JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTERIEUR.
YILLE D APRES. CONSEIL COMMUNAL.
Feuilleton.
6' ANNÉE. - r 619.
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cepteurs des postes du royaume.
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Prix d'un numéro 0-28
DIMANCHE, 11 AVRIL 1817;
Toutes qui concerne la rédac
tion doit être adressé, franco,
l'éditeur du journal, k Ypres.
Le Progrès parait le Diman
che et le Jeudide chaque semaine,
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligne.
VIRES ACQllIRIT ECNDO.
YPRES, le 10 Avril.
Rien ne doit, être plus satisfaisant pour l'au
torité communale que de voir les artistes qu'elle
aide se former, se distinguer dans les con
cours. A ce point de vue, la ville d'Ypres n'a
qu'a se féliciter des sacrifices qu'elle fait an
nuellement en faveur des jeunes artistes.
C'est ainsi que déjà nous avons vu M. Van-
tours dont la fin prématurée a inspiré de si
justes regrets, briller l'académie d'Anvers et
remporter le second grand prix du cours supé
rieur de peinture. Peu avant la mort du jeune
artiste, était parti pour Anvers, avec un subside
delà ville d'Ypres M. Delbeke, élève-peintre
qui promettait beaucoup. C'était le compagnon
et l'ami de Vautours, et les nouvelles que nous
recevons d'Anvers, nous annoncent que M.
Delbeke a déjà égalé l'artiste dont nous regret
tons la perte. Il vient d'obtenir au concours de
celte année le même prix de peinture qui avait
couronné les études de Vautours, et en outre
le premier grand prix du cours supérieur de
perspective lui a" été décerné. Ce sont là des dis
tinctions dont peu d'artistes peuveut se vanter
il arrive en effet très-rarement qu'un même
élève remporte deux prix dans une académie
qui compte au-delà de mille élèves, dont la plu
part sont lauréats au concours des diverses vil
les du pays.
Séance publique du Mercredi7 Avril 1847.
Présents: MM. Vanderslichele de Maubus,
Bourgmestre, président, Alphonse Vanden Pee-
reboom et hveins-Hynderick. échevins; Gérard
Vandermeersch Louis Annool Théodore
Vanden Bogaerde Boedt avocat Martin
Smaelen, Legraverànd, Charles Vande Brouke,
Ernest Merghelynck et Auguste De Ghelcke
conseillers.
La séance est déclarée ouverte deux heures
et demie. M. le secrétaire donne lecture du
procès-verbal de la séance précédente. La ré
daction en est approuvée sans observations.
Au nom du Collège M le président fait la
motion de réunir le Conseil jour fixe une fois
tous les mois, et il demande MM. les conseil
lers, quel serait le jour qui pourrait le mieux
convenir. Après quelques observations, lechoix
du deuxième lundi de chaque mois paraît réu
nir l'assentiment du Conseil et si l'abondance
des questions traiter l'exige, on fixerait une
seconde réunion au quatrième lundi. Cepen
dant il est entendu, que la convocation aura
lieu dans la forme ordinaire et que l'ordre du
jour sera envoyé au domicile de tous les con
seillers.
M. l'échevin Vanden Peereboom rappelle
l'assemblée que dans une réunion précédente,
des mesures nécessitées par le renchérissement
extraordinaire des céréales avaient été adoptées.
Le Conseil avait autorisé l'acquisition d'une
certaine quantité de froment pour pouvoir ob
vier au manque apparent d'approvisionnement
de celte denrée de première nécessité. Le Col
lège avait déjà été au-devant des vœux du
Conseil et du froment avait été acheté pour
compte de la ville. Des fonds doivent être créés
pour faire face celte dépense en dehors des
prévisions ordinaires du budget.
Le Collège a cru ne pouvoir se procurer plus
facilement une somme de 20,000 francs, qu'en
demandant l'administration des hospices la
remise de dix titres de l'emprunt belge au ca
pital nominal de 100 liv. slerl. chaque, l'effet
de les déposer en nantissement la Société
générale pour favoriser l'industrie nationale,
pour sûreté d'une somme de 18,000 20,000
francs que cet établissement financier avance
rait la ville, pour un certain laps de temps et
moyennant un intérêt fixer de commun
accord.
Le Conseil accorde l'autorisation la com
mission des hospices de confier dix actions de
l'emprunt belge l'autorité communale, et
approuve l'opération financière proposée par le
Collège. L'assemblée décide en outre, que copie
de la présente délibération sera transmise la
Députation permanènle pour être approuvée
par l'autorité supérieure. Rien n'étant plus
l'ordre du jour public,'le huis-clos est déclaré
et le Conseil se constitue en comité secret.
Dans la séance secrète du Conseil du 7 avril
1847un directeur du Monl-de-Piélé a été
nommé en remplacement de M. Martin Pille,
décédé. M. Jean De Bouck, employé-secrétaire
de cette administration et directeur intérimaire
depuis le décès du titulaire, a réuni la majorité
des suffrages. Son concurrent était M. Louis
Vermersch, membre du Bureau de bienfaisance,
de la commission des Hospices et de l'admi
nistration du Mont-de-Piété.
Nous apprenons que dans la même séance, le
plan de la station du chemin de fer de notre
ville Courlrai a été communiqué au Conseil.
Ce plan a été envoyé du ministère des travaux
publics en communication officieuse l'autorité
communale.
Si nous devons croire les on-dit, une station
l'intérieur est d'une impossibilité absolue par
suite de la direction donnée au tracé aux ap
proches de la ville. Il faudrait trois ponts au
moins pour l'entrée du chemin de fer en ville
l'endroit où les fortifications sont démolies, et ce
moyennant des courbes qui rendraient la circu
lation dangereuse, sinon impossible.
Du reste, l'emplacement projeté de la station
est sur le glacis de la place, joignant la route de
Bruges et l'endroit où se trouvent situés la
maison du voiturier Spinnevvyn et l'ancien corps
de garde de la basse-ville, du côté de la porte
de Dixmudc. Le Conseil s'est montré d'avis,
nous assure-t-on, de faire exécuter une copie
autographiée du plan et de conférer sur cette
question avec la chambre consultative de com
merce avant de prendre une décision.
Séance publique fixée au Lundi, 12 Avril 1847,
d deux heure* de relevée.
ORDRE DU JOUR
Aviser sur une radiation d'inscription hypo
thécaire prise au profit des Hospicespour
sûreté de capitaux empruntés.
«-g. OUI en
Le Concert donné par la Société des Chœurs
et fixé au ÎT avril, au Parc, ne pourra avoir
lieu cause du mauvais temps. Une première
distrihulion de pains se fera par les soins du
Comité de secours, dans les premiers jours de
la semaine.
Hier, vendredi, 9 Avril, l'occasion de l'an
niversaire de la naissance du Prince royalle
duc de Brabant, une grande revue a eu lieu sur
la Grand Place. Toutes les troupes de la garni
son ont pris part cette solennité militaire.
Par arrêtés royaux du 8 Avril, sont nomme's
dans l'ordre Léopold Officiersles colonels
Crossée, du 8e de ligne, et Rigano, du 2® régi
ment d'artillerie.
Par arrêté royal du 8 Avrilsont nommés
Chevaliersdans le service administratif, le
sous-intendant militaire de lre classe H. Stielle-
mans; le capitaiue-quarlier-maître O.-J.-J.-S.
Berden.
Dans la cavalerie, le major J. Bousman le
capitaine de l6 classe, Parasie.
Dans l'artillerie le major P. Pletinckx le
capitaine de lre classe F.-H. Descoville.
Au corps de génie le lieutenant-colonel
F.-P. Cambier.
LES ©EUX RDAftGUglMTE.
(Suite,)
II. LA MANSARDE.
L'on avait relevé la pauvre femme; elle était assise sur le trottoir,
le dos appuyé contre une bornela tête renversée sur les bras de
ceux qui la soutenaient. Les balayeuses s'empressaient autour d'elle;
lTune lui mouillait les lèvres avec un petit verre d'eau-de-vie, l'autre
élnnch&it avec le mouchoir blanc d'un passant chatilable le sang
qui jaillissait de la tempe tontes offraient leurs soins de grand
eceur et tâchaient de consoler une jeune fille qui pleurait et se la
mentait près de celte femme évanouie. En dehors de ce groupe, un
pauvre garçon d'une vingtaine d'aunées s'écria d'un air désolé
C'ert moi qui suis cause de l'accident c'est vrai... J ai heurté, sans
le vouloir, cette pauvre Mme Moinaud... Mais que personne ne
a avise de dire que j'avais uue mauvaise intention. Pierre Pierrot
ne prend que oe qu'on lui donne.*. La voilà cette malheureuse pièce
de cent sous... Vrai comme je serai caporal un jour elle ira avec
celle de la mère Moinaud Tenez, chargez-vous de la lui remettre.
Cependant Raoul et son ami étaient accourus et donnaient la
malheureuse femme des secours plus intelligents et plus efficaces.
Elle respira rouvrit les yeux et dit avec un long soupir Ah
Seigneur, mon Dieu... que je souffre
Elle essaya de se soulever mais elle retomba aussitôt en défail
lance.
Les deux jeunes gens consternés des suites de leur générosité
étourdie, déclarèrent spontanément qu'ils prendraient soin de cette
pauvre femme.
Elle aura tous les secours qu'exige sa situation dit Raoul je
vais lui envoyer mon médecin o est un très-habile homme il la
sauvera.
En ce moment plusieurs voix s'écrièrent
-« L'inspecteur voici M. liuspecteur l'ouvrage!
Hommes et femmes ramassèrent leurs balais cet appelet re
commencèrent activement leur besogue il ne resta autour de la
pauvre femme que la jeune fille et le grand garçon celui—ci tenait
toujours la main la pièce de cinq francs il la déposa sur la borne
et dit naïvement Raoul
Je vous en prie, monsieur, prenez-là pour Mme Moinaud c'est
une personne quia le cœur très-fier, mais en lui disant que cela vient
de vous...
Allons, bonjour, prenez courage mademoiselle Marguerite,
ajouta-t-il en s'adressent la jeune fille; il faut espérer que ça ira
mieux tantôt j'irai voir après le balayage.
La jeune fille ne lui répondit pas; elle continuait de sangloteret
de murmurer d'une voix désespérée
Ma mère ah mon Dieu ma bonne obère mère, comme la
voilà 1
Philippe essaya de la rassurer mais elle ne l'écouta pas et con
tinua de pleurer et d'appeler sa mère. Enfin la bonne femme reprit
connaissance. Raoul se hâta de la faire transporter dans une voiture
de place, dans la quelle la jeune fille monta aussi, non sans quelque
résistance. Rien n entraîne comme les bonnes œuvres* Raoul calcula
rapidement oe qu'il avait de temps devant lui jusqu'à l'heure de la
messe puis il dit Philippe
Mon amije vais ramener cette femme chez elle et m'assurer
qu'elle recevra les premiers secours; vous, de votre côté, prenez ma
voiture, courez chez le docteur Valérion et tâchez de l'amener.
Votre adresse, mon enfant, ajouta-t-il en se tournant vers la jeune
fille.
Elle indiqua non une de ces affreuses ruelles de la Cité ou du
faubourg Saint-Jacques dans lesquelles pullule la population mi
sérable de Paris, mais une rue qui touche au quartier de la nouvelle
Athènes aux squares somptueux où demeure le monde élégantla
classe enrichie, qui, faute d'hôtels héréditaires se décide habiter
les palais qu'elle a fait bâtir.
Raoul ordonna un valet de pied de suivra et monta lui-même