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Nous avons appris que notre administration
communale s'occupe enfin des moyens d'ame
ner une réduction dans le prix de la viande.
Nous espérons que les mesures qu'elle adoptera
seront promptes et énergiques. Les militaires
ne paient la meilleure viande, sans os, que 75
centimes le kilogramme; nous ne la demandons
pas ce prix, mais comraj nous pensons que
les bouchers qui se disputent celle fourniture
ne la font pas perle, nous croyons être en
droit de réclamer pour les bourgeois, ne fut-
ce que la moitié des avantages accordés aux
militaires. Journal de Bruges.)
NOUVELLES DIVERSES.
province de Liège. M. Masui remplacerait M.
Noël, et M. De Bavay deviendrait directeur
général du chemin de fer.
■umogjuf»
Un journal annonce que M. le baron de
Slassart se relire de l'arène parlementaire pour
se livrer entièrement la culture des lettres.
La misère de notre Flandre est son comble
cl la mortalité effrayante. Le nombre de décès
dans nos communes est sextuplé, el la mort
inarche triomphante au milieu de nos mal
heureuses populations. Il nous est devenu im
possible de consigner tous les cas de mort
causée par la famine. A Wynghene, village
naguère si florissant, le garde-champètre, doit
faire journellement une visite domiciliaire dans
tontes les cabanes pour constater si les habitants
vivent encore!!
Selon le relevé fait le 27 de ce mois, Gul-
leghem cette commune a 59 orphelins sans
père ni mère, 25 sans mère, 126 sans père, en
tout 210 depuis trois mois.
Qu'on juge par là de l'étendue de la misère
M. Boulellier, l'entrepreneur de la deuxième
section du canal de Zelzaete a nous assure-
t-on, commencé le 29, fournir la nourriture
ses ouvriers dans les barraques construites
sur les travaux mêmes. C'est là une très-heu
reuse innovation et qui doit amener les meil
leurs résultats pour l'ouvrier, qui sera bien
nourri aux moindres frais possibleset pour
l'entrepreneur lui-même qui verra transformer
les hommes exténués en hommes valides et
forts, tels, en un mol, que la Flandre, avant
ses malheurs, en possédait par cent mille.
D'après ce que nous apprenons, le nombre
des malades l'hôpital civil de Bruges aug
mente d'une manière si considérable que l'on
a été obligé de renvoyer les personnes dont
l'état inspirait le moins d'inquiétude et que
même on a dû refuser d'admettre des individus
qui se présentaient. Cet étal de choses devient
inquiétant et Dieu sait quelles épreuves nous
sont encore réservées pour l'époque des gran
des chaleurs, lorsque le germe de Ja maladie
aura pu se développer.
Quel triste avenir nous est départi! Une po
pulation nombreuse sans pain et sans ouvrage
est décimée par des maladies contagieuses.
Un accident est arrivé hier la station de
Liçhlervelde,un garde ayant ouvert la portière
avant que le convoi soit arrêté est tombé, et
s'est cassé les jambes il est mort pendant la
file portait le nom, éclose loin de la prairie natale, dans un vase
jtrécieux, et la belle Marguerite une spleudîde rose qui s'épanouis
sait dans un vit pot de terre sur la fenêtre d'une mansarde.
A quoi pensez-vous donc? lui dit Philippe en le voyant immo
lait* et le regard plongé dans le salon bien que vous veniez de
m'ararmer le contraire, vous avez, je vous le jure, l'air d'un homme
BjQioureux.
Marguerite travaillait sa broderie avec cette activité machinale
qui décèle une agitation intérieure. Lorsque M. d'Agleviile entra,
file leva peine les yeux eu lui rendant son salut, mais le tremble
ment presque imperceptible de ses mains trahit une émotion répri
mée qui n'échappa point sa belle-mère.
Mn,c de Nantt'uil accueillit Raoul aveoune grâce afîectueuse, un
aimable empressement; l'on devinait qu'elle voulait lui faire com
prendre tout ce qne la réserve de Marguerite ne pouvait pas même
lui laisser entrevoir. Taudis que la jeune fille émue et secrètement
heureuse mêlait n peine quelques nionosyllables aux paroles de sa
Lelle-mere, Raoul observait ce jeune visage dont une sereine dou
ceur élait l'expression habituelle. Il lui semblait que cet enfant lui
inspirait déjà le plus tendre intérêt, la plus affectueuse sympathie;
mais il cherchait c;* vain au fond de son cœur d'autres sentiments
plus vils, et il comprenait avec une sorte d amertume que c'en était
nuit, des suites de celle chute. Nous désirons
que le malheur de celte victime serve de leçon
aux gardes de tous les chemins de fer, dont la
témérité ou plutôt l'imprudence est inconce
vable.
Hier, dans l'après-midi un incendie a réduit
en cendres, une petite maisonnette située
Thourout, appartenant Ch. Mulle-D'hont. La
femme qui occupait cette maison a été telle
ment brûlée que les secours de la religion ont
dû lui être administrés et qu'on garde peu
d'espoir de la sauver.
Il paraît que l'instruction judiciaire qui a eu
lieu par le parquet dans l'affaire de La Hulpe,
la tentative d'empoisonnement sur la famille
Hennessyn'a pu faire découvrir les coupables
de cet attentat. On nous assure que l'employé
qui avait été l'objet de poursuites, a été remis
en liberté par les magistrats instructeurs.
Nous avons annoncer un événement bien
douloureux, M. Margodt, curé de la Madelaine,
est mort des suites de l'accident dont nous
avons rendu compte samedi. Aucune lésion n'a
été constatée au crâne, mais on présume que
la violence du coup aura déterminé un épau-
chement intérieur de sang.
On écrit de Louvain, le 25 avril
Les trente-six sociétés de notre ville sont
allées ce matin, drapeaux déployés et musique
en tête, féliciter M. le bourgmestre, les éche-
vins el les conseillers démissionnaires.
La grande-duchesse de Mecklembourg-
Schwerin, qui est arrivée lundi soir Brux
elles, est partie mardi malin, avec sa suite,
pour Paris, par le convoi du chemin de fer.
Nous apprenons que le tribunal de Liège,
saisi de la réclamation des légionnaires belges
de l'empire, leur a donné gain de cause par
jugement rendu samedi dernier. D'ici la
session prochaine, le gouvernement se mettra
sans doute en mesure de satisfaire ces justes
réclamations.
Pendant le mois de mars 1847, les officiers de
l'armée dont les noms suivent, sont décédés dans
les diverses garnisons de la Belgique.
Le sous-lieutenant P.-M. Meinezio, du 1 o* régi
ment de ligne, décédé Termonde, le ir Mars.
Le capitaine de première classe C. François, du
5° de ligne, aide de camp du lieutenant-général
Malherbe, décédé Mons, le 7.
Le capitaine de première classe, J.-N. Nalinne,
du de ligne, décédé Lierre, le 8.
Le capitaine en non activité F.-J. Pontus, décédé
Tournay, le 10.
Le lieutenant L. Nitschki, de l'état-major de
l'artillerie, attaché la fonderie de canons, décédé
Nice, le 1 1
Le lieutenant H. Surny, du 7e de ligne, décédé
Liège, le 17.
Le capitaine de première classe, N.Vincken,du
g" de ligne, décédé Namur, le 2 1.
Le général-major L.-F. Van Mons, commandant
la 2e brigade d'artillerie, décédé Liège, le 3i.
Le conseil de guerre nommé pour juger M.
Olivierilieutenant de vaisseau, ex-comman
dant du bateau vapeur l'Etnas'est réuni le
fait pour lui de l'amour dans le mariage.
Mme de Nanlcuil ramena insensiblement l'entretien vers le sujet
qui lui imposait la sublime dissimulation dont elle avait donné des
preuves devant Raoul. Cette fois, elle parla devant Marguerite de
ce terrible père dont, giâce elle, mademoiselle de Nanteuil n'avait
jamais compris la tyrannie.
M. de Nanteuil vous aime déjà, dit-elle Raoul, c'est un
homme qui cache sous des formes quelquefois Apres des qualités de
cœur que vous apprécierez plus tard il a des manières qu'on doit
trouver un peu cassantes au premier abord, niais l'on s'habitue
bientôt celle brusque franchise. Ainsi, monsieur, ne soyez ni
surpris, ni choqué de ses façons d'agir, qui, je l'avoue, ne sont pas
absolument celles de tout le monde. Parfois i! gronde et preud un
air terrible qui ferait trembler si on le connaissait moins il s'em-
porle contre ses gens, contre moi, et jusque contre notre Marguérite;
mais elle sait bien ce que c est, et elle n'a pas peur... n'est-ce pas,
ma fille
Point du tout, répondil'clle tranquillement; il n'est pas en
colère au fond; c'est seulement une manière de se fâcher qu'il a
conservée: pour se faire obéir de ses soldats, il fallait leur parler
ainsi, avec une grosse voix.
M. de Nanteuil a seryi demanda Raoul.
23 Toulon, sous la présidence de M. le con-
Ire-amiralTréhouart. 11 a déclaré la majorité
de cinq voix contre quatre, que M. Olivieri
n'avait pas, avant le naufrage, fait tout ce qui
dépendait de luisur les autres chefs, il l'a
acquitté et n'a pas prononcé de peine. La fré
quence des naufrages de bateaux vapeur a
été probablement pour beaucoup dans les mo
tifs qui ont porté le conseil montrer une
sévérité inaccoutumée.
Les vins de la Bourgogne arrivent main
tenant par le chemin de fer dans le départe
ment du Nord en douze jours: ils passent par
Paris. Le nouveau mode procure un avantage
de 30 p. c. sur le prix de transport el une
grande économie de temps; naguère, le rou
lage demandait un mois au moins pour le tra
jet de Baume ou de Nuits Lille.
Londres, 27 Avril.
La Chambre des Communes a rejeté hier la
majorité de 203 voix contre 22, une motion de
sir Moiesworlh, tendant déclarer que l'exclu
sion des catholiques des subsides pour l'éduca
tion est injuste.
Le chancelier de l'échiquier a annoncé qu'il
proposerait un prêt de 60,000 liv. trois com
pagnies de chemins de fer irlandais.
On lit dans le Mémorial de l'Ouest du 25.
Nous apprenons l'instant l'arrestation de la
bande de malfaiteurs qui s'était emparée,
main armée, chez un sieur Benaudin pro
priétaire Neuit-sous-les-Aubiers, d'une somme
d'argent considérable en s'inlroduisant dans sa
maison la nuit. C'est la gendarmerie de Bres-
suire qui a opéré celte importante capture.
Parmi les cinq bandits arrêtés sont deux indi
vidus Bourim el Bichon dont les noms rap
pellent les plus tristes épisodes de la Chouan
nerie.
On signale encore sur plusieurs point du
département la présence de bandes de men
diants nocturnes qui ont exigé du pain ou de
l'argenlen menaçant les habitants qu'ils rançon
naient ainsi des faits de ce genre ont encore
eu lieu dans les communes de Vernoux,
Amailloux, Chiche, (arrondissement de Porle-
nay et de Bressuire), et au Busseru (arrondisse
ment de Niort).
On lit dans le Correspondant de Nurent
bergsous la date de Rome, le 12 avril:
Je puis vous donner quelques détails sur les
causes qui ont amené la dernière crise minis
térielle. L'évêque de F... avait jugé propos de
suspendre de ses fonctions et d'envoyer dans
un couvent un prêtre qui intriguait contre le
nouvel ordre de choses el favorisait avec trop
de zèle le parti déchu. En même temps il fit un
rapport la secrétairerie d état et demanda des
instructions. Plusieurs semaines s'écoulèrent
sans qu'il reçut de réponse. Alors il s'adressa
directement au Pape.
Le Pape lui répondit qu'en sa qualité
d'évêque il avait le droit de contrôler la con
duite de ses subordonnés et de leur infliger des
peines. Bientôt après, l'évêque reçut un res-
crit signé par le cardinal Gizzi dans lequel on
lui reprochait d'être allé trop loin dans cette
affaire, avec ordre de mettre en liberté le prêtre
qu'il avait envoyé dans un couvent. L'évêque
renvoya le rescrit au Pape, et S. S. le montra
au Cardinal Gizzi, qui se trouva compromis
d'une manière d'autant plus grave que le res-
Il a été, pour ainsi dire, élevé au bruit du tambour, el c'est
sous, le général Ilonaparte qu'il a fait ses premières armes il s'est
signalé cent fois pendant les glorieuses campagnes de l'empire, et
qui sait où aurait pu aller sa fortune militaire s'il ne l'eut entravée
lui-même par un faux pointd'hounenr qui lui suscitait des querelles.
L'empereur n'aimait pas ces guerres privées, ces combats où il pou
vait perdre la fois deux braves offioiers, et M. de Nanteuil, le
plus intrépide capitaine de l'armée, peut-être, n eut poiut d avan
cement.
A sa place, dit Philippe, j'aurais poussé la susceptibililé jus
qu'à quitter le service.
Il ne pouvait pas, répondit Mm' de Nanteuil; le grand.père de
Marguérite élait un vieillard qui, après avoir subi toutes les consé
quences de l'émigration, relevait péniblemeutsa fortune il rache
tait Ses terres foioe d'économies, el telle était sa parcimonie, son
avarice, qu'il ayait banni son fila de chex lui comme un* bouche
inutile.
Jamais mon pauvre oncle ne m aurait fait un trait pareil
pensa Philippe avec un sentiment de gratitude.
Ce sont ces duretés, ces injustices qui ont aigri l'humeur d*
mon père, dit Marguérite avec une adorable bonne foi c'est ce qui
l a rendu un peu égoïste... Mais au fond il est bon, il est juste il