2 NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Gand, 26 décembre Jeudi a comparu devant la cour d'assises de notre province, Jean-Baptiste de Grooteâpé de 33 ans, né Huyssc et demeurant Naza reth, accusé d'avoir, dans la nuit du 16 au 17 août 1846, en la commune de Nazareth, porté volontairement des coups et blessures au nommé Jean-Baptiste Torck, cultivateur y demeurant, la suite desquels le nommé Torck est mort en déans les vingt-quatre heures. Voici les faits et circonstances de cette dé plorable affaire Il y avait environ trois ans que de Groote avait épousé Colette Poelman. Un an après son mariage, il abandonna sa femme pour retour ner chez ses parents. Cependant de temps autre il vint passer la nuit chez elle. Dès l'in stant de cette séparation, de Groote prétendit qu'elle entretenait des relations criminellesavec un certain Jean-Baptiste Torck, qui demeurait quelques pas de son habitation. De Groote, depuis le mois de novembre 1845, s'était tenu presque constamment éloigné de sa maison mais le samedi 15 août, se trouvant en état d'ivresse dans un cabaret Nazareth, il se mit parler des relations de sa femme avec le nommé Torck el tint des propos d'où l'on pou vait conclure qu'il espérait prendre un jour l'oiseau au nid. Dans la matinée du 17 août, après la perpé tration du fait, de Groote déclara lui-même M. l'échevin chargé de la police Nazareth, qu'il avait passé la nuit du 16 au 17 août chez sa femme; que pendant la nuit on était venu frapper sur la porte et sur la fenêtre que la femme de Groote ayant ouvertavait trouvé Torck qui lui offrit un pain et voulut lui faire commettre une action criminelle que la femme alors cria l'assassin qu'en entendant ce bruit, lui, de Groote se leva, s'arma d'un bâton et qu'après avoir passé un pantalon, il se rendit la porte de la maison, où il trouva sa femme et Torck, dans une posture très-équivoque. Que transporté de colère, il fit usage de son bâton et porta environ sept ou huit coups Torck; que sa femme et Torck prirent alors la fuite. La déclaration de la femme est peu près la même que celle du mari, excepté que la femme prétend avoir défendu Torck et avoir crié l'assassin pour obtenir du secours des voisins. Un jeune fils de Torck déclare que la nuit du 16 au 17 aoûtil avait couché avec son père dans le même lit; que pendant la nuit le père sortit et revint plus tard; que sur sa demande où il s'était rendu, son père lui répondit Au tour du Stuk. Que s'apercevant que son père crachait du sang et avait le visage ensanglanté, il lui demande: D'où vient ce sang? que son père lui répondit simplement Mon gar çonne suis tombé quelque part et que ce soir là les dernières paroles qu'il entendit proférer par son père, qui rendit le dernier soupir dans la journée du 17 août. D'après la déclaration des médecins, la mort de Torck doit être attribuée aux suites de coups graves occasionnés sur la partie anté rieure de la tête par un instrument contondant, coups par suite desquels le crâne a été fracturé, L'accusé, déclaré coupable, a été aequilté. On écrit d'Anvers, 27 décembre: Ilier après-midi, un individu qui patinait sur les fossés de la ville, hors la porte de Malines, est devenu victime de son imprudence. En vou lant passer entre les arcades du second pont, la glace s'est brisée et le malheureux s'est enfoncé dans l'eau. On a vainement essayéde le sauver, en lui tendant une corde, le froid avait engourdi ses membres et lui avait fait perdre connais sance. A l'arrivée de secours plus efficaces, on n'a retiré do l'eau qu'un cadavre. Une disposition de M. le ministre de la gnerre, règle la position des sous-lieutenants du corps d'état-major, sortant de l'école militaire. Ils seront détachés dans l'infanteriejusqu'à ce qu'ils aient acquis une connaissance suffisante du service de celte arme, et resteront avec la fraction du corps où se trouve le colonel; ils feront le service avec les officiers des compagnies où ils seront placés, et concourront au service de garnison; lorsque leurs connaissances le per mettront, ils pourront participer au service des adjudants-majors et être employés comme aide- camp dans les grandes manœuvres. Lors des inspections générales, ces officiers seront soumis un examen sévèresur les matières qui font partie des connaissances théoriques et pratiques que doit posséder un officier d'infanterie. Lors qu'il aura été reconnu que l'instruction de ces officiers est suffisante; ils seront appelés servir dans une autre arme. Les sous-lieutenants d'état-major détachés, recevront la solde et les prestations allouées au corps delat-major; ils porteront l'uniforme de ce corps, mais ils con serveront provisoirement, dans les rangs, le schako de l'école militaire, en substituant l'or nement qui s'y trouve, la plaque du régiment dans lequel ils se trouveront. w On annonce que M. le duc et Mme la duchesse de Montpensier ont l'intention de venir, au mois de février prochain faire un voyage la Cour du Roi des Belges et qu'ils resteront une qufn- zaine de jours Bruxelles. Le Roi et la Reine des Belges, qui sont en ce moment Paris, re viendront Bruxelles le 10 janvier. Une nouvelle et vaste publication va être éditée par MM. V. Devroede et O. Sous le litre de Bibliothèque Illustbée, et avec la collabora tion des meilleurs écrivains belges et étrangers, MM. V. Devroede vont publier les histoires particulières de tous les pays du mondedepuis leur origine jusqu'à nos jours, ainsi qu'une série de voyayes dans les cinq yrandes contrées du globe. Dirigée par l'un de nos meilleurs écrivains, M. Th. Juste, celle collection aura, nous en sommes certains, un succès complet. Les illus trations seront dues au crayon et au burin de nos plus habiles artistes. C'est donc une publi cation qui arrive avec une réputation toute faite. Les célébrités de l'époque concourent sa rédaction et son illustration. {l'Éclair.) Le Morning-Post annonce que M. Spe- nier, dont la conversion au catholicisme a fait un certain bruit en Angleterre, vient d'entrer dans l'ordre des religieux de la Passion et qu'il va se rendre en Angleterre comme missi onnaire. Le Doncaster-Chronicle, journal tory, annonce qu'une association vient de se former dans le district occidental du Yorkshire, pour combattre les progrès du catholicisme. Il n'y a pas un moment perdre, dit ce journal, la session prochaine nous révélera les projets de nosgouvernants. Une proposition sera sans nul doute présentée, pour dépouiller l'église (an glicane) d'Irlande de ses revenus, et pour les appliquer répandre le papisme. On lit dans le Frcemanjournal de Du blin Quiconque parcourt les rues de notre ville, ne peut s'empêcher d'être frappé de la misère qui y règne; de tout côté, on vous de mande l'aumône et l'air pâle et défait des mal heureux qui implorent la charité publique n'atteste que trop leur affreux dénuement. Si la capitale souffre, les autres parties du pays et surtout l'Ouest et le Sud ressentent les effets de la famine dans toute son horreur. Ce n'est pas seulement la faim qui abat l'homme naguère plein de force et de vie, mais les compagnes et les sœurs de la faim: la fièvre et l'épidémie. La mort ne compte plus les victimes par unités dans la chaumière du pauvre. Toute fa famille est couchée sur son lit de misère; voyez Cas- tellovvnroche où dans une seule maison on a trouvé sept cadavres en putréfaction. Dans un meeting de la partie occidentale du comté de Cork, un ecclùàjMNtatie disait qu'il fallait faire annoncer qu'il n'était pas assez d'un coroner pour constater tous les décès. La moisson était trop abondante p^pnSîTfonctioanaires ordi naires... Le Sué^noffre pas seul ces terribles exempIe^'L'épidémie mine aussi l'ouest, et nous ne_,sommes surpris que d'une chose, c'est que ses progrès ne soient pas plus rapides dans ce malheureux pays. La Constitution de IHayo reçue ce matin, annonce neuf morts produites par la faim. Là aussi il faudra un coroner. Jus qu'ici cependant la mortalité a été comparati vement assez lente, la misérable nourriture que prennent les malheureux réduits au plus affreux dénûment et ronge l'estomac. Aussi la marche de la mort ne tardera prs devenir plus rapide et la famine compter ses victimes par cen taines. Aucun journal de Londres ne reproduit le bruit cité plus d'une fois déjà par le Standard d'une prochaine crise ministérielle, et rien ne fait supposer que ce bruit ait le moindre fon dement. Les nouvelles des comtés d'Irlande, reçues aujourd'huisont plus tristes que jamais. La '4. pendit U comtesse tous mériterez votre pardon Mon pardon madame Je m'en bats l'œil, de mon pardon Mais ce qu'il me faut, c'est de dévorer ta foie de ce scélérat. Voilé bagasse Cet homme était assez monté par sa haine personnelle poor qoe la oomletse pût se dispenser d'insister. La prndrnce le lui conseil lait; elle y dérogea ponrtant. La blessure que Pierre avait faite son amour-propre était encore saignaDte, et elle ne voulait pas que le misérable emportât dans la tombe le sentiment de l'impunité. Elle revint donc A la charge. Mon garçon, dit-elle an malfaiteur, si vous voulez qu'en mou rant votre ennemi endnre un dernier sopplice, dites-lui que c'est Claire qui le frappe. Merci Je lai dirai que c'est Point du Jour, et il le verra bien, le scélérat. Oui, bagasse il le Verra. Ajoutes-; Claire mon garçon c'est un moyen de lui porter un coup affreux. Clairequ'est-ce que ça One jeune (iHe qu'il a perdue. Dites-lui que c'est Claire qai le frappe-, vous serez bien mieux vengé. Vous croyez! alors, c'est diflérent, bagasse. Je lui dirai Claire et Posnt-da-Jouf; ce sera deux coups pour un. N'oublies pas au moins. Je les lui ferai entrer dans la gorge, madame. Vons ne savez pas quel plaisir il y a A boire le saog d'un ennemi. La comtesse ne répondit A ces derniers mots que par un sourire sinistreet quitta A 1 instant même la prison. Pendant ce temps, Pierre avait repris sa vie vagabonde dans les montagnes. Il était vrai que, serré de près, il n'avait pas pu gagner le territoire italien, et qu'il errait encore sur le théâtre de ses anciens exploits, changeant de gîte chaque soir et voué A l'existence la plus précaire. De son ancienne bande, si formidable et si redoutée, il n'avait conservé que deux hommes, Zéphyr et Boulon-de-Rosc. Ce n'était pas assez pour reprendre l'offensive, et il fallait se borner A déjouer les poursuites. Souvent ces malheureux manquaient de tout: leurs aociens magasins n'existaient plus et le soin de leur subsis tance les occupait tout entiers. Pierre avait sur lui des valeurs considérables en pierreries; mais où les échanger? Les cailloux des chemins avaient autant de prix pour eux et quelques vivres leur eussent été bien plus utiles. La dernière expédition de la gendarme rie, guidée par Poinl-du-Jour, avait bouleversé tous leurs repaires. Le souterrain était connu et il eût été dangereux de le prendre pour asile. Il ne restait plus A Pierre que la caverne isolée par laquelle il s'était échappé le jour de la grande attaque. Il croyait que cette partie du souterrain, isolée par la chute d'eau, était restée inacces sible A la gendarmerie cl qu'on pouvait, sans danger, en faire un nouveau centre d'opérations. Seul, Pierre en connaissait l'issue (x 'érieure -, il y conduisit ses deux compagnons. Son projet n'était pu d'ailleurs d'y séjourner longtemps il voulait attendre que son affaire s'assoupit et que ta force armée se départit de sa vigilance. Alors il aurait gagné les pays étrangers aveo ses deux lieutenants, et ils se faisaient tous trois une véritable féte du train qu'ils y mi-l neraient et de la figure qu'ils y feraient. Cette perspeotive les indemnisait de leurs privations actuelles. Évidemment la comtesse de Stolberg avait pris trop au sérient les menaoes de Pierre: de sa partce n'était qu'un jeu. Au lieu és s'éloigner d'Hyères dans les premiers jours du vol, il avait cru pru dent d'y demeurer caché pendant qu'on le cherchait au loin. Les bruits de la ville arrivèrent ainsi jusqu'A lui, et il trouva plaisant d< s'y mêler. De 1A les trois épilres dont Zéphyr avait été le distribu teur. Plus tard, quand il se fut de nouveau condamné A lavieerrantf, cet épisode s'effaça de sa mémoire. Il y avait en Pierre deux hom mes le brigand et le oomédien rien hors de 1A, Tout lui étal' instrument mais quand il avait tiré des choses et des personnes h parti qu'il se proposait, il oubliait tout et passait A d'autres impres sions. Ni le sort de Laure ni I injustice de Claire ne le touchsient donc vivement, et après un mois de vie nomade, il lui restait peim le souvenir de oelte partie de ses aventure s. (Lu suite au pr»:Aoi*

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2