INTÉRIEUR. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. VILLE D YPRES. CONSEIL COMMUNAL. 0 Feuilleton. T ANNÉE. - N* 625. On s'abonna Ydres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Yprèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 LePro DIMANCHE, 2 MA11847. Tout ce qui conerrno la réJae- tion doit être adressé, franco, A l'éditeor du journal, A Yprea. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUNDO. YPRES, le I" Mal. A NOS LECTEURS. Aujourd'hui le Progrès compte six années révolues d'existence, et son apparition ses ad versaires ne lui donnaient que quelques mois vivre. Nous pouvons opposer avec satisfaction ce fait aux déclamations de nos ennemis poli tiques, car si le journal a vécu aussi longtemps, c'est qu'il avait sa raison d'être. C'est que dans la ville d'Ypres.il y a une opinion libérale bien prononcée et qui, sans peur et sans reproche s'est formellement opposée aux empiétements du parti qui a exploité la Belgique depuis la révolution de 1830. Le journal est né de celte disposition de l'esprit public, il continue fournir sa carrière par les mêmes motifset sous l'empire de cet esprit d'opposition sérieuse et tenace, qui éclate partout contre le système théocralique. Il n'est pas besoin de prévenir nos lec teurs que, dévoué une œuvre sérieuse, dé fendre l'indépendance du pouvoir civil contre toute absorption par un autre pouvoir non reconnu par notre Constitution, mais qui a pris de trop superbes allures dans notre paysle journal continuera sa mission avec zèle et ar deur. Si jusqu'ici son action s'est fait sentir" principalement dans l'enceinte des murs de la ville, il ne faut pas désespérer que, le temps aidant, les habilantsdes communes de l'arrondis sement ne finissent par comprendre que l'opi nion libérale, telle qu'elle est constituée, n'offre ni cesdangers ni celte exaltation, que ses enne mis affectent de craindre. Le parti libéral s'est montré depuis sept ou huit ans, plus gouver nemental et plus constitutionnel, que les sou tiens du ministère depuis 1841, et sous tous les rapports, nous croyons que quand les hommes de ce parti viendront aux affaires, la Belgique sera gouvernée avec plus de franchise, moins d'élroilesse dans les vues, par des principes plus larges et qui ne déplairont qu'à ceux qui verrontque, dès ce moment, leurs aspirations l'ancien régime devront être rangées parmi les rêveries creuses et irréalisables. boulangerYandelannoiteaétécondamnéà deux années de prison, 200 florins d'amende et la suppression de la patente pendant deux an nées, aux termes de l'art. 1er de la loi du 19 mai 1829. Un suicide a eu lieu en celte ville, vendredi dernier. Un rempailleur de chaises et fabricant de menus objets en bois et de carreaux fabri quer des dentelles, a été trouvé pendu sur son grenier. On attribue la fatale détermination de ce malheureux, des chagrins domestiques et un accès d'aliénation mentale. Le nommé Vandelannoite, boulanger, établi en celte ville depuis peu de temps, était soup çonné de faire usage de sulfate de cuivre dans la confection du pain. Par suite de la perquisi tion faite par la police, celle matière a été trouvée dans son usine et alors il a fait devant lejuge d'instruction l'aveu, qu'il en employait quelquefois. Jeudi dernier, cette affaire a "été appelée devant le tribunal correctionnel, et le Séance publique fixée au Lundi, 3 Mai 1847. ordre du jour i° Arrêter le budget du Collège communal pour i847. 2° Délibérer sur le contenu d'une dépêche de M. le Ministre de l'intérieur, concernant le prix élevé de la viande de boucherie. 3° Examiner les observations faites par l'admi nistration des Hospices, sur les modifications intro duites par le Conseil dans le règlement pour l'organisation de la maison des aliénés. 4° Délibérer sur le sujet proposer pour l'objet d'art commander au moyen du lot de 9S0 francs, gagné par la ville dans la souscription pour l'encou ragement de la peinture historique et de la sculp ture. Dans la séance d'hier de la Chambre des Représentants, M. le ministre de l'intérieur a présenté le projet de loi, déjà annoncé il y a quelques jours, et qui sera accueilli avec une grande satisfaction dans tout le pays. Ce projet a pour but: 1° De proroger la libre entrée les denrées alimentaires jusqu'au 1er octobre 1843; 2" De permettre au Gouvernement d'inter dire, pendant le même temps, la sortie de ces denrées 3" D'accorder au Gouvernement un crédit de 300 mille francs, pour aider les classes pau vres la plantation des pommes de terre. Ce projet a été renvoyé la commission qui a examiné le précédent projet sur les subsis tances; cette commission a été invitée s'en occuper d'urgence. On lit dans le Journal de Liège: Depuis quelques jours nous exprimions l'espoir que la majorité du comité de l'Union se rallierait la proposition qui lui a été faite par le comité de l'Associationde s'entendre sur une liste commune de candidats porter la représentation nationale. Le Libéral liégeoise fait de grands efforts pour combattre ce projet, auquel doivent ap plaudir, dans un intérêt commun, les deux nuances du libéralisme. Nous annonçons au jourd'hui avec une vive satisfaction, que soa attente a été déçue, et que les négociations ont eu un dénoûment heureux. Les deux comités proposent leurs associations respectives la réélection de MM. DELFOSSE, LESOINE et DE TORNACO, députés sortans; Chacune de ces deux assemblées choisira, en outre, un autre candidat la chambre des représentants Le comité de l'Association présente aux suf frages de cette société M. FRÈRE-ORBAN avocat et conseiller communal De son côté, le comité de l'Union présente son assemblée M. DESTRIVEAUX, professeur l'université et vice-président du conseil pro vincial Le candidat commun que les deux comités recommandent pour le sénat est M. Louis" DE WAHA-GR1SARD, propriétaire. Les deux assemblées générales seront pro chainement appelées se prononcer sur ces bases d'arrangement, et si, comme nous n'eix douions pas, elles y donnent leur approbation, le succès des candidats libéraux est certain. Que peut tenter, en effet, le parti clérical contre toutes les forces réunies et compactes de l'op position liégeoise Il ne peut rien, et il le pressent sans doute r car une personneque nous avons lieu de croire bien informée, nous assure de la manière la plus positive que M. Raikem, procureur général la cour d'appel de Liège, vient de se décider accepter la candidature que l'évêché impose son dévouaient... dans l'arrondisse ment de Tongres Avis nos amis politiques de celle ville ou veut traiter leur corps électoral comme on a traité celui de Turnhout. L'Union constitutionnelle de Verviers, dans sa réunion générale du 26, a fait choix des trois candidats suivants, pour les prochaines élec tions M. Victor David conseiller provincial Gospinal M. Lys, membre de la chambre des représentants, Verviers; M. Auguste Moreau, bourgmestre, Herve. tveoijgBiLiM Nous lisons dans le Politique La démission de M. De Bavav, ministre des travaux publics, est donnée depuis plu sieurs jours. On parle, pour le remplacer, de M. Noël, inspecteur général des ponts et chaus sées, et de M. de Lacoste, gouverneur de la LIS ©ira iMM©yiOTi. (Suite.) v. le salon et la mansarde. Quel jour de triomphe pour la comtesse! dit Philippe en ac compagnant, le surlendemain, M.d'Agleville l'hôtel de Nanlcuil voilà votre mariage décidé, conclu elle est sortie son honneur de celte grande négociation et a fini d'une manière presque neuve ce roman usé d'un beau jeune homme et d'une charmante jeune fille qui s'épousent par amour. Oui, ma foi Otdiniiirement c'est la passion qui amène le dénoûment que la passion a commencé, et Marguérite vous a aimé le iour que vous avez demandé sa niaiu. Bien, répondit Raoul avec une affectation de galté, vous voilà comme la comtesse, faisant des romans; c'est une rage. Mademoi selle de Nanteuii a pour moi un sentiment de préférence; elle vient de le prouver, mais elle ne (p'aime pas... Elle ya yous aimer, répliqua Philippe d'un Ion yaincu. 2 Je ne suis pas assez fou pour l'espérer, dit Raoul avec une légèreté mêlée d amertume; ces cbarmanles demoiselles,si parfaite ment élevées pour le monde, savent bien que l'amour est une folie. ~ui 11e leur est pas permise. L'on a si bien étouffé en elles le germe es passions défendues, qu'elles ne peuvent même plus ressentir celles que la plus scrupuleuse sagesse autorise elles n'oseraient aimer un amant, elles ne peuvent aimer un mari. Il faut bien piendre son parti de ces natures factices, et n'attendre d'elles que ce qu'elles peuvent donner, c'est-à-dire des trésors de grâce, d'es prit, d'amabilité, de charmes acquis enfin, pas davantage... Rien que cela! interrompit Philippe presque en colère; mais d'où vous viennent, s'il vous plaît, ces idées étranges et celte pré dilection pour les natures primitives? Ce sont des préjugés que j'ai toujours eus, répondit brusque ment Raoul. Ils descendirent de voiture. En montant le perron, M.d'Agleville ajouta: Ce n'est pas la comtesse que j'oserais parler ainsi, elle serait capable de rompre mon mariage. Dans son indignation elle ne manquerait pas de dire, mon cher, que vous ne comprenez pas votre bonheur, répondit Philippe; mais patience, cela yiendra. Tenez, ajouta-t-il en s'anêtant au fond de la pièce qui précédait le salon, levez les yeux et voyez quelle toilette ravissante a faite Marguérite pour vous recevoir et quel joli tableau d'intérieur vous avez devant vous. Entre les portières de damas demi relevées, l'on apercevait l'in térieur du salon tout rempli de parfums, de silence et de lumière. D'un côté, les joueurs se livraient aux muettes émotions du whist de l'autre, la jeune femme et la jeune fille formaient un groupe gracieux qui se profilait de la manière la plus heureuse sur le fond rouge-obscur de la tapisserie. Mme de Nanteuii, le coude appuyé sur un guéridon,le front penché sur sa main frêle, contemplait d'un œil doux et pensif un magnifique houquet que Raoul venait d'en voyer sa fiancée. Marguérite, assise de l'autre côté du guéridon, s'occupait d'un léger ouvrage de broderie. Far une coquetlerie in génue, elle avait fait presque une toilette de mariée sa robe de mousseline de l'Inde était simplement ornée de rubans blancs, et elle avait mis daus ses cheveux nattés et relevés par un peigne d'or un des camélias roses du bouquet de Raoul. C'était ainsi une de ces douces et délicates figures dont l'ensemble est d'un ravissant effet, mais dont chaque trait pris séparément n'a aucun relief. a son aspect, une comparaison involontaire s'offrit l'esprit de Raoul il lui sembla que Marguerite était la petite fleur au disque pâle dont

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 1