INTÉRIEUR.
6° ANNÉE. - N° 618.
JEUDI, 8 AVRIL 1817.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LUS ©glUX HNMfôyERIITIi.
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cepteurs des postes du royaume.
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LePro
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che et le Jeudi de cliaq ue semaine,
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VIRES ACQtIRIT EUNDO.
YPRES, le 7 Avril.
Il faut bien peu connaître les populations
flamandes pour avoir espéré un soulagement
quelconque de la transmigration de cinq cents
ouvriers des Flandres au pays de Liège. Les
flamands sont trop difficiles acclimater, il
faut tant de conditions réunies pour pouvoir
les contenter, que toujours nous avons cru que
cet essai aurait échoué. Le travail qu'on offrait
cependant aux ouvriers flamands n'était pas
plus dur ni plus rude, que celui qui était ac
cepté par les ouvriers du pays un prix mi
nime, mais qui leur faisait gagner une certaine
journée.
Les ouvriers flamands, après avoir été trans
portés pied d'œuvre, ont paru bien désap
pointés d'apprendre le prix de la lâche qui
leur avait été imposée, afin de pouvoir gagner
leur subsistance, eux qui comptaient en voyer de
l'argent chez eux. Aussi ne sont-ils pas restés
longtemps dans le pays de Liège, si nousdevons
en croire la Chronique de Courtrai300 330
ouvriers ont été expédiés samedi dernier par
le chemin de fer pour Courtrai et sont rentrés
le lendemain chez eux.
C'est ainsi que doit échouer toute tentative
de ce genre, car nos populations sont démora
lisées et préfèrent au travail rude des entreprises
publiques, un mode d'occupation plus facile
qui jusqu'ici, n'a fait qu'étendre la plaie du
paupérisme.
Parsuiled'uneordonnancede non-lieu du tri
bunal de Bruges, M. VandeCasteele vient d'être
mis en liberté provisoirementdit le Nouvel
liste, mais c'est une infamie qu'il ajoute celles
dont le parti clérical s'est rendu coupable
l'égard du publicisle brugeois. L'incarcération
préventive continue ou on est mis en liberté
sous condition. Mais le but du Nouvelliste, en
annonçant l'élargissement provisoire de M. Van
de Casteele, est d'amoindrir l'effet qu'a produit
la séquestration arbitraire de cet écrivain, qui a
osé faire imprimer toute sa pensée l'endroit
des hauts et puissants ministres catholiques
pur-sang et du parti qui les soutient. En qua
lifiant de provisoire la mise en liberté de M.
Vande Casteele, le journal épiscopal veut donner
une certaine portée l instruclion qui a été en
tamée etquin'a pas révélé l'ombre d'une charge
contre celui que quelques feuilles mercenaires
n'ont cessé de poursuivre de leurs clameurs et
de leurs calomnies.
CONCERT DE LA. SOCIÉTÉ DES CHOEURS.
Une fête musicale n'a pas trop fréquemment
lieu en notre ville, et cependant quand on en
donne, elle n'attire que les amateurs de musi
que, et il n'y a pas toujours chambrée pleine.
Malgré l'attrait qu'offrait le concert de dimanche,
non-seulement par le choix des morceaux, mais
encore par la certitude qu'on avait, que l'exécu
tion aurait été digne de la musique des grands
maîtres dont on voulait faire connaître les
œuvres, la salle eut pu être mieux garnie.
L'orchestre a été parfait et dans des mor
ceaux difficiles et dont le plus grand ensemble
dans l'exécution est indispensable pour les re
produire avec succès, ce but a été atteint.
L'ouverture solennelle et marche triomphale de
Ries, a été donnée avec un ensemble et un
aplomb merveilleux.
La partie de chant de ce concert a été remar
quable par quelques nouveaux duos qui ont
été exécutés par ces artistes-amateurs que nous
connaissons si bien et dont nous avons chaque
concert, l'occasion d'applaudir le talent musical
comme le zèle et la complaisance infatigables
dont ils font preuve. M"e M., dans deux duos,
a, par un chant large et expressif, mérité les
suffrages des amateurs. M"0 M. manie toujours
sa voix pure et vibrante avec une méthode
exquise et un sentiment musical porté un
haut degré.
La partie instrumentale du concert a été
brillante par l'exécution de quelques solos exé
cutés par des artistes qui ont fait leurs preuves.
Le concertino pour trombonne a fait plaisir,
mais la mélodie pour clarinette a eu plus de
succès; la musique en était plus sympathique
aux auditeurs.
Finissons le compte-rendu de ce concert par
l'éloge de 1 exécution d'un fragment du chœur
fantastique par les artistes-amateurs de la so
ciété. Nous avons retrouvé chez eux le même
aplomb et ce chant large et accentué, que leur
directeur a su imprimer l'exécution des mor
ceaux, dès le début de la société.
Le Conseil communal est convoqué pour au
jourd'hui mercredi, 7 avril 1847. Un seul objet
se trouve l'ordre du jour public, c'est l'auto
risation demandée par le collège de pouvoir
contracter un emprunt de vingt mille francs.
Les hospices civils fourniraient celle somme
titre de prêt intérêt.
ii mu
Samedi nous avons annoncé, au moment de
mettre sous presse, la mise en liberté de M.
Vande Casteele en effet, notre concitoyen a
été rendu la liberté samedi dans l'après-midi.
Sa première visite a été pour M. l'avocat De
Schryver, dont le dévouement et l'intelligence
ne lui ont pas manqué un seul instant pendant
les longs jours de sa détention. Peu de monde
était encore informé de la délivrance de M.
Vande Casteele, cependant les marques de sym
pathie ne lui ont pas fait défaut. A 9 heures du
soir une brillante sérénade lui a été donnée
Y Hôtel du Commercependant qu'entouré de
ses amis, il recevait les félicitations de personnes
qui ont cru devoir prolester par leur présence
de leur indignation contre les persécutions
dont il a été l'objet.
Le lendemain malin M. Vande Casteele est
parti pour Lille, où son fils l'avait précédé pour
annoncer sa famille sa mise en liberté. Au
prochain voyage de M. Vande Casteele, ses amis
se proposent de lui donner un banquet.
{Journal de Bruges.)
Une grande fermentation règne, ce qu'il
paraît, Louvain, par suite de circonstances
que nous allons exposer en abrégé. On sait que
le bourgmestre de Louvain est M. le chevalier
d'Udekemd'une famille honorable et très-
populaire. Ce magistrat jouit d'une grande in
fluence et la mérite tous égards. Or, il y a
quelques mois qu'il proposa pour directeur de
la police locale un sieur Levis, qui a toute sa
confiance. Instruit de celle présentation, M.
de Ram, recteur de l'Université catholique,
sans lequel rieanese fait dans l'arrondissement,
alla trouver M. d'Udekem et lui réprésenta que
la police ayant action sur les étudiants de
l'université, lui, bourgmestre, ferait bien de
renoncer son candidat pour celui de M. le
recteur. Cette ouverture fut mal accueillie, mais
cependant M. l'abbé de Ram eut le crédit d'em-
Fcuilleton.
I. (Suite.)
au point du jour.
Philippe hocha la tête d'un air surpris puis il dit avec un éclat
de rire Bien houine denabusé l'homme excédé de plaisirs
frivoles 1 homme indiffèrent et ennuyé Votre occur insensible
palpite au nom de la plu» majestueuse dès douairières.
Est-ce que vous me croyez amoureux de la comtesse inter
rompit Raoul presque en colère.
-La chose nie paraît étonnante et j avoue que je ne l'aurais
point soupçonné sans ce mouvement qui vient de vous trahir. Là.
convenez-en, vous avez éprouvé uue certaiue émotion en apprenant
que la comtesse vous avait cherché ce bal.
Eh certainement je n'en disconviens pas.
Or, poursuivit Philippe comme elle n'a pas de fille pas de
nièce, pas de demoiselle de compagnie ses côtés j'en conclus
naturellement que c'est bien pour elle pour elle seule que...
Que mou cœur a palpité tantôt, interrompit Raoul en riant, et
<Jn allez-vous dire quand je vous apprendrai que ce matin même
J *1 un rendez-vous avec la comtesse
Ah bah murmura Philippe,
Un rendez-vous la mode espagnole, dans une église.
Je devine, dans quelque paroisse la comtesse doit quêter, et
vous avez promis d'aller en personne faire votre olTrande.
oint du tout, je ne vais pas là pour une bonne œuvre, dit
aou avec un graud soupir; si vous saviez!,..
Philippe pressentant une confidence, rapprocha son fauteuil, s'in
stalla dans une position commode et dit d'un air d'attention
recueillie
Voyons le réoit de cette passion.
Hélas! il ne s'agit point de passion, il s'agit de mariage, inter
rompit Raoul.
Mais je ne vois pas du tout en quoi cela regarde la oomtesse de
Roquefavières.
C'est elle qui veut absolument me marier.
Je la reconnais bien là.
Elle m'a" cherché, trouvé une femme elle s'est informée de la
fortune, des alliances; elle a débattu les affaires d'intérêt et stipulé
pour moi; enfin elle a conclu peu près mon mariage^ L'on est
d'accord sur tous les points; il ne manque plus que l'agrément et le
consentement des deux futnrs époux.
Et vous n'êtes pas encore décidé
Ma foi, non! répondit Raoul d'un ton moitié plaisant, moitié
sérieux; il reste une dernière formalité accomplir; avant de célé
brer mes fiançailles, il faut que je voie le visage de ma future épouse
et qu'on me dise son nom.
Rien que cela
Oui! pas davantage; Mme de Roquefavières assure qu'elle a
agi avec la même discrétion envers ma fiancée anonyme c'est
aujourd'hui même, une messe de mariage, que je la verrai, qu'elle
pourra m'a perce voir; et si j'ai le bonheur de lui plaire; si, de mou
côté, je la trouve mon gré, la comtesse me présentera ce soir même.
Dans six semaines, mon cher Philippe, il est possible que vous dan
siez mon bal de noce.
Mm« de Roquefavières vous cherchait probablement cette
nuit pour vous rappeler le reudez-vous de ce matin.
Eli sans doute: celte seule peuséeje n'ai pu me défendre
d'un certain trouble; force d'entendre parler de ma promise in
connue, et d'écouter les bons avis de la comtesse, j'ai pris goût ces
idées de mariage, et ce n'est pas sans émotion que j'entrerai ce
matin Saiut-Roch.
Il y a souvent plusieurs jolis visages aux messes de mariage,
objecta Philippe, n'allez pas faire quelque quiproquo.
C'est impossible, la comtesse sera côté de cette belle demoi
selle de
Ah 1 l'on vous a dit qu'elle était belle
Mme de Roquefavières m'assure qu'elle est charmante.
Oh! je ne suis pas en peine d« tout ce qu'elle aura fait pour met
tre sou projet en bonne voie d'exécution. La comtesse a ce qu'on
pourrait appeler le génie matrimonial; elle presse les inclinations,
pourchasse les sympathies arrange les unions. Que le nom d'un
jeune homme et celui d'une jeune fille se rencontrent dans sa tête
elle met aussitôt la main l'œuvre elle tâche d'enflamer l'un
d'entraîner te cœur de l'autre puis, après avoir fait séparément ses
deux bouts de roman elle réunit les personnages pour le dénoue
ment, et le plus souvent tout finit là ,et l'on n'arrive pas au dernier
chapitre. Allez je sais ce que c'est elle a voulu me marier aussi.
Comment je n'ai pas su cela.
Vous étiez encore en Italie alors la comtesse me mit dans
l'esprit que je devais épouser une de mes parentes, M,,ede Nanteuil;
là-dessus j'eus la folie de devenir amoureux de Marguerite et de
faire mon bout de roman l'insu de tout le monde. Mmé de Roque
favières était ma confidente elle tâchait d'aider au dénouement
mais ce fut comme daus les pièces de M. A... et les romans de M.
B...., il n'y en eut pas. Ma cousine medéolara ingénument qu elle
m'estimait parfaitement et m'aimait de tout son cœur depuis le
jour qu'elle avait le plaisir de me connaître mais qu après y avoir
pensé vingt-quatre heures elle n'avait pu s habitue^ l'idée de