NOUVELLES DIVERSES.
des inquiétudes séiieuses. Ce malheureux était
allé le malin chercher ses papiers afin de pou
voir se marier.
Un libraire de celle ville avait publié sa
medi dernier la biographie du sieur Ferdinand
Broglia rédacteur du journal le Flambeau
journal destiné la publication de biographies.
Ce dernier, qui est toujours détenu, a formé
une plainte en calomnie, et la saisie de la bro
chure incriminée, a été immédiatement opérée.
L'imprimeur de cet écrit a subi aujourd'hui
devant le juge d'instruction un long interroga
toire. L'auteur de la biographie est la femme
d'un tapissier de celte ville, qui a été mise en
cause comme prévenue principale.
Samedi dernier, la première chambre du
tribunal de première instance de Bruxelles a
été saisie de l'action en dommages-intérêts in
tentée par M. Van Esschen contre M. VanHeck,
au sujet de l'invention d'un nouveau système
de navigation aérienne. M. Van Esschen élève,
dit-on, ses prétentions cent mille francs de
dommages-intérêts. La cause a été portée au
rôle des affaires instruire.
Quoique les consolidés anglais ne soient pas
arrivés aujourd hui avec nouvelle baisse sur
leur côte précédentela situation de la bourse
de Londres ne paraissait pas améliorée et l'on
parlait déjà d'une négociation qui prouverait
combien la position de la banque d'Angleterre
est devenue critique. Les plus forts capitalistes
de Londres auraient proposé de lui prêter une
somme considérable en numéraire, et ils rece
vraient en dépôt une partie des rentes, qu'elle
a en portefeuille jusqu'à l'époque où la crise
métallique aurait cessé. Du reste, les nouvelles
de New-York annonçaient que le taux du
change était encore désavantageux la place
de Londresce qui fait croire que les exporta
tions du numéraire vont encore continuer.
L'administration du chemin de fer de
Rouen a fait publier la note suivante, relative
l'accident sur le chemin de fer de Paris
Rouen
Le 12 au soir vers sept heures et demie
au moment où le train de marchandises venant
des Batignolles était arrêté au quai de la sta
tion de Rouen pour la reprise des billets, une
machine-pilote venant du dépôt des machines
sur la même voie, a heurté les derniers waggons
du train. Parmi les personnes placées dans la
dernière voiture découverte, trois ont été bles
sées et trois contusionnées, sans pourtant qu'au
cune des blessures soit de nature donner des
craintes sérieuses. La compagnieaprès avoir
pris toutes les mesures utiles pour que les soins
nécessaires soient donnés aux blessés, s'est em
pressée d'ordonner une enquête sévère sur les
causes de cet accident.
Le Mémorial de Rouen annonce que le pro
cureur du roi, accompagné d'un des juges
d instruction s'est immédiatement rendu sur
les lieux, où il a passé plusieurs heures con
stater le sinistre et dresser procès-verbal.
On a reçu la nouvelle d'un mouvement
offensif d'Abd-el-Kader, au-delà des chotls, ou
lacs salés, au midi de Mascara, contre les tribus
malice et de méchanceté.
Et lequel l'emporte du paradif et de l'enfer demanda Raoul.
L'enfer cela va sans dire les deux anges, vous venc* de les
voir le diable était resté au logis sous la figure de M. de Nanteuil
un homme de soixante ans, inquiet, bilieux et de tous points détes
table.
L'un des deux anges est sa fille et l'autre
Philippe soupira et répondit en levant ses yeux au ciel
Et l'autre c'est sa seconde femme.
—•Ah j'entends! murmura Raoul.
Eh non, pas tout fait encore répliqua Philippe; je suis fort
tranquillement amoureux de M™" de Nanteuil c'est un intérêt de
cœur que je me suis donné pas davantage. D'ailleurs ,je suis loin
d être un amant heureux; l'on ne me donne pas même des espérances.
Eh bon Dieu que faite3-vouadoue la alors Ordinairement
quand on rend des soins une femme on est entraîné par la passion
qu'on ressent pour elle ou retenu par la passion qu'elle a pour vous.
Il ne s'agit pas précisément de seulinu-nts si exaltés répondit
Philippe avec le caudide sang-froid d'uu beau garçon qui s'aime un
peu lui-même, et qui trouve son existence d'homme du monde trop
belle pour la gâter dans les soucis d'une passion -, je fais ma cour
Mmt de Nanteuil, parce qu'il me semble que je la venge ainsi de son
vieux mari il y a toujours quelque petite douceur pour une femme
dans l'amour dont elle fait mystère un homme pareil. Je me figure
quç aela la distrait et l'amuse; d'ailleurs toutes les femmes même
du petit désert et contre les Ksourpetites vil
les des oasis de cette région. Le pays où pénè
tre en ce moment l'émir a déjà été parcouru
plusieurs fois par nos troupes. Une nouvelle
expédition, en deux colonnes combinées, allait
tout récemment partir pour celte contrée, afin
d'en organiser la soumission d une manière dé
finitive et de ramener sur leur ancien territoire
quelques tribus émigrées. Abd-&1-Kader paraît
avoir voulu prévenir notre expédition pour
forcer ces tribus les suivre au Maroc.
On écrit de Paris, le 13 avril, un jour
nal de Bruxelles
Je puis vous annoncer que le chemin de fer
du Nord s'apprête réaliser pour le 1er mai une
partie des améliorations qu'il vous a promises.
La route se fera désormais en 10 heures pour
le trajet du jour, et en 11 heures et demie pour
le trajet de nuit.
Les convois de Paris partiront 8 heures du
matin pour arriver Bruxelles 7 heures 30
minutes du matin. On espère que la visite de
douane pourra dès le 1er mai se faire Paris et
Bruxelles; mais cela n'est pas encore entière
ment sûr.
Quant au départ de Bruxelles sur Paris ils
auront lieu 3 heures 30 du malin pour arriver
Paris 6 h. 30 du soir. Le convoi de nuit
partira 6 h. 30 pour arriver 6 h. 30 le len
demain matin.
La Gazette générale de Prusse du 12, dit,
sous la rubrique de Berlin, 11 avril:
L'ouverture solennelle de la Diète générale
a eu lieu aujourd'hui conformément au pro
gramme que nousavons publié précédemment.
Nous donnerons dans un supplément extraor
dinaire, qui paraîtra demain malin, tous les
détails de cette solennitéet le discours du Roi.»
La révolution de Portugal ne perd pas un
pouce de terrain, malgré les efforts du Gouver
nementqui se trouve presque bout de res
sources. On dit que c'est Paris que se rend le
général Concha et que sa mission se rattache
aux affaires de Portugal. On pense qu'il est
chargé par le Gouvernement de s'entendre avec
le Gouvernement français sur les moyens de
combiner l'influence des trois puissances: l'Es
pagne, la Fiance et l'Angleterre, afin d'amener
un déuoùment les complications politiques,
du Portugal, sans déshonneur pour le trône et
conciliant autant que possible les partis. En
attendant, la Péninsule voisine gémit, accablée
sous le double fléau de la misère et de la guerre
civile.
On lit dans le Heraldo du 9 avril Une
lettre de Paris du 3 avril, lettre qui a presque
un caractère officielnous annonce qu'il n'y a
plus de doute sur la position intéressante où se
trouve S. A. R. l'infante Luisa Fernanda. L'ac
couchement de la jeune princesse n'aura lieu
probablement qu la fin de l'automne, et sans
doute durant sa résidence Neuilly.
Nous avons entendu dire, mais sans sa
voir avec quel fondement, que le ministère
espagnol pense présenter aux corlès un pro
jet de loi pour attribuer au roi une dotation,
ou liste civile, proportionnée son rang et aux
besoins de sa position. Cette nouvelle est répé
tée par El Tiemponous la rapportons sans la
garantir.
-
Une dépêche du chef politique de la province
dé Léon annonce la destruction complète de
la bande de factieux qui avait paru Murias
de Paredes. On a pris Juan Numès, comman
dant en 2e, et G.-M. Barricla, commandant en
chef de cette bande. Ce dernier était ex-lieute
nant de la convention de Bergara il a été mis
la disposition du chef politique d'Oviedo.
On lit dans leClamor Publies: On continue
de craindre Pampelune que la rébellion car
liste ne finisse par éclater en Navarre; on nous
écrit la date du 3, que l'on parle beaucoup
de cela
On lit dans l'Union du 8 On a dit ces
jours-ci, que don Joachim de la Gandara, ex
colonel d'infanterie et aide-de-camp d'Espar-
teroavait ele nommé major de la place de
Madrid. Cette nouvelle est entièrement con-
trouvée. Il est faux égalementque le général
Prim soit nommé aux fonctions de capitaine-
général de la Navarre, et que le patriarche des
Indes ait été destitué.
On avait répadou le bruit que le général
Concha, qui vient d'arriver Paris avait été
envoyé en mission spéciale auprès de Marie-
Christine, pour lui signifier de ne pas remettre
les pieds en Espagne. Le général ayant fait de
mander une andience l'ex-reine-régenle
celle-ci a fait répondre, que s il venait comme
particulier, elle était prête le recevoir le jour
même, et que s'il avait une mission officielle,
elle ne le recevrait que le lendemain, en pré
sence du chargé d'affaires. Le général Concha
a fait répondre qu'il venait seulement lui pré
senter ses hommages. En conséquence, il a été
admis immédiatement en presence de la reine.
On dit cependant que les renseignements que
Marie-Christine a recueilli par cette voie l'ont
vivement affectée, et qu'elle en a conclu que
son retour en Espagne était devenu impos
sible. Le général Concha a du être reçu aujour
d'hui par M. Guizolet il paraît qu'il a reçu
une mission officielle pour le gouvernement
français.
On écrit de Naples, le 29 mars
La hausse subite du prix du pain a pro
duit une impression fâcheuse sur la population
pauvre de notre capitale En plusieurs endroits,
le Roi s'est vu entourer de pauvres gens qui lui
ont parlé de leur misère. 11 leur a adressé des
paroles de consolation et donné de l'argent.
Hier il y a eu des distributions de pain dans
plusieurs quartiers de la ville. On est générale
ment convaincu que trop de blé a été exporté
du royaume, et I on craint que le décret publié
hier, autorisant la libre importation, ne pro
duise pas un effet assez prompt. La cherté du
pain a été principalement occasionnée par les
spéculations des monopoleurs. On cite plusieurs
sociétés dans la Douille et dans la Terre de La
bour Terra di Lavora) qui ont accumulé des
blés et qui les tiennent cachés. A la disette sont
venues se joindre diverses maladies, telles que
le typhus, la rougeole, la scarlatine, qui occa
sionnent une grande mortalité. Jusqu'ici ce
pendant il n'y a pas eu de désordres.
On écrit de Varsovie, le 29 mars, la
Gazette des Postes de Francfort
Les fâcheux événements de l'année der
nière dans la Gallicie ont malheureusement
les plus sages ne sont pas fâchées d'avoir ainsi un petit secret dans
leur yie.
Madame de Nanteuil m'a paru aussi jeune qne sa belle-Glle
observa Raoul.
Il y a bien quelques années de différence; l'une a dix-huit ans,
l'autre vingt-quatre.
Et la jeune femme vit-elle en bon accord avec la jeune fille?
Elles s'aiment sincèrement, comme deux sœurs.
Mais par quel monstrueux calcul a-t-on marié cette jeune
femme ce vieillard?
Je l'ignore jamais elle ne parle du temps qui a précédé son
mariage; jamais je n'ai vu chez elle aucune personne de sa famille.
Je sais seulement qu'elle était sans fortune et que sa mère vivait
encore quand elle a épousé M. de Nanteuil.
Est-ce que par hasard la comtesse aurait travaillé aussi aux
calculs de cette union assortie et fait là-dessus un romaa tout en
chiffres
Non nonj'en suis certain la bonne daine a au contraire
horreur des mariages d'intérêt. C'es(t pour cela qu'elle fomente sans
cesse des inclinations; elle a comme une monomanic incendiaire qui
la pousse enflammer tous les cœurs. Voyez en quel état elle a déjà
mis le vôtre... vous n'avez fait qu'entrevoir Marguerite, et vous eu
êtes amoureux
Vous croyez fit Raoul en souriant.
La voiture yenait de s'arrêter la porte delà comtesse; Philippe
attendit son ami pour savoir le résultat de sa visite. Au bout d'un
quart-d'heure Raoul revint.
Eh bien! où en sommes-nous lui demanda Philippe avec un
certain sourire.
La comtesse va solliciter la permission de me présenter chez
M'*e de Nanteuilelle espère l'obtenir ce soir même.
C'est cela, je l'avais deviné; c'est la marche ordinaire du rotnan.
Mm® de Roquefavières va meltre en présence ses personnages nous
arrivons... place au héros et son confident
Ne méditez pas une entrée si triomphante dit Raoul d'un air
pensif point de projet, point de prévision, je veux jusqu'à la fin de
cette journée laisser tout au hasard, la fatalité.
Vous me laissez faire du moins le projet de déjeuner aujour
d'hui interrompit Philippe en riant je m'aperçois en ce moment
que la fatalité nous a empêchés, depuis ce matin, d'y songer. Heu
reusement notre couvert est encore mis chez moi.
Je ne me contente pas du tout du projet dit gaîment Raoul;
allons, mon cher, allons dejeûner.
Tandis que les deux amis continuaient table cette conversation,
Mrae de Roquefavières munie des pleins pouvoirs de Raoul s'en
allait triomphalement entamer les négociations du mariage. Depuis
trois semaines elle s'occupait des préliminaires, et elle se flattait
avec quelque raison d'avoir agi sur 1 imagination, sinon sur le cœur
de Marguerite de Nanteuil.
(La suit* au prochain n9.)