2 VILLE D'fPRES. conseil communal. pour rie pas donner un démenti ce gouvernement (pii vient avec la dernière effronterie nier la misère pulilitpie, en faisant un étalage pompeux de la pros périté de quelques industries qui ont été favorisées au détriment des malheureux Flandres. iSt an ce publique fixée au Mercredi38 Octobre 1846, ci troit heurede relevée. 1* Communication de pièces. a* Aviser sur des radiations d'inscriptions hypo thécaires, prises pour sûreté de capitaux prêtés par l'administration des Hospices civils. 3* Délibérer sur un projet d'acquisition d'nn terrain contigu au cimetière de cette ville. 4* Discuter le projet de programme pour l'his toire d'Ypres. La cour d'appel de Bruxelles, vient de décla rer nul le legs ou la donation faite une cor poration ou une association créée personne civile aux termes d'un décret de l'Empireappli cable seulement aux Sœurs hospitalièreset spécialement un legs fait la communauté des Sœurs de il/arie de Braine-Lalleud. Voici quelques-uns des principaux motifs de cet arrêt Attendu que si en Belgique et en France sous l'ancien régime l'on octroyait les qualités et les droits de personne civile des congréga tions, c'était par des actes de l'autorité législa tive. qui seule paraît pouvoir s'attribuer !e privilège de créer l'aide d'une fictiondes personnes dont la durée de l'existence est indéfinie Attendu que ces personnes fictives consti tueraient ce que l'on appelait des établissements de gens de main-morte, qu'elles s'étaient telle ment multipliées et étaient devenues si puis santes par leurs richessesque les anciens sou verains de nos provinces et les rois de France avaient porté des lois dans le but d'arrêter le dommage qui en résultait pour les familles et pour la chose publique; Attendu que voulant saper le mal dans sa racine, lés lois des 13-19 Février 1790 et Août 1792, et celles du 15 Fructidor an IV et du 15 Frimaire an VI supprimèrent, les premières en France et les secondes en Belgique toutes les corporations religieuses ou laïques Attendu que la nécessité d'apporter certai nes exceptions ces mesures extrêmes ne tarda pas se faire sentir et que notamment par un décrût du lit février 1809 le chef du pouvoir exécutif, agissant comme s'il eût eu la plénitude de la puissance législative, s'attribua la préro gative d'accorder aux associations de religieuses hospitalières la capacité civile nécessaire l'effet d acquérir des biens qu'en d'autres termes il les érigea en établissements de main-morte Attendu que ce décret qui n'a pas été an nulé par le sénat conservateur a force de loi; Attendu qu'il fallait éviter, autant que cela était donné la prudence humaine, le retour des dommages et des dangers auxquels la société avait été si longtemps exposée de la part des anciens établissements de celte catégorie, et les empêcher de se reproduire sous le manteau de sœurs hospitalières Que, dans ce but, le décret entoura la faveur qu'il accordait justement des femmes vouées au service de l'humanité, de précautions nombreuses autant que sages, et qu'avant tout il prit soin de bien déterminer l'espèce de sœurs hospitalières auxquelles il devait s'appli quer; ce sont, dit l'article lert Les congré gations ou maisons hospitalières de femmes, savoircelles dont l'institution a pour but de desservir les hospices de notre empire, d'y ser vir les infirmes, les malades et les enfants abandonnésou de porter aux pauvres des soinsdes secours, des remèdes domicile. Dans un autre arrêt où il s'agissait d'une demande en revendication de bien formée con tre les dames du Sacré-Cœur, Mons, au sujet d'une donation qui leur avait été faite, la Cour, se fondant sur ce que la congrégation des da mes du Sacré-Cœur a particulièrement pour objet l'éducation et renseignement, mais non la garde et le service des malades; que dès lors celte congrégation ne rentre pas dans la caté gorie des sœurs hospitalières et ne peut être reconnue comme personne civile ayant qualité pour recevoir 1111e donation a déclaré nulle celle qui lui avait été faite et ordonné la resti tution des biens compris en ladite donation. Le Journal de Liège fait ce sujetles réflexions suivantes L'arrêt de la cour d'appel de Bruxelles, rela tif la personnification des corporations reli gieuses consacre des principes très-importants. Il frappe de l'incapacité d'acquérir tous les établissements dont les statuts s'écartent du but prescrit par le décret du 18 février 1809. Tous les legs, toutes les donations qui se font au profit de ces sortes de congrégations et au grand détriment des familles deviendront caducs, si cette jurisprudence se maintient. La cour de cassation a déjà eu examiner des questions analogues; il est donc probable qu'elle sera aussi saisie de celle qui nous occupe. Depuis 1830, celte cour a dû juger plusieurs points de droit intéressant le clergé, concernant, entr'aulresla propriété des cimetières, les bénéfices simples, la composition des conseils de fabriquela légalité de l'institution de ces conseils près des chapelles annexes, la faculté pour les curés de se prévaloir des contributions assises sur des biens de curedans le but de jouir du droit électoral et enfin l'interprétation de l'arrêté du 9 Thermidor. Toutes ces ques tions ont reçu une solution satisfaisante pour l'épiscopat. Qu'adviendra-l-il de celle qui est relative aux corporations religieuses C'est ce que l'avenir nous apprendra. Quoiqu'il en soit, les corporations ne seront pas réduites ne plus convoiter le patrimoine des familles. Si même elles étaient privées du bénéfice dérivant de la qualité de personne civileil leur resterait toujours la ressource de posséder par personnes interposées comme cela se pratique déjà sur une assez grande échelle. Par arrêté royal du 12 octobre 1846, M. Louis-Corneille-Auguste Van Campenhout, pre mier commis la direction Gand, est nommé receveur de l'enregistrement et des domaines au bureau de Meulebeke. Un arrêté royal du 30 septembre accorde en substance ce qui suit: Le concours général, institué entre les éta blissements d'instruction moyenne sera renou velé, en 1847, d'après les dispositions suivantes Le concours continue d'être obligatoire pour les établissements d'instruction moyenne qui reçoivent des subsides de l'Etat, il est facul tatif pour les autres, soit communaux, soit privés. Un programme détaillé des matières qui contiennent l'enseignement moyen sera publié par les soins du département de l'intérieur; il indiquera la distribution des matières entre chaque classe, et servira de règle aux commis saires pour la préparation des sujets et aux jurys pour les questions qu'ils auront proposer dans l'examen oral et pour l'appréciation des concours. Nous trouvons aujourd'hui dans le Politique l'article suivant sur lequel le Gouvernement devrait bien s'expliquer On sait que les Étals du midi de l'Alle magne demandent que le Zollverein augmente la protection accordée jusqu'aujourd'hui aux industries linière et cotonnière. Il s'agissait, pour la Belgique, de prévenir toute aggrava tion du statu quo. Nous croyons [savoir que, de plus la Belgique a fait, près du gouverne ment prussien, des efforts pour être placée dans une situation exceptionnelle. Nous crai gnons qu'on n'ait pas réussi. Les arrêtés qui modifieront le tarif actuel du Zollverein doi vent être publiés en novembreet on saurait donc, dès maintenant, quoi s'en tenir sur les modifications convenues, si elles nous étaient, favorables. La hausse du tarif ne frappera que les fils et tissus de lin, et les fils de colon Cette me sure portera une atteinte profonde nos indus tries linière et cotonnière, et jettera le trouble dans nos relations avec l'Allemagne. Il nous semble que le Zollverein s'il ne viole pas le mémorable traité du Ier septembre 1845, en méconnaît complètement l'esprit et le sens politique. Peut-être trouverait-on dans le dernier traité fait avec la France l'explication de cette tendance nouvelle du Zollverein qui paraît vouloir s'arrêter dans le mouvement qui l'a menait vers nous. Aujourd'hui ce ne sont plus les œufs et le beurre qu'on nous enlève mais encore les légumes de toute sorte chaque matin des marchands français viennent avec des charrettes et achètent des carottes choux salades, etc., qu'ils vont revendre, dit-on Boubaix et Tourcoing. [Feuille de Tournay.) juger froidement sa situation. Pour éviter la mort elle y courait. Comment aurait-elle pu se guider dans un labyrinthe où l'œil exercé de Pierre Tenait d'échouer Lexaltation de Laure fut plus forte que les conseils de la pru dence elle te mit en marche et précipita ses pas. A chaque instant les arrêtes du rocher l'arrêtaient et déchiraient ses vêtements on eût dit autant.de mains qui cherchaient la retenir. Ces obstacles ne faisaient qu augmenter l'ardeur convulsive qui l'animait elle forçait sa course jusqu'à ce que son front vint frapper la voûte ou que son pied se heurtât contre les inégalités du sol. Elle se relevait alors, non en vaincue, mais plus déterminée que jamais. Pendant une heure environ cette marche souterraine se prolongea sans changer de caractère. C étaient toujours les mêmes ombres les mêmes aspérités; toujours un lerraiu inégal et rocailleux, toujours la nuit. Pas un filet de clarté pas un indice rassurant Celte uni- f m mité n'ahalUit pas le courage de la jeune fille mais commençait le lasser. I,e regret pénétrait insensiblement dans son âme relie expiait les suites <1 un premier écart. Quel espoir lui restait-il après cette course désordonnée au milieu de mystérieuses catacombes? était-elle pas égarée jamais et cela par sa propre faute Que tenter encore pour échapper une douloureuse agonie Quel s. cours invoquer Quelle inain secourable appeler l'aide Laure sentait aussi domptée par la réflexion et abattue par les résultats de son épreuve. La femme reparut elle cria, mais envain sa voix se perdit dans ces profondeurs ténébreuses. Laure se sentait perdue un désespoir sombre succédait l'exal tation qui l'avait soutenue*, elle ne marchait plus que lentement s'appuyaut sur les parois du roc, au hasard, sans direction et par une sorte d'impulsion machinale. Elle venait d éclater en sanglots, lors que, dans uu détour du rocher elle sentit une main s'appuyer sur son bras et une voix douce lui dire Enfant où allez-vous doue C'était Pierre: la jeune fille ne pouvait s'y méprendre. Jamais harmonie plus douce n'avait caressé sou oreille. Pour toute réponse elle laissa tomber sa tête sur la poitrine de son libérateur. Folle ajouta celui-ci heureusement je veillais sur vous! lisse remirent eu route. Pierre avait achevé la reconnaissance du souterrain, et désormais il s'y dirigeait avec assurance. Laure gardait le silence mais son cœur était plein et se contenait avec peine. On gagna l'issue, et du plus loin qu'elle aperçut la claité du jour la jeune fille tomba genoux elle renaissait la vie. L'entrée était tapissée de hautes loudes de romarins; elle en respira le parfum avec une sorte d'ivresse et jeta sur la campague un regard plein d'attendrissement. Quant Pierre, ses préoccupations étaient moins sentimentales. La nuit n'était pas encore venue, et quelques pâtres se montraient sur les berges du ravin. Malgré l'impatience de Laure» il fallut attendre que ce» espions eussent regagné leurs gîtes. A la suite de l'alerte de la journée les issues de la forêt devaient être occupées etpour en sortir, il fallait déployer toutes les ressources de stratégie qui avaient rendu la troupe des Moutons oélèbre dans la contrée. Les instincts du chef de la bande reprenaient le dessus; Pierre ne songeait plus aux gendarmes. Quand l'obscurité régna il se décida quitter sa retraite et courir les chances d'une étape nocturne. Seul, il n'aurait rien craint, il connaissait des sentiers escarpés où la maréchaussée ne s'aven turait paset se frayait en plein bois des trouées où il eût été trop dangereux de le suivre mais avec une femme pour compagnon de roule il fallait modifier cet itinéraire prudemment sans doute mais forcément. Une fois arrivé aux ruines de Saint-Micheltout devenait facile. La voiture était là et Zéphyr attendait les fugitifs mais deux lieues environ séparaient cet endroit du souterrain, deux lieues coupées de ravines profondes, couvertes de bois et de rochers* Dés la sortie même une épreuve dangereuse se présentait il fallait descendre jusqu'au lit du torrent par un escarpement presque ver tical et en s'aidant des touffes d herbes éparses ça et là dans les fentes de la pierre. De ce point, le chemin suivait la direction du ravin, occupé de loin en loin par de flaques d'eau bourbeuses et profondes. (Léiêuitâ an prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2