3 NOUVELLES DIVERSES. du crime. Le juge-de-paix a répété les déclarations que lui a faites Marie Wicherink concernant la culpabilité de l'accusé. Ce dernier avait prétendu pendant l'instruction que le juge-de-paix et le chirurgien ayant soigné la blessée, avaient instigué cette fille porter une fausse accusation contre lui, parce qu'il était un adversaire zélé des sociétés de tempérance dont eux étaient, au contraire, de fervents propagateurs. A l'audience Gepkens a déclaré ne plus insister sur ce point. Le second vicaire de Groenlo, avec qui l'accusé a «-étendu avoir formé le projet de chasser aux cai 1 es le dimanche en question, dépose que ce jour il devait célébrer les vêpres, la parfaite connaissance de l'accusé, qui ainsi ne pouvait l'avoir invité une chasse. Une petite fille de onze ans avait déclaré dans l'instruction avoir entendu, au moment du crime, crier et appeler et vu sortir du bois un homme vêtu d'un pantalon et d'une veste blanche ou de couleur claire, qui fuyait, tandis que le vicaire sautait pour y entrer. Cette déclaration avait été rétractée en suite, mais le témoin l'a reproduite l'audience. Sur les observations du président, elle l'a rectifiée en convenant de n'avoir vu aucun étranger, mais bien l'accusé entrant dans le bois avant les cris dont elle avait parlé. Lès témoins décharge ont déposé du peu de temps que l'accusé est resté dans le bois (quelques- uns l'ont vu peu de minutes avant trois heures, d'autres quelques instants après trois heures) et des faits suivants On a vu aux environs de Groenlo un étranger dont le signalement correspond aux indications fournies par l'accusé. Cet individu se dirigeait en toute hâte vers le territoire prussien. La mère de Marie Wicherink a dit dans la soirée même de l'at tentat, plusieurs personnes qu'elle connaissait très-bien Berend de Wintersvvyk, et savait qu'il fréquentait depuis trois ans sa fille, malgré les aver tissements qu'elle avait donnés celte dernière. La mère interrogée a nié ces propos et un huissier de Winterswyk a déclaré qu'à deux lieues la ronde personne ne connaissait de Berend. D'autres lé- moins disent avoir vu le vicaire porteur d'un filet prendre les cailles dans le bois que sa chambre la cure était accessible aux domestiques et au public, et que, pour y parvenir, il fallait traverser une cuisiné"; que la chambre où il confessait n'était pas d'un accès pius difficile, qu'une des portes ne fer mait pas et qu'elle n'avait point de rideaux qu'en fin on avait vu Marie Wicherink causer avec un inconnu. L'audition terminée, la fille Wicherinkaélérap pelée par le président, qui lui a adressé une nou velle allocution. Elle a, au milieu de larmes abon dantes, persisté dans ses accusations. Invité ensuite s'expliquer, l'accusé s'est avancé au milieu d'un profond silence jusques vers ses juges. Parlant avec calme et même en souriant, il a maintenu ses dénégations, sans pouvoir indiquer aucun motif qui pourrait porter la fille Wicherink l'accuser si ce n'est le désir de se venger de sa rigueur de confesseur. Il a prétendu que la première accusation de cette fille devait être préférée, parce qu'alors elle se croyait en présence de la mort, tandis qu'elle devait être rassurée lorsqu'elle a vu le curé la quitter sans lui donner les derniers sacre ments. Fallut—il admettre les relations qu'il nie d'ailleurs il restait mille moyens meilleurs que l'assassinat, ajouta l'accusé, pour obvier la gros sesse de Marie Wicherink, grossesse qui d'ailleurs n'existait pas, soit en éloignant cette fille, soit en niant les propos que personne n'eût cru Groenlo, tant on portait d'estime son caractère ecclésias tique. Le procureur général a soutenu longuement l'ac cusation, en insistant sur le caractère des révéla tions de Marie Wicherink faites en vue de la mort et après qu'un prêtre l'avait engagée dire la vérité entière. Il est possible, dit ce magistrat, que cette fille accuse faussement d'assassinat celui qui vien drait de la sauver, son confesseur habituel, en qui 'elle avait toute confiance. La présence de l'accusé au lieu du crime, pendant les vêpres auxquelles il (était de son devoir d'assister, ses rapports fréquents avec cette fille, les propos de celte dernière le matin même de l'attentat la conduite de l'accusé qui après le fait s'abstient d'aller voir celle qu'il aurait sauvée tant qu'on ne vient pas le chercher tout corrobore, d'après le ministère, public la version de la victime. Il conclut la peine de mort par la potence. M" Ueigers, défenseur de Gepkens, a attaqué le témoignage de Marie Wicherink dont la conduite antérieure n'offre pas de garanties de moralité. Sa version est contradictoire avec elle-même et avec des faits certains ses précédents mensonges doivent exciter la défiance. Les antécédents de l'accusé aux études et dans la prêtrise sont des plus favorables, au contraire. Sa présence sur les lieux s'explique par la chasse ses relations intimes avec la victime ne sont pas prouvées. Les lieux où l'on prétend qu'ils se voyaient ne prêtant pas de» rendez-vous aussi criminels, qu'il fallait cacher tous les yeux. Les témoins autres que Marie Wicherink sont insi gnifiants. La Cour, après avoir consacré cinq jours aux débats, a remis le prononcé au 19 novembre. A cette audience Gepkensa été condamné mort. Belgique Judiciaire.) On nous écrit de Rousbrugghe Il est étonnant que les journaux en général font mention de la déconfiture du notaire de Rousbrugglietandis qu'aucun d'eux ne men tionnent la conduite que tiennent en grande partie les curés de l'arrondissement de Furnes. Si on veut connaître l'histoire scandaleuse de quelques-uns de ceux-ci, on n'a qu'à s'adresser Furnes, Isenberghe et Oostkerke. {Impartial de Brayes.) Le fameux procès des troubles apportés aux dernières fêtes de iN'ieuporl est la veille de se terminer. La chambre du conseil du tribunal de Furnes vient de rendre une ordonnance par laquelle elle saisit le tribunal correctionnel de cette affaire. D'après les renseignements qui nous sont parvenus, 23 militaires et 2 bourgeois iront s'asseoir sur le banc des prévenus. Les blessures juridiquement constatées sont graves et très-nombreuses; elles consistent surtout en coups de crosse, coups de baïonnettes, de sa bres et d épées. Il résulte des informations judi ciaires que des femmes et des vieillards inoffen- sifs ont été maltraités d'une manière tout-à-fait inhumaine. De pareilles scènes dans un pays libre et civilisé font une impression pénible. On parle d'affecter spécialement l'instruc tion publique et aux débats de ce procès des audiences extraordinaires, probablement parce que l'on croit devoir y employer une série de plusieurs jours. «agnaoBi Par arrêté royal du 27 novembre, les pensions des veuves et orphelins des officiers de l'armée sont fixées comme suit De lieutenant-général fr. 5,150 par an. De général-major 2,500 w De colonel 1,600 De lieutenant-colonel 1,250 De major 1,060 De capitaine 850 De lieutenant 640 n De sous-lieutenant 640 w M. Pirson qui vient d'être appelé aux fonc tions d'agent de la Société Générale Tournay, est remplacé Audenarde par M. Van den- Peereboom, agent Tennonde. r»nncnif La disparition subite de M. le colonel d'ar tillerie Devillers, dont l'absence prolongée don nait, depuis plusieurs jours, de si vives inquié tudes, ayant nécessité d'activés et minutieuses recherches, le petit bassin de la porte du Rivage a été mis sec, et ce malin samedil'on y a trouvé le corps du malheureux colonel qui aura été, sans doute, victime d'un accident. {Gazette de Mont.) Dans les environs de Grammont les malfai teurs reprennent leurs rapines et leurs brigan dages. Dans la nuit du mercredi au jeudi, des voleurs se sont introduits par effraction, Steenhuyse, chez le sieur J.-B. Droesbeke, vieil lard octogénaire, qui demeure seul avec sa femme aussi âgée que lui. Les époux Droesbeke étaient connus pour avoir économisé beaucoup d'argent. Le mari, éveillé par le bruit, cria au secours et s'efforça de résister aux brigands; mais il fut jeté par eux contre le carreau avec une violence telle qu'il eut la jambe cassée sa femme était tombée évanouie, et ne donnait aucun signe de vie. Profitant de cette circon stance, les brigands ont dévalisé la maison ce n'est que le lendemain vers 8 heures que le crime a été connu, et que des secours ont été donnés aux vieillards par un colporteur de chicorée. L'autorité se livre des investiga tions pour découvrir les coupables. On a fait Grammont l'essai de cuire du pain en y mêlant des betteraves, et cet essai a parfaitement bien réussi A 4 1/2 livres de fro ment, on a ajouté 3 1/2 livres de betterave râpée, et en y mettant un peu plus de sel qu l'ordinaire, on a obtenu de cette mixture 9 livres d'excellent pain. Celte semaine, dit un journal de Lyon, un homme s'est présenté en plein midi devant l'étalage d'un boulanger Villefranche, et en a détaché avec dextérité deux miches (pains d'une livre.) Signalé aussitôt au boulanger, il fut poursuivi; mais dans sa course depuis l'église jusqu'à la rue des Frères, dislance de quelques minutes, il eut le temps de dévorer une miche entière et la moitié de l'autre. Stu péfait d'une telle voracité, le poursuivant n'eut pas le courage d'arrêter ce pauvre diable, qui paraissait résumer sur son visage au teint livide, aux joues creuses, la peinture la plus énergique et la plus pitoyable de la faim. Il lui abandonna même le dernier fragment de pain et le laissa achever loisir son repas improvisé. C'est le capitaine Charité bien connu dans la cité qui a acheté les steamers le Neptune et le Monarch et le navire voiles le Glenelgson intention était de revendre ces bâtiments en Espagne. Le Glenelg était déjà parti pour la Corogne lorsqu'il a été saisi par M. Forsayth qui s'est rendu de là aux docks de la compa gnie des Indes orientales pour saisir également le Neptune et le Monarch sur le motif que ces trois bâtiments étaient armés pour une expédi tion contre un État avec lequel S. M. nest pas en guerre. Il paraît que le titre de vente et les autres documents entre les mains du capitaine Charité établissent bien réellement sa propriété sur ces bâtiments; tous ses papiers sont parfai tement en règle; s'il en est ainsi il faut qu'on ait eu de très-graves motifs pour les saisir. Une saisie pareille sur des prétextes légers et frivoles ne devrait jamais avoir lieu dans un pays com merçant comme l'Angleterre. {Standard.) La famille impériale de Russie vient d'éprouver une nouvelle perte bien douloureuse. Ce matin deux heures est morte la grande- duchesse Marie, fille du grand-duc Michel. La princesse n'avait que 21 ans. Elle a succombe' un mal de poitrine quis'étanl déclaré il y a quelques annéesa bientôt fait de rapides et cruels progrès. On écrit de Hambourg, le 19, la Gazette de Cologne Lorsque dans une de mes der nières lettres, je vous ai annoncé la dénoncia tion du traité de commerce entre l'Angleterre et le Zollverein comme un fait accompli, la Gazette dAugshourgque nous avons citée hier, considère cette nouvelle comme prématurée je me suis bien gardé de considérer également comme certaine l'adoption des droits différen tiels. Je me suis contenté de dire que le premier pas était fait et qu'une conférence douanière, ainsi que le cabinet prussien, devaient mainte nant délibérer sur les mesures ultérieures. On ne sait rien d officiel quant aux intentions des membres de l'union douanière. Cependant on a généralement admis jusqu'ici que les Etats du midi de l'Allemagne sont favorables aux droits différentiels la Prusse, au contraire, s'il faut en croire une brochure publiée récemment par M. Kuhne, serait opposée ce système. Si la politique du Midi finissait par prévaloir, et que les produits extra-européens importés directement et sur des bâtiments nationaux fussent par conséquent favorisésun traité de commerce avec les États allemands de la Mer du Nord deviendrait une nécessité. Les fortes marées du 19 et du 20 novem bre poussées par un vent très-violentont occasionné de grands ravages sur quelques parties des côtes d'Irlande. Une partie des vil-

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3