EXTÉRIEUR. France.
Dans la discussion du chapitre IIIJustice
militaire, la Chambre a entendu M. Lys, qui
a réclamé la révision de la législation militaire.
NOUVELLES DIVERSES.
Le mouvement de la banque d'Angleterre
pour la semaine expirée le 9 janvier donne les
résultats suivants A cette date l'encaisse de la
banque était de 14.308,022 liv.ce qui offre
une diminution de 643,330 sur le chiffre de
l'encaisse au 2 janvier. Les billets en circulation
la même date (le 9) s élevaient au chiffre de
21,811,830 liv., ce qui donne une augmenta
tion dans le chiffre de la circulation de 879.536
liv. La diminution de l'encaisse est évidemment
la conséquence desenvois considérables d'espèces
d'or faits aux Etats-Unis et de la remise faite
la banque de France d'une partie des lingots
d'argent que la banque d'Angleterre doit lui
faire passer.
Madrid11 janvier. Ce soir les députés
de la majorité doivent tenir une réunion dans
le but de conférer sur la position du cabinet et
de s'entendre sur le choix définitif du président
de la Chambre. Les rumeurs qui sont aujour
d'hui en circulation, sur ces deux points capi
taux se réduisent ceci Quelques personnes
bien informées pensent que M. Isturitz reconsti
tuera probablement le cabinetet que si M.
Mon sort du ministère, ce sera pour avoir voulu
y maintenir M. Vidal contrairement aux vues
de la majorité des membres du cabinet. Quant
au président du congrès, il est très-probable
que ce sera M. Castro y Orosco, marquis de
Girone.
Dans la séance du Sénat d'aujourd'huiil a
été donné lecture du projet d'adresse, dont la
discussion s'ouvrira jeudi. 11 y a dans quelques
passages de ce document, une légère teinte dop-
posilion.
Un nouveau conseil de cabinet a été tenu
aujourd hui au Foreign-Office. Tous les ministres
y assistaient, ce n'est que dans cette réunion
que la rédaction du discours d'ouverture de la
session a été arrêté définitivement. Le discours
roval sera soumis l'approbation de la reine
dans le conseil privé que S. M. tiendra lundi
au palais de Buckingham.
Segundo Gomez, journalier aux environs
de Burgos, avait abandonné sa femme et quatre
enfants en bas âgequi se voyaient réduits
vivre de la charité publique.
Le 22 novembre dernier, Gomez se présenta
l'église paroissiale de Verruelo, faubourg de
Burgos. C'était le jour de la Sainte-Cécile et de
la distribution d'aumônes aux indigents. La
femme Gomez, ayant près d'elle les trois aînés
de ses enfants et tenant le quatrième dans ses
bras, s'y était rendue, et elle venait de recevoir
sa part de secours. A la vue de son mari, qui
venaitsans doute pour lui enlevercette ressource
momentanée, la femme Gomez prit la fuite.
Le mari, furieux de voir échapper la misé
rable proie qu'il convoitait, se précipita sur les
trois enfants, qu'il rejoignit la porte de l'é
glise. et armé d'un gros gourdin, il en assomma
deux, âgés l'un de douze l'autre de cinq ans.
Le troisième, âgé de neuf ou dix ans, parvint
se perdre dans la foule.
L'auteur de ce double crime, arrêté sur-le-
champ, a été jugé avec plus de célérité que n'en
apporte ordinairement la justice espagnole dans
ces sortes de procédures II a fait un aveu com
plet et n'a témoigné qu'un seul regret celui
d'avoir attenté la vie des enfants, qui il ne
voulait aucun mal, tandis qu'il se proposait de
ne faire qu'une seule victime en se vengeant de
sa femme qui, selon lui, I avait délaissé.
La peine de mort prononcée contre Segundo
Gomezayant été confirmée par la cour suprême
de Madrid, le coupable a été mis en chapelle,
lia longtemps refusé de recevoirun confesseur,
disant qu'il était aussi sûr de son affaire dans
l'autre monde que dans celui-ci. Au dernier
moment, il a consenti écouter les exhortations
de l'ancien prieur du couvent de San-Pablo
(Saint-Paul, Burgos). Le frère Anicello Gon-
zalès a réussi a émouvoir cet homme implaca
ble, et il l'a amené implorer de la Divinité le
pardon de son forfait par des prières ferventes.
Le coupable a été conduit travers une
double haie de soldats, et avec une escorte de
pénitents de diverses couleurs, l'échafaud sur
lequel était dressée la garoller Assis sur la fatale
sellette il a invité le peuple prier pour lui
et surtout pour les âmes de ses innocentes vic
times. A peine la prière était-elle achevée, que
Segundo Gomez a été étranglé par les étreintes
du redoutable instrument.
On lit dans le Journal des Débats
Les lettres que nous recevons de Lisbonne
sont du 6 janvier. Elles représentent la situation
du Portugal sous les couleurs les plus sombres.
La dernière victoire du maréchal Saldanha a
affaibli le parti septembrisle mais ne l'a pas
découragé.
On annonce même que plusieurs hommes
importants du pays, qui étaient jusqu'à présent
restés neutres se sont prononcés pour l'insur
rection, entre autres M. Caslello Branco, mem
bre de la cour de cassation et un des plus riches
propriétaires du pays, qui est allé offrir ses ser
vices et sa fortune 1 insurrection.
Le général Povoa qui a commandé un in
stant 'l'armée de don Miguelest allé se mettre
sous les ordres de la junte d Oporto, sans con
dition. Il paraît que la junte a refusé d'entrer
en négociations avec le général Macdonald, qui
se trouve la tête des bandes miguelisles dans
les provinces du nord.
Le gouvernement portugais vient de conclure
uu arrangement avec la maison Baring de
Londres, pour le payement des dividendes de
la dette anglaise. Un associé de cette maison
M. Falconnet était arrivé Lisbonne pour ré
gler cette affaire.
Une lettre adressée de NViesbade la Ga
zette de Caloijnecontient les plaintes les plus
vives sur la manière dont le prince de la Tour
et Taxis exerce le monopole de la poste, dans le
duché de Nassau. Le pr ince de la Tour et Taxis
possède ce monopole depuis 1807 en vertu d'un
traité conclu pour 10 ans et qui n'a été renou
velé que d une manière tacite. Les habitants du
duché réclamemt la cessation de ce traité fort
onéreux pour eux et fort productif pour celui
qui l'exerce; déjà la Chambre des députés s'est
adressée au gouvernement pour le faire modi
fier. Ce n'est pas seulement dans le duché de
Nassau qu'on a se plaindre de ce prince maître
de poste tous les États allemands qui ont avec
lui des traités semblables sont on ne peut plus
mécontents de la manière dont ils sont exécutés.
On écrit de Hambourg que la cherté des
vivres augmente dans une proportion alarmante.
Le prix du pain est le double de ce qu'il était
l'année dernière. Malheureusement les autori
tés ne font rien pour parer la disette et au
lieu d amener des grains dans le grenier public
pour n'être pas pris au dépourvu, on y a logé
les troupes de la confédération.
On écrit d'Anvers sous la date du 16
Avant-hier, dans la journée, M. de G... an
cien colonel en 1830, rendit visite l'un de ses
amis, M. C...; celui-ci l'engagea boire une
goutte d'amer, selon l'habitude qu'ils avaient
d en boire ensemble. M. de G. vida en effet
un petit verre mais il fit remarquer aussitôt
que celle liqueur avait un goût extraordinaire
et désagréable. M. C... répondit qu'elle était
versé du même flacon qui avait servi les jours
précédents, et cette fois il en but lui-même un
demi-verre. M. de G... en prit un second, puis
les deux amis se séparèrent. Dans la soirée
M. de G... éprouva d horribles maux d estomac,
son ventre gonfla, on constata les symptômes
d'une sorte d'empoisonnement, et bientôt il
expira dans de cruelles souffrances. M. C... est
très-sérieusement indisposé on désespère de
sauver ses jours, M. le docteur Broeckx qui
s'est rendu quatre fois chez M. de G..., a eu le
regret de ne pas voir ses soins couronnés de
succès.
Un bien triste événement a produit, ces
jours derniers, une profonde sensation dans la
population de Caudebecet des environs,
Un sloop d'flonfleur, la Constance-Aimée
commandé par le capitaine Bloock, étant re
venu cause des vents contraires, entre Caude-
bec et Saint-Wandrille en face de Caudebec-
quet. Ce sloôja chargé de charbon, devait se
rendre Duclair. Les douaniers de service dans
les environs de l'endroit où la Constance-Aimée
était mouillée, remarquèrent avec étonnement,
que l'équipage de ce navire ne se montrait
point pendant la journée de lundi, et, vers le
soir, ils crurent utile de visiter ce navire. Ils se
rendirent donc bord du sloop entre quatre
et cinq heures; là, un déplorable spectacle s'of
frit leurs regards le patron du sloop, le sieur
Olivier, était dans sa chambre, étendu sur son
lit, privé de sentiment, près de lui était le capi
taine Bloock, assis sur un banc, et dont les
traits contractés n'annonçaient que trop qu'il
avait cessé de vivre. Entre ces deux malheureux
se trouvait un vaste réchaud qui contenait un
résidu de charbon demi consumé. Les deux
infortunés marins avaient voulu réchauffer leurs
membres engourdiset ils étaient morts as
phyxiés.
Les douaniers prévinrent aussitôt les auto
rités de Caudebec. Le syndic de la marine et
celui des médecins se transportèrent bord de
la Constance-A.imée mais depuis longtemps
tout secours était devenu inutile, et Ton dut se
borner aux formalités remplir en semblable
circonstance.
Après avoir dressé les procès-verbaux de l'é
vénement. on ramena le navire Caudebec. où
l'inhumation des deux marins a eu lieu, au
milieu d'un grand concours d'assistants vive
ment émus par la fin si fatale du capitaine et
du patron du sloop le Constance-Aimée.
Le capitaine Blook commandait un sloop qui
s'est perdu, il y a quinze jours, auprès de Vil—
lequier; il était donc tout nouvellement sur le
navire où il est mort.
Paris, le 17 Janvier.
Le gouvernement vient de recevoir la
fois, en vingt-quatre heures d'intervalle une
réponse du cabinet anglais la dépêche de M.
Guizot,du 22 novembre dernier, relative au
mariage de M. le duc de Montpensieret une
réponse des trois cabinets du Nord la protes
tation du cabinet français contre l incorporalion
de Cracovie.
Ce dernier document, œuvre de M. le prince
de Metlernich, n'est, dit-on, qu'une sorte d'ac
cusé de réception. La dépèche de lord Palroer-
slon est, au contraire, développée; le ministre
de la Grande-Bretagne n'abandonne, ce qu'on
assure, aucun de sesgriefs, aucun des arguments
de sa première protestation; il persiste dans ses
conclusions premières.
Du reste, la discussion diplomaliqne parait
close, chacun des gouvernements de l'Europe
conservent son altitude. L'isolement complet
est en ce moment le dernier mot de notre si
tuation. Constitution
Nous pouvons annoncer que les duchesses
de Nemours, d'Aumale, de Montpensier et la
princesse de Joinville, sont toutes dans un état
intéressant. M,no la duchesse de Saxe-Cobourg
(la princesse Clémentine,) est dans la même
situation.
On assurait ce soir, la salle des Confé
rences de la Chambre, que l'intérim du ministère
de la justice et des cultes, confié, par l'ordon
nance qui précède, M. Dumon serait de
courte durée: qu'il avait été résolu en conseil
des ministres, que le portefeuille de M. Martin
(du Nord) passerait dans une quinzaine de
jours M Hébert, qui aurait lui-même pour
successeur, au parquet de la cour royale de
Paris, M. Plougoulm. (Patrie.)
On fait en ce moment des préparatifs dans
le palais de Versailles pour une grande fête
que le roi doit donner pendant le carnaval.
Cependant cette fêle est encore subordonnée
l'état de santé de la reine qui n'est pas encore
entièrement remise de sa récente indisposition.