2
CONGRÈS LIBÉRAL.
b. Discussion et adoption des mesures employer
pour les comités électoraux.
NOUVELLES DIVERSES.
çaise, ce qu'on assure. Des informations ont
été demandées en France, pour découvrir s'il
est possible, le mystère qui semble envelopper
d'un voile épaisl'origine de la défunte.
Un journal de Gand, en annonçant la mort
de la personne décédée ces jours derniers
S1 Josse-len-Noode, sous le nom de Th. de
Croismare, ajoute: On prétend que le véritable
M. de Croismare était le mari de la personne
qui vient de mourir et que dans l'uneou l'autre
bataille, la femme ayant vu périr son mari,
aura usurpé le nom, le sexeet le titre de celui-ci.
C'est ce que l'examen des papiers trouvés dans
la mortuaire démontrera probablement.
Par arrêté royal en date du 16 mars 1817,
le sieur Messiaen (Félix-Fortuné), docteur en
droit et ancien commis greffier au tribunal de
première instance d'Ypres, actuellement com
mis de deuxième classe au département de la
justice, est nommé juge au tribunal de pre
mière instarce de Furnes, en remplacement du
sieur de Lalre, démissionnaire.
Par arrêté royal en date du 16 mars 1817,
le sieur Félix-Fortuné Messiaen nommé juge
au tribunal de première instance de Furnes, est
chargé de remplir les fonctions de juge d'in
struction jusqu'à l'expiration du terme assigné
son prédécesseur.
Avant-hier a eu lieu l'hôpital militaire de
celte ville, en présence de tous les médecins de
notre garnisonl'amputation du poing d'un
militaire. Celle opération qui a été faite
l'aide de l'éther, a parfaitement réussi.
[Impartial de Bruges.)
La commission administrative de l'Alliance
vient d'adresser aux différentes Associations
libérales du royaume, le projet d'ordre du jour
de la prochaine réunion du Congrès libéral.
Nous lisons dans la circulaire qui l'accompagne
La session s'ouvrira dimanche, 28 du mois
de mars courant, 9 heures du matin,
rHôlel-de—Ville de Bruxelles (entrée par l'esca
lier des Lions, Grand'Place). Nous aurons l'hon
neur de vous adresser, quelques jours d'avance,
les caries d'admission pour Messieurs vos
délégués.
Nous avons cru ne pas devoir attendre
jusque-là, Messieurspour vous faire parvenir
le projet d'osdre du jour qui sera soumis l'as
semblée et qui explique ou développe certains
articles de celui que renfermait notre circulaire
du 31 janvier dernier. Vous y reconnaîtrez,
Messieurs, que, dans notre pensée, la réunion
du Congrès ne doit aboutir qu'à la consolida
tion de l'œuvre du 14 juin, en achevant sur les
bases de l'acte fédératif, l'organisation du libé
ralisme et en préparant le succès des élections
qui s'approchent.
Il serait superflu de vous rappeler d'ail
leurs que cet ordre de jour est nécessairement
provisoire, et qu'il appartient au Congrès de lui
faire subir toutes les modifications qu'il jugera
convenable.
canif, Ion couteau ton n'importe quoique je coupe mes bottes et
que je fende mon pantalon.
Je m'approchai du pauvre Gil oes jambes paraissaient effective
ment très-enfl es. Je lui pria la main,sa main était moite de sueur;
il avait une fièvre ardente sa respiration était brisée haletante, li
devait «ouflrir beaucoup. Depuis deux jours nos fatigues étaient
sans trêve et nous jeunious pour ainsi dire absolumentluidoué
d'un si vigoureux appétit Fabre ouvritl'aide d'un canifles
bottes du malheureux et fendit son pantalon.
Ouf I j étais dans mes petits souliers, dit-il, maintenant je man
gerais bien
Mais il est peine trois heures du malin don Gil, dit le capi
taine» et nous déjeunons dix heures...
Oh je mangerais bien répéta le pauvre Gilbrac, incapable de
plaisanter contre son ventre torturé. Je mangerais bieu!....
J'avais dans ma poche deux trois poignées de grains de café je
les lui donnai. Il voulut en distribuer une part chacun de nous, et
fut heureux.
Cependant le jour vint. Le cheval de Yousef ayant été volé par
Aïbou, Jenny u avait plus de monture. Gilbrac prétendit poursuivre
la route pied.
Mais c'est une chose impossible, observa le capitaiue, Gilbrac,
tu as Gilbraille
Jenny montera Gilbraille mes Iroltes me gênaient uu-pieds
je délierais la course un boulet de quatre vingts.
Ce disant, Gilbrac essaya de se lever, mais il retomba lourdement.
Allons, mon pauvre Gil, le boulet de quatre vingts eit dans tes
«Séance du 28 Mars 1847.
projet d'ordre du jour:
t° Discours d'ouverture.
2° Composition du bureau définitif.
3* Fixation et classement des objets mettre en
délibération.
Sont provisoirement proposés les suivants
4* Rapport de MM. les délégués sur l'exécution
donnée l'art. 6 de l'acte de confédération.
5" Mesures générales relatives au complément de
l'organisation du libéralisme, savoir
K. Règlement des rapports des comités canton-
naux avec les sociétés d'arrondissement partici
pation des premiers aux choix faire par celles-ci
des candidats pour les chambres.
c, Création d'une rente libérale, au moyen d'une
souscription volontaire annuelle ouvrir dans le
pays raison de cinquante centimes par libéral.
D. Affectation du produit de la rente au soutien
et au développement de la presse libérale prin
cipalement dans les campagnes et les petites
villes.
e. Établissement d'un comité central formé de
commissaires nommer soit par les sociétés d'ar
rondissement, soit par le Congrès, pour l'organi
sation et l'emploi des moyens indiqués aux c
et D.
6° Fixation des conditions auxquelles seraient ad
mises se faire représenter au Congrès, les
associations libérales qui se formeraient l'avenir
dans les lieux où il en existe déjà de reconnues.
Le secret n'est pas encore levé pour M. Vande
Casleele. Il y a peu d'exemples d'une semblable
rigueur. Espère-l-on par là obtenir une défec
tion de principes? Ce qui le ferait croire ce
sont les bruits qu'on se plait répandre sur
l'abattement que le détenu manifesterait. Nous
concevons les inquiétudes d'un père de famille,
d'un chef d'établissement, qui se voit tout-à-
coup séparé violemment des objets de son
affection; éloigné de ses affaires: mais aussi,
nous sommes bien persuadés que si on a compté
exploiter ces sentiments intimes, pour obtenir
une transaction, on se trompe étrangement sur
le compte de l'auteur de la lettre M. deTheux.
Si tant est qu'une accusation des plus graves
pèse sur M. Vande Casteele, s'il est vrai, comme
on l'assure, qu'on le désigne comme l'instiga
teur des troubles de Bruges, ce qu'il faut M.
Vande Casleele c'est un verdict d'acquittement,
qui le rende la société lavé de toutes ces ac
cusations.
On ne doit pas s'y méprendre ce n'est pas
selon nous un individu un prétendu
instigateur de troubles, que s'attaque le minis
tère dans ses poursuites contre M. Vande Cas
teele, il vise plus haut c'est la liberté de la
presse qu'il en veut et qui nous ditque, comme
il a su profiter d'un verdict récent d'acquitte
ment, afin d'exploiter l'indignation excitée dans
le pays par de dégoûtantes injures contre le
roi, pour présenter la chambre un projet de
loile procès de tendance intenté un publi-
cisle belge ne sera-t-il pas pour lui le prétexte
de mesures restrictives contre la liberté de la
presse
jambes, dit le capitaine, ne fais pas le bravache. Nous marcherons
lentementd'ailleurs. Et puis nous porterons Jenny s'il est besoin,
Jenny ne pèse pas plus que ma tête.
Ouima tête est légère,
Et tourne toua les vents,
fredonna Gilbrac en essayant de nouveau de se lever.
Mais Jenny,dont leslarmess'étaienl séchées, l'interrompit et s'écria:
Je marcherai, je veux marcher, et si mon cousin don Gil n'est
pas plus raisonnable que cela, eh bien je reste et je disà tout veuant
qu'il s'est fait attraper par l'attrapeur de génies.
O Jenny génietu t'étais retirée de moialors je n'étais plus
qu'une bête, fit Gilbrac.
Encore un semblable calembour, don Gil, et je t'accorde per
pétuité jusqu'à Charenton. Oui, oui, tu as raison, ta tête est malade.
Mais Gilbrac n'y était plus. Un troupeau de lièvres traversait la
roule. Le pauvre Gil se leva dans uu violent effort il oourut Gil
braille prit un pistolet dans les fontes de la selle et lira sur les
l èvres. Il était malheureusement tombé sur le pistolet que j'avais
déchargé sur Abou-Aïbou; le coup ne partit pas.
Caramba bagasse ils nous passent devaut le nei, s'écria-(-il
moi qui ai si faim
Épuisé de l'effortde l'émotion de la souffrance de ses jambes
gonflées, Gilbrac, ces paroles, s'affaissa sur le sable et perdit con
naissance. Je me précipitai vers luiEvelin Fabre et le capitaine
vinrent mon aide.
Breton voulut d abord établir Gilbrac sur Gilbraille. Quand le
malheureux fut assis solidement eu selle le capitaine lui imbiba les
L'histoire de la restauration est féconde en
épisodes dè celte nature leur dénouement a
toujours été le retrait d'une portion des libertés
publiques. Journal de Brugei).
Tous les instants de M. le juge d'instruction
Bauwens étant employés l'instruction de l'af
faire Vande Casteele, on vient de lui adjoindre,
pour un mois, trois autres juges qui instruiront,
chacun pour dix jours, les affaires courantes.
m ri il u mam
On écrit de Gand, 17 mars
Le convoi spécial du chemin de ferqui
transporte 500 ouvriers flamands sur les bords
de la Meuse, est arrivé ce malin 9 heures et
quart dans la station de Gand. Il était composé
d une vingtaine de voitures. L'administration
dn chemin de fer, par une marque de sympa
thie que nous aimons signaler, avait mis des
chars-à-bancs la disposition des émigrants.
M. le notaire Van Eecke d'Ypres, M. Vanden
Berghe, secrétaire communal de Thielt, M.
Neut, vicaire, et plusieurs notables de Moor-
slede, Passchendaele, West-Roosebeke et Oost-
Nieuwkerke, les accompagnaient et font route
avec eux jusqu'à Liège.
Tous ces ouvriers étaient pleins de courage
et se louaient beaucoup des égards qu'on leur
témoignait. Il est vrai de dire que M. Minnens,
chef de la station de Courtraia montré une
bienveillance des plus louables pour ces ou
vriers et leur a procuré toutes les facilités
désirables. Le chef du convoi, M. Fierens, et le
garde Van Durme, qui accompagnaient le train,
ont secondé activement M. Minnens et ont eu
tous les égards possibles pour les émigrants.
Le convoi a quitté notre station vers 9 1/2
heures.
Depuis quelques jours des lettres commina
toires avaient été adressées plusieurs fermiers
de Nivelles. On leur enjoignait, sous peine d être
incendiés de déposer des sommes d'argent
des endroits indiqués. Dernièrement un fermier
de la commune de Baisy-Thy, près de Genappe,
avait été sommé de déposer 6,000 fr. auprès
d'un poteau sur la route. I! fit sa déclaration
la police et des mesures furent prises en consé
quence. La somme fut déposée, mais au mo
ment où deux individus arrivaient pour s'ea
emparer, ils furent arrêtés et conduilsen prison.
Par dérogation l'article lr de l'arrêté du 15
janvier dernier, la chasse tir la bécasse est
ouverte dans toutes les provinces dater de ce
jour jusqu'au 10 avril inclusivement.
Hier, la commune de St-Josse-ten-Noode a
été mise en émoi par un singulier événement. Un
M. De Croibart, employé au ministère de la guerre,
ancien receveur de douanes Paris et qui a servi
comme capitaine est décédé hier matin chaussée
de Louvaiti. Les personnes qui ont enseveli le corps
se sont aperçues, et l'officierde l'état civil a constaté,
que M. De Croibart était une personne du sexe fé
minin. On prétend que le véritable M. De Croibart
était le mari de la personne qui vient de mourir; et
que, dans l'une ou l'autre bataille la femme ayant
1 1
lèvres de l'esprit Je vin qui me restait. Et nous nous mimes silen-
cieusement en route.
L'impression de cet évanouissement du pauvre Gil fut profonde.
Le regard du capitaine s'obscurcitJenny devint plus pâleles
traits altérés d'Eveliu s'égarèrent, Fabre laissa retomber sur sa poi
trine son front morne et triste.
Les forces de Grïbrac étaient boni. Son courage étrange nous
surprenait il souffrait et cette souffrance violente le renverser
laissait cependant son caractère inaltérable il plaisantait l'instant
de succomber.
Sa bonne franche gaîté, son enjouement, avaient soutenu jtisqn'ioi
notre marche. Les heures et le chemin passaientavec luimoins
accablauts. Nous songions qu'il pouvait nous manquer le perdre...
oh! c'était le désespoir! Cependant ses jambes gonflaient d'une
étrange manière. La fatigue, le besoin exténuaient ses forces. Nous
étions sans vivres sans abri, nous n'avions pas une goutte d'eau. U
nous restait seulement un peu d'esprit de vin dans une petite outre.
Nous ne pouvions le soulager en aucune façon et nous errions dans
le désert l'aventure. Nous ne savions pas quand nous en sortirions
jamais. Nous errions désespérés...
Ces réflexions que chacun de nous méditait en silence, assombris
saient notre route.
Fabre marchait en avant il guidait Gilbraille dont il tenait la
bride je soutenais Gilbrac d'un côté le capitaine de l'autre côté
du baudet, portait fréquemment aux narines du pauvre Gil l'outre
de vin Evelin marchait derrière nous. Il donuait le bras Jenny.
(La suite au prochain n*.)