INTÉRIEUR.
6' ANNÉE. - N* 611.
DIMANCHE, 14 MARS 1847.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AFFAIRE DE VIRGINIE CALLENS,
On s'abonne Tpres, Marché
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cepteurs des postes du royaume.
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che et le Jeudi de chaque semaine.
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VIRES ACQUIR1T EUNDO.
YPRES, le 13 Nlar».
Un projet de réforme électorale a été soumis
la chambre des représentants par l'honorable
député de Tournay, M. Casliau. La proposition
est très-anodine et n'exercerait guère d'influence
sur le corps électoral, car M. Castiau demande
l'adjonction seulement des personnes inscrites
sur les listes du jury, pourvu qu'elles versent
en contributions directes au trésor de l'état, le
cens minimum de leur province. Certes une ré
forme électorale d'une portée aussi rélrécie n'a
rien qui doive effrayer, et cependant la majo
rité ne voudra pas la sanctionner. Toute modi
fication la loi électorale est vouée l'exécra
tion, sous la qualification sacramentelle, d'in-
eonstilutionnalilé. Ce qui tendrait conférer la
qualité d'électeur aux capacités alarme le parti
catholique, et cependant s'il entendait bien son
intérêt, il saisirait deux mains l'occasion qui
lui est offertede repousser par des actes le
reproche d'immobilité, qu'on lui adresse. 11
serait même dune bonne politique de donner
satisfaction sur ce point au libéralisme; il pour
rait espérer de relarder d'autant plus une ré
forme plus large et qui donnerait le droit
de vole ces habitants des villes dont les li
tre» sont méconnus, aux mêmes conditions, que
les électeurs des campagnes injustement favori
sés par la loi. Du reste, le sort de la proposition
de M. Castiau est pour ainsi dire décidé, la
droite s'élèvera contre tout changement la
loi électorale, et croira avoir fait une im
mense concession au libéralismeen obéissant
l'art. 49 de la Constitution, qui prescrit que
le nombre des députes est fixé par la loi électo
rale et qu'il ne peut excéder la proportion d'un
député sur 40,000 habitants.
Nous savons que depuis quelques jours, le
commissaire de district M. De Neckere-De
Coninck arpente l'arrondissement, se présentant
partout, comme le candidat du gouvernement
et du clergé, la future élection d'un mem
bre du sénat. Nous croyons pouvoir affirmer
que AI. De Neckere se vante d'avoir conquis
des sympathies qui ne se sont point encore pro
noncées pour lui et en tout cas, aucune décision
l'égard de l'appui que donnera le gouverne
ment, soit la candidature de \1. Alalou, soit
s celle de M. De Neckere, n'est encore prise.
»m n q o ai
Il vient de paraître chez l'éditeur de celle
feuille, un plan topographique de la ville
d'Ypres. Œuvre pareille nous manquait et nous
devousrendre grâces l'auteur, M. De Bruck,
de nous en avoir doté. Ce travail est fait avec le
plus grand soin et lexaclitude la plus irrépro
chable. Du reste, il indique non-seulement les
divisions paroissiales, mais encore les sections
électorales. Les édifices et établissements publics
y sont figurés d'après les plans du cadastre. Al.
De Bruck, dans un but d'utilité, a cru devoir
indiquer les puits et conduits d eau destinés
l'alimentation de la ville. Cest une partie qui
lui a demandé beaucoup d ouvrage. L auteur,
en entreprenant ce travail, ne l'a pas fait dans
un but de spéculationmais plutôt dans 1 in
tention de se rendre utile ses concitoyens.
Du reste, le prix auquel les pians de .M. De
Bruck sont vendre, démontrent son parfait
désintéressement. Voir aux annonces.
Nous avons annoncé dans le temps, qu'un
colporteur avait manqué d'être victime d'une
tentative d'assassinat de là part d'une femme
Aloerman, entre Bixschote et Langemarck. La
cour d'assises de la Flandre Occidentaledans
son audience du.9 mars, a condamné la nommée
Colette d'Hondt, femme de Joseph Moerman,
fileuse âgée de 47 ansnée Hooglede et do
miciliée Bixschote, la peine de mort, comme
convaincue de vol avec circonstances aggra
vantes et de tentative d assassinat. L'arrêt de
condamnation ordonne que l'exécution se fera
sur une des places publiques de la ville de
Bruges.
Tous les marchés de ce jour étaient bien
approvisionnés. Il y a eu baisse sur toutes
les denrées. 359 hectolitres de froment ont été
exposés en vente et tout n'a pas été vendu. Le
prix a été de fr. 30-40 fr. 35-90 [hectolitre.
Néanmoins nu commencement du marché, on
demandait fr.; 37-60. Un ou deux hectolitres
ont été vendus alors fr. 33-60, mais par com
pensation il été traité après le marché, au
prix de fr. 29-90. Aucune agitation ne s'est
manifestée. ,v
On a cherché répandre le bruit que cette
baisse avait pour cause tHief quantité de grains
mis au marché par l'autorité communale; nous
pouvons démentir positivement ce bruit. Pas
un seul hectolitre de froment appartenant la
ville n'a été mis en vente. La certitude d'arri
vages prochains, la baisse sur les marchés de
Fumes, Poperinghe, BergucsLille, Cassel et
S' Omer, enfin la preuve acquise, qu'il existe
des quantités considérables de froment indigène
dans diverses localités de l'arrondissement de
Furneset d'Ypres, sont les causes évidentes de
la réaction signalée.
Le marché aux fèveroles et avoines était
considérable. Les prix ont baissé.
Hainaut et de la Caisse de Prévoyance. La re
cette s'est élevée une somme considérable.
Al. François, capilaine-aide-de-camp de
Al. le général Malherbe, commandant la troi
sième division territoriale, est décédé dimanche
en notre ville.
Le sieur D., ancien employé, chez lequel
on avait depuis quelque temps remarqué cer
taines dispositions l'aliénation mentales'est
jeté, ce matin vers six heures, par une fenê
tre du second étage de la maison qu'il habitait
sur la Grand'Place. Il a été tué sur le coup.
La foire aux chevaux Gand, dite de la
Mi-Carêmea été pourvue d'un grand nombre
de chevaux de Irait et de labour exposés en
vente la place d'Armes et dans les rues envi
ronnantes. Les transactions y ont été plus ani
mées qu'on ne devait s'y attendre, eu égard
aux circonstances difficiles dans lesquelles nous
nous trouvons.
Les chevaux de luxe ont été également nom
breux au faubourg de la porte d'Anvers, et les
achats s'y sont faits des prix passablement
élevés.
La police de Bruxelles ccyitinue faire main-
basse sur tous les mendiants des Flandres qui,
après avoir été reconduits dans leurs foyers
avec des secours, sont revenus presqu'aussitôl
dans la capitale.
m
Dans un moment où la crise industrielle et
alimentaire compromet la paix publique dans la
Flandre orientalecomment se fail-il que M.
Desmaisières reste tranquillement Bruxelles?
Al. le gouverneur de la Flandre orientale veut-il
fournir de nouveaux arguments ceux qui
combattent la présence des fonctionnaires po
litiques dans les chambres. Politique
Alons, 9 mars. Hier lundi a eu lieu, ainsi
que nous l'avions annoncé, le concert-monstre
au bénéfice des Flandresde communes du
COUR D ASSISES DE LA FLANDRE OR7ENTALE.
Audience du 9 Mars. Présidence de M. Rooman.
Dite François Van Lepitliem, dite Siske van
den Pastor, dite Nathalie Lcwillie. Cir
constances romanesques.
Aujourd'hui a comparu devant la cour d'assise3
de notre province cette inlrigantedont les journaux
ont raconté la vie aventureuse, qui tour tour
vêtue d'habillements d'homme et de feinrue, s'est
jouée de la religion, des ministres du culte, de ses
bienfaiteurs et de ses maîtres, et qui a fini en volant
ses maîtres et en commettant une tentative d'as
sassinat sur elle-même.
C'est une paysanne fortement constituée, ayant
le teint très-animé et une figure peu régulière. File
répond avec assurance aux questions de AI. le pré
sident.
Le siège du ministère public est occupé par M.
Faider. M° Ferd. Van Hoorebeke est le défenseur
de l'accusée.
Au nombre des témoins se trouvent les curés de
Zillebeke et d'Oostvleteren.
Voici l'acte d'accusation qui a été lu au com
mencement de l'audience.
Acte d'accusation.
Le procureur-général près la cour d'appel de
Gand fuit connaître que la même cour, chambre
des mises en accusation,a, par arrêt du 4 mai 1844,
renvoyé devant la cour d'assises de la Flandre
orientale, la nommée Virginie Callens, âgée de .89
ans, née Ypres et ayant demeuré en dernier lieu
Wervicq, accusée de vol avec circonstances ag
gravantes, crime prévu parles articles 3?y, 384>
386 du code pénal.
En conséquence, le procureur-général soussigné
a rédigé le présent acte d'accusation, par lequel il
expose que des pièces du procès résultent les cir
constances que voici
Le 2 2 avril 1843, les négociants associés De Smet
et De Keersinaeker, demeurant ensemble rue aux
Loups, ti° 5o, Gand, prirent leur service, sur la
recommandation d'un de leurs correspondants, le
sieur Kinoo, d'Oost-VIetereu (Flandre occiden
tale), un jeune homme nommé François Van
Lepitliem, sur le compte duquel il leur donnait les
meilleurs renseignements. Ce jeune domestique
qui paraissait être 1111 niais, les servit néanmoins
avec fidélité et zèle jusqu'au 24 septembre i84-3.
Vers la fin de juin, Van Lepitliem se chargea de
pourvoir aux besoins d'un petit garçon, âgé de 10
ans, nommé Louis Clinckemaille, son filleul, qu'un
individu d'Ostende, que Van Lepitliem dit être un
membre de sa famille, vint lui amener. L'enfant
fut placé chez une fermière S'-Amand et envoyé
l'école communale.
Tous les dimanches l'instituteur l'amenait chez
son parrain, avec qui il passait la journée et qui lui
témoignait la plus vive tendresse.
Le dimanche, 24 septembre, vers 3 heures, les
sieurs De Sinet et De Keersinaeker ainsi que la
servante sortirent, les premiers pour aller la pro
menade, et la servante avec le petit Louis pour se
rendre an salut, laissant la maison la garde de
Van Lepitliem.