6e ANNÉE. - N° 585. DIMANCHE, 13 DÉCEMBRE 1816. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. AILLE D'YPRES. conseil communal. pniiiRiRig ïioutom» On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudide chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIR1T EUNDO. YPRES, le 12 Décembre. Pendant quelque lemps, l'opposition parle mentaire a été accusée de tiédeur l'endroit de la réforme électorale vivement désirée par l'opi nion libérale, et surtout par les villes actuelle ment traînées la remorque par le cens cam pagnard. Il paraît que les députés libéraux, dont on suspectait les intentions, vont prouver qu ils ont cœur la réalisation complète du programme du Congrès libéral. Ils sont occu pés formuler un projet de réforme électorale qu'ils soumettront prochainement la chambre. Il sera difficile pour la majorité d'accueillir celle proposition par une fin de non-recevoir, et si on la repousse par un vole formel, il de viendra manifeste alors que l'élément libéral et éclairé des villes est opprimé légalement, mais iniquement par l'élément campagnard au grand profil du clergé, qui connaît le moyen de faire mouvoir les ficelles des électeurs 30 fï. Hier soir, peu de lemps après qu'il avait cessé de neiger, environ vers sept heures, quelques lueurs blafardes semblables des éclairs, ont illuminé le ciel. Plusieurs personnes croyaient qu'un orage allait éclater, mais on n'a point entendu le bruit du tonnerre. Dimanche, 20 de ce mois, aura lieu, l'oc casion de l'anniversaire de la naissance de S. M. le Roi, un concert suivi d'un bal, donné par MM. les sous-officiers du 10e de ligne, en garni son en celle ville, et offert nos habitants. Le concert qui commencera 7 1/2 heures, sera des plus brillants, car c'est la musique de ce régiment, dirigée par son habile chef, M. Zulch qui exécutera les divers morceaux parmi lesquels figurent l'ouverture de la Reins d'un jour, par Auber, l'ouverture de la Pari du Diable, etc. Honneur MM. les sons-officiers qui rivali sent de zèle pour sympathiser avec leurs com patriotes Séance publique du Mercredi, 9 Décembre 1846. Présents MM. Vanderstichele de Maubus, Bourgmestre président, Alphonse Vanden Pee- reboom et Iweins-Hyndcrick, échevins; Gérard Vandermeersch, Louis Annoot, Théodore Van den Bogaerde, Boedt, avocat, Martin Smaelen, Boedl-LucienErnest MerghelynckPierre Beke Henri Iweins-Fonteyne et Auguste De Ghelcke, conseillers. M. le secrétaire donne lecture du procès- verbal de la séance précédente. La rédaction en est approuvée. M. le président, au nom du collège, dépose le rapport sur la situation et l'administration des affaires de la ville, pendant l'année 1846. Le Conseil en ordonne l impression. Il est donné communication d'une lettre de M. DeWulf, pianiste, qui demande un subside pour pouvoir parfaire son instruction musicale, au conservatoire de musique de Bruxelles. Celte requête sera prise en considération la dis cussion du budget. Lecture est donnée d'une réclamation du sieur Delvaux, corroyeur, qui désire que l'ad ministration communale lui donne la faculté d'ouvrir un compte-courant pour l'entrée et la sortie des articles de son industrie. Le Conseil renvoie celte demande ait collège, afin qu'elle soit examinée et qu'il en soit fait rapport dans une prochaine séance. M. le secrétaire donne,leclure d'une missive de M. le ministre de l'intérieur, concernant le droit d'octroi par tète dont est frappé le bétail l'entrée de la ville. Ce haut fonctionnaire présente quelques considérations sur les deux manières d imposer cet article, par tête et au poids. L'administration communale est priée de faire connaître son avis sur le mode qui lui paraît concilier toutes les exigences. La discus sion est ajournée une prochaine séance. L'administration communale exploite en pépinière, près du pont de Boesinghe le long du canal, environ 17 ares de terrain. Un charpen tier, le sieur Cremerv, offre une redevance de 60 francs, pour l'occupation de celle parcelle, afin d'y établir un chaufour. Avant de passer outre l'examen de cette proposition le col lège est prié de vouloir prendre quelques infor mations préalables. Le Co iseil consulté pour savoir quel jour sera fixé la discussion du budget des recettes et dépeuses de la ville d Ypres pour Tannée 1847, désigne le lundi, 14 décembre 1846, deux heures de relevée. Déjà plusieurs fois, le règlement sur le dépôt des marchandises le long du bassin avait été renvoyé avec des observations de la part de l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, et jamais le Conseil n'avait voulu admettre les prétentions que soulevait ce fonctionnaire. Dans une des dernières séances, le Conseil avait exa miné les objections qu'on élevait contre ce règlement et qui tendaient le saper par sa base, puisqu'on exigeait que les entrepreneurs des travaux de la province et de l'état eussent le droit de déposer leurs matériaux sans indemnité. Il est facile comprendre que du moment qu'une pareille faculté serait laissée aux entre preneurs, le droit d'affermer la redevance pour dépôt des marchandises devient illusoire. La ville qui a fait une dépense considérable pour niveler et paver ce terrain, ne retirerait rien de frais qu'elle a faits contre-cœur, et pour ainsi dire forcée par le mauvais vouloir des autorités provinciales. Le Conseil ne veut en aucune façon, revenir sur sa décision, et demande purement et simplement l'approbation du règlement au quel cependant une modification est apportée sur la demande de l'ingénieur: la limite du terrain affecté au dépôt des marchandises et matériaux sera éloigné au moins de neuf mètres du bord du bassin. L'assemblée approuve sans discussion et l'unanimité mais après examen et lecture des pièces: A. L'acte d'échange conclu entre l'ad ministration des Hospices civils et le sieur Paret, cabaretier Voorraezeele. B. Le cahier des chargesclauses et conditions pour la vente publique du taillis croissant sur les propriétés de l'administration des Hospices. C. Le procès- verbal de la location de quelques biens ruraux appartenants ladite administration. Dans la dernière séance, le Conseil avait dé légué au Collège la mission de contracter pro visoirement et sauf ratification, une convention avec le graveur, M. Wiener, pour l'exécution d'une médaille commémorative des travaux de restauration des Hallessous condition que les coins devinssent la propriété de la ville. Il en est donné lecture et les membres présents s'em pressent de l'approuver l'unanimité. Feuilleton. XXII. l'entrevue. [Suite.) Les visites de Pierre se succédèrent ainsi pendant quelque temps •ans que les choses eussent changé de caractère. Claire ne recon naissait plus cel homme qu'elle avait vu au* refois si obéissant et si dévoué; les rôles étaient intervertis: c'était elle qui était devenue l'esclave, lui était le maître; encore ne pouvait-elle le tirer de ce calme presque ironique qu'il apportait dans ses relations. Aux re proches de Claire, ses colères, ses retours, il opposait une impas sibilité obstinée qui la troublait et l'inquiétait. Quelquefois elle s'étudiait chercher la cause de ces froideurs, et toujours l'image de Laure lui apparaissait comme celle d'une rivale. Une haine sourde s'amassait ainsi dans son cœur, livré tous les démons de la jalousie. Elle redoublait alors de surveillance, épiait les regards, croyait surprendre dans le moindre geste la preuve d'une conni vence habilement dissimulée. Si Laure se trouvait, dessein ou par hasard, rapprochée de Pierre par le cérémonial de la cour, elle ima ginait un prétexte pour aller se mettre entre eux et rompre les occasions d'entretien. Elle se rendait ainsi la plus malheureuse des femmes. Sa présence d'esprit l'avait même abandonnée, et plus d'une fois elle faillit se trahir devant les princesses. Pierre ne semblait pas prendre grand souci de ces écarts d'une âme agitée; il poursuivait tranquillement ses desseins. Rien de ce qui se passait dans le château ne lui était désormais étranger il se trouvait au courant de tout, même du service le plus intime. Ainsi, il avait pu remarquer que, dans les jours de toilette resplendissante, quand tous les diamants sorlaieut de leurs écrins pour parer le front des princesses.il était rare que ces joyaux fussent renfermés au moment où ou les quittait. Souvent alors, surtout quand la fête se prolongeait bien avant dans la nuit, la comtesse de Stolberg se con tentait d'emporter chez elle les diamants de la princesse Pauline, afin de pouvoir, le lendemain malin, les mettre en ordre avant qu'elle fut levée. Ces précieux objets passaient alors la nuit chez Claire et sous sa garde. Pierre avait été frappé de cette circonstance; il se sentait vivement travaillé du désir de l'exploiter. Un coup de main pareil couronnait dignement sa carrière, et, nanti de ce tré sor, il pouvait passer l'étranger, et y couler une vie heureuse et brillante. Pour que ce rêve eût son cours, il fallait se presser le bruit du passage du prince Eugène se confirmait, et il eût été imprudent de s'exposer être surpris par l'événement. L'un des jours suivants était désigné pour une grande réception et un concert qui exigeaient de l'apparat. Pierre prit toutes ses dispositions l'ayance. Zéphyr devait tenir la porte du pavillon les deux meilleurs chevaux des écuries, scellés et bridés, de manière ce qu'ils pussent au besoin gagner tous deux la campagne. Pierre retrouva toutes les qualités qui avaient fait de lui un chef si préoieux pour la bande des Mou tons. Tous les détails de l'entreprise furent combinés avec prudence et avec activité. Quand le soir vint, rien n'y manquait. Au concert, Pierre mit une espèce de coquetterie déployer toutes ses ressour ces jamais il n'avait mieux fait ressortir les qualités charmantes de sa voix et le prestige d'une excellente méthode. Il fut tendre, passionné dans sou chant, enchanta l'assemblée et désespéra le comte Gabriel. Deux femmes surtout s'associaient avec ivresse ce triomphe et semblaient s'en disputer l'honneur. On se quitta, et Pierre regagna son pavillon, la tête pleine de ses projets. C'était le moment décisif; et bien décidé quant au but, il ne savait encore quel moyen il emploierait, la ruse ou la violence. Si les circonstances lui permettaient d'enlever les joyaux saus effu- sion de sang, il épargnerait la comtesse mais il était résolu la sacrifier impitoyablement, pour peu que cela fût utile sa sûreté. Il prit un poignard et s'achemina vers son rendez-vous ordinaire. Il avait quelque espoir que Claire, fatiguée par uue longue veillée, se serait couchée et endormie alors l'affaire devenait des plus simples; il s'emparait des bijoux et s'esquivait sans bruit. Aussi prit-il toutes sortes de précautions pour ne pas trahir son arrivée mais son espoir fut vain Claire l'attendait la porte encore pleine des émotions de la soirée. Il fallut changer de plan. Pierre se résigna au rôle d'homme bonnes fortunes, et attendit pendant

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