INTÉRIEUR.
0° ANNÉE. - N° 612.
JEUDI, 18 MARS 1817.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
un ira
Feuilleton.
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cepteurs «les postes du royaume.
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Le Progrès parait le Diman
che et le Jeudi de chaque semaine,
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VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ÏPBES, le 17 Mars.
Nos lecteurs se rappelleront que dans la
feuille du 3 décembre 1346, n° 582, nous
avons donné in extenso d'après la Belgique
judiciaireles débats de l'affaire du vicaire
Gepkens devant la cour d'assises de la province
de la Gueldre. Cet ecclésiastique était accusé
d avoir commis une tentative de meurtre sur la
personne de Marie Wiefjerinck, avec laquelle il
avait eu des relations intimes. Un arrêt de la
cour le condamna mort; le pourvoi en cas
sation devant la haute cour fut rejeté le 8 mars
dernier.
Cependant les journaux catholiques et entre
autres l Organe des Flandresavaient annoncé
avec un air de triomphe, que le vicaire Gepkens
était innocent el qu'il était la victime d'une er
reur judiciaire. De là, force déclamations con
tre la presse libérale, qui avait reproduit les
scandaleux débals de celle affaire et ne s'empres
sait nullement de proclamer l'innocence du
vicaire Gepkens. Nous Irouvonsdans la Belgique
judiciaire quelques explications concernant
celle affaire, nous allons les reproduire
Celle affaire avait fait l'objet de commen
taires mystérieux, dont quelquesjournaux poli
tiques ont cru devoir entretenir leurs lecteurs.
On iosinuait que des révélations ultérieures
auraient pu faire supposer l'existence d'une
erreur judiciaire. Voici l'explication de l'énigme.
Par arrêt du 25 février 1847, la cour de la
Gueldre a renvoyé devant le tribunal de Zut-
phen, S Terlinde, sous prévention: 1° de ca
lomnie envers Marie Wiegerinck, la victime de
Gepkenspour l'avoir accusée de faux témoi
gnage et lui avoir imputé dans un cabaret des
fails immoraux 2" de calomnie envers le juge
de paix de Groenlopour avoir imputé ce
fonctionnaire d'avoir promis 300 florins Marie
"Wiegerinck, si elle voulait accuser le vicaire
Gepkens.
L'instruction préliminaire charge de Ter
linde, parait-il, a révélé les faits suivants:
Terlinde après avoir déclaré qu'il était l'auteur
du crime imputé Gepkens, est allé confesser
un ecclésiastique de Haaksbergen, que c'était
là un mensonge. Plus lard il eut un entretien
sans témoins et pendant une heure el demie
avec un avocat; l'entretien terminé, l'avocat fit
connaître que Terlinde s'avouait derechef cou
pable. Terlinde avant cette époque était gené,
après sa déclaration on le vil fourni d'argent,
sans avoir fait aucun gain ostensible. Ses décla
rations sont pleines de contradictions et heur
tent de front, non-seulement les dépositions
des témoins entendus sous serment dans le
procès Gepkens, mais les dires mimes de ce
condamné. Invité désigner le lieu du crime,
il n'a pu y parvenir et s'est trompé d'un kilo
mètre au moins. Sommé de dépeindre exacte
ment l'instrument du crime, il y a mal réussi,
disant entre autresqu'il avait un décimètre
de longueur, lorsqu'il en a trois. Gepkens a dé
claré que l'auteur du fait selon lui, portait une
longue barbe et il est prouvé qu'il n'en a jamais
porté. Cinq témoins déposent unanimement
que le 26 juillet, jour du crime, Terlinde n'a
pas quitté Haaksbergen, ce qui rend impossible
sa présence Groenlo, théâtre du crime. Enfin
il a derechef avoué que toutes ses déclarations
antérieures sont des mensonges,, qu'il u'a ja
mais vu ni connu Marie Wiegerinckni mis le
pied Groenlo, le 26 juillet. Il refuse néan
moins de nommer ceux qui l'ont instigué se
reconnaître l'auteur du crime de Gepkens, en
disant qu'il ne veut pas entraîner d'autres dans
son malheur.
Il paraît enfin que le Gouvernement se pro
pose de mettre la disposition des régences des
villes, de fortes quantités de froment exotique
qu'il a acqpis pour être vendu des prix déter
minés. Celte mesure prise en 1817 ne peut
manquer de produire aujourd hui comme alors,
les effets les plus salutaires.
Les nouvelles relatives au prix des .céréales
sont généralement la baisse. A Gand le prix
est tombé de 3 fr. l'hectolitre; Bruges, le
froment de première qualité s'est vendu de fr.
27-21 fr. 35-55.
A Courtraiil y a eu une baisse très-forte
n'ayant pas la cote officielle nous craignons de
commettre une erreur en indiquant le chiffre,
vraimentexlraordinairequ'on indique Le jour
nal/a Chronique, la donne comme étant de fr.
3-50 fr. 4-00 (hectolitre. La grande quantité
de grains achetés en Angleterre, pour la Bel
gique, y ont fait monter le prix.
Deux navires chargés de froment sont arrivés
Oslende et forment l avant-garde de l'escadre
alimentaire, que l'on attend courts jours.
Des personnes même d'être bien informées,
nous annoncent qu'il existe encorechez un
grand nombre de fermiers de notre Flandre,
des approvisionnements considérables.
Le marché de Furnes sera fortement fourni,
nous assure-t-oncar les cultivateurs pré
voyant la baisse, se hâtent de réaliser aux prix
élevés de la cote.
On lit dans 1 Indépendance
M. Vandecasteele a publié dernièrement une
lettre Mde Theux sur la misère des Flan
dres. Dans ce petit écrit, la conduite du minis
tère était critiquée, attaquée avec une extrême
vivacité, et mêmenous en convenons, avec
une certaine exagération de langage el de
termes.
Néanmoins, il paraissait que celte publication
n'était pas considérée comme un fait très-grave,
et plusieurs journaux ont cru, par ce motif,
pouvoir reproduire la lettre de M. Vandecas
teele. Eh bien voici que tout-à-coup le minis
tère se ravise. Ce qui lui paraissait innocent est
devenu criminel ses yeux, car M. Vande
casteele, l'auteur de la lettre M de Theux, a
été arrêté hier (vendredi) Bruxelles, sur
l'ordre du parquet de ladite ville.
M. Vandecasteele a été transféré dans la pri
son de Bruges.
De son côté le Journal des Flandres dit
Les excitations incessantes des journaux
ministériels, (notamment de VÉmancipation
du Nouoelliste et de l'ignoble Organecontre
la presse indépendante, ont eDgagé le gouver
nement satisfaire aux désirs de la camarilla.
Une guerre ouverte contre les organes de l'opi
nion libérale vient d'être organisée. Sous pré
texte de poursuivre l'auteur de la lettre M.
de Theux, le ministre de la justice veut se
venger de l'opposition qui critique si sévèrement
ses actes, en ordonnant une poursuite contre
les journaux indépendants.
Hier, notre éditeur a été cité par huissier,
comparaître ce matin devant le juge d'in
struction, afin d'être entendu relativement la
publication de la lettre de M. Vandecasteele.
Les excitations des journaux ministériels dont
parle le Journal des Flandresdonnent
penser que ce qui a motivé l'arrestation de M.
Vandecasteele, c'est le fait de la grande publi
cité donnée sa lettre, de sa traduction en
flamand et de sa distribution dans les Flandres.
Le ministère agit donc dans cette circonstance
IM3 LU EDË
XI. LSuite.)
^D-ans un premier mouvementnous nous portions en avant avec
confiance avec bonheur mais le capitaine nous arrêta. Cet Arabe
était peut-être un Bédouin, un bandit le capitaine arma «ou fusil.
L'Arabe viut tranquillement au-devant de nous. Il était seul
pied pauvrement vêtu d'un kaik blanc, noué sur sa tête et dont
les plis l'enveloppaient.
H Quand il fut procheil nous envisagea d'un coup rapide puis il
mit la main sur sa poitrine et dit
Que la paix soit avec vous que la paix soit avec vous
El passa... Il croissait notre chemin.
Le capitaine l'arrêta il lui dit
J Que la paix soit avec toi pèlerin ta parole est bonne. Mais
nous sommes égarés nos guides sont morts. Nous parcourons le dé
sert, uous cherchons l'oasis du Grand-Serpent, ou loute autre oasis,
où nous puissions joindre une caravane. Dis, quel endroit conduit
Cette route
M Cette route conduit l'oasis des Chasseurs.
3 M A combien de journées se trouve l'oasis des Chasseurs
A quatorze journées.
C'était la direction que nous suivions j quatorze journées Celte
réponse nous fit tressaillir.
Mais de ce côté? reprit le capitaine eu indiquant 1 autre di
rection du chemin.
Celte route de ce côté conduit l'oasis de la rivière d'Or
répondit l'Arabe.
Ah nous tenons notre bckr-el-ouahhasch s'écria Gilbrac.
Caramba la maudite bête a mis de son parti tous les démons de
l'Afrique.
—4 A combien de journées se trouve l'oasis de la rivière d'Or? de
manda le capitaine.
Une journée.
Et l'Arabe se détourna il continuait son chemin j mais Breton
l'arrêta de nouveau.
Pèlerin, dit-il, où vas-tu
A l'oasis de la rivière d'Or.
Et bien guide nos pas, permets que nous l'accompagnions et
je te donnerai par heure de voyage un sac de piastres.
Abou-Aïhou a fait vœu de pauvreté répondit l'Arabe j ce
pendant il est au service de ceux que le génie tourmente.
Que le génie tourmente dit Gilbrac stupéfié.
Nous nous trouvions près d'un monceau de cailloux. Le soir tom
bait. L'Arabe s'assit froidement sur le bord du chemin. Il portait
sous son kaik une petite cage de ferj il mit cette cage sur ses genoux
et dit entre ses dents, d'un ton sacramentel, des mots inintelligibles.
Nous le considérions avec surprise.
Pèlerin demanda !c capitaine serais-tu dervichekalcndcr
marabout
Je suis attrapeur de g'éniesrepondit l'Arabe.
Qu'y a-t-il dans celte cage de fer
Un génie.
Ces réponses n'étaient pas faites pour éclaircir notre étonoement.
Bagasse s'écria Gilbrac qui se démenait impaliemincut sur
Gilbraille. Un génie un génie 1 j'ai vu Debureau Mme Saqui et
l'académie, les génies de la France je voudrais bieu voir les génies*
de l'Afrique.
Avec l'aide de Fabre, je descendis terre le pauvre Gil. Il s'em
para de la cage de fer et regarda ce qu'elle contenait.
Un rat de la plus grosse espèce était enfermé dans cette cage.
Ah c'est un génie dopera un rat dit Gilbrac un rat qui
grignote dans un coin une croûte de pain, comme cette pauvre Anna
Léonie le bon génie de Robertle soir des représentations son
bénéfice. Arabe, tes génies d'Afrique me semblent un peu bêtes.
Salam ce génie n'est pas un ratobserva froidement Abou-
Aïbou c'est une puce enchantée.
Une puce enchantée
Une puce enchantée regarde bien.
Gilbrac regarda de nouveau, puis il dit
Attrapeur je crois que tu me prends pour un génie d'Afrique.
Salamc'est une puce enchantée, répéta l'Arabe je l'ai prise
dans la couche de Blanche-Rosée la plus belle des filles d'Adja.
Depuis que j'ai saisi cette puce enchantée, Blanche Rosée reconciliée
avec Amrou, son mari, me bénitcar sou existence est douce, j'ai
rendu la paix ses jours tourmentés.
Abou-Aïbou tu as un nom des Mille et une nuits conte-nous
celte histoire... si tu n'as pas sommeil, d,têGilbrac.
Nous étions épuisés de fatigue la nuit venaituous avions encore
une journée de marche...
Arabe dit le capitaine nous sommas sans vivresla soif nous
tourmente horriblement.
L'aitrapeur de génies n'attendit pas que Breton achevât sa phrase.
11 détacha de son épaule une petite besace qu'il ouvrit.