En triplant la couche de chrême sur la plaque ioduree, ils obtiennent des clairs-obscurs, des dégradations d'ombres enfin une série de demi-leinles. Dans leurs paysages, la lumière joue travers les arbres, les touffes de feuil lage se groupent et se colorent de reflets variés, comme dans la nature, enfin les formes se per çoivent et se dessinent nettementaussi bien au milieu des ombres portées que sous les flots de la lumière la plus éclatante. Un organe du radicalisme, dans un but facile saisir, imprime ce qui suit: Nous nous adressons spécialement, vous M. Verhaegen, et nous vous demanderons quels efforts inouïs vous avez dû faire lors de la chute du ministère Van de Wever, pour empêcher vos collègues avec lesquels vous vous liguez maintenant contre nous, de se livrer pieds et poings liés la Couronne pour les empêcher d'accepter le pouvoir sans stipulationsau mépris des principes aux- quels ils avaient juré foi et obéissance. Cette assertion n'est qu'une méchante inven tion que tous les faits ont contredit et nous sommes invités, au nom de celui qu'on inter pelle, la démentir formellement dans toutes les parties. Observateur ms» m On écrit d'Anvers, 21 octobre: Voici une aventure qui depuis plusieurs jours fait le sujet de toutes les conversations en notre ville Déjà les derniers jours de la semaine passée, on parlaitquoique vaguement, d'un mariage d'inclination qui était sur le point de se con clure entre une demoiselle déjà entrée dans l'automne de lâge, mais appartenant une de nos plus illustres et de nos plus anciennes familles, avec un jeune homme d'honnêtes, mais fort modestes parents, fils d'un.... messa ger des pompes funèbres. Point n'est besoin de dire qu'un pareil bruit, en effet assez peu vraisemblable, rencontra beaucoup d'incrédules, et qu il fut accueilli par le plus grand nombre comme une amère plai santerie. Cependant le doute ne tarda pas s'emparer des esprits en voyant notre messager mettre une épaisse couche de couleur noire sur son enseigne, signe évident qu'il cessait son état. Celle preuve, néanmoins, ne paraissant pas concluante, on attendait avec impatience le dimanche qui devait faire connaître la vérité; aussi ce jour-là, les plus curieux se trouvaient de bonne heure devant l'Hôlel-de-Ville, où, leur grande stupéfaction, ils virent, en lettres parfaitement lisibles, les noms et prénoms des fiancés et de leurs parents, le tout suivi d'un tans profession. Dès lors il n'y avait plus de doute possible c'était un événement que tout le monde se ra contait et chacun de faire son possible pour se mettre dans les bonnes grâces de l'heureux époux les billets de recommandation des tapissiersdes armuriers, des marchandes de modes, des pâtissiers etc.etc. pleuvaient, comme toujours en ces cas aux domiciles des unt: heure écoulée en tentatives infructueuses il se trouva en face d'une muraille de rochers qui n'offrait aucune issue. Pierre u'y tint pas et poussant un juron énergique: C'est un vrai labyrinthe dit-il. Laureétait horriblement fatiguée; cette promenade sous ces voûtes inégales, sur un sol hérissé d'aspérités lui avait meurtri les pieds et ensanglanté les mains. L incertitude de sa position ajoutait encore ses souffrances, et, vaincue par tant d'épreuves, elle s'affaissa sur elle-même. Où sommes-nous dit-elle. C'était le premier signe de faiblesse qu'elle eût Isissé échapper, et il fallait que la mesure fût épuisée. Pierre la soutint, et cherchant un endroit coovenable, l'y fit asseoir et s'assit ses côtés. Où nous sommes répliqua-til avec un peu d'amertume sur la route des enlcrs sans doute Il n'y a plus que le diable qui puisse nous remettre dans le bon chemin. Monsieur dit Laure avec un accent de reproche. Pardonnez-moi, mademoiselle mais pour un chef de bandits c est triste Mourir d une ballela bonne heure Mourir en frap pant je m'y attendais! Mourir au soleil surtout, voilà mon rêve, mais ici, dans un coin, comme un chienc'est dur El moi donc monsieur futurs; enfin tous les apprêts de la noce somp tueuse étaient presque terminés. Mais voilà que tout-à-coup ce qu'il paraît, un domestique en livrée est venu apporter notre héros une lettre qui lui annonce la fatale nouvelle, que des considérations de famille font renoncer définitivement sa future au mariage projeté. Quoiqu'il eu soit, toujours est-il que depuis hier leurs noms ont disparu du cadre placé la porte de l'hôtel—<Je-viIle. Le jeune homme ainsi que toute sa famille sont, dit-on, au désespoir; et pour comble d'infortune, ayant déjà quitté l'emploi qu'il oc cupait, le fils en sera peut-être pour sa place, mais le père assurément pour son enseigne. NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Madrid, le 15 octobre Le duc d'Aumale doit quitter cette capitale le lundi 20. Le due et la duchesse de Mont- pensier y séjourneront encore jusqu'au 28 jour fixé pour leur départ pour la France. On assure que le décret de dissolution des Cortès sera publié le 20, et que le nouveau parlement sera convoqué pour le milieu ou la fin de décembre. Les élections auraient lieu la fin du mois prochain. Il paraît certain que dans les conseils des ministres tenus avant-hier, le gouvernement a traité la question de l'amnistie, et qu'elle y a été résolue. Il s'agit d'uue amnistie large et complète, sans exception, depuis le gracie de colonel inclusivement et au-dessous pour les militaires, et pour toutes les catégories équiva lentes de bourgeois. Au-dessus du grade de colonel, le gouvernement accordera l'amnistie nominativement, sans qu'il soit nécessaire qu'elle soit demandée, et en ne faisant d'exception que pour des cas particulièrement graves. Madrid, 1G octobre. Les membres de la confédération mercantile espagnole ont donné un grand banquet .M. Cobden. Des discours ont été prononcés en fa veur de la liberté commerciale. Le duc de Montpensiér1 a donné sur sa cas- selle particulière, la somme de 120,000 réaux pour les établissements de charité de la capitale et 20,000 réaux pour les indigents. El Clamor Publico annonce l'ouverture d'une souscription l'effet d'élever un monu ment dans les champs de Bailen, l'endroit où le général Dupont, avec plus de 20,000 Fran çais, rendit les armes au général Castanos. Il publie ensuite une liste de souscription s'élevant en totalité 4,537 réaux (environ 1,200 fr. et renfermant entrautres noms, ceux des ex-ministres Portillo, Compamra de Cos et José "Maria Alonso des députés Pastor Dias, José de la Concha, don José de Zaragoza, des généraux Serrano, Colorier, Concha, comte deGimclada, Cordoba, Commero, RosdeOlano, Dominguez y Guevara et Tello. Sa liste se ter mine par un Anglaisami de l'Espagne. La souscription est également annoncée par l'Es- panol. El Tiempo dit que la capitainerie des halle- bardiers a été retirée au duc de Sarragosse. C'est juste Je ne suis qu'un lâche et un égoïste. D'ailleurs quoi bon Pourquoi vivrais-je et pour qui Que rae'reste-t-il ici bas Y a-t-il un seul être qui s'intéresse moi et le jour où j'aurai disparu, est-il un cœur sur la terre qui prendra le deuil "Vous au contraire, jeuoe et belle, l'âge où tout souritoù des songes d'or assiègent le chevet, où le ciel est bleu, l horizon pur, la brise douce, ▼ou* qui naissez la joie,au plaisir, aux bruits du monde, aux mur mures caressants qui escortent la beauté, vous mourir Voilà ce qui accuse la Providence! Songer moi quand vous êtes là Ah j'avais raison de le dire, je ne suis qu'un lâche Si l'œil de Pierre avait pu percer les ténèbres qui régnaient dans ce souterrain il eût vu le visage de la jeune fille s'animer ses pa roles, et l'incarnat le plus vif se répandre sur ses joues. L'ombre couvrit ce symptôme d'émotion et il ne resta, pour trahir Laure que le bruit d'une respiration courte et entrecoupée. Elle fit un effort pour se vaincre, et répondit. Vous vous mettez trop bas monsieur, et me mettez trop haut. C'est une double injustice. Non, répliqua Pierre, je me connais et je méjugé. J'étais peut- être né pour le bien j mais je suis descendu trop bas pour y revenir. Les anges me pardonneraient, maÎ3 je vis parmi les hommes. Mort au monde yingt-huit ans juge* donc quelle pensée C'est comme MM. Costa Cabrai et Gonzalez Bravo sont partis ou ils vont partir immédiatement pour Lisbonne. Les journaux anglais publient des cor respondances de Lisbonne du 11: Suivant les détails donnés par le correspondant du Mor- ning-Héraldla Reine aurait contraint ses ministres de donner leur démission après avoir arraché au duc de Palmella l'aveu de l'impossi bilité où se trouvait le cabinet de faire face la situation. L'époux de la Beine, accompagné d'un grand nombre d'officiers cabralistes, des titués par le cabinet Palmella, aurait parcouru les casernes, pour s'assurer l'appui des troupes en cas de besoin. A Lisbonne l'ordre n'a été nullement troublé. La contre-révolution n'a pas rencontré la moin dre résistance mais il paraît qu'il n'en a pas été partout ainsi: au départ du Ct/olope le 12, on disait que le duc de Terceire. envoyé comme commissaire royal avec les pouvoirs les plus étendus dans les .provinces du Nord avait été arrêté. On parlait de plusieurs régiments et enlr'autres du 4" dragons, qui s'étaient pro noncés contre le nouvel ordre de choses qu'à Oporlo le peuple s'était déclaré dans le même sens et, qu'enfin le comte Das Aillas, qu'on avait voulu faire revenir Lisbonne pour l'em- pècher de nuireavait refusé d'obéir et s'était retiré avec les troupes sous ses ordres Braga, où il avait proclamé une régence au nom du jeune prince don Pedro, fils aîné de la Reine. Les journaux ne doutent pas que Costa Ca brai ne soit rappelé Lisbonne pour occuper le ministère des finances. Il est question d'en voyer son frère Sylva Cabrai l'ambassade de Madrid. La contre-révolution portugaise est peu près considérée du même point de vue par tous les organes de la presse anglaise. Ce n'est leurs yeux qu'une intrigue tramée de longue main, et qui pourrait porter des fruits funestes. Les mesures arbitraires qu'il a prises dès le jour de son avènement, la suspension des garanties civiles, de la garde nationale et delà liberté de la presse, recommandent très-peu favorable ment le nouveau cabinet. On prévoit déjà que sa position sera aussi embarrassée pécuniaire ment parlant que celle de son prédécesseur. Un journal fait peser sur les intrigues françaises et belgcs( le mot y est en toutes lettres,) le résultat de cette contre-révolution. Les élections de la Chambre des Députés qui devaient commencer le 13, ont été ajournées indéfiniment. On écrit de Berlin, le 13 octobre Depuis que la nouvelle loi sur le divorce est en vigueur, loi qui a pour objet de les ren dre plus difficiles, le nombre des demandes en divorce n'a fait que s'accroître et cela dans des proportions inouïes ce sont les femmes qui en présentent le plus grand nombre et qui met tent le plus de persistance les soutenir. (Gazette de Cologne.) La Gazette universelle de Prusse dément lanouvelled'un prochain mariage morganatique entre le prince Waldemarde Prusse, cousin du Roi, et la fille de M™8 Betlina d'Arnim. Bien que nous n'ayons pas, grâce au ciel, un charbon dans le cœur Laure écoulait cet homme aveo nn plaisirsingulier et un peu âpre. Sa parole respirait un tel dédain, avait quelque chose de si fier, d. si allier même, qu'il était presque sans danger de s'abandonner l'impression qu'elle faisait naitre. La situation était d'ailleurs ori- tique, et un danger oommun confondait presque ces deux existences. L'entretien continua. Pierre s'y montra éloquent, passionné, amer. Peu peu la jeune Bile s'était rapprochée de luiet soit que la fraî cheur du souterrain l'eût saisie, soit qu'une autre émotion la dominât, des convulsions nerveuses agitaient tous ses membres. Pierre l'en aperçut et en fut alarmé. Qu'avez-vous dit-il vou3 tremblez. Ces mots suffirent pour rendre Laure la foroe de se vaincre et de recouvrer aon sang-froid. Ce n'est rien dit-elle aveo fermeté un frisson. En même temps elle se pencha vers le solet après une minuta de profond silence Entendez-vous dit-elle. Dans celte Crise les sens de la jeune Bile avaient acqui i plus de pénétration; c'était le bruit de la cascade qui parvenait ses oreille*. (La tuile au preekaia

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2