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le produire ail prand jour, comme le plus réac
tionnaire el le plus dangereux qui ail été médité
jusqu'aujourd'hui. C'est aplatir la partie éclairée
de la nation sous le joug brutal de la niasse inin
telligente. C'est enfin assurer la domination
cléiicale pour longtemps dans la bienheureuse
Belgique. Si jamais la couronne donne son
assentiment pareil projet, c'est faire comme
Charles X, se livrer la merci du parti jésui
tique.
L'association libérale de Bruxelles qui compte
actuellement 334 membres tous électeurs, s'est
réunie mercredi dernier pour procéder la com
position de son bureau définitif, M. Verhaegen
aîné, membre de la chambre des représentants,
a été élu président, MM. Dedoncker, président
de la chambre des notaires el membre du con
seil communal, el le comte Dandelot, sénateur,
sont nommés vice-présidents. M. Boétz-D hamer,
conseiller communaltrésorier, et M. Henri
Carton, avocat, secrétaire.
On nous assure que dans une des dernières
réunions de la commission de VAlliance, où il
était question de l'adoption des nouveaux sta
tuts de cette société, les membres les plus avan
cés ont fait la proposition formelle de substituer
l'ancien programme de l'Alliance celui du
Congrès libéral. On n'ignore pas que le pre
mier exige plus de réformes immédiates que le
second et qu'il répond mieux aux prétentions
de la fraction radicale. On ajouteque ce ne
serait que devant les observations sévères de
I honorable M. De Facqz, qu'ils auraient con
senti retirer leur proposition.
Aujourd'hui que Association libérale de
Bruxelles est constituée,elle adressera sous peu
de jours une adresse tous les comités des
Sociétés électorales des provinces. Dans cet écrit,
elle exposera les causes de la scission el deman
dera l'adhésion aux principes qu'elle lâchera de
faire prévaloir.
Ou nous assure qu'elle demandera en même
temps, l'opinion de toutes les associations libé
rales sur l'opportunité de la réunion d'un
Congrès libéral. 11 nous parait que si l'Alliance
avait procédé de cette façon, avant de prendre
une décision cet égard, cela eut tout autant
valu, sans cependant vouloir contester qu'aux
termes de l'art. 7 de I acte de confédération
générale du libéralisme, elle pouvait se croire
en droit d'en agir ainsi.
Un malheur afFreux vient d'augmenter la
détresse dans laquelle se trouvait la famille
nombreuse d'un brave ouvrier. Le nommé
Charte» De Hollandermaçon, était occupé
restaurer le tuyau de cheminée d une maison
située Marché au Bétail, jeudi passé. Il a f_rt
une chute sur le toit et ensuite de toute la hau
teur de la maison sur le sol. Quand on l'a rele
vé, il était grièvement blessé. On l'a desuite
transporté I hôpital. On désespère de le sauver.
On nous écrit de Doperinghe
Lundi dernier, on a procédé l'enterrement
de monsieur Emmanuel Danueel, échevin de la
ville de Boperinghe, décédé subitement l'âge
de 70 ans. Un cortège nombreux et solennel
précédé de la musique de la ville a assisté
celle triste cérémonie et a accompagné les dé
pouilles mortelles de Mr Danneel, au lieu de sa
dernière demeure. Deux discours touchants
qui rappelaient aux nombreux assistants les
éminentes qualités du défunt et les services
signalés qu'il a rendus sa ville natale, ont été
prononcés sur sa tombe l'un par Mr le bourg
mestre, l'autre par M? l'échevin De Beer.
Monsieur Danneel était un homme au cœur
droit et généreux et qui, pendant sa longue et
honorable carrière, a toujours su se concilier
l'estime et l'affection de tous ses concitoyens. Il
emporte avec lui dans la tombe les regrets légi
times, non-seulement de sa famille éplorée, de
ses collègues et de tous les membres des diffé
rentes sociétés dont il faisait partie, surtout de
celle de S'-Sébastien dont il fut, pendant de
longues années, le chef-homme; mais encore
de tous ceux qui ont eu le plaisir de le con
naître.
La ville perd en lui un administrateur intègre
et sage, et le pauvre un de ses plus généreux
bienfaiteurs.
Nous lisons dans le Moniteur belgedu 13
Décembre 1846, n° 347
Nous avons rendre compte des 14® et 13®
livraisons du Dictionnaire postal de ta Belgique
par M' A. Hochsteyn dans moins de deux
mois, l'ouvrage entier sera terminé c'est vrai
ment un tour de force, quand on examine la
matière qu'il comprend, quand on suppute le
nombre de pages, de lignes et de lettres les
20 livraisons représentent plus de 10 volumes
in 8° en caractère compacte.
La rubrique Poste aux chevaux, dont nous
avons signalé tout I intérêt, toute l'utilité, est
achevé dans la 14® livraison: elle embrasse
près de 80 pages c'est tout un traité sur la
matière.
Parmi les articles importants de la 13e li
vraison, doivent être cités ceux de Progression
PrusseRebutsReorganisation du service des
postes. C est quelque chose de remarquable que
l'attrait répandu par Mr A. Hochsteyn sur un
ouvrage qui, d'après son titre, semblait ne
devoir offrir qu'une aride nomenclature des
dispositions législatives concernant l'adminis
tration des postes. Celte nomenclature s'est
enrichie de définitions précises de descriptions
géographiques, de documents qui touchent
toutes les branches des services publics, tous
les intérêts sociaux, tous les besoins du com
merce et de l'industrie, en fait de transport des
dépêches et des voyageurs cl cela sans la
moindre confusion, grâce l'emploi si bien
combiné de la division alphabétique et île Tor
dre chronologique, grâce surtout la judicieuse
méthode de l'auteur, groupant dans un résumé
exempt de sécheresse et sous des indications
spéciales, toutes les dispositions prises succes
sivement sur un même objet, de manière
présenter en un seul article la législation et les
principes qui régissent chaque partie.
Des arrêtés royaux datés de Paris, le 16 dé
cembre, portent:
Notre bien-aimé fils le duc de Brabant est
nommé sous-lieutenant d'infanterie. Il sera in
scrit au contrôle du régiment d'élite.
Notre bien-aimé fils le comte de Flandre est
nommé sous-lieutenant de cavalerie. 11 sera
inscrit au contrôle du régiment îles guides.
La société de l'Alliance s'est réunie lundi soir.
On se souvient qu'il y a quelques semaines nous
avons eu occasion de relever Je reproche qui avait
été adressé divers journaux libéraux, parmi les
quels nous étions compris, de n'avoir pas rendu in
extenso compte de la réunion du iH novembre.
Nous avons fait remarquer alors que nous ne fai
sions pas partie de la Société et que par conséquent
rien n'était plus naturel, quelles que fussent d'ail
leurs nos intentions, que l'impossibilité où nous
nous étions trouvés de publier un compte-reudu
complet de cette séance.
On a annoncé, il y a deux jours, une nouvelle
réunion pour lundi, et voulant encore faire acte de
courtoisie, nonobstant l'insuccès de la démarche
que nous avions faite lors de la réunion du Congrès
libéral, nous avions adressé une lettre la commis
sion administrative de l'Alliance, pour demander si
un sténographe de VIndépendance serait admis.
Cette lettre est restée sans réponse, el nous nous y
attendions, puisque le règlement défend l'admission
des personnes étrangères la Société. Mais que de
vient alors le reproche qui nous a été adressé le
mois dernier? On voit que les observations que
nous avions faites sont pleinement confirmées.
Nous voyons aujourd'hui, dans un journalqu'il
s'est élevé lundi une discussion cet égard, et qu'un
membre s'est réservé de faire ultérieurement la
proposition d'admettre désormais les journalistes
aux séances. Nousallendrons que cette décision soit
prise, et nous verrons alors ce que nous aurons
faire.
Le but principal de la réunion d'àvant-hier était
de s'occuper d'une nouvelle convocation du Congrès
libéral. Voici la résolution qui a été prise
LA. SOCIÉTÉ DE L'ALLIANCE
accoude sa commission administrative un
bill <f indemnité pour n'avoir poiut jusqu'à présent
exécuté la résolution du 8 août dernier;
ajourne la convocation mentionnée dans cette
résolution au mois de mars prochain
invite tous les libéraux sincères du pays
exécuter l'acte de confédération adopté par le Con
grès libéral et tenir la main l'exécution de sa
préseule résolution
déclare responsables en l'ace du pays et de
leur parti les libéraux qui entraveraient cette exé
cution
Et vu la création récente d'une nouvelle asso
ciation libérale Bruxelles
dit que cette société sera invitée envoyer des
délégués au Congrès dans la proportion relative du
nombre de ses membres effectifs, a
qu'elle lisait en ce moment. Le guichetier se mit A l'œuvre, mais en
faisant A dessein on lel bruit, que l'attention de Laure en fut for-
cément distraite. Plusieurs fois elle leva les Jeux, et toujours elle
demeura frappée da visage et des manières de cet homme. Il r6dait
autour d'elle comme s'il eût épié an moment favorable. Enfin, il
s'approcha, et, tirant un morceau de papier de dessous sa veste, il le
glissa sur le livre de la prisonnière sans dire un mot, el se dirigea
vers la porle en prêtant l'oreille.
Qu'y a-t-il qu'est-ce? dit Laure étonnée.
Chut répondit cet homme.
En même temps un brait de pas retentit dans te oorridor, et, par
un mouvement instinctif, la jeune fille cacha dans son sein le billet
qu'on venait de lai remettre.
C est bien, ajouta le guichetier lises el brûles ensuite.
Il disparut. laure resta étonnée de celte apparition et craignit
d'abord un piège. Cependant, peu A peu la curiosité prit le dessus
elle ruœpit le eschct et jeta les yeux sur l'écrit. Il était A la fuis
laconique et mystérieux
Nirs tout et eapérei. On veille aur voos.
D'où lui vcuaieulca singulier avis et cette protection inconnue
Les princesses s'intéressaicnl-cllrs A son sort et lui donnaient-. Iles
un moyen d'aseosipir celte affaire? ou bien fallait-il voir lA-dedsns
la main de cet bomuie qui l'avait rncbalnée A une solidarité infa~
mante, et se jouait d'elle avec tant de cruauté Laure resta indécise,
mais ne s'en aflermil que davantage daus un système de dénéga
tion où sa podeur involontairement se réfugiait.
Le même joor, deux autrea personnes reçurent, par des voies
non moins mystérieuses, drox billets qui semblaient dictés par la
même intentiou et venaient de la même source.
L'un était adressé A la comtesse, el il couleuait oes mois
Madame,
Voos v< os acharnez d'une manière odieuse sur une jeune tille
qui n'a qu'une faute A se reprocher, Celle de ne m'avoir pas livré
au hoorreau. A'ous comptes faire peser sur elle vos propres torts et
vous sauver en la perdant. Vous savez que je ne suis ni senlimen-
tal ni chevaleresque voos m'avez guéri de ces préjugés mais je
n'aime pas l'injustice. Je viens donc vous prier de vouloir bien
arranger celte affaire vous êtes assez habile pour réparrr le mal
que vous avez fait. J'ajoute que j'y compte et que je saurais me
venger d'un désappointement.
la oomtessc, en lisant ces lignes, ne put eoutenir son indigna
tion. Elle froissa le billet, et frappa du pied la terre en s'écriant
Le misérable Comment se délivrer de lui
I. autre billet était adressé au commissaire extraordinaire, qui
s'empressa de le parcourir.
Monsieur,
A'ous n'êtes qu'un lâche
C était un exorde un peu rude, et le eomle sentit se dresser sur sa
tête ses cheveux pommadés A la Caracalla.
Insolent! s' cria-t-il comme s'il répondait A l'auteur de cette
épitre.
Il parvint, cependant, contenir son indignation et A achever Itf
lecture d'un éorit si peu parlementaire
A'ous n'êtes qu'un lâche. Quand les moutons vous ont tenu
i> dans leurs maius, vous avez demandé grâce. Cela se conçoit: les
Moutons sont des hommes, et de fameux hommes, je m'en flatte.
Aujourd'hui, que vous n'avez plus affaire qu'à une femme, le
cœur vous revient, et vous l'accablez. Tâchez de vous oalmcr'
n muscadin, ou, autrement, les Moutons se remettront de la partie.
La première leçon n'est pss suffisante, A ce qu it parait? Gare A
la deuxième n
Cette lecture jeta le comte Gabriel dans un paroxisme de colcre
mêlé de terreur; on n'eût pss su dire s'il était plus irrité qu'effrayé.
Cependant il se décida pour le rôle héroïque, el se raffermissait sur
ses bottes A le Souvriroff
Ah dit-il, c'est comme ça que vous le prenez, tas de bri
gands. Ah vous croyez tn'inlimider. me feire trahir S. M. l'em
pereur et roi. Ah gibier de bagnes Vous me mettes au défi Eh
bien! nous allons voir.
Le lendemain, la pauvre Laure était Iranjférée dans les prisons
de Toulon, et plus tard dirigée sur Aix, siège de la cour impériale.
(La suit* au prttkain n".)