NOUVELLES DIVERSES.
messes, et que l'autre moitié serait distribuée
aux victimes de l'événement, la condition
toutefois qu'aussitôt que ces victimes paraî
traient ne plus avoir besoin des secours, les
sommes qu'on leur distribuait reviendraient
grossir celleaffectée la célébration des messes.
On pourrait s'étonner bon droit de celte
sollicitude pour les morts aux dépens des vi
vants, lors mêmequeces derniers auraient reçu,
d'autre part, des secours aussi satisfaisants que
le prétend la délibération de la commission
ecclésiastique. Mais celle excuse ne reste pas
même celte délibération, et l'assertion qu'elle
renferme sur ce point est complètement er
ronée.
En effetle préfet de la Seine inférieure
Tayaut transmise la commission administra
tive, chargée de répartir les secours de toute
nature recueillis pour les victimes de Monvilfe
et de Malaunay, cette dernière commission a
combattu avec force la décision de la commis
sion ecclésiastique, et a exposé que, d'une part,
il n'était pas exact de dire que rien n'avait
encore été fait pour les morts, puisque des ser
vices avaient déjà été célébrés et payes, et,
d'autre part, qu'il y a encore plusieurs amputés
auxquels on ne peut servir les renies qu'on leur
avait promises et qui n'auraient été que suffi
santes pour leurs besoins, parce que les secours
recueillis ne sont pas assez considérables.
Ainsi, voilà les ecclésiastiques qui font un
appel la charité publique pour soulager de
grandes infortunes et quand les fidèles ont
répondu cet appel, croyant en effet que leurs
dons apporteront quelque soulagement ces
souffrances, ces mêmes ecclésiastiques se croient
le droit de détourner une partie des fonds de
leur destination, de se les approprier, sous le
prétexte de célébrer des messes, et laissent sans
secours de malheureuxampulés.
La résolution delà commission ecclésiastique
de Rouen vient d être livrée la publicité par
un journal de l'aris {Ja Voix nouvelle)qui
interpelle le gouvernementafin qu'il fasse
donner aux fonds qui ont été recueillis leur
véritable destination.
Un double meurtre a été commis Quesnoy-
sur-DeûIe France). Un ancien cultivateur vivant
retiré avec son épouselorsque vendredi der
nier vers les sept heures du malin, on lésa
trouvé assassinés avec des instruments tran
chants la femme dans la maison d'habitation
et le mari dans son grenier.
Tout porte croire que ce meurtre ne venait
que d être commis lorsqu'on s'en est aperçu
puisque la bouiloirese trouvait au feu et parais
sait être prêt faire du café.
On parle beaucoup en ville d'un malheur
arrivé samedi soir près de Deynze sur le che
min de fer de Gand Courtrai, et comme
toujours on en exagère beaucoup les fâcheux
résultats. Voici les détails que nous avons re
cueillis.
Le convoi de Courtrai éprouvant un long
retard, une locomotive fut expédiée de Gand
en éctaireur; mais un brouillard des plus épais
qui survint empêcha le machiniste et le garde-
vigie d'apercevoir le convoi qui arrivait de Cour
trai. Les deux locomotives se sont rencontrées,
mais il parait que de part et d'autre on avait
déjà pu modérer la marche, caraucun accident
n'est arrivé aux voyageurs; le machiniste et la
vigie placés sur le tender ont reçu quelques
contusions, qui n'offrent pas de gravité. Des
waggons vides ont été endommagés on les a
jetés hors des rails afin de pouvoir continuer la
route. {Organe des Flandres.)
Un crime atroce vient de jeter les habitants
de Monligny-sur-Sambre dans l'effroi. On a
trouvé jeudi matin la veuve Brasseur et sa nièce
âgée de loans, assassinées dans leur lit. La veuve
Brasseur était une femme âgée d'une soixau-
tine d années environ, et jouissait d'une assez
belle fortune.
La Cour royale de Poitiers vient de re
noncer pour sa part l'augmentation de trai
tement laquelle elle a droit partir du Ier
janvier prochain. Le produit de celte somme,
que Ton n'estime pas moins de 20,000 fr.,
sera consacré chaque mois au soulagement des
classes indigentes, aussi longtemps que durera
la cherté du pain.
On écrit de Marseille, le 16 décembre:
M. le colonel Courby de Cognard et ses
compagnons de captivité sont arrivés ici par le
bateau d'Oran. Dès l'arrivée de M. Courby de
Cognard, le préfet, par une attention délicate
s'est empressé d'en informer, par le télégraphe,
la famille de ce brave officier.
M. Courby de Cognard sera retenu quel
ques jours dans notre ville par une indisposition
assez sérieuse; son épuisement est extrême; il
i! est forcé de garder le lit.
Il résulte des renseignements donnés par
nos braves prisonniers que les ressources d'Abd-
el-Kader sont tout fait épuisées et que les
quelques Arabes qui l'entourent sont complète
ment démoralisés.
Le résultat des élections en Espagne
jusqu'au 14 décembre, justifie les espérances
qu'on avait conçues. Sur 171 nominations
connues Madrid, le parti modéré en a obtenu
127 et l'opposition 44.
Parmi les députés modérés on remarque M.
Donoso-Corlès, ancien secrétaire de la reine;
M. Gonzalez Bravo,ancien président du conseil,
ministre en Portugal; M. Mayans, ancien mi
nistre de la justice M. Benivadès, ancien chef
politique de Madrid, le général José de la Con-
cha capitaine général des provinces basques.
Les progressistes ont fait triompher Se ville
il a dû renoncer son projet. Dans une ville
qui se fait gloire de son casinode sa société
royale d'harmonie, de tant et de si excellents
artistes et amateurs de musique, qui peut in
scrire dans les pages artistiques de sa renom
mée de si beaux et de si brillants triomphes, et
3ui compte quelques bons compositeurs, le
irecleur du théâtre de Tournai n'a pu trouver
réunir quatre musiciens, qui aient osé accep
ter de faire partie de l'orchestredans la
crainte de déplaire aux gens d'église et de se
voir, indirectement et dans l'ombre, exposés
être privés de leurs moyens d'existence. Était-ce
pour voir descendre l'art ce degré d'abaisse
ment et de nullité, illustre et royale société de
la grande harmonie, qu'il fallait passer de votre
modeste salon de la rite du Chapitre dans les
plaines du nouveau quartier? Était-ce pour
cela qu'il vous a fallu votre beau et brillant
casino?
A défaut d'opéras, nous dirons la troupe
de Tournai de nous donner des dramesdes
comédies, des vaudevilles, et les représentations
attireront du monde, elle devrait mettre en tête
de ses affiches: On jouera des opéras Tannée
prochaine. Chronique de Courtrai.)
SINGULIÈRE RÉPARTITION DE SECOURS.
On se souvient de la terrible catastrophe île
Monville et de Malaunay (France), la suite de
laquelle plusieurs centaines de malheureux
dont beaucoup de blessésse trouvèrent sans
abri et sans pain. La charité publique s'émut,
des secours s'organisèrent sous toutes les for
mes, et les quêtes et les offrandes faites dans les
églises de Rouen pour les victimes de l'événe
ment, produisirent notammeul une somme de
10,400 francs.
Au mois de janvier dernier, une commission
spéciale ecclésiastique se réunit, sous la prési
dence de l'archevêque de Rouen, afin de décider
la répartition de cette somme. Or, voici un des
considérants de la délibération qui fut prise
ce sujet
Attendu que, parmi les victimes du sinis
tre susmentionné, il se trouve un grand nombre
de morts pour lesquels on n'avait rien fait
jusqu'ici que cependant il paraissait juste
qu'ils eussent aussi part la charité des fidèles
et que des prières fussent faites pour le soula
gement de leurs âmes; que, par-là, toutes les
victimes profiteraient, selon leurs besoinsdes
secours qui leur ont été accordés que celte
idée devait être d'autant mieux accueillie', qu'd
y a des ressources plus que suffisantes pour
secourir les malheureux qui ont survécu, etc.
Et la commission décida que, pour que tou
tes les victimes profilassent des secoursselon
leurs besoinsla somme de 10,400 francs serait
placée en renies sur l'État que la moitié des
intérêts qu'elle produirait serait employée
dire des messes basses ou autres, raison de
1 fr. 50 c. les messes basses, et 40 fr. les grand'-
l'histoire d'an homme titré «ai proportions de l'histuire de
U nation italienne. Il suffit, pour l'en coaraincre, de jeter an coup-
d œil sur lei matières qu'il renferme. Une savante dissertation sur lea
communes dans le ut* et le xin* siècles ouvre le livre; l'auteur ne
répète point ce qu'ont dit ses devanciers Muratori Sismonde de
SismondiLéo et tant d'autres qui n'ont fait que se copier. Four
donner une idée de son point de vue historique, voioi comme il entre
en matière i A la chute de l'ancien empire romain l'Italie plus
malheureuse que ses provinces, fut envahie non par un seul, mais
successivement par trois peuples barbare* ainsitandis que
le* autres nations européennes conquises une fois ou deux tout
au plus, eurent la faculté de s'identifier aveo leurs conquérants et
de former ces beaux royaumes de France, d'Espagne et d'Au-
gleterre /l'Italie ne s'arrélant aucune eooquéte, A aucune infor-
luue eut le pire de tous les malheurs celui de ne faire qu'en
changer.Il retrace ensuite les maux qu'eut h soufi'i ir I Italie, au
milieu desquels est née I indépendance de ses coin muncs,el de celles-
ci la civilisation uoijersclle. On a accusé le* ootnmuucs italiennes
d'avoir développé la corruption des moeurs en même temps que la
civilisât ion. Il s'indigne de l'accusation et repousse ce vieux thème
des optimistes de tous les temps. Lea causes irrésistibles de tonte cor-
ruption, sont, dit-il, les désordres, l'incertitude des droits et des de-
m voirs, les trahisons, les élévations trop promptes, les chutes trop
a fréquentes, les richesses et la pauvreté subites, dout les dissen-
tious du xin* siècle ont affligé les commune* italienne*. C'est une
impiété, que de regarder la corruption comme la compagne insé
parable de la civilisation et de croire que l'Italie est destinée être
alternativement barbare oo corrompue. Ce qui corrompit la société
au xiii' siècle, ajoutr-t-il, fut l abseucc d'une complète indépendance
que le Dante constate lui-même daus ce passage si souvent cité:
u Dans le pays arrosé par l'A,lige et le Pô, on trouvait ordinaire-
ment valeur et courtoisie, avant que Frédéric en eût fait le théâtre
e de ses brigurs.
Le défaut d'espace nous laisse le regret de ne pouvoir suivre la
savante dissertation du comte Balbo qu'Augustin Thierry et M.
Guizol ne répudieraient pointet qui fait ressortir la prolixité
Glaodieusc de Sismonde de Sismondi, sur le même sujet.
Nous ne parleions point des commencements de Florence, que le
comte Balbo éclaire par une critique aussi savante que logique.
Ilàtuns-nou* de donner une idée des mœurs de celle fameuse citée,
d'après la description qu'en fait le Dante; on jugera en même temps
de l'élégante simplicité delà traductrice, de son style correct et de
l'exactitude aveo laquelle elle a su rendre la pensée du maître sans
rienôter A sa concision, a Florence, dans la vieille enceinte où elle
entend souner encore tierce et none, était paisible, sobre et pu-
a dique (1100 A 1150). Elle n'avait ni colliers ni couronnes, ui
a feuimes avec des cothurnes et des ceintures qui brillaient plus
a que la persoone. La Glle en naissant ne causait point de frayeur
a A son père car le tenu du mariage et la dot ne surpassaient pas
a encore la mesure. Les maisons n'étaieut pas vides d'enfants Sar-
a danapale n'y avait pas encore paru pour montrer ce qui peut se
a faire dans te secret de la chambre nuptialeJ'ai vu Bcllincion
Berti vêtu de cuir, et sa femme revenir de devant le miroir sans
a avoir le visage fardé. J'ai vu l'habitant de .Ver/i et celui de Fecchia
a se codtenter pour tout ornement d'une simple fourrure et leurs
u femmes occupéesdu fuseau et de la quenouille. Heureuses femmes!
Chacune était sans crainte pour sa sépulture aucune, A cause du
a départ de son mari pour la Franoe, ne gémissait sur sa coucha
a solitaire. L'une veillait sur son enfant su berceau et lui parlait
u pour l'apaiser, la langue qu'elle avait apprise de son père et de
a sa mère; l'autre tirant le chauvre de la quenouille entretenait sa
n famille des Troyens, de Firsolc et de Rome. Alorsun Cianghella,
u nu Lapo Salie relia auraient été un prodige, comme le seraient de
a nos jours un Cincinnatus et une Cornélie. a
Apiés les éclaircissements sur les premiers temps de Florence,
vienueol le Dante, ses amours et sa poésie, dans sou enfance. La
première idée de son poeuie, la langue et la poésie vulgaires; les
poètes et les artistes coutemporains du Dante; ses éludes; 1 état
des sciences A la fin du xin* siècle le tririum et juadrivium
le bel épisoje d'Ugolin,qui a inspiré tant de peintres, puis 15éa-
trix, la belle Béalrix que Dante a tant aimé, et dont il a dit
u Ma dame parait si belle et si bnnnétc, quand elle salue qucl-
qu'un, qu'on tremble, qu'ou perd la parole A son aspect, que le
yeux n'osent se fixer sur elle lorsqu'elle s'entend louer elle tnsr-
che revêtue d'un voile de bouté et de modestie. Oh dirait qu®
c'est un être venu du ciel pour montrer une merveille A la terre.
Elle est si agréable A qui la contemple qu'elle fait passer par ses
yeux dans le cœur, un charme que uc peut comprendre celui q"1