2 ft membre de la Chambre des représentai)Is, au souIageQjenl des pauvres de ladite ville. La cour d'assises du Brabant s'est occupée aux audiences de jeudi 31 Décembre etd'avant- hier lundi, d'une affaire qui ne manque pas d intérêt. II s'agissait d'une reconnaissance d'identité, procédure spéciale réglée par l'art. 518 du Code d'instruction criminelle, qui s'in struit sans assistance de jury, et dont il n'y a pas eu jusqu'à présent d'application en Belgique. En 182.5, un homme Amyas Deane fut con damné par la cour d'assises du Brabant aux travaux forcés, l'exposition et la flétrissure pour faux en écriture de commerce; par arrêté du 29 mars 1829, le Roi des Pays-Bas lui fit remise de ces peines sous condition qu'il serait conduit hors du pays, et que s'il reparaissait dans les Pays-Bas, il devrait subir ces peines telles qu'elles avaient été prononcées. A celte époque l'on soutenaitqu'Amyas Deane n'était autre qu'un gentilhomme anglais John Kerr, déjà condamné en 1819. Sainl-Omer (France), sous le nom de Willûnïs, aux tra vaux forcés et la flétrissure, également pour faux. Dans le courant de l'année qui vient de finir, on arrêta Bruxelles, où il résidait depuis 1841, un anglais nommé Horace Belmorepro fesseur d'anglaisqui donnait des leçons au collège des jésuites et dont la conduite était parfaitement régulière. Le parquet soutint que Cet individu n'était autre que le condamné Deaneet le traduisait devant la cour d'assises pour établir son idéalité. C'est celte affaire qui est jugée avant-hier. Quelques témoins ont déclaré reconnaître positivement, dans la personne de Belmorele condamné Deaned'autres ont été moins posi tifs, et leur hésitation se conçoit après un laps de temps de dix-huit années. M. le substitut du procureur général Keymo- km soutenait la reconnaissance et M® Sancke présentait la défense de Belmore. Après avoir discuté les éléments de preuve existant au procès et les avoir mis en regard d'erreurs judiciaires constatées, le défenseur a soutenu que nul autre que le souverain qui avait accordé la grâce ne pouvait se prévaloir du non accomplissement de la condition mise son obtention, et qu'en tous cas, dans l'espèce, cette condition n'avait pas été enfreinte, le pré tendu Z?ea«e n'ayant pas reparu dans le royaume des Pays-Bas tel qu'il existé actuellement. Après ùne longue délibération, la cour, par arrêt motivé, a rejeté ces conclusions qui sou levaient une question de droit public impor tante et a reconnu 1 identité. Un pourvoi en cassation a été immédiatement annoncé contre celle décision. Tâfil Q f| fi ITT Deux personnes dénaturées ont transporté ces jours derniers sur une brouette Aygem, (district d'Alost), deux enfants mineurs et ma lades, et les ont abandonnés sur un chemin public. Un de ces deux enfants, qui disaient être de Steenbuyze-Wynhuyze, et se nommer devenue la Calol me Des cris se fout entendre dans la rue. Les soldats français sont la porte. La mort est deux pas de Gomès. L'iu«linct de la conser vation le pousse tenter un dernier effort pour échapper l'ennemi. 1« puits, où descendit Paquita, s'offre ses regards effrayés. Il at tache la hâte divers objets ensemble, en guise de corde, et le voilà au fond du gouffre. Quel moment pour la jeune épouse! Gomès et Jnanilo se sont tfouvh face face, en un lieu secret, loin des hommesL'implacable contrebandier s'e^t rappelé, non-seulement son serment a l'autel, niais ses paroles l'église. Un peignai d est sa ceinture. Hélas! Juanilo est sans armes. Les Français, le fer la main, ravagent la demeure des époux. Ils viennent d'y mettre le feu, et les lueurs de l'incendie pénétrant jusqu au fond du puits, éclairent les traits de Gomès, sur lesquels, en lignes de sang, on lit la moit de Jtiauito. Gomès allait saisir son rival -il s'apprêtait le frapper Paquita s'est jetée entre eux. Gorac», murinura-t-elle tout bas, si vous touchez Juanito, je crie l'instant même au *ecours. Tremblez Les meurtriers sont la haut nous périrons tous trois si j'appelle. Sa résolution était ferme; Paquita l'eût exécutée. Le terrible Contrebandier va laisser dormir son poignard. Pendant les trois jours du sac de Ta» ragone, les deux ennemis, en présence, ont vécu l'un auprès de l'autre; Paquita seule les sépare. Leur refuge a été sauveur. Les rivaux oubliant un instaul leuis haines et leurs dangers, se sont pat fois livrés au sommeil Paquita ■'a jamais dormi. Le troisième jour touche sa fin. Une joie féi oce commence «'empreindre sur les irait» de Gomes, Le temps des massacics Thérèse et Isidore Van den Berghe, est déjà décédé. La police fait d'activés recherches pour découvrir les auteurs de ce méfait. OOCIUUBfc g— Nons avons, dans un de nos feuilletons, cité la représentation d'Agnès do Itféranie, donnée Bruxelles, par des acteurs parisiens, comme un acte assez extraordinaire de contrefaçon. Quelques journaux de Paris, et notamment Y Époque et le National ont pris notre observa tion au sérieux, et cité cet incident comme un acte d'une audace telle, que même Bruxelles, il aurait indigné tout le monde. Personne, certes, ne se doutait en assistant la triste représentation de l'ennuyeuse œuvre de M. Ponsard,qu'il se rendait, par sa présence, complice d'un crime qui excite toute l'indigna tion des journaux parisiens. C'est bien du bruit pour peu de chose. Politique Deux loups, dont l'un de très-grande taille, ont été tués dans la battue organisée par les soins du gouvernement, dans la forêt domaniale d'Herlogenwald. On pourra bientôt admirer ces deux hôles redoutables de nos forêts, au musée d histoire naturelle, où M. le ministre des finances vient de les envoyer. Oii écrit de Bruxelles, 7 janvier: Le convoi de Paris n'est arrivé hier qu'à deux heures et demie de l'après-midi; il avait ren contré, au sortir de Douay, quelques waggons de marchandises qui, par la plus coupable né gligence, avaient été abandonnés sur la voie. Les plus graves malheurs auraient pu résulter de ce choc. On n'a déplorer que la destruc tion des waggons et un très-long relard dans l'arrivée du convoi Bruxelles. BlUU On écrit de Bruxelles, 8 janvier: Mlle M. V. A., l'une de nos plus jolies héri tières, épouse, dans quelques jours, un jeune officier de la marine française, revenu récem ment de Taïti et appartenant une ancienne famille noble de la Bretagne. M. Brixhe, commissaire de district Char- leroyest nommé chevalier de l'Ordre de Léopold. 11 est bon qu'on sache que ce fonctionnaire public est en même temps directeur d'un char bonnage important; qu'absorbé par les soins de son administration industrielle, M. Brixhe apporte, l'accomplissement de ses fonctions publiques, une négligence qui a donné lieu de fréquentes et nombreuses réclamations. C'est en vue de ce cumul que la Chambre, propos de la loi qui a majoré les traitements des commissaires de districts, a interdit ces fonctionnaires l'exercice de toute industrie. Certes dans celte situation on aurait s'étonner de la distinction qui vient d echeoir H. Brixhe, si l'on ne songeait pas que M. De- champs est candidat aux prochaines élections de Charleroyet qu'il est bon de s'assurer le concours zélé de M. le commissaire de district. expire: Paquita, sans risque ni péril, pourra bientôt sortir de l'abîme. Gomès pourra tuer Juauito. Mais réponse catalane a étudié le vindicatif espagnol, elle a lu au fond de son âme. Gomès lui dit-elle voix basse, Gomès, au coucher du soleil nous serons tous sauvés, n'est-ce pas Elle appuyait sur le mol Auus. Un sinistre sourire a passé rapidement sur les lèvres du contre bandier. Aous t rcpète-l-il lentement oui, nous deux, mais non pas nous trois Et dans 1 horrible accent de Gomès. il y avait de l'irrévocable. La Catalane a pris son parti. JSul ennemi, pour Juanito, ne serait plus inexorable et plus barbare que Gomès. L'infortunée, hors d'elle-même, a fait retentir l'air de ses cris. Le contrebandier vai nement a voulu lui fermer la bouche l'appel s'est fait au loin en tendre. Quelques vieux grenadieis accourent ils approchent du puits. Oh oh s'est écrié l'un d'eux, quelque chose braille ici des sous il faut boucher ce trou, camarades. Et les soldats, ivres de vin, précipitent au fond du gouffre, sans savoir pourquoi ni comment, des meubles demi cassés, des poutres, des gravois, des dépombies; puis ils s'éloignent en riant. Le puits, étroit l'embouchure, était évasé dans le fond. Les victimes espagnoles avaient encore trouvé le moyeu de se soustraire la chute des divers objets qui s'entassaient autour d'eux en se ser rant au pied des murs. L'air ni la lumièie ne leur étaient ravis. Mais, hélas un éclat de pierre frappe violemment la lit» l'épousé de Juanito, Paquita s'est évanouie On lit dans le Constitutionnel Le roi des Belges a dû partir aujourd'hui pour l'Angleterre. La reine Victoria a accepté i'invitalion que lui a adressée son onclede venir passer une dizaine de jours au château de Claremont, pendant le séjour que le roi Léopolc' fera eu Angleterre. La reine Victoria quittera Windsor le 7 du courant, et restera Clare mont jusqu'à l'ouverture du parlement. Une correspondance de Paris annonce, con trairement ce que dit le Constitutionnel, que le roi et la reine des Belges ne partiront que mardi prochain, pour se rendre en Angleterre. NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Madrid, 30 décembre La Gazelle publie l'ordonnance de la nomi nation du marquis de Viluma comme président du Sénat; elle publie aussi d'importantes nou velles du Portugal, annonçant la déroute com plète de Bomfim par Saldanha. Nous apprenons positivement que M. OIo- zaga rentré en Espagne, a été arrêté par la garde civique, Lozoguela une distance de onze lieues de Madrid et reconduit Pampe- lune. Là, il attendra dans la citadelle les ordres ultérieurs du Gouvernement. Voici quelques détails sur les circonstances qui ont accompa gné cette arrestation. M. Olozaga avant de quitter Paris, avait demandé l'ambassade d'Espagne Paris son passeport qui lui avait été refusé. Malgré ce refus, M. Olozaga a cru devoir partir. Arrivé Bayonne, il s'est rendu au consulat et il a reçu le visa de M. Bustamente, consul d'Espagne. Le consul avait d'abord refusé mais en pré sence du procès-verbal d'élection de M. Olozaga exhibé par lui et du texte de la loi du 25 avril qui ordonne la peine de mort contre toute au torité qui arrêterait un député élu, le conseil a fini par obtempérer la requête de M. Olozaga, et il a signé son passeport. A peine M. Olozaga venait-il de franchir la frontière, que M. Bustamente reçut des dépê ches du gouvernement qui lui prescrivaient de ne pas signer le passeport. M. Bustamente s'em pressa d expédier un courrier exlraordinare au gouvernement espagnol pour l'informer de ce qui s'était passé, et Te prévenir que M. Olozaga était rentré en Espagne. C'est alors que le gouvernement a donné l'ordre au capitaine de la garde civique d'arrêter M. Olozaga et de le conduire et retenir Pampelune jusqu'à ce qu'il eût reçu son égard des ordres ultérieurs. L'arrestation a eu lieu conformément l'ordre du gouvernement et M. Olozaga est en roule pour Pampelune sous bonne escorte. Le consul d'Espagne Bayonnea été des titué. 11 avait en effet reçu l'ordre de l'ambas sadeur d'Espagne Paris.de ne délivrer aucun passeport sans en avoir conféré avec le gouver nement Madrid. M. Bustamente n'a informé le gouvernement de Madrid qu'après avoir délivré le passeport, ce qui était essentiellement contraire ses instructions. MM. Cantero et Luzuriaga se sont rendus ce Il s'est écoulé plusieurs heures la Catalane ouvre les yeux elle est étendue, en plein air, sur des débris de vêlements et de matelas, dans la cour où fut sa maison. Gomès, genoux auprès d'elle, lui prodigue Les plus doux soins. Où est-il? s'écrie Paquita. M'entends-tu! Où est Juanito Son œil était hagard et perçant. 11 s'est porté sur le poignard du contrebandier; elle l'arrache de son fourieau la lame était rouge de sang. Il n'est pas là, lu Pas tué, reprend-elle avec violence. Tu Pas tué, ce fer te dénonce. Gomès garde un silence obstiné. Son cadavre est au fond du puits, poursuit la Catalane éper due. Et lu dédaignes de répond»e et tu me crois en la puissance! Pardonue-moi, j uge suprême Tu m'avais donné Juanilo j'eus son amour, je veux sa tombe Elle s'est élevée pour s'élancer dans l'abîme. Une lutte horrible s'engage entre Gomès et Paquita. Le misérable a voulu non-seule ment s'opposer au projet funeste de la Catalane, mais profiter de son désoidre pour commettre un crime de plus. Paquita teuait encore le fer sauglant du contrebandier La veuve a poignardé l'assassin. Il paraît que la malheureuse Paquita,épouvantée ensuite de son action, ne voulut pas joindre le suicide au meurtre car le narrateur de cette anecdote, pendant son séjour Tarragoue, en 1811, l'a vu» et lui a parlé plusieurs fois. Elle s'était faite sœur grise dans un mi sérable hôpital. C'était un gage de piété. Il visita le fameux puits.: ou U nommait 1» Puits-du-Meurtre. (M. LE VICOMTE D M RXIIf COURT.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2