EXTÉRIEUR. France.
importante du gouvernement a ete adoptée sur
la demande formelle, faite par le comte de
Thomas, au nom du gouvernement portugais.
Aujourd'hui même, quelques bataillons d infan
terie, deux compagnies du génie et une batte
rie d'artillerie sont partis de Madrid, prenant
la route du Portugal. Le commandement pro
visoire de ces troupes est confié au général
comte de Visla Nermoso,en attendant le retour
du général Manuel de La Concha, Des courriers
sont partis aujourd'hui pour Paris et Lisbonne,
portant la nouvelle officielle de l'intervention
de l'Espagne dans les affaires du Portugal.
Le désaccord qui s'était manifesté entre
le roi et la reine semble avoir presque entière
ment cessé. Le roi a paru le soir la prome
nade publique, accompagnant cheval la voi
ture de la reine.
Le nouveau ministère a été pour la première
fois reçu par le roi, qui l'a accueilli avec bien
veillance.
On écrit de Roulers, en date du 20
avril Les travaux du chemin de fer de Rou
lers Courtrai sont poussés toujours avec la
même activité. On assure que dimanche pro
chain un convoi ira jusqu'à Ingelmunsler.
Une dame de Tourcoing a mis au monde
le 21 avril, trois enfants mâles qui se portent
fort bien et sont parfaitement constitués.
Le Journal des Débats, contient les nou
velles importantes qu'on va lire:
Nous recevons ce soir de Lisbonne, des nou
velles importantes, qui nous font espérer que
la crise violente qui agite depuis si longtemps
ce malheureux pays, touche enfin son terme:
La Reine de Portugal ayant, aux termes du
traité de la quadruple alliance, réclamé l'inter
vention de la France, de l'Angleterre et de
l'Espagne, ces trois Gouvernements se sont
empressés de se rendre ses désirs et de l'as
surer de leur coopération effective.
La Reine offre aux insurgés une amnistie
complète, le rétablissement de la Chartela
convocation des Corlès et un ministère mixte,
composé des hommes modérés des deux partis.
Une partie des équipages de deux bâtiments
anglais, d'un brick français et d'une corvette
espagnole mouillés dans le Tage, a été débar
quée pour concourir la défense de la Reine
et de la famille royale, ainsi qu la sûreté de
Lisbonne, gravement menacée.
Voici quelle était, le 12 avril, la position des
insurgés La rive gauche du Tage avait été
envahie par le comte de Mello;il était entré
Sétubal, et s'était même emparé de Palmella;
il en avait chassé le général Abreu, qui, avec
les débris de sa troupe, s'était retiré dans la
forteresse d'Almala, située une demi-lieue de
Lisbonne, sur la rive droite du Tage. Là, les
troupes de la Reine pouvaient tenir facilement.
Lisbonne n'avait pas cessé d'être assez calme;
tout ce qu'il y a de turbulent et de mécontent
parmi la population a depuis longtemps rejoint
les insurgés.
Le vaisseau anglais le Canopus était embossé
devant la place du Commerce; la Sidon était
arrivée le 14 avril de Londres Lisbonne.
On parlait plus que jamais du départ du
conseiller Dielz le vicomte de Carreira le rem
placerait dans la direction de l'éducation du
prince royal et des enfants.
On ne doutait pas que les insurgés n'accep
tassent les propositions de la Reine.
Quatre mille hommes de troupes espagnoles
ont reçu l'ordre de se porter sur la frontière
du Portugal.
Sir Waller-Scolt, lieutenant-colonel au
service britannique, fils aîné et dernier enfant
survivant de l'illustre auteur de Waverley, est
mort au Cap de Bonne-Espérance, où il s'était
arrêté eu revenant de Madras en Angleterre. Le
titre de baronnet s'éteint en luimais la pro
priété d Abbolsford passe Waller-Scotl Lock-
hart, cornet au 16e lanciers, seul fils de l'édi
teur de la Quarlerly Jleviewet seul petit-
fils vivant de l immortel romancier écossais.
Un bateau vapeur qui fait le service de
Lyon Valence, a reçu le 22 avril M. O'Connell
et sa suite, qui se compose de son fils Daniel
O'Connell, d'un médecin et d'un domestique. Il
a été convenu Lyon que l'illustre malade sta
tionnerait dans une ville du midi de la France
jusqu'au jour où ses forces lui permettront de
continuer son voyage vers Rome. Il est dans un
état de faiblesse extrême.
L'incident le plus remarquable de la dis
cussion de l'adresse, dans la Diète de Prusse,
a été celui qui a eu lieu dans la séance du 16,
la suite d'un discours de M. Hanseman, dans
lequel le député d'Aix-la-Chapelle déclarait que
la dynastie sauvegarderait les droits du peuple,
si les conseillers de la Couronne proposaient
des lois de nature léser ces droits, et expri
mait l'opinion que les ordonnances du 3
février et le règlement de la diète témoignaient
de la défiance envers les Etats.
Lorsque M. Hanseman a eu terminé son dis
cours, le prince de Prusse s'est levé et a pro
noncé les paroles suivantes: Nous venons
d'entendre dire que les lettres patentes du 3
février ont été dictées par la méfiance des con
seillers du Roi. Par ma naissance, je suis le pre
mier sujet du Roi par sa confiance, son pre
mier conseiller. Je déclare solennellement,
comme tel, en mon nom et au nom des autres
conseillers de S. M. (les ministres se lèvent),
qu'aucun de nous n'a été sous l'impression
d'aucune méfiance, lorsque nous avons délibéré
sur ces décrets. Ce que nous avons voulu seule
ment, c'est que les lois accordées pour le bien
général de la patrie, ne pussent donner aux
Étals des libertés et des droits qui pourraient
nuire aux droits et aux privilèges de la Cou
ronne. C'est le principe qui m'a guidé, quand
j'ai pris part celte œuvre et je ne laisserai
jamais tomber sur la Couronne et ses conseil
lers un reproche de méfiance.
Après le prince de Prusse, le commissaire
royal, ministre de I intérieur, a fait, son tour,
la déclaration suivante sur la responsabilité
ministérielle
L'honorable député du Rhin, M. Hanseman,
a prétendu qu'il résulterait de mes explications
que les ministres et les conseillers de la Cou
ronne se sont déclarés responsables des actes
du Roi.
J'ignore, en vérité, quelles sont les paroles
dont on a tiré cette conclusion mais ce que je
puis déclarerc'est que nous nous croyons
responsables devant Dieu, le Roi et notre con
science, de nos actes nous; mais nous ne
sommes nullement responsables des résolutions
et des ordres du Roi comme souverain. Quant
cela, nous ne sommes nullement responsables.
Je prie l'assemblée de vouloir bien peser celle
déclaration des rapports entre la Couronne et
les ministres.
TROUBLES A. BERLIN»
Tous les journaux allemands, apportent les
nouvelles de troubles qui ont éclaté Berlin
dans la soirée du 21.
Une véritable émeute a eu lieu dans tout le
quartier de la vieille-ville (Kœningstadl).Presque
toutes les boutiques de boulangers et de bou
chers ont été prises d'assaut. Le quartier a été
bientôt rempli de troupes, et malgré plusieurs
attaques la bayonnette et quelques charges
de cavalerie, l'heure où je vous écris (9 heu
res du soir), la tranquillité n'est pas rétablie.
On craint pour la nuit.
On écrit de la petite ville silésienne de
Landsberg. le 20 avrilau journal le Zeilungs-
hallede Berlin:
Hier malin une foule d'hommes et de fem
mes se sont rassemblés au pont sur le Warthe
et ont pillé une charrette de pommes de terre
et battu le charretier. Après-midi les rassem
blements se reformèrent et forcèrent un maga
sin renfermant des pommes de terre qui fut
complètement pillé. La police trop faible n'a
pu empêcher ces déplorables excès.
Le lendemain les paysans qui se rendirent
au marché furent pillés. Au départ du courrier,
la foule stationnait dans les rues et landwehr a
été convoquée,
Ce qu'on ignore généralement, c'est que
la jeune reine d'Ëspagne, fatiguée des intrigues
qui s'agitaient autour delle, des tiraillements
auxquels sa cour et son propre ménage étaient
en proie, voulait son tour passer les Pyrénées,
il y a peu de temps et venir Paris, ce pays
des merveilles, pour y jouir de tous les plai
sirs, de toutes les distractions, dont on avait
offert son esprit la séduisante image. Je
m'ennuie la mort, s'écria-t-elle, je ne sais
qui entendre: l'un me dit que j'ai tort,
l'autre que j'ai raison; celui-ci veut que
yj j'aime la France, celui-là que je m'attache
l'Angleterre personne ne me dit d'être
Espagnole, et au fait les Espagnols me dé-
plaisent fort. Depuis six mois on me harcèle,
de tous côtés personne ne m'a plus obsédée
que M. Bresson; que Dieu confonde, et que
je ne veux plus revoir Ma sœur Fernande
est bien heureuse: elle s'amuse; elle va où
elle veut, elle habile une ville qui est un
«paradis terrestre, et où les femmes sont
libres. Ma foi, je veux aller Paris. Pour y
rester toujours, j'échangerais volontiers ma
couronne contre une rente viagère de deax
mille douros.
Ces propos avaient effrayé et surpris ceux
qui les entendaient, on eut bien de la peine
faire comprendre Isabelle qu'elle ne pouvait
quitter l'Espagne sans s'exposer aux plus grands
malheurs. Elle céda, non sans peine, aux re
présentations qui lui furent faites, mais on dit
que sa couronne est ce qui lui lient le moins
au cœur. (Patrie.)
Nous avons reçu par la voie d'Angleterre,
des nouvelles de New-York jusqu'au 3 avril.
Le fait le plus important que nous rapporte
cet arrivage, est le débarquement d'un corps de
1,200 hommes de Vera-Cruz, sous les ordres
du général Scott.
La place n'a opposé qu'une faible résistance
ce mouvement hardi des troupes américaines.
Le général Scott a investi Vera-Cruz de toutes
parts et les communications de la ville, fer
mées depuis longtemps du côté de la mer, le
sont aujourd'hui également du côté de la terre.
La garnison mexicaine ne s'élève pas plus de
4,000 hommes et il ne paraît pas que le cou
rage et l'ardeur suppléent au nombre. On ne
doute pas qu'avant peu elle ne tombe entre les
mains de l'ennemi.
Paris 25 Avril,
D'après une dépèche télégraphique d'Alger,
en date du 20 avril, parvenue le 22, Paris,
la soumission de la Kabylie du Jurjura est dé
finitivement assurée et réglée.
Les montagnards se reconnaissent sujets et
tributaires de la France. Le tribut annuel sera
payé en deux fois et porté Alger. Aucun
ennemi de la France ne sera reçu dans les mon
tagnes. Les Européens isolés pourront voyager
en toute sécurité dans l'intérieur du pays; les
routes seront maintenues libres et sûres par les
soins des tribus et de leurs chefs. En vertu de
ces conditions et tant qu'elles sont respectées
par les Kabyles, le maréchal gouverneur-géné
ral s'engage au nom de la France ne pas faire
pénétrer nos colonnes dans celte contrée.
On annonce en même temps l'arrivée de
Bou-Maza Toulon. Il va être conduit Paris
par le capitaine du génie Richard directeur
des affaires arabes Orléansville, et qui a uti
lement contribué la capture de ce dangereux
schérif.
Deux compagnies se sont formées, il y a
quelques mois, Paris, pour l'exploitation des
mines amifères et argentifères situées dans
l'isthme de Panama. Une lettre particulière,
en date du 17 mars, porte que M. Boucard,
ingénieur, qui a quitté Paris au mois de dé
cembre dernier, venait d'arriver Panama et
qu'il s'était aussitôt mis en devoir d'accomplir
sa mission d'ingénieur, et l'autre compagnie
partie au mois d'octobre n avait pas encore
passé dans ce pays, et l'on était très-inquiet
sur son sort.