m romain mm lu ©Ishbo1.
6' ANNÉE. - N* 600.
JEUDI, 4 FÉVRIER 1847.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
Feuilleton.
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cepteurs des postes du royaume.
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che et le Jeudi de chaque semaine,
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VIRES ACQUIRIT ECNDO.
YPKES, le 3 Février.
REFORME POSTALE.
Il n'est aucun projet de loi dû l'initia
tive du ministère actuel, qui ne porte le ca
chet de son origine. Aucune conception qui
ait une apparence libérale, ne peutélre accueillie
sous le règne béni des six-Malou. Depuis long
temps le pays était d'accord pour réclamer la
réforme du tarif de la poste aux lettres: on dé
sirait que le gouvernement suivit les traces de
l'administration anglaise et admit la taxe uni
forme. Mais ce changement est bien trop hardi
pour les hommes d affaires de l'épiscopat; des
mesures aussi susceptibles de favoriser les rela
tions entre les diverses parties du pays doivent
paraître dangereuses et menacer le ministère
et ses patrons de leur enlever la prépondérance
politique.
Depuis longtemps le commerce en général a
pétitionné pour engager le ministère et les Cham
bres admettre la taxe uniforme de dix centimes
comme en Angleterre. Mais la tendresse qu'on
profeaseà l'endioitdel'équilibre du l^udgetaser-
vi de prétexte pour rejeter bien loin la base que
généralement on aurait désiré voir adopter. Les
motifs les plus pitoyables ont été mis en avant
pour repousser une mesure qui devait décupler
le nombre de lettres confiées la poste, tandis
qu'aujourd'hui le tiers de la corrrespondance
épislolaire ne passe pas par les mains de cette
administration.
On s'est surtout appuyé sur l'augmentation
des dépenses que la taxe uniforme d'un décime
a occasionnée en Angleterre. Mais on oublie
de dire, que ce pays a créé des lignes de pa
quebots vapeur seulement pour le transport
des lettres et que des indemnités considérables
doivent être payées aux compagnies des che
mins de fer, pour le transport des dépêches.
En Belgique, le chenfib de fer national trans
met les correspondances pour ainsi dire
sans fraiset dans les actes de concessions des
rail-waysabandonnés l'industrie privée, il est
stipulé que les dépêches seront transportées
gratuitement sur tout le parcours du chemin
de fer concédé, par les convois ordinaires. La
poste rurale est établie sur de larges bases et
si le nombre des lettres confiées aux facteurs
était quadruple de celui qu'ils reçoivent actuel
lement, les frais resteraient les mêmes. Aucune
nouvelle perceplion ne devrait être instituée
car c'est une justice rendre, cette adminis
tration a cherché elle-même introduire dans
son sein, toutes les améliorations pratiques pos
sibles et faciliter la transmission des corres
pondances par tous les moyens sa disposition.
Une autre considération qu'on ne doit pas
perdre de vue, c'est que le tarif de la poste
belge est un des plus élevés du continent et
qu'on ne pourrait que gagner, en donnant la
préférence la taxe la plus minime. On a fait
beaucoupde bruit de la diminution des receltes
subie en Angleterre, mais la mesure était bien
plus radicale chez nos voisins d'outre-mer, car
chaque lettre en moyenne payait environ 70
centimestandis que dans notre pays la taxe
moyenne n'est que de 33 centimes. La perte
pour le trésor serait donc loin d être propor
tionnellement aussi forte, et nous croyons que
l'équilibre serait rétabli plus vile qu'à l'aide
de la réforme actuelle que nous devrons l'ini
tiative du ministère actuel.
C'est une mesure la hauteur de nos gou
vernants; au lieu d éli e libérale et favorable aux
aux relations commerciales, le ministère, suivant
la loi de son origine, a pris tâche de formuler
un projet étriqué, amoindri, dont l'influence ne
peut être que nulle quant l'augmentation
du nombre de lettres transportées par la poste.
On ne percevra plus le décime dit rural, qui
a été une inqualifiable injustice et une mau
vaise mesure, car c'est surtout dans les corres
pondances rurales que les fraudes sont les plus
faciles. Ensuite une échelle mobile d'après la
distance parcourue, sera appliquée aux lettres,
et par cet essai qui, nous en sommes certain,
n'aura que de très-modestes résultats, on aura
perdu I occasion opportune d'introduire la taxe
uniforme de dix centimes. Le malencontreux
ministère qui pèse sur le pays, aura autant que
cela lui aura été possible, enrayé un puissant
agent de civilisation, en amoindrissant la portée
de rabaissement du tarif postal. Non-seulement
dans la politique proprement dite, les six-Malou
sont une fatalité pour la Belgiquemais pour
les intérêts matériels mêmeils ne peuvent
s'empêcher, pour être fidèles leur origine, de
comprimer lessor de la nation. C'est une mis
sion qui leur a été confiée par le haut-clergé,
et on ne pourra leur reprocher de ne pas exé
cuter fidèlement celle partie du programme du
système clérical.
Par arrêté royal en date du 17 janvier 1847,
sont nommés membre militaire du conseil de
milice pour l'arrondissement d'Ypres, et sup
pléant de ce membre, les officiers ci-après
désignés
M. Bothermellieutenant-colonel au 10*
régiment d'infanterie de ligne, Ypres.
M. De Blochause, major au 10e régiment
d'infanterie de ligne, Ypres.
Par arrêté royal du 23 janvier, sont nommés
membres du conseil de milice de l'arrondisse
ment d'Ypres, pour la levée de 1847
Président, M. Vanderstichele de Maubus
conseiller provincial, Ypres.
Suppléant, M. De Patin, Charles, conseiller
provincial, Ypres.
Membre, M. Keingiaertde Gheluvelt, membre
de l'administration communale de Gheluvelt.
Suppléant, M. DemadeFrançois, membre
de l'administration communale de Commines.
Jeudi, dans la matinée, un coup de vent
des plus terribles a enlevé une des aîles du
moulin tordre situé hors la porte de Menin,
Courtrai, et après l'avoir fait tournoyer en l'air,
la lança quelques pas de là. Le garçon au
service du propriétaire du bâtiment se rendit
en ce moment sa besogne habituelle et s'avan
çait vers le moulin, lorsqu'au bruit de la bour
rasque, regardant en l'air, il sentit tomber
deux pouces de lui l'aîle brisée du moulin, et
se crut mort. Par bonheur, la masse pencha
dans une direction opposée, et il fut ainsi sauvé
d'un trépas presque certain.
On nous écrit de Bruxelles que par juge
ment en date de ce jour, le tribunal de pre
mière instance, a condamné la société de colo
nisation payer intégralement les sommes que
M. le major Guillainnot lui a réclamées. Ce
jugement est exécutoire, nonobstant appel et
sans caution.
Par arrêté royal du 24 janvier, il est accordé
au sieur A. van Zuylen van Nyevelt, ex-directeur
du trésor Bruges, une pension de six mille
francs, charge du trésor public, partir du
lBr septembre 1840, sous la déduction d'une
somme de 337 fr. pour contributions arriérées,
dues l'ancienne caisse de retraite.
IV.
D'où partaient ces coups de fusil Peut-être des bandits dont
Yousef nous avait menacés, des Arabes bédouins entrés avec Akber
en pacte de trahison. Quoique je fusse porté en faveur de l'Abyssin,
l'accusation de Yousef contre lui me revint au souvenir comme uu
trait de feu. Je me tournai vivement du côté d'Akber la même
pensée, le même soupçon agitaient sans doute le capitaine nos
regards se croisèrent et s'attachèrent simultanément au visage du
guideacousé. Mais Akber soutint nos regards avec hauteur et re
proche il avait sorti son sabre du fourreau il éperounait vigoureu
sement son cheval, et paraissait impatient de combattic.
Akber, dit-il d'une voix sombre et dure, n'a pas deux langues;
il a promis de mourir pour vous, il mourra pour vous mais nos plus
cruels ennemis ne sont pas ceux qui nous attaquent de front.
Nous courions lancés toute bride... Akber talonnait les pas de
mon cheval Yousef derrière le capitaine ne semblait pas moins
disposé combattre que l'Abyssin. Deviner lequel des deux méditait
de trahir était assurément impossible. Yousef conservait son vidage
calme et blême, mais ses yeux élincelaient. Aux paroles d1 Akber il
jeta et là un coup d'oeil oblique.
Il vient un moment où la trahison se révèle alors elle attaque
de front dit-il ce moment est venu
A cette réplique, Akber, le sabre haut poussa son cheval oontre
Yousef mais le capitaine, se rejetant en arrière, l'arrêta.
Akber et loi Yousef, silence cria-t-il hors de lui. Pardieu je
casse la têle au premier de vous qui bronche, misérables Si vous
ne trahissez ni l'un ni 1 autre voici l'instant de le prouver mais
malheur au traître!
Celte verte allocution sépara les deux guides au moment où
pour la troisième fois depuis notre départ du Sydy-Heymahils
étaient près de s'eutr'égorger.
Demain juge aujourd'hui se contenta de répondre l'Abyssin
d'un ton grave et sentencieux.
Nous courions, emportés dans la direction qu'avait prise Gilbrac.
Nous courions plus inquiets de moment en moment. Les coups de
feu avaient cessé; mais nous n'apercevions rien, si loin que notre vue
pût setendre sur l'immense plaine du désert. Gilbrac avait peut-
être été tué Arrivé devant un sombre bloc de rochers, qui sans
doute avaient servi d'embuscade aux misérables agresseurs du pauvre
Gille capitaine s'arrêta il laissa tomber sa main sur la crosse de
l'un des pistolets placés dans les fentes de la selle regardant aveo
méfiance les anfi aoluosilés obscures qui pouvaient cacher les bri
gands. Mais Akber dit:
Les fils du pillage out des chevaux rapides ils n'attendent pas
leurs ennemis.
Où les trouver de mandais-je vivement l'Abyssin,
Mais avant qu'Akber eût répondu ma quesliou Gilbraille fit
entendre derrière nous de la plus éclatante façon son voluptueux
récitatif.
Ils ont tournile rocher, dit le capitaine, mes amis, ventre ter»e!
Les misérables attaquent nos bagages et Jenny
Aussitôt, eu effet plusieurs coups de feu retentirent... Mais
ces coups de feu d'autres répondirent bientôt il sembla qu'une lutte
s'engageait. Evelin et Fabre défendaient sans doute la jeune Glle et
les bagages... Nous déchirions les flancs de nos chevaux nous cou
rions éperdus, l'impatience, la colère, l'effroi au cœur....
Jenny! Jenny Oh! pourquoi ne s'échappent-ils pas avec
Jenny murmurait Le capitaine. Les imprudents les enfants les
maudits
Ils se sont sans doute échappés, dis-je, i!s déchargent en courant
leurs armes. v
Hâtons-nous hâtons-nous Nous arriverons trop lard