JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. Peste; ami Progrès si faitsi fait; fi Progrès Tami Progrès; naïf Progrès rusé compère; bravo, bravissimoindé pendant ami; etc. LU D 6" ANNÉE. - N8 622. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Le Pro JEUDI, 22 AVRIL!817. Tout ce qui concerne ta rédac tion doit être adressé, franct l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par iigno. VIRES ACQUIRIT EUNDO. YPRES, le 21 Avril. quelques réflexions sur la. candidature de m. de neckere-de coninck. Nous avions cru pouvoir Faire connaître notre avis sur l'intention officiellement exprimée de M. DeNeckere-De Coninck, de se mettre sur les rangs pour la place de sénateur, en opposition M. Malou-Vergauwen, et voilà qu'un journal de cette ville qui s'est toujours servilement prêté soutenir tout ce qui pouvait nuire la ville ou froisser les désirs de nos concitoyens, se plaint que nous ayons voulu l'assommer. Dieu nous en garde par ce temps calamileux il faut du respect aux malheureux qui, en fai sant l'office de paillasse, cherchent égayer le peuple et de la pitié aux feuillesqui, en prenant un certain air loustic, amusent leurs lecteurs. C'est ce litre que nous serions bien marris, d'intimider ce journal dévoué la candidature de M. DeNeckere et nous lui demandons hum blement de ne plus donneraccès des prévisions aussi noires et nullement justifiées. M.De Neckere-De Coninck se prétend calom nié. Cela nous étonne, il paraît impossible de trouver dans ce que nous avons écrit, la plus légère apparence même de médisance. Si nous devions faire connaître ici notre conviction nous pourrions dire pis que pendre de M. De Neckere et il lui serait encore difficile de se poser en victime de la calomnie. La réponse notre article que probablement on a élaborée dans les bureaux du commissariat du district, nous avons des motifs pour le répéter, con tient des assertions et des louanges l'adresse de M. De Neckere tellement déhonlées, que si un ennemi intime voulait le déconsidérer, il ne pourrait le faire plus sûrement, qu'en suivant l'exemple de l'auteur du panégyrique des di vines qualités du commissaire de district, ac couplées ses sublimes capacilésadminislratives. M. DeNeckere-De Coninck se dit calomnié et d'un autre cotéla feuille du commissaire de district déclare que l'objet de ses sympathies est un homme franc et loyal (sic). Si nous ne savions que c'est par antithèse que ces qualifications sont employées par le journal anli-Yprois, nous pourrions être étonnés de son effronterie, mais dans ses colonnes les mots de franchise et de loyauté hurlent de s'y trouver et sont synonimes de fourberie et d'hypocrisie. On revient sur les hautes qualités administratives de M. De Nec kere et indubitablement ces éloges doivent être pris au contre-pied de la lettre, peut-être veut-on qualifier ainsi la négligence proverbiale et l'inexactitude bien connus du fonctionnaire qui, toujours par monts et par vaux, ne s'occu pait des affaires des communes qu'à ses moments perdus. Du reste, nous aurons l'occasion de revenir là-dessus et nous rassemblons les ma tériaux pour faire une biographie administrative de ce phénix des fonctionnaires. On prétend que nous n'avons pas fait l'éloge de M. Malou-Vergauwen et que la seule raison que nous ayons alléguée pour le maintien de sa candidatureest qu'il est en possession du mandat depuis dix ans. Mais vous, M. De Neckere, qui n'êtes que le candidat de vous- même, nous serions curieux de connaître les motifs que vous pourriez alléguer, pour com battre la candidature d'un homme désintéressé, serviable, généralement estimé, qui ne cumule pas de fonctions, qui n'est attaché par aucun lien au gouvernement, un homme enfin qui a rendu des services ses commettants, tandis que vousIl nous semble que c'està celui qui veut déposséder un collègue, divulguer les griefs qui doivent engager les électeurs retirer leur confiance celui qui en a été investi jus qu'ici. Nous attendons M. De Neckere ce tour de force, tout en l'engageant ne pas se laisser aller des divagations qui n'ont pas l'ombre du sens commun. M. De Neckere fait annoncer qu'il a acquis le respect et la sympathie des administrations communales. Nous en doutons beaucoup, au besoin même, nous pourrions citer des admi nistrations qui il a joué des tours rudes digérer. Mais puisque M. le commissaire se vante de tous les hauts faits qu'il a posés, que ne comprend-il dans ce nombre, la pacification de la commune de S'-Jean, qui a eu un si beau succès! Eh! nous sommes loin de vouloir rendre M. le commissaire de district responsable de l'in clémence du climat et de la perte des pommes de terre, mais nous ajouterons qu'il est impos sible que l'administration des communes mar che convenablement et que les affaires se trai tent avec célérité, quand le fonctionnaire inter médiaire entre elles et l'autorité provinciale, se trouve Bruxelles et ne réside dans l'arrondis sement que par exception. Ou les fonctions de commissaire de district sont une sinécure ou on ne peut être en même temps sénateur et commissaire de district. Il est facétieux, on le voit, de s'occuper de la cherté des subsistances et des fièvres typhoïdes pour annoncer bra vement que le commissaire de district De Nec kere-De Coninck n'en est pas la cause. On se crée des moulins vent pour avoir le plaisir de les combattre. Don Quichotte se contentait de les chercher. Nous prenons la liberté grande de rappeler la perle administrative, au phénix des fonctionnai res, M. DeNeckere-De Coninck, commissaire de l'arrondissement d'Ypres, que les prescriptions de la loi électorale ne sont pas très-strictement observées dans les communes de l'arrondisse ment d'Ypres. Hier les listes électorales n'étaient pas encore affichées dans les communes suivan tes: VlamerlingheElverdinghe Dickebusch, Passchendaele. Zonnebeke, S'-Jean-lez-Ypres, Becelaere et Wervicq. Et cependant aux ter mes de l'art. 8 de la loi du 3 Mars 1831, elles doivent l'être le dimanche après le 15 Avril. C'est probablement une preuve de plus en fa veur des hautes capacités administratives de M. De Neckere-De Coninck et nous croyons devoir la faire passer pour telle, car on nous a accusé de prouver sans preuves. ARGUMENTS IRREFUTABLES du Propagateur. Par décision du 17 avril, M. Auguste Joye, ancien élève du collège communal, est désigné par la commission administrative du collège communal pour remplacer M. Denis Fauquet, professeur de la classe élémentaire française, actuellement sous-principal l'athénée de Tournay. »OUUgLW Par arrêté royal du 19 avril, le colonel G.-J. Hollingcommandant le 3° de ligneest nommé général-major. Par arrêté royal de la même date, est nommé colonel d'infanterie, le lieutenant-colonel A.- R.-C.-J. Yan Rodecommandant le 4e régi ment de ligne. a a i Feuilleton* iii. la quêteuse. (Suite,) La comtesse était une de ces femmes que l'âge prend ponr ainsi dire au dépourvu elle avait une tête vive, un esprit nul et une cer taine tendresse dame qui ne s'était pas refroidie mesure que le temps emportait sa belle saison. Un jour elie s'aperçut avec effroi qu'en parlant de ses contemporaines, on les traitait de vieilles femmes. Ce fut pour elle comme une révélation elle s'avoua qu'elle arrivait sur son automne; pourtant elle n'essaya pas de se retenir au déclin et descendant résolument cette pente fatale elle entra de prime-abord dans son rôle de femme de cinquante ans. Comme elle n'était pas joueuse ni dévote qu'elle délestait la société des vieilles gens, et qu'elle ne savait pas vivre dans la solitude, sa situation aurait été fort triste, si elle n'avait su se créer un nouvel élément d'iDiérct pour remplir sa vie. Semblable ces figures un peu effacées qui ne peuvent plus être vues de près mais qui font pourtant Ircs-bien sur le second plan elle tenail encore sa place dans le monde, un peu en arrière des plus jeunes des plus belles et des plus adorées. Elle assistait d'un cœur rajeuni ces scènes d'amour et s'y intéressait presque comme au temps où elle se passionnait pour son propre compte. Comme elle était discrète et bonnetous ceux dont elle avait écouté les confidences restaient ses amis dévoués et Philippe était peut-être le seul qui lui eût gardé rancune de l'échec auquel il s'était exposé son instigation. Pour compléter ce portrait, il faut ajouter que, bien qu'elle fût peu près laide dans sa jeunesse, elle semblait avoir été jolie, et que sa haute taille, ses grands traits sans finesse et sans régularité constituaient une sorte de beauté rétrospective dont elle était entrée en possession passé la cinquantaine. La famille de Nanteuii habitait un petit hôtel dans le haut de la chaussée d'Antin. Une cour gazonnée et dont les deux allées semi- circulaires aboutissaient un perron de marbre, séparait de la rue le corps de logis principallequel s'élevait isolé entre cette cour et un Vaste jardin. Lorsque Mm« de Roquefavières arriva elle trouva MI,e de Nan- teuil et sa jeune belle-mère dans un petit saloù du rez-de-chaussée dont les fenêtres s'ouvraient sur le jardin. L'arrangement de celte petite pièce décélait des goûts simplesstudieux de charmants loisirs. Une bibliothèque choisie faisait face un magnifique piano; des broderies commencéesde merveilleux ouvrages d'or et de soie étaient épars sur un guéridon plus loin de touffes de daphnés de pâles jacinthes s'épanouissaient dans une jardinière. Une seule chose gâtait ce charmant réduitc'était l'immense glace sans tain qui le séparait seule du grand salon. Ce panneau transparent laissait aper cevoir tout ce qui s'y passait il empêchait d'entendre les paroles prononoées dèmi-voix; mais il n'arrêtait pas le regard. Au moment où l'on annonça la comtesse, Mrae de Nantcuil, assise devant la fenêtrepeignait avec application un bouquet de roses d'Alexandrie dont le suave parfum embaumait tout le salon. Mar guerite était demeurée oisive au coin du feu; accoudée au dossier de son fauteuil, le front penché sur sa main, elle suivait d'un regard vague et pensif les bonds joyeux d'une jolie levrette qui jouait avec une bobine de soie tombée de dessus le guéridon. A l'air important et radieux de la comtesse Mm® de Nanteuil comprit qu'elle était chargée de quelque communication intéres sante, et allant au-devant d'elle avec un sourire, elle lui dit Bonjour chère madame je n'ai pu vous dire un seul mot c« malin St-Rocb, et je me reprochaisde ne vous avoir pas attendu# au sortir de la messe.

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 1