INTERIEUR. 6° ANNÉE. - R* 613. DIMANCHE, 21 SURS 1817» JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. YILLE D'YPRES. conseil commukàl. Oii s'abonne Tpres, Marché au Beurre, 1et chez tous les per- cèpteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les aulres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la rédafc- lion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudidecliaquesemaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. Vires acquirit eundo. YPHE.S, Je 20 IHaPg. 11 est temps de songer sérieusement au* élections prochaines, l'époque n'en est plus si éloignée. La loi qui prescrit une nouvelle ré partition des représentants et des sénateurs est déjà votée la chambre et il est croire qu'elle fie soulèvera pas d'opposition au sénat. C'est, en effet, un vœu de la Constitution auquel on était tenu de se conformer. Notre pacte fonda mental, en donnant pour limite la représen tation nationale la nomination d'un député par quarante mille âmes et d'un sénateur par quatre vingt millen'a pas voulu qu'on dépassât les bornes qu'il avait posées; mais il était bien entendu mesure que la population augmen terait, que le nombre des députés devînt pro portionnel la base indiquée. Si l'augmentation avait été facultativeComme le ministère l'a prétendu, au bout d'un certain laps de temps, il serait arrivé qu'on n'aurait pas môme eu un député par cent mille âmes, bien que la constitution eut ordonné que le nombre des députés, calculé sur la population ne pouvait excéder la proportion d'un représentant pour quarante mille. Par celte loi, nous l'avons déjà dit, nous per drons l'alternat dont notre arrondissement jouissait avec les districts de Dixmude, Furnes et Oslende, pour la nomination d'un sénateur. Avant de nous occuper des choix faire disons quelques mots de la manière dont la province a été représentée la législature. Les députés flamands sont quelques exceptions près, des ministériels renforcés qui dans toutes les occasionsont soutenu les cabinets rétro grades ou mixtes avec une obstination déplo rable. On peut se convaincre actuellement combien le système clérical a fourvoyé la Bel gique et surtout les provinces flamandes, qui souffrent aujoupd hui d'un fléau inconnu pen dant longtemps dans notre pays, le paupérisme. Les honorables qui représentent les Flandres au parlement, malgré toutes les prédictions qui ne leur ont pas fait faute, se sont laissé traîner niaisement la remorque par I episcopat et les minisires charges de faire dominer dans le pays les vues du parli-prètre. La faute en est bien un peu aux électeurs, Ceux des campagnes sur tout. qui n'ont pas secoué le honteux esclavage que fait peser sur eux le curé de leur village. Aujourd'hui verra-t-on plus clair et sortira-t-on de cette torpeur dans laquelle les électeurs flamands paraissent plongés? Nous l'espérons, les maux qui sont venus frapper nos belles provinces feront l'office d'aiguillons et excite ront les électeurs ne plus se laisser guider aveuglement par ces meneurs, dont les avis et les conseils onteu de si fâcheuses conséquences. Depuis six ans bientôt, l'arrondissement d'Ypres a eu la chambre deux députés dévoués de corps et âme au système clérical et votant, l'exception de M. Biebuyck, habituellement avec la majorité. On devrait s'imaginer d'après ces données que le district d'Ypres doit être un arrondissement favorisé ou qu'au moins ses droits ont été défendus avec succès? Il n'en est rien de tout le royaume, aucun arrondisse ment n'a eu plus se plaindre que le nôtre, des actes du gouvernement. Dans toutes les occa sions, nous avons vu nos réclamations les plus justes rester sans effet, nos droits sacrifiés des intérêts de districts voisins, mieux appuyés par leurs députés. Cependant nous avons pour re présentants un ministre des finances. M. Jules Malou, autrefois M. De Florisone et ensuite M. Biebuyck, président du tribunal de première instance d'Ypres. Il est ridicule qu'on vienne prétendre, qu'il était impossible ces messieurs de nous faire obtenir des avantages que d'autres se sont fait adjugera noire détriment. Nous ne voulons pas nous étendre sur les ques tions quiont pris une tournure défavorable nos intérêts, la liste serait trop longue et d'ailleurs il ne s'agira pas de la réélection des députés élus, mais du choix d'un troisième, que la nou velle loi nous accorde. Il serait fâcheux que les libéraux de l'arrondissement d'Ypres ne pussent parvenir faire élire un homme appartenant une autre nuance d'opinion puisque nous avons si peu nous vanter de ceux que nous subissons. Pour le sénat, nous n'avons qu'une nomi nation faire et M. Malou-Vergauvven qui est en possession du mandatl'a trop bien rempli pour qu'on soit tenté de le confier un autre. Nous savons que M. De Neckere-De Coninck, sénateur élu par les districts réunis d'Ostende,de Furnes et de Dixmude, se met sur les rangs et veut s'opposer M. Malou et même se vante de le débusquer. M. De Neckere, malgré ses fonctions de commissaire d'arrondissement, pourrait bien rencontrer plus d'antipathies qu'il ne pourrait le supposer. Pour aujourd hui nous nous bornerons faire remarquer la conduite blâmable de M. De Neckere. En briguant la candidature de membre du sénat Ypres, en opposition M Maloul'ambition seule le guide, car n'ayant pas été élu par l'arrondisse ment d'Ypres, il devait s'adresser aux districts qui l'ont envoyé au sénat, plutôt que de com battre la candidature de M. Malou par de viles et basses intrigues. II est indigne pour M. De Neckere de prétendre déposséder de son mandat un homme qui l'a rempli la satisfac tion de tous ses commettants, et qui, bien plus que luimérite juste litre les sympathies de tous les électeurs honnêtes et indépendants. Séance publique fixée au Lundi-i Mars 1847) deux heures et demie de relevée. ORDRE DU JOUR i° Communication de piècès. 20 Approuver s'il y a lieu, le compte de la salle syphilitique pour l'exercice 1845 et le budget de cet établissement pour l'année i8+7- 5° Statuer définitivement sur la demande du sieur Delvaux, en restitution du droit sur les cuirs. 4° Délibérer sur une demande tendante modi fier une disposition au règlement sur les pompes funèbres. 5° Arrêter le rôle pour la perception de la taxe provinciale et communale sur les chiens. 6° Délibérer sur une proposition du collège ten dante voter les fonds nécessaires, pour couvrir les dépenses résultées de la cherté des vivres. 7° Statuer sur la demande en payement du mon tant des cédules delà dette différée^ appartenant aux hospices de Confines. u-»<5 --U-i— Le 18 de ce moisle cadavre de Jean Yandè Weghe, âgé de 70 ans, domicilié Passchen- daele, a été retiré d'un puits, sur le territoire de cette commune. Il paraît que c'est dans un accès d'aliénation mentale, que ce malheureux a mis fin ses jours. L'enterrement du prétendu Th. de Croismare, femme dont on ignore le véritable nom, a eu lieu avant hier S1 Josse-ten-Noode. Beaucoup d'employés du ministère assistaient aux funé railles. On se perd en conjectures sur ce singulier événement. Le nom de Croismare appartient une assez ancienne famille de la noblesse fran- Fciiillcton. UM ROMAN LI [Suite.) XII. I.e capitaine Breton, l abre, Evelin, Jenny^éveillés aux cris de Gilbrac,.furent debout eù uti moment II, »irent |e mauJit atlrapeur de génies qiii disparaissait dans les léuèbrcs éperortnant le cheVal de Yousef. J'avais enfourché Gilbraille je me lançai sur ses traces toute bride. Gilbrac mit d'un mot Breton au fait du vol de l'Arabe. Le capi taine, Fabre, Evelin, se jetèrent sur leurs armes avec désespoir ce cheval était en efietpour traverser le désertnotre graude res source. Le capitaine, se portant eu avant, tira sur Pattrapeur, mais le coup ne partit pas; Te chien des fusils de Fabre et d'Evélin s'a- bal lit également en vain. Le mïséïable Abou-Aïbou, pendant notre sommeil, avait faussé les batteries l'aide d'une pierre... Il empor tait le fusil de Gilbrac, mon kaïk, nos balles, notre poudre, l'outre d'esprit de vin du capitaine sa môntre nous étions dépouillés. Il nous laissait son kaïk troué et le fond de sa besace une pinoée de sauterelles grillées. Cependant j'éperonnai Gilbraille sa poursuite. La merveilleuse bêle semblait Comprendre notre détresse, et combien il nous était important de recouvrer le cheval. Elle se précipitait hors d'haleine. Toutefois Gilbrac se reprit tout coup crier de toute la vigueur de ses poumons. Le baudetirrésolu la voix de son parrain ralentît le pas. Je le poussai vigoureusement. Sollicité des deux côtés, il trébucha et tomba. Je roulai sur le sable. ATors j'enterfdis l'Arabe qui disait L'attrapeur de génies est tout -puissant j il a pour auxiliaires le ventre, la tête et le caïùr': l'orgueil, la crainte et le besoin. Le misérable nous avait indignement joués et nous insultait. Je saisis un pistolet dans les foules de la selle de Gilbraille je tirai sur lui, le coup partit. Abou-Aïbou fit un crichanoela et disparut empoïté par le cheval au fond des ténèbres... Je retouruai sur mes pas guidé par les cris de Gilbrac, travers l'obscurité. Je ttouvai le capitaine accablé Evelin dans un élat d'exaspération terrible Jenny en larmes Fabre sombre morne Gilbrac maudissant tue-tête L'attrapeur. Le découragementle désespoir se tra I uisaient selon le tempéramment de chacun... La chute était en efiet effrayante bout de forces et de tentaiives l'instaut où nous entrevoyions, ivres de bonheur, la fin de nos souf frances, notre sortie tant souhaitée de ce désert qui nous enveloppait de ses replis infranchissables tout espoir nous était arraché lin- digne bandit qui promettait de guider nos pas s'enfuyart en nous volant notre unique cheval. Cependant le capitaine secoua son accablement. Il était seul ca pable de uous sauver. Sa fermeté, son courage, nou» avaient amenés jusqu'ici, l'instant était suprême, si le découragement venait nous frapper nous élious perdus. Breton se mit aussitôt en devoir de remonter notre persévérance. Il releva le front sa parole se rassé réna. Mes enfants, dit-il, uous continuerons notre chemin. Nous avons hier traversé les sables l'aventure; 1« ciel nous a conduits sur cette route nous sommes plus d'à demi sauvés. Cette route est fréquentée Abou-Aïbou est un bandit, mais d'un instant l'autre si lentement qué nous avancions, nous rencontrerons soit une cara vane, soit un pèlerin hounète homme qui nous guidera; aujourd hui ne s'écoulera pas sans une semblable rencontre les oasis des Chas seurs et delà rivière d'Or sont toutes deux très-visiiées. Du courage donc nous touchons le but uous l'atteindrons... Ah de la persé vérance, mes enfants La souris avec de la persévérance coupe uu cable et la fourmi traverse le désert. Nous tenons un chemin; au rons-nous moins de persévérai ce que la fourmi Eh sans doute s'écria Gilbrac, qui gesticulait dans un trans port d'exaspération comique sans doute ex-tuteur tu raisonnes comme la chanson Persévérance est le refrain du pèlerin. Mais* la fourmi a je ne sais combien de pattes «on service, et moi je suis cul-de-jatte je suis perdus. Mes pieds font craquer mes bottes et mes jambes grossissent comme les tours de Notre-Dame de Paris... Oli Paris, si je rentre dans tes murailles oh si je rentre dans tes murailles Paris Comme je me restaurerais caramba comme je me dorloterais, comme je n'irais plus voir que le désert de Francoui. Oh je fais vœu de ne plus manger de sauterelles, Patis, si je rentre dans tes murailles. Nous avoiïs encore Gilbraille don Gil dit le capitaine Gil braille te portera. Aie courage donc ouinous rentrerons dans Paris, et tu n'eu sortiras plus qu'à la dislance de Pantin..,. Si cela coutimie ex-tuteur tu feras bien, je crois, de m'ac corde r jusqu'à Chareuton la léte me brûle. Douue-uioi donc lot*

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 1