comme il a agi dans l'affaire des caricatures
c'est-à-dire qu il fait dépendre la criminalité
d'un écrit de la publicité plus ou moins éten
due qu il peut recevoir, des faits qui le suivent
et auxquels on a cherché le rattacher. Ainsi
l'on essaye d'établir un lien entre la lettre de
M. Vandecasleele et la fermentation qui a ele
remarquée Gand et les quelques troubles qui
ont eu lieu Bruges.
Nous ne pouvons, en vérité, laisser s'établir
sans protestation une pareille jurisprudence. Il
y a plus d'un mois que la lettre de M. Vande
casleele a été publiée; le ministère la jugea,
son apparition, comme inoffensive, puisqu'au-
cunes poursuites ne furent dirigées contre son
auteur et les journaux qui la reproduisirent. Et
parce que des troubles ont lieu dans les Flan
dres, un mois après, cet écrit inoffensif devient
toul-à-coup coupable! Il ne porte pas en lui-
mcme la criminalité elle est tout entière dans
les faits subséquents! Mais avec une pareille
jurisprudence qui donc peut répondre de 11e
pas être recherché, au moment où il y pensera
le moinspour des publications antérieures,
oubliées peut-être même, auxquelles le minis
tère aura subitement découvert des caractères
qu'il ne lui soupçonnait pas d'abord Il n'y a
plus dès lors de garantie pour l'écrivain car
qui peut l'assurer qu'il ne surgira pas des évé
nements inattendus, auxquels on rattachera ses
écrits pour le rendre possible de poursuites
l'abri desquelles il avait le droit de se croire.
La conduite de M. le ministre de la justice
est donc inqualifiable. Ou la publication de la
lettre de M. Vandecasleele constituait un acte
coupable et les poursuites devaient suivie alors
immédiatement celte publication, el M. d Ane-
than a manqué son devoir en ne les ordon
nant pas: or, cette publication n'offrait l'épo
que où elle a été faite ni gravité ni danger, et
sa criminalité ne peut pas se conclure de
l étendue de la publicité qu'elle a reçue. Il y a
de la part du ministère, dans les tardives pour
suites dont M. Vandecasleele est aujoui d hui
L'objet, line incurie impardonuable ou un arbi
traire contre lequel nous ue saurions trop vive
ment protester.
M. le ministre de la guerre vient de rappeler
toutes les autorités militaires les instructions
qui existent pour les cas d émeute ou de ras
semblement qui troubleraient la tranquillité
publique. Ces instructionspuisées dans nos
lois, sont très-sévères. Comme il est important
que les fauteurs de désordres puissent apprécier
la conduite que la force publique tiendra le cas
échéant leur égard nous croyons utile de
faire connaître in extenso ces instructions
Tout officier commandant des troupes
détachements, postes, patrouilles, etc., a l'or
dre de se conformer aux dispositions suivantes
1° En cas d attaques, violences ou voies de
fait exercées contre des personnes ou des pro
priétés le commandant doit, sans réquisition
ni sommation préalables et même en faisant
usage des armes, s'il y a résistance, arrêter s'il
est possible les assaillants et ceux qui les exci-
I .11 II
Notre souffrance était véritablement insupportable, nous suivions
avec avidité les gestes de l'Arabe... Abou-Aïbou étala sous no* yeux
quelque chose d'indistinctde confus.
Qu'est-ce que c'est que ça demanda Gilbrac en se penchant
«ur ce quelque chose.
Ce sont des sauterelles grillées.
Des sauterelles
Et Gilbrac releva le nez.
Caramba! tu voudrais que nous croquassions cela... Atlrapeur,
décidément lu nous prends pour des génies d'Afrique
Mais Abou-Aïbou porta, sans émotion, ses lèvres une pincée de
sauterelles et les croqua véritablement. Nous le considéiious avec
surprise et dégoût. Une seconde pincée suivit la première Abou-
Aïbou continua froidement cet étrange repas.
La faim nous torturait. Gilbrac avait les yeux flamboyants; il
regardait 1 Arabe et se frottait la poitrine.
Euliu, succombant la teutatiou il dit en manière d'excuse
Mon médecin Diafoirus m'a ordonné du jus de cloporte j'ai
jeté le jus de cloporte et j'ai guéri. Pour avaler une sauterelle,
Bagasse je ne mourrai pas
Ce disant, Gilbrac prit bravement une sauterelle et l'avala puis
s'éciia
Des crevettes des crevettes
Et recommeuça... Abou-Aibou avait eu outre une petite calebasse
d'eau... Pendant que uoussoupious il raconta 1 histoire de la puce
enchantée.
Cet Arabe paraissait un plaisant compagnon, une sorte de bohé-
ujieu espagnol, insoucieux et hâbleur. Nous nous croyions la veille
de sortir du descit; notre inquiétude s'en était allée nous nous
lent, ou au moins les écarter et défendre les
personnes ou les maisons attaquées;
2° En cas d'attaque contre une propriété,
si la troupe ne peut arriver que lorsque cette
propriété est déjà envahie, le commandant fera
immédiatement arrêter tous ceux qui se trou
veront l'intérieur. En cas de résistancela
force des armes sera employée
3° Les commandants de troupes station
nées dans les rues et places publiques, doivent
la première réquisition émanée de l'autorité
municipale, dissiper tout rassemblement. En
cas de résistance, la force des armes sera em
ployée et ceux qui pourraient être saisis seront
arrêtés
4° Dans tous les cas mentionnés ci-dessus,
la troupe pourra faire usage de ses armes, sans
réquisition ni sommation préalablescontre
tous ceux qui exerceraient contre elles des
violences ou voies de fait.
na<g>«g—
On lit dans Y Espoir, de Renaix
Au moment où nous mettons sous presse, les
désordres les plus gravesrègnent dans nos murs.
Le marché est envahi par une foule déguenillée
qui pille les denrées en vente. La demeure de
M VVillocq père, marchand de grains, est
menacée de dévastation. La police est sur les
lieux. Plusieurs arrestations ont été faites.
Des lettres reçues de Londres annoncent que,
malgré les énormes achats faits par la France
en Angleterre, tous les délenteurs de grains et
farines sont pleins leurs magasins regorgent,
et tous ont acheté aussi longtemps qu'ils pou
vaient disposer de capitaux ou de crédits. Les
détenteurs et les spéculateurs sont donc devant
la nécessité de la réalisation qui deviendra
impérieuse sous peu de jours si la réserve de
la banque d'Angleterre continue diminuer.
Nous engageons très-sérieusement nos fer
miers et les détenteurs de céréales, méditer
ces faits dont nous garantissons la rigoureuse
exactitude, et qui annoncent une baisse immi
nente si importante. [Politique.)
On apprend de Louvaiu qu'au marché d'hier
de cette ville les grains ont éprouvé une baisse
sensible. C'est la continuation du mouvement
rétrograde qui se manifeste généralement.
Un arrêté royal du 13 mars, contresigné
par les ministres de l'intérieur et des finances
porte
Les viandes sechées, salées ou fumées, de
toute espèce sont déclarées libres l'entrée
jusqu'au 1er octobre 1847.
11 sera perçu sur ces denrées un droit de ba
lance de dix centimes par mille kilogrammes.
La sixième liste desouscriplion publiée par le
Journal de Liéyc en faveur des classes ouvrière
et indigente, porte le inoutaul fr. 62,841-24 c.
Vendredi le sieur Mces, voyageant pour une
maison de Bruxelles, était descendu au Lion
d'Or h Pervyse pour y souper. Pendant le repas
reposions en pleine sécurité, tranquilles et la joie au cceur.
Je parcours les oasis de l'Arabe; j'attrape lesgéiiies. Dans l'oasis
d'Adja Arnrou avait épousé Blaucbe-Rosée. Blanche-Rosée était
belle comme le premier sourire de l'amour; A rarou l'aimait; Anirou
désirait un fils. Dépendant les anuées s'écoulaient cl Amron n'ob
tenait pas de tils. 11 devint sombre, taciturne-, Blanche-Rosée versa
des larmes. Uu vieux marabout puis un médecin juif furent con
sultés. 1, uu donna des amulettes, l'autre des simples les simplés et
les amulettes demeurèreut sans effet; alors Amiou traversa le désert;
il vint moi. Je le suivis dans l'oasis d'Adja; je vis Blanche-Rosé et
je dis Anirou, un génie habile ta couche et rend Ion épouse stérile;
j'attraperai le génie; aie confiance. Amroti me répondit Je n'ai pas
de fils; attrape le génie, el que la béuédiclion du prophète descende
sur toi La nuit suivante et tandis qu'Ainrou reposait côté de
Blanche-Rosée j'allai lui. Amrou lève-loi, dis-je que j attrape
le génie. Anirou se leva Blunche-Roséc dormait. Amrou conti
nuai je prends Ion cimeterre ut garde la porte de cette chambre, car
si le génie appelait les djinns qui rodentldans ton jardin, nous serions
perdus tous trois. Amrou était brave il prit son cimeterre et sortit
de la chambre. Je cherchai le génie je le cherchai longtemps
Blaucbe-lloséc s'éveilla; nous le trouvâmes ensemble... Quand il
fut trouvé, j'appelai Amrou;jc lui montrai la puce que j'avais attrapée
au fond de sa couclic. lléjouis toi Amrou, lui dis-jc tu auras uu
fils. Amrou m'embrassa Il est aujourd'hui père et Blauche- Rosée
me bénit, car son existence est douce j'ai rendu la paix ses jours
tourmentés.
Eh bien! Abou-Aïbou je raconterai ton histoire M. Paul
de Kock et je demanderai pour toi le prix Morithyori.
Je viens de l'oasis d'Adja poursuivit froidement lattrapeur.
deux voleurs ont enlevé de son cabriolet un sac
fermé d'un cadenas et contenant 1,180 francs;
sur ces entrefaites le sieur Mees sortit pour faire
atteler son cheval, sa vue les voleurs s'enfui
rent emportant le sac. On se mit leur pour
suite, mais ils ont pu échapper en abandonnant
le sacaprès en avoir enlevé l'argent excepté
80 francs.
Le Gouvernement vient d'acquérir pour le
ministère de la justice et sous la réserve de
l'approbation législative, l'hôtel de M. Ëngler
et le petit hôtel qui se trouve entre ce dernier
et le ministère des finances. De celle façon les
magnifiques bâtiments de la rue de la Loi de
viendront jusqu'au dernier, la propriété de
I Etatel dans aucun pays les départements
ministériels ne seront réunis d'une façon aussi
convenable.
D'après le projet du Gouvernement, le local
actuel du ministère de la justice, vieux et in
commode bâtimentserait démoli ainsi que le
manège de la rue du Musée, afin d'y élever un
palais pour les expositions nationales de l'in
dustrie, beaux-arts, les fêtes publiques, etc.
L'hôtel de M. Engler, qui a des dépendances
considérables et un terrain très-vaste a été
acheté pour 120,000 francs au général Jacque-
minot, en 1843 mais depuis lors, les proprié
tés ont singulièrement augmenté de valeur; il
faut dire aussi que feu M. le sénateur Engler a
fait son hôtel d'importantes améliorations.
Le prix des deux achats provisoires s'élève,
paraît-il, environ 400,000 francs.
■WJOCBigi.ii
Une tentative de désordre a agité samedi la
ville de Renaix. Le matin une foule de pauvres
s'est portée vers le marché aux pommes de terre,
el on a répandu quelques sacs sur la place; de
là elle s'est ruée vers la maison d'un négociant
en grains, en vociférant des menaces de pillage.
Mais quelques arrestations immédiatement opé
rées ont promplemenl tout fait rentrer dans
l'ordre.
Entre trois et quatre heures de relevée, il est
parti d'Audenarde deux compagnies de grena
diers, afin, s'il était ultérieurement nécessaire,
de prêter main forte aux autorités locales.
La position de Renaix est, au reste, réelle
ment malheureuse; sur 13,000 habitants, il y
a 8,000 pauvres la charge du bureau de bien
faisance, et ce dernier n'a que 30,000 francs de
revenu.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 10 mars. Les nommés Jean-
Baptiste Merlevede fils de Josephâgé de 44
ans, el Philippe de Prince, fils de Léonard,
âgéde 23 ans, nés et domiciliés Vlamertinglie,
ouvriers convaincus de vol avec circonstances
aggravantes, ont été condamnés, le premier
étant en état de récidiveaux travaux forcés
perpétuité, l'exposition et la marque des
lettres T. P. et le second huit années de
travaux forcés, l'exposition et huit années
de surveillance.
Je nourris clans celte cage la puce enchantée.
Ali mais de quoi nourris-tu donc cette puce enchantée Elle
est devenue un bel et bon rat, ta puce.
Salum ce n'est pas uu rat...
Ce n'est pas un rat attrapuur...
Salam regarde bien.
Salam je vois bien que c'est un rat pardieu
Tu ne regardes pas bien... la puce est sur le rat... regarde bien.
Bagasse lu es plus fort que mois'écria lattrapeur bonne
nuit
Le soleil descendait sous l'horizon. Les étoiles perçaient la voûte
obscure du ciel. L'air fraîchissait. L'immense plaine de sables se
déroulait au loin, tlans les ténèbres, calme et silencieuse...
C'était la seconde nuit que nous passions dans le désert. Nous
nous couchâmes au pied du monceau de cailloux Jenny, enveloppée
d'un kaïk se plaça près du capitaine; Eveliu s'étendit son côté.
Le cheval et Giibraille étaient attachés fraternellement au même
bloc de pierre.
La rencontre d'Abou-Aïbou, l'espoir de sortir bientôt de l'affreuse
situation où nous nous trouvions jetés ensuite de la mort d'Akber
nous disposaient merveilleusement dormir bercés de rêves lieu,
reux.
Toutefois vers minuitla voix de Giibraille retcutit brusque
ment. Je me levai, mais Gilbrac s'écria:
Attrapcur de génies du démon Ah le brigand nous vole
notre cheval
A la clarté des étoiles, on voyait effectivement Abou-Aïbou fuir
au loin a cheval.
La suite au prochain n°.)