanche en présence des parents et tout porte croire que la faute des jeunes époux est aujourd'hui oubliée. L'Angleterre est la terre classique des fous et des illuminés- On lit dans le Sun: Une nouvelle secte de fanatiques, sous le titre de Chrétiens de la deuxième venuea commencé hier des prédications dans le théâtre de la Cité, Millonstreet, et une petite chapelle dans le voi sinage de Pinsbury. Les principes de ces fana tiques sont la fin du monde, la seconde venue du Christla première résurrection et le juge ment dernier avant ou vers 1347. Avant-hier, un Monsieur assez bien cou vert et muni d'un enfant de quatre ou cinq ans qu'il lient par la main, entre chez un mar chand labletier du passage des Panoramas Paris. Là, il marchande une tabatière d'argent, qu'on lui fait 50 fr., et dont il ne veut donner que 40 après d'assez longs pourparlers, on propose de trancher la difficulté en coupant le différend par moitié c'est-à-dire que le mar chand réduira son prix de 5 fr., et que l'ache teur ajoutera la même somme son offre. L'affaire est conclue, et le marchand enveloppe de papier la tabatière que l'acheteur met clans sa poche, en tirant sa bourse, une bourse dont la rotondité faisait plaisir voir. Mais tout en faisant glisser un des coulans, l'acheteur tourne la tête, et d'un œil inquiet cherche de tous cotés son jeune compagnon qu'il croyait près de lui. Paul? s'écrie-t-il, Paul? où est-il donc?... Ah! le malheureux enfant! il ne connait pas Paris... Il va se perdre! Et, en parlant ainsi, le Monsieur, extrêmement agité, laissant sa bourse sur le comptoir, se jetait dans la foule, courrait toutes jambes après son gamin, et disparaissait bientôt avec lui, tandis que le marchand bimbelotier, rassuré par la présence de la bourse, admirait tran quillement la puissance de l'amour paternel. Inutile de dire que cet excellent père ne re vint pas chercher la bourse, qui ne contenait que 3 fr. en gros sous. Le Courrier français assure que, lors du dernier combat que M. le contre-amiral Bruat a livré Tailideux membres des missions anglaises ont été pris avec les insurgés auxquels ils portaient ouvertement des secours. Ils n'ont point été mis en jugement, mais on a cru, dit-on devoir les retenir prisonniers jusqu'à l'arrivée des instructions qu'on a demautlées ne France. La Nouvelle Gazelle de Ilambourij an nonce qu'un certain nombre de cours de l'uni versité de Kiel, seront suspendus, parce que les professeurs qui doivent les donner, ne veulent pas faire plier leur enseignement aux exigences politiques du gouvernement danois. Le même journal ajoute que cette université qui, jusqu'à ce jour exerçait par des fonctionnaires placés sous son autorité, la police parmi les étudiants, comme toutes les autres universités d'AHema- homme qui en connaissait les détours. Il savait que la moitié du détachement était tenue en échec dans la partie supérieure du sou terrain, et il voulait 1 amener sur le théâtre du combat. Rien ne s'opposa ce projet. Un homme seul était en védëttedans la galerie de communication. Au moyen de consignes échangées dans l'obscu rité, il lui fit quitter son poste et servit ensuite de guide au reste du détachement qui pénétra peu peu, et eft> gardant le plus profond silence dans les profondeurs de la montagne. Avant de laisser dé boucher ce renfort r Point-du-Jour voulait s'assurer autant que le permettaient les ténèbres de l'état des choses. Le détachement occupait toujours l'un des côtés delà grande salle, et, appuyé contre le rocher s'y défendait vaillammenten attendant le moment de prendre loffensive. En paraissant sur l'autre point, le renfort devait prendre les bandits entre deux feux et les amener demander grâce. Pour compléter l'effet dccette apparition, il suffisait d'éclairer le lieu de cette scène par une espèce de coup de théâtre. Poinl-du- Jour savait où se trouvait le dépôt des torches de résine il alla eu chercher et les distribua aux gendarmes encore cachés dans la ga lerie. Ou alluma ces flambeaux, et l'on arriva ainsi en bon ordre sur le champ de bataille. A celte vue un cri de désespoir sortit de la poitrine de ces ban dits; ils comprirent que toute résistance était inutile, et au moment où les deux détachements les couchaient en joue ils se jetèrent genoux en criant merci. Pierre seul resta débout et regardant ses compagnons d'un air farouche: Tas de lâches s'écria-til, vous ne savez donc pas mourir Eh bien! nous allons voir! En même temps il disparut sans que l'on pût savoir dans quelle direction. On eût dit que le rocher s'était refermé sur lui. Il arriva dans sa cellule, celle que Laure occupait alors. La jeune fille atten dait, sans être émue, l'issue des évéuements. La porte de sa chambre était ouverte elle prêtait L'oreille aux bruits qui venaient de l'iulé- gneperdra cet important privilège et sera soumise au régime de la police ordinaire; enfin, que si les professeurs de l'université préféraient, comme on paraît le craindre, abandonner leurs places plutôt que de se soumettre ces mesu res, l'université tout entière serait licenciée. Un accident d'une singularité bien triste est arrivé il y a trois-jours Paris chez un res taurateur du boulevard du temple,M. Diffileux. On y célébrait une noce, et le repas était pres que arrivé sa fin. Tous les convives étaient d'un entrain que justifiait la circonstance, et le marié causait gaîment avec l'un des parents de sa femme. Tout-à-coup, pris d un violent accès de rire, il se penche en arrière sur sa chaise et ne se relève plus; on court lui, il était mort, frappé d'une attaque d'apoplexie] foudroyante. Qu'on juge de l'effet que produisit celle mort si terrible parmi tous ces gens naguère si joyeux. La pauvre femme entra, ppur la première fois, au domicile conjugal avec le cadavre de son mari. C'est trop tôt changer, sa.parure de.ma- riée pour des vêlements de deuil. Madrid8 octobre. On dit que le 13, la reine doit dissoudre en personne les corlès, et leur témoigner toute sa reconnaissance de l'ap probation donnée par elles au double mariage. Les courses royales de taureaux doivent être remises aux 16, 17 et 18. Le bruit court que les princes français quitteront Madrid le 20 ou le 21 de ce mois, pour rentrer en France, LL. AA. RR. devant être rendues Paris pour le lr novembre. Toutefois celte nouvelle n'est pas officielle. Un employé de l'administration du che min de fer vient d'être assigné devant M. le juge d'instruction Berghmans, pour donner des renseignements dans la poursuite charge de M. T.... avocat, Liège, prévenu d'avoir tenu des propos calomnieux sur le eompte de M. le procureur général de Bavay au sujet de l'issue de l'affaire Borguet et De Ridder. Cet acte de poursuite annonce l'intention du parquet de Liège de donner suite la plainte, contrairement ce que nous apprenait hier le Libéral liégeois. ho Libéral liégeois annonce qu'il publiera demain une lettre qu'il a reçu de l'avocat Tlion- nard, relativement la plainte déposée contre lui par M. le procureur-général près la cour d appel de Bruxelles, l'occasion du procès De Ridder. On a reçu des nouvelles du Great-Britain. Sa position s'est encore empirée. Le starner fait beaucoup d'eau, elleest déjà au-dessus du pont. On espère maintenant de pouvoir sauver ce na vire. Le Corck Examiner annonce qu'en Ir lande la maladie des pommes de terre a fait peu de ravages; les tubercules qui sont venus ma turité sontsains eUlrès-propres l'alimentation. Us n'ont pas, il est vrai, la même saveur, les mêmes qualités nutritives que dans les années ordinaires, mais il est heureux d'apprendre qu'on aura au moins, là où l'on n'espérait rien, une moitié ou un tiers de récolte. rieur du souterrain. Rien n'avait pu la fixer sur la cause de ce vacarme; elle ne croyait pas que la force armée pût faire une descente dans ce repaire et attribuait ces coups de fusil ces-cris, ces plaintes, une nouvelle révolte des bandits contre leur chef. Pour une seconde fois elle avait détaché du trophée d'armes le poignard vénitien prête s en servir-si sou honneur était menacé. Elle en était là quand elle vit entrer Pierre, le* yenx hagards, les vêtements en désordre. Mademoiselle, l^j.dil-il, nous n'avons pas un moment perdre; venez, venez. Tout est perdu. Comment cela dit-efle. Venez, ou je ne réponds plus de vouss'écria Pierre avec exal tation. Eu même temps il souleva et déchira les tentures qui décoraient sa chambre et daus l'un des coius fit voir un petit caveau qui con tenait six barils de poudre. Une longue mèche souffrée conduisait l'un des barils et un morceau d'amadou terminait cette machine ordinaire. Pierre y mit le feu sous les yeux de Lure —Maintenant, mademoiselle, croyez-vous qu'il soit temps de partir Sans attendre sa réponse il la souleva, l'emporta dans ses bras et gagna, par l'intérieur de la chambre, une'galerie que masquait une porte eu bois. Au moment où il franchissait ce passageon pouvait entendre dans le lointain les cris et les mouvements des hommes qui s'élançaient sa poursuite. Mais bientôt un bruit plus fort vint tout couvrir et dominer. La montagne sembla se déchirer; une ex plosion épouvantable lebranta de la hase au sommet les rochers en tremblèrent un mouvemeut d'oscillation agita la galerie dons laquelle Pierre entraînait sa prisonuière quelques pierres se déta chèrent même de la voûte et vinrent tomber aux pieds des fugitifs* Je suis vengé s'écria Pierre. Et il prit sa course en cmpoitunt son précieux fardeau. (La suite au prochain n.°)

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3