Nominations dans l'armée. Par arrêté royal
du 8 Avril, est nommé général -major, le colonel
Duroy, du 1er régiment de Lanciers, pour
fjrendre provisoirement le commandement de
a province de la Flandre orientale.
Dans l'infanterie: Par arrêtés royaux du 8
Avril, sont nommés majors, les capitaines A.-J.
Chirac du 8e de ligne, et J. Dens du régiment
d élite.
Capitaine de l'e classe, le capitaine de 2*
classe, F. Van Geertruy, du 10" de ligne.
Capitaine de 2e classe, l'ancienneté; le lieu
tenant H.-J.-H. Proesman du 10e de ligne
pour être déchargé des fonctions d'adjudant
major.
Au choix: le lieutenant J.-J. Fromont, du 5e
de ligne.
Lieutenants 1 ancienneté, les sous-lieute
nants J. De Reer du 8e; J.-L. De Velleredu
10e: J.-J. Dumontdu 10e; C.-M. Baslindu
10e: J.-N. Flesch, du 5e.
Au choix les sous-lieutenants A.-C.-F. Ver-
gracht du 2e Chasseurs; T. Hais, adjudant-
major, au 5e de ligne, pour continuer les mêmes
fonctions.
Dans le corps du Génie, sont nommés majors,
les capitaines de lec!asse: E. Dcman, de l'état-
major, et E. Lagrange idem, pour continuer
être détaché l'école militaire.
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industrieexposition de 1847.
Nomination des commissions provinciales.
Le ministre de l'intérieur
Vu l'art. 4 de l'arrêté royal du 4 janvier dernier
portant qu'il sera nommé dans chaque province
sur la proposition du gouverneur, une commission
chargée de prononcer sur l'admission des produits
destinés l'exposition industrielle
Arrête
Art. i#r. Sont nommés membres de la commission
provinciale
Dans la province de la Flandre occidentale.
M\I. Douvy, conseiller provincial et membre de
la chambre de commerce de Bruges
Clep, membre de la chambre des représentants;
DeHont, orfèvre Bruges;
De Bethune, sénateur et bourgmestre de Courtrai;
De Breyne membre de la chambre des repré
sentants, Dixmude.
De Prey, comniissaired'arrondissement Furnes;
Delescluse échevin et secrétaire de la chambre
de commerce de Bruges
Dujardin, fabricant, Courtrai
Coethals-Danneel, négociant Courtrai
Hammelrath, membre de la chambre de com
merce d'Ypres
Heldenbergh-Coucke, fabricant de colonnelles
Courtrai
Mulle, vice-président delachambre de commerce
d'Ypres
Ollevier, bourgmestre de Furnes;
Van Steenkiste conseiller provincial et membre
de la chambre de commerce de Bruges
Vande Casfeelemembre de la chambre de com
merce de Bruges
Van Dorpe, ancien fabricant, Courtrai
Vanden Bogaerde, distillateur, Y'pres
Van Alleynes-Schockeel, membre de la chambre
de commerce d'Ypres
Vanden Peereboom échevin de la ville d'Ypres
Vanden Driessche, fabricant de rubans Ypres
Valider Beke bourgmestre de Nieuport
Vande Velde procureur du roiFurnes
Verrue négociant, J Courtrai
Versavel-Noé, négociant Bruges.
Art. i. Les membres des commissions provin
ciales recueilleront dans leur ressort, les renseigne
ments dont il est question l'art. 11, 2, de notre
arrêté réglementaire du 19 mars dernier. Ces ren
seignements seront adressés aux gouverneurs de3
provinces pour nous être transmis.
Art. 5. MM. les gouverneurs des provinces sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution
du présent arrêté.
Bruxelles, le 5 avril 1847.
Le ministre de l'intérieur, comte de Theux.
Mardi dr, a été faite avec beaucoup de pompe
l'inauguration de la station de Lichlervelde.
Le convoi d'honneur est parti de Bruges midi
et demiet dans l'après-dîner des fêles et des
concours de toute espèce ont eu lieu dans celte
commune.
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Le 7, vers huit heures et demie du soir, le
feu s'est déclaré dans une ferme Belleghem,
qui, en peu d'instants, a été entièrement dévo
rée par les flammes. La brasserie attenante,
exploitée par le fermier, a été préservée. Les
bestiaux de la ferme et quelques meubles ont
été également sauvés. Le feu s'apercevait dis
tinctement de notre ville, dans la direction de
la route de S'-Genois, et une foule d'habitants
se sont portés sur les lieux du sinistre. O11 l'at
tribue la malveillance.
Les grains ont éprouvé une nouvelle baisse
au marché tenu mercredi Liège Elle a été de
fr. 1-75 au sac de froment, et 82 centimes au
sac de seigle: toutes les probabilités sont que ce
mouvement continuera aux marchés prochains.
Par dérogation l'art. 1er de l'arrêté du 15
Janvier dernier, M. le ministre de l'intérieur
avait décidé l'ouverture d'une chasse la bécasse
dater du 19 Mars. La clôture de celte chasse
est fixée irrévocablement au 10 Avril courant.
Des instructions ont été données aux agents de
la force publique pour empêcher que l'exer
cice de celle chasse toute spéciale ne soit pas
une occasion ou un prétexte de chasser les au
tres espèces de gibier.
Deux arrêtés viennent de modifier l'un la
coiffure des chasseurs cheval, le panache des
lanciers, la tenue des musiciens et des trompettes
de la cavalerie, l'autre l'uniforme des officiers
de l'élat-major. A vingt reprises différentes,
nous nous sommes élevés contre l'incurable
manie qui travaille l'administration de la guerre
et qui la porte changer chaque moment l'u
niforme, l'armementet l'équipement de l'armée;
nos observations n'ont eu aucun efFet. Aujour
d'hui on a changé telle partie de l'uniforme,
demain telle autre, après demain une troisième,
et nous avons vu encore, dans un court espace
de temps, faire reprendre aux officiers ce qu'on
leur avait défendu de porter. Les dépenses qui
résultent de ces divers et multiples caprices
tombent toujours charge des officierset les
grades inférieurs ne sont pas tellement bien
payés, qu'il faille imposer sans cesse aux titu
laires de nouvelles dépenses.
Il faudrait cependant qu'une bonne fois pour
toutes le ministre de la guerre coupât court
dans le modeste équipage lequel roula lentement du côté de la bar
rière Pigale. Alors seulement Raoul regarda la jeune fille nuise
devant loi.
Elle portait une espèce de casaquin, littéralement rembourré de
chiffons, et qui descendait jusque sur ses reins; un vieux fichu d'in
dienne loi garantissait le cou jusqu'aux oreilles, et elle avaitau
lieu de bonnet un mouchoir carreaux serré autour de la tête. Ces
vêtements étaient propres pourtant, et les innombrables réparations
qu'ils avaient subies annonçaient une adresse patiente et des habi
tudes soigneuses. Raoul se prit considérer avec une surprise mêlée
d'admiration la pauvre Glle qui portait ce misérable et grotesque
accoutrement. C'était incontestablement la plus belle créature, qu'il
eût jamais rencontrée. Au premier aspect, il n'avait pour ainsi dire
pas compris sa rare beauté il fallait un moment pour trouver
travers les voiles repoussants de l'indigence ce type idéal cette ré
gularité de traits cette perfection de formes que ni la plume ni le
pinceau ne sauraient rendre. Raoul analysait ce divin visage avec
l'intérêt, la vive curiosité que l'esprit apporte dans la contemplation
des choses merveilleuses; il était frappé surtout du contraste de cette
beauté splendide et de ces misérables haillons un front de reiue
caché sous un vil mouchoir carreaux bleus, une taille majestueuse
enveloppée dans un casaquin rapiécé des mains longues Gues et
charmantes sortant de deux horribles bourrelets rattachés au coude
eu guise de manches» L'imagination de Raoul Gt alors d'étranges
rapprochements; il se rappela les femmes parées avec tant d'ait et
de goût quila nuit précédente avaient été les reines du bal et il
sourit intérieurement en songeant la Ggurc qu'elles auraient si
dépouillant leur éclat leur élégance exquise elles revêtaient les
sordides guenilles sous lesquelles cette enfant était divinement belle.
Cependant la vieille femme renversée au fond de la voiture
paraissait fort mal ses yeux étaient fermés sa Ggure était pâle et
contractée. Elle soupirait et murmurait des paroles sans suitedes
plaintes inarticulées. La jeuue Glle penchée sur elle tâchait de la
ranimer,et arec une sensibilité mêlée de rudesse, l'interrogeait, la
suppliait de répondre. Eh bien vous ne répondez toujours pas
Est-il possible que vous me fassiez tout ce chagrin Ma bonne
chère mère, pourquoi ne voulez-vous pas me dire où vous souffrez?...
Ah si je pouvais me mettre voire place et prendre pour moi votre
mal I.... Mais faites un signe au moins ouvrez les yeux... ça me
fait peur de vous voir ainsi.., je ne peux plus je vous laisse jfc
m'en vais si vous continuez de rester là comme morte...
Évidemment, la pauvre femme était hors d'étal de lui répondre
alors, laissant aller les mains inertes qu'elle réchauffait dans les
siennes, elle se retourna vers la portière et tacha de se précipiter
hors de la voiture il y avait dans ce mouvement irréfléchi un dé
sespoir si vrai, un élan de douleur si naïf,que Raoul sentit les larmes
lui venir aux yeux. Il retint la balayeuse par sa robe et lui dit d'un
air de compassion et d'auterité
ces modifications d'uniforme qui ne peuvent
être que l'effet des caprices d'une bureaucratie
oisive, car il est impossible d'alléguer l'ombre
d'une bonne raison pour les justifier.
La Gazette d'AthJournal clérical, du 8 dé
cembre 1844, contenait un article dans lequel
un médecin désigné par l'écrivain sous le sobri
quet de docteur Satigradoétait accusé d'avoir
vendu la femme d'un soldat, pour quatre
francs, un médicament qui en valait un. Le
docteur Thémon, se croyant suffisamment dé
signé par cet article, assigna en dommages-
intérêts l'éditeur du journal et le sieur Rousseau,
pharmacien Ath, qui s'était déclaré l'auteur
de l'article.
La cour d'appel de Bruxelles, qui était ap
pelée statuer sur l'appel formé contre le juge
ment du tribunal civil de Tournay, vient de
décider que l'imprimeur d'un écrit raison
duquel uue action civile en dommages-intérêts
est intentée, doit être mis hors de cause devant
la justice civile, si l'auteur est connu et domi
cilié en Belgique et que la circonstance que la
personne offensée dans une publication est, par
son caractère et considération au-dessus des
attaques dont elle est l'objetne peut faire
échapper l'offenseur la réparation, mais doit
être prise en considération pour la modérer.
Hier matin plusieurs témoins ont été enten
dus par le juge d'instruction Bemelmans dans
l'affaire charge du sieur Broglia, rédacteur du
Flambeauarrêté pour délit de chantage.
Parmi les témoins on remarquait le secrétaire
de M. le comte Coghen, dont la biographie a
été publiée Dimanche dernier. Le secret auquel
Broglia a été soumis a été levé.
M. le comte de Theux est parti hier matin
pour son château près de Saint-Trond il y
restera jusque vers le milieu de la semaine pro
chaine.
LeR. P. Vande Kerckhove, dont l'éloquence
populacière, les sorties burlesques et les com
paraisons triviales, sont si amusantes, prêchait
un matin de la semaine dernière la cathédrale
de St-Bavon eu présence de Mgr. l'évêque; ce
qui prouve que notre vénérable prélat aime
parfois se distraire comme la plus humble
brebis de son nombreux troupeau. On célébrait
une messe basse dans une chapelle voisine;
tout coup, et au plus bel endroit du sermon,
alors que le prédicateur allait exciter ce mou
vement électrique que Massillon provoqua en
prêchant son petit Carême devant Louis XIV,
la sonnette annonça l'élévation. L'auditoire du
R. P. se retourna presque tout entier pour
s'agenouiller, et le sermon fui brusquement
interrompu.
Le prédicateur indigné apostropha les assis-
tans en ces termes: Aes ek bezig ben méprcke
moelte na my luystere, en hulder nict beknmere
me tgene dat er elders gebeurt Peysde da'k
hier bezig ben mé tege Watlel te klappe dan
(Quand je prêche, je veux qu'on me prête une
oreille attentive et qu'on ne se soucie nulle
ment de ce qui se passe ailleurs Croyez-vous
donc que je sois venu ici pour bayer aux cor
neilles?)
Vous voulez doue vous faire écraser sous les roues!... C'est
assez du malheur qui vient d'arriver... Tenez-vous tranquille;
votre mère ne mourra pas, j'en réponds... Allonsmon enfantun
peu de courage...
Elle se rejeta tout éplorée au fond de la voiture et recommença
s'occuper de sa mère sans prendre garde oe que lui disait Raoul.
La voiture s'arrêta devant une de Ces maisons que la spéculation
élève avec un certain luxe dans les quartiers neufs de Paris espèce
de casernes où l'espace est si soigneusement ménagé et si bien dis
tribué qu'il y a place pour tous les degrés de fortune la richesse
l'aisance et la misère n'y sont souvent séparées que par la hauteur
d'un étage et ces familles diverses qu'abrite le même toit vivent
aussi étrangères les unes aux autres que s'il y avait entre elles une
dislanoe matérielle de plusieurs lieues.
Est-ce bien ici que vous demeurez mon enfant jdemanda
Raoul étonné de voir la voiture s arrêter devant un logis d'aussi
bonne apparence.
Oui, c'est là-haut, répondit la jeune fille, en mesurant de l'oeil
les six étages de la maison bon Dieu du ciel pourvu que je puisse
monter
Alors aidé de Raoul et du valet de pied elle descendit «sa mère
de la voiture; puis, la soulevant dans ses bras, elle l'emporta coura
geusement toute seule. La porte était ouverte déjà; elle traversa le
passage voûté qui servait de vestibule mais au lieu de prendre l'ei-