INTÉRIEUR.
m roman mm ili ©ésier?.
6' ANNÉE. - N° 614.
JEUDI, 25 MARS 1847.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
YILLE D'APRES. conseil communal.
On s'abonne Ypres, Marché
au Beurre, 1, et chei tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
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LePro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé, franco
l'éditeur du journal, Ypres.
Lu Progrès parait le Diman
che et le Jeudi de chaque semaine.
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VIRES ACQUIRIT EONDO.
YPRES, Re 24 NInra.
UNION LIBÉRALE DE L'ARRONDISSEMENT
D'YPRES.
Les membres de l'Association électorale libé
rale sont convoqués en assemblée générale, au
salon d'Apollon, rue du Lombard, jeudi, 25
mars 1847, trois heures de relevée.
ORDRE DU JOUR:
i* Admisfion de nouveaux membres; apposition
de la signature des membres déjà admis sur le regis
tre des statuts.
a" Délibérer si l'Association est d'avis de se faire
représenter au Congrès libéral choix des délégués,
s'il y a lieu.
Ce 23 Mars 1847.
LE PRÉSIDENT,
LE SECRÉTAIRE, H.-F. CARTON.
ERN. MERGHELYNCK.
Séance publique dit Lundiaa .Mars 1847.
Présents MM. Vanderslichele de Maubus,
bourgmestre, président, Alph. Vanden Peere-
boom et hveins-Hynderick, échevins Gérard
Vandermeersch Louis Annoot Théodore
Vanden Bogaerde Boedt avocatMartin
Smaelen, Boedt-Lucien,Charles VandeBrouke,
Ernest Merghelynck, Pierre Beke, Henri Iweins-
Fonleyne et Auguste De Ghelcke, conseillers.
La séance s'ouvre trois heures par la lec
ture du procès-verbal des deux dernières
séances du 18 février et du 8 mars 1847. Ils
sont approuvés après quelques observations.
M. le président donne communication des
pièces suivantes adressées au Conseil.
A. M. le minisire de l intérieur, par l'inter
médiaire de M. le ministre d'état gouverneur,
appelle l'attention du collègesur l'opportu
nité de réorganiser la garde civique, dans les
circonstances difficiles où nous nous trouvons.
L'assemblée est d'avis que jusqu'ici la nécessité
de l'intervention de la garde civique ne s'est
pas fait sentir, et que d'ailleurs l'organisation
dune force citoyenne pourrait exciter une
fermentation plus forte, que celle qu'elle aurait
pour but de prévenir.
B. Le compte de 1845, de l'institution du
Mont-de-Piélé, ainsi que le budget pour l'exer
cice 1847 sont soumis l'approbation du Con
seil, qui en renvoie l'examen la commission
des finances.
C. Lecture est donnée d'une lettre de la régence
de Termonde pour demander l'appui de la ville
d'Ypres, en faveur du tracé du chemin de fer
direct de Termonde par Merckthem sur Brux
elles prise pour notification.
D. Le compte des écoles gardiennes pour
l'année 1846, est soumis au Conseil. Il pré
sente en recette la somme de fr. 2,850 et en
dépense, celle de fr. 2,949-89. Il est approuvé.
Le budget de l'exercice 1847 de cette institution
est présenté l'approbation du Conseil. U offre
en recette, la somme de fr. 2,800 et en dé
pense, celle de fr. 3,029-89. L'assemblée l'ap
prouve sans observation.
Le second objet l'ordre du jour est la lec
ture du rapport de M. Pierre Beke, sur la
comptabilité de la salle syphilitique. Sur ses
conclusions, le compte de l'année 18 45 et le
budget de l'exercice 1847 sont approuvés.
Le Conseil est appelé délibérer sur la de-
mandedu sieur Delvaux, corroyeur, tendante
obtenir l'exportation la restitution dudroilsur
les cuirs. Dans une séance précédente, le Con
seil a remis la discussion Je cette question,
jusquà ce qu'elle eut été soumise pour avis,
la Chambre de commerce. Lecture est donnée
du rapport de la Chambre de commerce qui est
favorable la demande du sieur Delvaux. Un
industriel, membre de cette assemblée a émis
quelques observationsqui tendent réfuter
ce rapport. Communication est donnée des
motifs qui engagent M. Van Alleynnes, tanneur
en celle ville, 11e pas approuver les conclu
sions prises par la Chambre de commerce.
M. Annoot est d'avis que la restitution du
droit d'octroi demandée est préjudiciable nou-
seulemcnt aux revenus de l'octroi, mais encore
l'industrie des tanneurs.
M. Vanden Bogaerde dit qu'il lui est difficile
de comprendre, comment la restitution sollici
tée par le sieur Delvaux pourrait préjudicier
l'industrie des tanneurs. Il ajoute que dans la
Chambre de commerce, M. Van Alleynes a été
interpellé pour qu'il veuille expliquer de
quelle mauière l'admission de la requête du
sieur Delvaux pourrait être nuisible aux tanne
ries et que dans son opinioncet honorable
industriel n'a pas réussi faire disparaître les
doutes qu'il avait conçu» cet égard.
M. i'écbevin Vanden Peerebootn croit que la
demande du sieur Delvaux est de toute justice,
que le droit d'octroi, aux termes des lois qui
ont concédé son institution n'est qu'un droit
de consommationet que par conséquent ce
qui est consommé ailleurs doit être dégrevé du
montant de la taxe communale. Mais cet
égard, il faut agir avec prudence et ne pas met
tre la ville en position de devoir restituer plus
qu'elle n'a reçu.
La question de savoir si on accordera au
sieur Delvaux la restitution l'exportation sur
les articles de corroirie, est mis aux voix et
adoptée par neuf voix contre cinq.
Le taux de la restitution est fixé 50 p. 0/o
du droit payé et ne pourra s'appliquerqu'à une
quantité de marchandises exportées égale la
moitié des marchandises non corroyées, impor
tées dans le courant d'une année. En outre
le droit de restitution ne pourra s'accorder que
pour des quantités qui dépasseront 25 kilo
grammes.
Avant de passer au quatrième objet l'ordre
du jour, quelques membres du conseil deman
dent M. le président, si M. DeNeckere-De
Coninck, sénateur, commissaire de l'arrondisse
ment d'Ypres a rendu compte des fonds reçus,
en sa qualité de trésorier de l'administration
des pompes funèbres. Dans une séance précé
dente, le conseil avait prié le collège de fixer un
délai endéans lequel M. De Neckere eût été
sommé de rendre compte des exercices écoulés.
M. le président fait rapport que le compte d'une
année est parvenu l'administrationmais il
reste encore présenter les comptes des années
1844, 1845, et 1846. D'ailleurs, M. De Neckere
a dénié au conseil la qualité pourpouvoir pour
suivre cette affaire et prétend ne pouvoir être
forcé rendre compte que par l'administration
des pompes funèbres. Le conseil prie en consé
quence le collège, de ne point mandater l'article
du budget qui accorde aux quatre églises pa
roissiales un subside de 2,300 francs, jusqu'à
ce que les conseils de fabrique de ces églises
aient usé de tous les moyens, même des voies
judiciaires pour faire rentrer dans leurs
caisses les sommes perçues par M. De Neckere-
De Conincken sa qualité de trésorier de la
commission des pompes funèbres. Cette décision
est motivée sur la pénurie des fonds qu'éprouve
la caisse communale II est inutile de subsidier
des églises qui depuis si longtemps ne font au
cune démarche pour rentrer dans des fonds qui,
d'après l'opinion des administrateurs, doivent
s'élever environ cinq mille florins de Pays-Bas.
Après ces explications, le conseil admet la mo-
diflention au règlement des pompes funèbres et
décide que l'usage du corbillard sera facultatif
pour les enterrements de 4e classe.
Le rôle de la percefùion delà taxe des chiens
est arrêté au nombre de 458, et le montant de
feuilleton.
XII. [Suite.)
Le soleil se leva bientôt. L'atmosphère était pure silencieuse.
Nous avancions lentement au pas.
Cependant Gilbrac ne recouvrait pas le sentiment. Le visage du
capitaines'altéiait, ses yeux étiucelaient d'anxiété... Mais Gilhraille
s'airèta tout coup il agita violemment sa queue etd ressaut les
oreilles, il poussa un braiment aigu.
Gilbrac, éveillé en sursaut, tressaillit; il ouvrit les yeux et écria
Qu'y a-t-il nies amis
Maïs Labre abandonnait la guide du baudet qui ruait se cabrait
et braillait avec désespoir l'outre d'esprit de vin échappait aux
mains du capitaine Gilbrac dans un brusque mouvementme
repoussait Evelin courait éperdu quittaut le bras de Jenny.
Une nuée d'abeilles furieuses nous enveloppait. Gilhraille foulait
un essaim de sus pieds convulsifs. Nous étions pris, assaillis, piqués
de tous côtés. Les cruelles bétes s'attachaient nous no3 visages
nos maius, nos bras. Elles se fourraient dans nos vêtements, dans
nos cheveux; elles pénétraient dans nos oreillespartout. Nous
étions aveugles déchires... Oh! c'était une atroce souflrance
Cependant le capitaine se baissa, il ramassa l'outre d'esprit de vin
et d un violent coup de pied lança Gilhraille en avant. Gilhraille
partit en emportant Gilbrac. J'enlevai Jenny. Mais Evelin égaré,
se roulait terre convulsivement; il frappait les abeilles de ses
poings fermés et rugissait de souffrance. Le malheureux avait le
visage, les mains, le corps couvert de mouches acharnées, il se tor
dait sur le sable avec des cris iuouïs. Fabrc s'était éloigné; il revint
et l'enleva.
Je m'étais précipité sur les pas de Gilhraille. Le capitaine dans
la coursé eflfrayée du baudet, avait soutenu Gilbrac, Fabre, portant
Evelin entre ses bras, nous rejoignit.
Ce ridicule accident venait encore augmenter la douleur de notre
situation.
Toutefois le capitaine attentif saisir toutes les circonstances
qui pouvaient nous remettre de l'espoir au cœur s'écria dès que
les abeilles nous eurent quittés
Mes enfants nous atteignons une oasis bon courage Nous
sommes sauvés. Ces abeilles ne peuvent s'être établies dans le désert
qu'aux environs d'un endroit fertile, où l'herbe, où les Heurs crois
sent en abondance, où chaque jour elles trouvent butiner. Bon
courage donc ce chemin nous oonduil au but en avant Ce soir
nous aurons dit au désert Adieu.
Ce raisonnement paraissait plausible; cet ersaim d'abeilles pou
vait annoncerla proximité d'une oasis. Nous étions d'ailleurs excités,
et nous avions besoin d'espérer, Gilhraille allait an trotnous le
suivîmes.
Nous courions ainsi hors d'haleine Fabre portait Evelin sur ses,
bras, je portais Jenny, le capitaine entraînait Gilhraille.
Des montagnes se trouvaient au loin devant nous.
Courage mes amis répétait intrépidement Breton cou—,
rage Derrière ces montagnes est la vie, le repos, l'abondance
courage ,cn avant en avant
Et nous suivions Gilhraille qui trottait, aiguillonné parles pi
qûres des abeilles. Nous courions comme si l'oasis se fut présentée
réellement nos yeux.
Cependant le soleil s'était levé sur l'horizon ses rayons embrasés
nous frappaient au visage, la sueur coulait de nos membres.
E11 avant en avant répétait Breton.
Nous courions, nous courions... Toutefois les piqûres des abeilles
gonflaient. Nous étions piqués aux inaiDs aux joues. L'excitation
de cette course haletante, l'ardeur des rayons du soleil rendaient les
enflures envenimées plus douloureuses c'étaient de cruets élance-
ments aigus un intolérable chatouillement... Cependant nous cou
rions...
Mais Gilhraille s'abattit tout coup Gilbrac roula sur le sable
nous tombâmes extéuués Fahre et moi près de lui, nous étions
bout de vigueur et d'énergie Breton seul resta sur pieds.
Il releva Gilhracet l'assit; puis il vint nous. Evelin dans les bras
de Fabre avait perdu connaissance. Jenny respirait peine suf
foquée d'effroi, et de douleur; la malheureuse eufaut avait été piquée
ciuellemeut.