NOUVELLES DIVERSES. Suisse. La tentative de révolution fait par les radicaux du canton de Fribourg a e; l'issue qu'on pouvait peu près prévoir. Le insurgés, reçus énergiquement par les troupe du gouvernement, ont quitté la partie après ui engagement fort court. Le gouvernement d< Fribourg a aussitôt envoyé des forces prendre possession de Morat, chef-lieu de l'agitation, et il ne reste plus maintenant qu'à former des vœux pour qu'il use avec clémence de sa vic toire. Compagnie Securitas d'Anvers. La cause de ce sinistre est encore inconnue. - On écrit de Namur, 11 janvier Le 5 de ce mois, le nommé Louis Larose, de la commune de S'-Gérard, trouva la mort dans une fosse d'extraction de minerai de fer, audit lieu, par suite d'un éboulement. Celte mort fut instantanée, la poitrine ayant été fortement fracturée ainsi que la tête. Deux de ses frères travaillaient avec lui et se trouvaient l'entrée de la galerie où la victime fut atteinte. Ce n'est que par suite d'un long travail auquel ils eurent le courage de se livrer, qu'ils parvinrent retirer la victime, mais ce n'était plus qu'un cadavre. Hier, les ouvriers de M. Delimoy, maître de carrières au Moulin-à-Vent, trouvèrent dans leur four chaux un individu mort ayant le côté droit fort brûlé. Cet individu, ouvrier lui-même, avait l'ha bitude d'aller en cet endroit, avant et après sa journée, faire cuire quelques pommes de terre pour sa nourriture, et c'est ce qui l'y avait en core amené, car on a trouvé de ces tubercules et deux pierres placées sur le bord du foyer, sur lesquelles il s'est probablement assis en attendant son misérable repas et d'où il dû tomber asphyxié. LE BATAILLON SACKE. Le Journal de Liège fait la curieuse éruimé- ralion que voici Il y a en Belgique 1 cardinal-archevêque5 évêques, 13 vicaires-généraux 52 chanoines titulaires, 86 curés de première classe, 1-4 se crétaires d evêchés, -48 professeurs de séminaires, 142 curés de deuxième classe2639 desser vants, 1,555 vicaires, 200 chapelains62 co- adjuleurs; plus des prêtres auxiliaires et des aumôniers pour les garnisons, les hôpitaux et les prisons, tous rétribués par l'Etat. Qu'on ajoute ce nombre les aumôniers des hospices et des dépôts de mendicité, les inspec teurs ecclésiastiques de l'instruction primaire et de l'enseignement moyen, ainsi que les pro fesseurs abbés qui pullulent dans presque tous les établissements d instruction appartenant l'Etat et aux communes, et l'on sera convaincu que le nombre des prêtres salariés actuellement par la nation s'élève approximativement six millenon compris quatre cinq cents ecclé siastiques pensionnés et sans compter ceux qui sont subsidiés par des établissements publics, tels, par exemple, que les chapelains cl les cha noines honoraires des cathédrales. Il y a en outre, en Belgique, des milliers de frères, de moines, et presqu'autant de nonnes, qui vivent de loteries, de quêtes, de donations, fie captalions et de suggestions, et qui la plupart sont aussi subsidiés par l'Etat divers titres: fierté. Son visage était complètement noir mais ses traits hardÎ3 étaient d'une régularité parfaite ann profil eût été digne de la sta tuaire antique. Il parlait peu sa parole était biève, souvent un peu rude, ses gestes graves, sa pose théâtrale; son maintien, suffisamment respectueux notre égard devenait l'égaFd de Yousef profondé ment méprisant. Il semblait exisler eutre ces deux hommes une répulsion instinctive. Mais si Akber manifestait son antipathie, Yousef paraissait au contraire l'enfermer au-dedans de lui attenti vement. Aux interrogations brusques et souvent arrogantes de l'A byssin Yousef répondait avec douceur .spectacle surprenant, que trop tard il nous fut donné de comprendre Nous nous adressions de préférence Yousef, plus obligeant, plus serviable qu'Alber et dout le ton s'élevait moins haul, était moins sentencieux. l.'Abyssiu amena le cheval de Gilbrac Yousef apporta les provi sions. Ces provisions se composaient de poudre et de balles de petites outres de vin et d'eau-de-vic, rie fruits et de conserves nour rissantes; le tout renfermé dans trois ou quatre sacs de nuit, Yousef oéiargea le cheval; Akber, les bras croisés dans son katk, le regarda faire complaisamment. La soleil resplendissait l'horizon ses rayons embrasés attei gnaient déjà la cime des arbres. Jenny s'élevait sur la haule selle de sou dromadaire. Gilbrac sur Gilbraille, Fabre, Evelin, Ibelon, moi cheval chacun ayant son fusil sur l'épaule; l'instant de partir nous occupions le milieu de la plaine, Akber et Yousef, au pied du cyprès, soignaient les provisions. Les Arabes du daskerah femmes etenfants, nus, demi-nus ou largement enveloppés d e kaiks, le visage grave, se pressaient curieusement autour de nous. Le silence s'était établi. Le murmure de Gilbrao, qui cbaulonnail toujours, était cou vert par le gazouillement harmonieux d'une multitude d'oiseaux cachés dans t'épaisseurdu feuillage. On voyait élineeler et courir ça et là sur les branches, un rollier, un guêpier, une veuve longue 3ueue déployant ses ailes peintes de mille couleurs. Le ciel était 'un bleu ardeut. L'atmosphère, pure et fraîche encore, nous péné traitembaumée dn parfum des plantes. C'était une scène neuve dont il serait difficile de rendre l'eflVt sauve et doux cette jeune fille, au teint blanc, aux blonds cheveux bouclés, posée pittoresque- meutsur la haute monture; Cet entonraged'Arabes olivâtres, habillés du costume autique; «es bois profonds autour de la plaine, ces rayons 9 les uns, parce qu'on leur a déféré la direction exclusive des prisons, des dépôts de mendicité, des maisons de refuge et des ateliers de travail; les autresparce qu'on place leurs congréga tions la tète des établissements agricoles, des hôpitaux et des hospices. On trouve aussi dans les budgetsde Injustice, des affaires étrangères, de l'intérieur et même delà guerre, des crédits considérables, qui sont entièrement absorbés par une myriade de congréganistes. Telle est la tendance actuellement suivie dans notre pays, que le laïc est pour ainsi dire dé claré incapable de toute œuvre d'humanité, et que c'est dans l'aumône de ceux qui vivent d'aumônes que le travailleurdoit trouver son patrimoine. M. le baron de Reiffenberg, conservateur de la Bibliothèque royale, membre de l'Académie royale de Belgique, M. Moke, professeur l'U niversité deGand, membre de l'Académie royale; M. Ph. Lesbroussàrt professeur l'Université de Liège, membre de l'Académie royale, vien nent d'accepter une part de collaboration dans la Bibliothèque Illustrée, que M. V. DeVroede publie en ce ^moment. Celle nuit, les habitants d'une maison de la rue Saint-Nicolas d'Anlinà Paris, ontéprouvé un moment de frayeur, qui a bientôt été rem placé par des éclats de rire. Un des locataires de cette maison est M. L..., employé, il a la manie de ne jamais rentrer qu'après minuit, ce qui s'arrange mal avec les habitudes de la por tière. Celle-ci aimerait fort se coucher de bonne heure, et est surtout contrariée lorsqu'on la réveille au milieu de la nuit pour tirer le cordon. Le sieur Edouard L..., ne la rénurné- rant pas en outre convenablement, elle lui avait signifié que, lorsqu'il rentrerait des heures indues, elle ne lui ouvrirait pas; et, en effet, la semaine dernière, il avait été obligé d'aller demander l'hospitalité l'un de ses aruis. Mais celte nuit, se trouvant au bal de l'Opéra avec deux autres employés, et se sentant indis posé, il voulut, vers deux heures du matin, se réintégrer dans son domicile. Là était la diffi culté ses deux amis avaient prévenu qu'ils ne rentreraient pas de la nuit. Nul moyen de leur donner asile. Que faire L'un d'eux cependant, prenant une résolu tion, dit aux autres de le suivre, et arrivés la porte du jeune Edouard, leur recommande de ne point parler. Alors il frappe fortement et plusieurs reprises, et voyant que rien ne bouge, frappe de nouveau de manière briser la porte, en criant d'une voix forte Ouvrez, au nom de la loi! Oh! pour lors, la portière ne peut s'empêcher de quitter son lit, d'autant plus que les locataires de la maison, qui avaient entendu l'injonction, lui enjoignaient d'ouvrir. enflammés traversant sur nos lêles, Péclairciedes branches, ce chant des oiseaux toute cette nature abondante forte, pleine d'enivre ment, produisait un charme inefïable. Nous demeurions en silence, immobiles, rêveurs; il n'était pas jusqu'à Gilbrac qui, je crois, avait interrompu son inextinguible refrain. Akber et Yousef étaient au milieu de nous, dans un espace libre. Akber se tpnait la lêle du cheval, les bras croisés; il regardait faire Yousef qui sanglait nos bagages. Toutefois Yousef, accroupi se redressa tout coup Son visage était pâle ses lèvres serrées ses yeux ardents de rage. 11 fit un pas sur Akber en tourmentant de la main la poignée de son yatagan. Tandis que sous le ventre du cheval, Yousef liait les sangles, Akber l'avait poussé du pied. Le Berber était bout de patience; il parais sait au moment de frapper^l'arrogant abyssin. Son yatagan était tiré, levé... Breton se précipita, Jenny fit un cri... L'arme tomba des mains de Yousef, il se rejeta violemment en arrièreet sortit... le regard attaché au visage de Jenny. Quant Akber, il n'avait pas fait un mouvement, son visage noir et dur demeurait impassible. Akber, dit Breton, celte brutale conduite envers votre compa gnon a droit de nous surprendre. Allah n'a pas créé le lion pour en faire le compagnon du ser pent, répondit dédaigneusement Akber. Allah est Dieu, Allah nous juge- Vous m'aviez donné votreparolede nous être dévoué. Un Arabe ne manque pas sa parole, Akber. L'Abyssin mit la main sur sa poitrine, et dit d'une voix profonde Akber vous êtes dévoué. Akber ne manque pas sa parole il mourra pour vous!... Celle protestation de dévoûment était faite avec un accent ému qui changea notre indisposition contre les brusqueries du farouche Akber en un ^cnliment de bienveillance. Nous ne pouvions pas nous expliquer l'aversionintrailable qu'il manifestait l'égard de Yousef. L'anlipathie de race la rivalité d un commun emploine nous pa ra issaient pas de sufïisantescauses cette haine instinctive. I.e service de Yousef nous était plus agréable. Cependant, afin de ne pas irriter une jalousie qui semblait chaque instant sur le point de devenir sanglante, nous évitions de témoigner au Berber notre préférence. Nous croyions au dévoûment de tous deux. Elle se décide donc venir, la chandelle la main, demander de quoi il est question nou« venons faire perquisition, avec un mandat'! l'autorité, chez le sieur Edouard L..., lui est- répondu. Ah! le mauvais sujetc'est bic fait, dit-elle en venant ouvrir. Et alors le siei Edouard, la remerciant en lui souhaitant le boi soir, rentre chez lui pendant que la portièr reste stupéfaiteet que les deux amis se reti rent en riant, ainsi que tous les locataires. On écrit de Gondreville (Loiret), la Gazette des Tribunaux: Un double suicide, accompagné des cir constances les plus romanesques et les plus ex traordinaires vient d'avoir lieu Gondreville. La fille d'un cultivateur de cette commune, âgée de 17 ans peine, remarquable par sa beauté, s'était éprise (chose incroyable!) d'un nommé A..., jardinier homme sans avantages physiques et âgé de 53 ans. Le 5 de ce mois, A... n'étant pas venu déjeuner avec les autres journaliers, ceux-ci, inquiets, l'appelèrent, le cherchèrent dans sa chambre. Une odeur de charbon était répandue de tous côtés, et dès qu'on eut ouvert, un affreux spectacle s'offrit aux regards. Deux cadavres entrelacés étaient étendus sur le lit: c'étaient ceux d'A... et de L...; un pot fleur rempli de cendres et de charbon était au milieu de la chambre; et là gisaient éparses des lettres brûlantes d'amour. Dans l'espace de moins de sept mois, L... avait écrit son amant cent quatre-vingt-trois lettres qu'on a trouvées, et qui ont fait connaître les particularités les plus curieuses. Elles mon trent que A... n'a joué dans tout ce drame qu'un rôle presque passif; on le voit entraîné peu peu partager la passion, puis le suicide de la malheureuse enfant qui s'attache lui comme une proie. Et ce qu'il y a de bien re marquable aussi c'est que celle passion anor male, causée par le développement précoce des sens, est cependant restée constamment pure. La correspondance estsous ce rapportd'une naïveté qui ne permet aucun doute. Cet événement, qui serait partout extraor dinaire l'est surtout si l'on songe sur quel théâtre ce drame s'est passé. une petite com mune rurale perdue dans la campagne,et entre quels acteurs deux simples paysans de l'âge et dans les conditions comme nous avons dit. Ils ont laissé chacun une lettre d'adieux; Toutefois celte scène avait éveillé Gilbrao sur son âne il vint moi il chantonnait Les tartares Ne sont barbares Qu'avec leurs ennemis. Un petit singe aux yeux rouges était fièrement assis sur la tête du baudet. Une vieille femme arabe avait donné [ce petit singe Gilbrac, en lui disant, dans un style amphigourique et effrayé: Que ce petit singe devait sauver la vie et l'honneur de celle que nous aimions tous; que l'un de nos guides nous ferait verser des lar mes de sang que le vent du désert blanchirait les ossements de plusieurs d'entre nous. Gilbrac parodiait, en me rapportant cette prédiction, le ton et les gestes épouvantés de la vieille femme arabe il ajouta La vieille sibylle Doit être habile. Ah sur ma vie, elle m'a l'air D'être la reine de l'enfer. Mais ce qui fait mon épouvante; Ce qui me cause un elfroi surhumain C est de penser qu'il 3e peut que je sente... L'odeur de 'bouc de son vieux parchemin Sur la ritournelle Gilbrac me tourna le dos, et partit en fredon nant l'air des Tartares barbares. Toutefois cette femme arabe connaissait peut-être l'un de nos guides. Nous pouvions être trahis nous pouvions être égarés daus le désertet les conséquences d'un abandon au milieu des plaines de sable étaient faites pour eflrayer. Je m'approchai de Breton et lui rapportai les paroles de la femme arabe. Mais les préparatifs terminés Breton avait donné le signal du départ, Gilbrac sur Gilbraille en tête Jenny au centre sur son droma daire, la caravane s'était mise en route. Avant que j'eusse répété au capitaine Breton préoccupé les étranges prédictions de la vieille femme arabe, nous avions quitté Sydy-Heymah et franchi la limite du désert. (La suite au proehain n*.

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2