EXTÉRIEUR. France.
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Une lettre de S'-Pétersbourg du 12 jan
vier publiée par la Gazette universelle alle
mande, dit que la sanlé de l'impératrice est
aujourd'hui excellente et qu'elle n'a nullement
été altérée par la rigueur de la saison.
Une riche trouvaille a été faite le 13 de ce
mois par M. René Mauriceau propriétaire,
demeurant Corné, près d'Angers. Il travaillait
dans un terrain ayant fait partie des anciens
communs de Beauvoit, lorsqu'à une profondeur
de dix pouces, sa bêche a rencontré et brisé un
vase, d'oùelle^a fait sortir une grande quantité
de pièces d'or. Il y en avait 437toutes de la
plus belle conservation, pesant ensemble trois
kilog. un quart, et représentant uue valeur
métallique de plusjde 10,000 francs.
Quant la valeur venaleles numismates
pourront l'apprécier d'après la momenclalure
suivante: Trajan, 13; Adrien, 12; Etien,2;
Antoine le Pieux 191 Marc-Aurèle, 61 Lu-
cius-Verus, 34; Commode, 7 Sabine, femme
d'Adrien, 3; les deux Fausliue, la première
femme d'Adrien, la seconde de Marc-Aurèle,
117 Lucile, femme de Lucius-Verus9. Pour
chacun de ces princes et princesses, il y a non-
seulement beaucoup de faces différentes, mais
encore un? grande variété de revers.
Le champ où la trouvaille a été faite s'ap
pelle la Gagnerie de Quiqurre en latin qui
quœrat, étymologie pleinement justifiée par le
résultat qu'a obtenu M. Mauriceau.
L'entreprise des cafés restaurants, dans
diverses stations des chemins de fer, vient d'être
adjugée aux prix suivants Malines 3,423 fr.
Gand 4.020; Tirlemont 1,030; Liège 1.300;
Verviers 8,000: Braine-le-Comle 2,120; Quié-
vrain 2,000.
Nos journaux qui coûtaient 32 centimes
d'affranchissement pour l'Allemagne, ne paient
plus que 2 centimes d'après la nouvelle con
vention postale.
Le moyen de préserver les plantes et les
arbres des mauvaises suites des gelées printan-
nières est de les arroser avec de l'eau froide
avant qu'elles ne soient frappées des rayons du
soleil.
La Comédie-Française a célébré Paris,
le 13 de ce mois, le 223® anniversaire de la
naissance de Molière.
En Irlande, quatre individus traqués de
puis 18 mois pour assassinatse sont remis
entre les mains de la police, disant qu'ils pré
feraient périr sur l'échafaud que de faim.
La misère est tellement grande Pesth
(Hongrie)que les pauvres sont obligés de
moudre les écorces de noisettes pour en faire
du pain.
Dans une battue qui a eu lieu près d'EI-
berfeld (Prusse), on a tué 900 lièvres, 27 che
vreuils, 19 renards et un chat sauvage.
La Revue de Genève fait observer qu'il y
a plus de condamnations mort dans le canton
de Lucerne, où les jésuites se sont inféodés, que
dans tout le reste de la Suisse.
Les malheureux habitants de l'Irlande,
dit un journal, n'ont plus.ni pommes de terre
ni grain. La volaille a disparu depuis longtemps
on n'y voit plus ni porcs, ni vaches, ni mou
tons. Tout a été dévoré; les chiens et les chats
sont morts de faim ou ont servi d'aliment
leurs maîtres partout le même dénuement
partout la plus affreuse détresse. Il ne se passe
pas de jour qu on ne voie une mère allant ense
velir elle-meme sod enfant ou un mari sa
femme. II y a quelques jours une jeune femme
traînait le cadavre de son père au cimetière.
A une heure etdemie un feu de cheminée
épouvantable s'est déclaré dans une des che
minées du pavillon de Flore aux Tuileries. Les
pompiers du poste de la rue de Rivoli sont
accourus, et sont parvenus heureusemçnt
l'éteindre.
On lit dans le National de l'Ouest, du 21
On nous rapporte que des drapeaux blancs ont
été arborés Legé Loire-Inférieure) et dans
deux communes voisines, Cugand et la Bruf-
rière (Vendée). Des délachemens de troupes,
partis de Bourbon-Vendée, ont dit-on été
dirigés de ce côté.
L'Espagnol publie des nouvelles de Yigo
du 11 janvier
Le général Saldanha était trois lieues
d'Oporto, qui compte une garnison de 9
10,000 hommes. Le baron de Gazai est toujours
Valença, il rejoindra incessamment le général
Saldanha pour cerner Oportoqui résistera
avec énergie, moins qu'il n'y ait trahison.
Le Clamor Puhlico contient ce qui suit:
Les lettres d Oporto, annoncent que les ha-
bitans sont parfaitement disposés pour la cause
libérale, que les fortifications sont en bon état,
et que les ennemis de la liberté ne s'en empa
reront pas.
Les dernières nouvelles qui sont datées
de Châteauroux samedi six heures du soir,
annoncent que le marché de celle ville était
assez bien approvisionné. Jusqu'à deux heures
tout a été tranquille. A ce moment des cris ont
été proférés, des pierres ont été lancées sur la
garde nationale, les soldats et les autorités. On
a fait charger au trot et opérer plusieurs arres
tations.
La gendarmerie a amené dans la soirée de
samedi, et a incarcéré dans la prison de Châ
teauroux, dix individus arrêtés Surins dans
la journée.
L'instruction des troubles des 14 et 13 est
commencée elle sera poursuivie avec toute
l'activité nécessaire.
De nombreux renforts de troupes ont été
envoyés dans le département de l'Indre; plu
sieurs bataillons sont partis cet effet de Paris;
on prétend même qu'il a été envoyé de la ca
valerie. Le préfet a, dil-cn, écrit au gouverne
ment qu'il ne pouvait pas répondre du réta
blissement et du maintien de l'ordre, s'il n'avait
sa disposition au moins deux régiments.
Tous les préfets, présents Paris, ont reçu
l'ordre de retourner leur poste.
C'est au moment où M. Chambert-Huard, de
Buzançais, allait franchir un jardin, ce qui l'eût
mis l'abri des sévices des individus qui le
poursuivaient, qu'il se trouva en présence d'un
certain nombre d'entre eux qui le serraient de
très-près. M. Chambert, homme robuste de
trente-six ans, qui avait été militaire, sortit
deux pistolets de sa poche, et leur dit
Laissez-moi respectez la liberté des ci
toyens
Signez! lui cria-t-on.
Je ne signerai rien de force, répliqua-t-i!
le premier qui vient sur moi, je lui brûle la
cervelle.
Soit de leur propre mouvement, soit poussés
par la foule, plusieurs des mutins s'avancèrent.
M. Chambert lira ses deux coups, le premier
tua I homme qui lui avait parlé; le second
blessa l'un de ceux qui étaient ses côtés (On
dit qu'il a succombé depuis.)
Alors le groupe exaspéré se jeta sur M.
Chambert, désormais sans défense. Un homme
armé d'une fourche de fer, lui en porta un coup
la figure, lui creva unœil, et le renversa d'un
second coup dans le ventre. L'infortuné se dé
battait vainementappelait vainement au se
cours; on le frappa avec des bâtons, avec des
pioches, avec des pavés; quand on l'eût tué,
on s'acharna après son cadavre, qui fut porté,
n'ayant plus de forme humaine, l'hospice.
L'attroupement se mil ensuite dévaster la
maison; heureusement, la femme et la mère de
la victime étaient absentes.
Mardi dernier, un incendie considérable
a épouvanté la commune de Ressunsprès
Compiègne. Vingl-et-une maisons, leurs dépen
dances et toutes les récoltes ont été la proie des
flammes. On assure que l'auteur de ce crime a
été arrêté sur la dénonciation de son fils âgé
de six ans.
M. Hume a annoncé la Chambre des
Communes une motion qui appellera sans doute
une discussion sur les affaires de Cracovie. Le
Gouvernement anglais ayant pris l'engagement
de payer la moitié d'un emprunt fait par l'Em
pereur Paul de Russie, et payant annuellement
pour cet objet la somme de 100,000 liv. slerl.,
M. Hume doit proposer la suspension de ce
paiement, par la raison que le traité de Vienne
n'est plus observé.
On annonce que le ministère proposera
un bill pour abréger la période de l'engagement
dans l'armée. On sait que les soldais anglais
sont de droit engagés pour leur vie.
Nous apprenons de Londres que le cabinet
des ministres s'est déjà réuni plusieurs fois
l'effet de décider les mesures prendre pour
se procurer les fonds nécessaires pendant l'an
née 1847. On aura besoin, dit-on, de plus de
20 millions sterling (300 millions de francs),
pour venir au secours des Irlandais. Dans un
temps ordinaire on n'hésiterait pas faire un
emprunt. Mais comme la négociation d un em
prunt ne pourrait avoir lieu qu'à des con
ditions onéreuseson paraît décidé créer
provisoirement une série de deficiency-bills
espèce de bons royaux, qu'il faudra rembourser
échéances et qui permettront d'attendre que
la situation financière de l'Europe se soit amé
liorée.
Un journal anglaisThé Daily News
prétend que l extinction de la république de
Cracovie, au profil de l'Autriche aura nécessai
rement pour résultat d'enlever I Italie cette
dernière puissance et de la jeter dans les bras
de la France. Alors dit ce journal le cabinet de
Vienne ne pourra plus se retrancher derrière
les traités de Vienne qu'il aura le premier violés.
Plusieurs journaux ayant annoncé que
M. Billault venait d'être appelé par le roi
faire partie du conseil de M. le duc d'Aumale,
le journal la Réforme a dit qu'il ne pouvait plus
être un homme d'opposition par suite de celte
faveur de la cour.
M. Billault a cru devoir répondre celle
accusation indirecte: Je ne suis, dit-il, ni
membre du conseil privé, ni avocat du domaine
privé, ni a vocal de la liste civile; je n'ai, de qui
que ce soit, traitement annuel, ni rien de sem
blable Je dois, il est vraiplaider pour M. le
duc d'Aumale; mais quand l'avoué de S. A. R.
est venu pour la première fois me parler de
ses affaires, je lui ai fait observer que, s'il avait
line rétribution annuelle ou quoi que ce fût
d'analogue; ce serait pour moi un empêchement
absolu. Rien de pareil n'existe, m'a-t-il
répondu» et alors je n'ai pas cru que, parce
qu'il s'agissait d'un membre de la famille
royale, je dusse refuser ce que j'accorderais au
dernier de mes concitoyens, c est-à-dire plaider
pour lui quand je croirais son procès bon.
Nous apprenons de Liverpool qu'une
baisse subite s'est déclarée mardi dernier 19 de
ce mois, sur le marché des farines, et qu'on es
père que le moment de la réaction est enfin
arrivé.
La cour royale de Paris a fixé trois
mille francs la pension alimentaire que la com-
tessede Luxbourgdevra faire son fils naturel,
le comte Léon dont tout le mbnde connaît la
paternité illustre. Le tribunal de lre instance
avait fait monter la pension au chiffre de 6,090
francs.
Paris, le 22 Jaurrier.
On sait que le conseil des ministres a décidé
qu'il serait répondu par M. le ministre des
affaires étrangères la réplique opposée par
lord Palmerston, sa note du 22 novembre.
D'après les renseignements qui nous sont don
nés sur cette nouvelle manifestation du noble
lord, elle ne serait de nature ni embarrasser
beaucoup son éloquent contradicteur, ni re
lever la réputation littéraire du chefdu Foreing-
office dans l'opinion de ses compatriotes. Elle
se réduirait en substance, aux trois points sui
vants répéter ses arguments sur les traités
d'Ulrecht, bien que ces arguments n'aient plus
cours, même en Angleterre, depuis que le
Times en a fait justice; ensuite, discuter
grammaticalement la partie de la première dé
pêche de M. Guizot, altérée, de la plus singu
lière façon, dans le fragment que lord Palmer-