EXTÉRIEUR. France.
Oq évalue la fortune personnelle de Marie
Christine près de cent millions de francs,
dont la plus grande partie est placée en France
et en Angleterre et lui rapporte un revenu de
plus de quatre millions.
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Variétés.
crit était rédigé tout autrement qu il n'avait été
convenu entre le Pape et lui. Le cardinal 1 avait
signé sans l'avoir lu, ayant ainsi acquis la con
viction qu'il était trahi par ses subordonnés, le
cardinal déclara qu'il se retirerait si les membres
de la secrétairerie qui avaient rédigé le rescrit
n'étaient pas renvoyés. Aussitôt le Pape signa
plusieurs destitutions. MM. CarboliBussi
SantucciMassomi et l'abbé Frassinelli sont
destitués.
On écrit de Rome L'infant don Henri est
arrivé ici. 11 a demandé que le Pape bénisse
son mariage avec Mlle de Caslellar, qui est arri
vée aussi, ainsi que son père. Il avait sollicité,
dans son voyageplusieurs évêques de bénir
son mariage; ils ont refusé, prétendant qu'ils
n'en avaient point le droit. Maisd'après le
droitcanonique. le Pape, comme chef de l Eglise
est le premier vicaire, ne peut lui refuser sa bé
nédiction s'il se jette ses pieds avec sa fiancée
et s'écrie Saint-Père, nous sommes mari et
femme
Les journaux hollandais publient des
nouvelles de Batavia qui vont jusqu'au 27
février. Nous y remarquons que le 15 du même
mois le gouverneur a publié un arrêté qui met
en vigueur la convention commerciale conclue
entre la Néerlande et la Belgiqueen ce qui
concerne la faveur d'exporter 4000 lasls des
produits coloniaux vers la Belgique et par navi
res belges. Celte même faveur serait applicable
l'exportation des produits coloniaux qui ont
eu lieu du 25 août 1846 jusqu'au lr janvier
1847 pour la Belgique et par navires belges,
jusqu'à concurrence de 1,400 lasls.
Un criminel attentat a été commis dans
les environs de Denée (arrondissement d'An
gers). Une certaine quantité de poudre avait
été introduite sous les fondations d'une maison
habitée par un sieur Quénion; une affreuse
détonation s'est fait entendre, et quand les
voisins sont arrivés, ils ont trouvé la maison
en partie démolie et la domestique du proprié-
taire bléssée assez grièvement. On voulait faire
périr M. Quénion, vieillard bien connu An
gers, jouissant, dit-on, de 80,000 fr. de rentes
viagères servies par près de six cents individus.
M. Quénion n'a pas eu une égratignure dans
cette odieuse tentative. La justice informe.
Le Portofoylio fllaltese, dans son numéro
du 8 avril, donne une nouvelle qui pourrait
être prématurée, mais dont son correspondant
lui garantit l'exactitude. Suivant lui, les négo-
jj ciations pour l'ouverture de l'isthume de Suez
5 seraient près de leur conclusion. Voici les
clauses de la convention qui régleraient celle
importante affaire: 1° l'Egypte serait déclarée
j principauté neutre2° les puissances secon
daires, la Prusse, la Russie et les États-Unis,
seraient invitées reconnaître celle neutralité,
que garantiraient la Porte, la France, l'Angle
terre et l'Autriche parties contractantes, 3' la
France, l'Angleterreel l'Autriche se chargeraient
de l'exécution du canal et percevraient un droit
de tonnage jusqu'à remboursement complet
des frais, 4° l'exécution de cet ouvrage ne se-
v rait pas interrompue, même par suite de guerre
I déclarée entre les parties contractantes.
On est d'accord sur les clauses générales de
celle convention, et les préliminaires seront
promptement conclus, dit le correspondant du
Porlofoylio. Quant aux détails d'exécution,
j veut le bonheur de tout ce qui l'environne. Nanila vient de vous le
H dire, il vous aime déjà.
Cette manière délicate d'avouer Raoul la part qu'il avait désor-
S mais dans les espérances de bonheur qu'elle formait, ne fut qu'à
j moitié sentie par lui il ne comprit pas davantage le trouble, les
secrets transports de cette âme ardente et naïve qui s'ouvrait aux
premières émolions de son premier amour. Peut-élre une autre
préoccupât ion qui ne s'avouait pas encore lui ôtait-elle déjà 1 intel
ligence de ce cœur auquel le sien ne répondait pas. Il sut pourtant
dissimuler rabattement, les secrètes langueurs qu'il trouvait au
fond de son âme, et il se comporta en homme résolument heureux,
j Ce petit cercle réuni autour du guéridon poursuivait une de ces
j légères causeries où personne ne met de prétention et auxquelles
B chacun prend part avec intérêt la bonhomie spirituelle de Philippe
faisait sourire souvent Mrae de Nauteuil, et Marguérite put s'aper
cevoir ce soir-là que son fiancé avait infiniment d'esprit. Les heures
•'éboulaient doucement pour tous; mais la jeune fille seule était
secrètement et profondément heureuse. Chaque battement de son
cœur était un élan de joie, chacune de ses pensées une action de
grâces envers le ciel qui lui euvojait ce bouheur dont elle n'avait
jamais en l'idée. Mais rien ne trahissait le mouve.ment de son âme
elle le dissimulait par un pudique instinct, et il aurait fallu que
l'on pense que l'Autriche prendrait sa charge
les travaux nécessaires pour rendre le Nil pra
ticable aux grands navires jusqu'à Damielle,
qui deviendrait un grand port. L'Angleterre
ferait Suez des travaux d'appropriation sem
blables ceux de Damielle. Le caual serait
exécuté par elle et par la France.
Nous avons des nouvelles du Portugal
par voie d'Angleterre: elles apportent les dates
de Lisbonne 21 et Oporto 22 avril. Les forces
de la Reine qui jusqu'à présent avaient occupé
la rive gauche du Tage, sous le commandement
de Schwalbachs, ont dû se retirer sur la rive
droite et sont rentrées Lisbonne. Toute la
rive gauche est occupée par les insurgés. Le
17, les deux généraux des insurgés, comte
Mello et vicomte Sanda Bandeira, ont effectué
leur jonction et leur quartier-général est
présent Saint-Ubes; mais leurs postes avan
cés sont sur la hauteur de Palmella et dominent
toute la partie du pays qui se trouve vis-à-vis
de Lisbonne. On s'attend chaque jour l'entrée
triomphante des insurgés dans la capitale: leurs
forces montent 5,000 hommes d'infanterie
de bonnes troupes, 300 chevaux et 9 pièces
d'artillerie. Les soldats de la marine anglaise
ont été débarqués pour protéger la personne
de la Reine en cas de l'entrée des insurgés. La
misère continue être très-grande Lisbonne.
Le château de Viana, situé au nord d'Oporto,
a été, dit-on, obligé par la faim se rendre aux
insurgés mais ce bruit mérite confirmation.
Paria 28 Avril.
M. Lacave-Laplagne paraît décidément en
pleine disgrâce auprès de M. Guizot. Nous en
avons déjà eu plusieurs preuves palpables de
puis le commencement de la session, mais la
séance d hier la chambre des députés nous
l a démontré plus que jamais. On a pu remar
quer que jamais M. Lacave-Laplagne ne se
place auprès de M. Guizot, tandis qu'au con
traire M.M. Duchâlel et Hébertet les autres
ministres viennent souvent causer familièrement
avec lui. L'éloignement entre le ministre des
finances et le chef du cabinet paraît dater du
discours maladroit prononcé le 6 mars, par
M. Lacave-Laplagne pour prouver que l'état
des finances n'avait jamais été plus florissant.
Depuis lors M. Guizot a fait, dit-on, quelques
démarches pour lui donner un successeur, et
M. Lacave-Laplagne qui s'attend son prochain
remplacements'est hâté de pourvoir tous ses
parents et ses protégés. Lorsque le pauvre mi
nistre a abordé hier la tribune pour se justifier
de son népotisme et qu,il a annoncé son inten
tion de faire sa biographie, des marques de
dépit se sont manifestées immédiatement sur la
figure de M. Guizot, et les centres eux-mêmes
ne semblaient l'écouter qu'avec impatience et
presque avec dédain, mais M. Lacave-Laplagne
a voulu certainement se venger. Au moment
où il a dit qu'en face des armées alliéesil avait
cru pouvoir se dispenser de prendre la cocarde
blanche comme tant d'autres l'ont fait et qu'il
n'y voyait pas la cocarde de Fontenoy, mais
celle qui revenait de l'étranger, il avait les yeux
fixés du côté de M. Guizot qui semblait assez
embarrassé de sa contenance et sur tous les
bancs de la gauche des éclats de rire ont ac-
Raoul eût une certaine fatuité pour soupçonner l'amour qu'il
inspirait.
JNanita cria tout-à-coup M. de Nanteuil d'une voix de Stentor.
A cet appel la jeune femme leva la tête en frissonnant. Pour un
moment elle avait oublié son ami; mais se remettant aussitôt, elle
alla vers lui en disant d un ton aimable et doux
Eh bien monsieur, le sort vous a -1 -i l favorisé
—«Non, répliqua-t-il brusquement, j'ai perdu. Que faisiez-vous
dono f autre bout du salon f 11 fallait organiser une partie: esl-oe
*jue M. d'Agleville ne va pas apprendre le whist
A cette formidable question, la jeune femme regarda Raoul d'un
air d'inquiétude et se hâta de répoudré Mais il y songe, et plus
tard il prendra des leçons en famille.
Tandis qu'elle parlait ainsi, Philippe s'était rapproché d'elle; il
lui dit voix basse
Voilà les projets qu'il a sur son gendre! Mais, c'est effroyable!
Que vous dit doue en seciet notre jeune cousin demanda M.
de Nanteuil en tournant sur Philippe son grand œil rond et vert.
Il me dit, Monsieur, répondit tranquillement la jeune femme,
que vous êtes de première force au whist, et qu'en faisant votre
partie, l'on prend une excellente leçon dont il demande la faveur
de profiter quelquefois.
cueilli ces paroles, que l'on a expliquées immé
diatement la conduite de M. Guizot Gand.
On disait ce matin qu'après la séance m.
Guizot s'était rendu auprès du roi et avait in
sisté sur la nécessité de se débarrasser de m-
Lacave-Laplagne, dont l'incapacité financière et
le népotisme indiscret menaçaita-l-il dit, de
compromettre définitivement le cabinet. Nous
ne serions pas étonné, par conséquent, de voir
bientôt M. Lacave-Laplagne forcé de donner sa
démission. On prétend que des ouvertures ont
déjà été faites depuis longtemps M. Passy,
pour le remplacer au ministère des finances.
Lord Cowley ex-ambassadeur d'Angle
terre la cour des Tuileries, est mort Paris
dans sa 75" année. Il était frère de lord Wel
lington, dont il était l'aîné de 4 ans.
Un vrai français. Polissard vient s'asseoie
sur le banc des prévenus. Il a un sourire stéréotype
sur les lèvres nous n'avons jamais vu criminel plus
gai. Il est prévenu d'abus de confiance.
M. le président. Votre nom?
Jean-Anacréon Polissard.
Votre âge
Vingt-cinq ans et demi... l'âge des amours.
Votre domicile
Rue Vide-Gousset.
Votre professiou
Apprenti écrivain public.
Il paraît en réalité que vous ne faites rien
Je lais tout ce que je peux... l'été je ramasse
les cachets, dans les bals de barrière... l'hiver j'ou
vre les portières la porte des églises les jours de
noces.... Mais j'ai l'ambition de devenir écrivain,
public... je travaille pour ça... Je commence déjà
tourner pas mal une lettre de cuisinière ou de
femme de chambre.
Vous savez ce dont vous êtes accusé j vous
vous expliquerez tout l'heure.
Toujours prêt.
M. Moreau, tailleur. Le mardi-gras, j'avais un
costume faire porter chez un de mes clients; ja
vais au coin de notre rue le commissionnaire n'y
était pas... alors Monsieur s'avança et me dit Je la
remplace. Moi, confiant comme un Jobard, ja
remets mon costume cet homme... Je ne l'ai
jamais vu... ils sont partis l'un portant l'autre...
Vous reconnaissez bien Polissard
Parfaitement... Depuis ce temps là, j'ai rêvé
de lui plusieurs fois.
M. le président au prévenu. Qu'avez-vous
dire
IL est inutile de nous faire mutuellement de
la peine... J'avoue tout.
Pourquoi avez-vous commis cette mauvaise
action
Je suis un vrai Français, et je ne manque
jamais un carnaval... Mais je n'avais pas le sou pour
faire le dernier, et je me promenais de long en
large dans la rue Huchette, en me disant Comment
vais-je donc faire pour rigoler? Alors Monsieur
s'est présenté moi comme une Providence, et
m'a offert un costume complet de Pierrot.
II vous l'offrait... pour le porter chez un de
ses pratiques.
C'est vrai... mais je me suis laissé emporter
comme un vrai Français par une mauvaise pensée...
J'ai revêtu le costume de Pierrot, et je me suis
transporté la Courlille...
Sur-le-champ, parbleu répliqua M. de Nanteuil en relevant
les cartes.
Ah! madame, murmura Philippe, comme vous punissez les
gens qui osent dire la vérité
A dater de celle époque, Raoul revint chaque soir l'hôtel de
Nanteuil; il avait été peu près décidé, d'abord, que le mariage
se ferait immédiatement mais, par un de ces caprices auxquels il
était sujet, et qu'il ne prenait jamais la peine de motiver, M. de
Nanteuil déclara qu'il voulait attendre que Marguérite eut dix-huit
ans accomplis c'était un délai de trois mois. Mme de Nanteuil fut
la seule qui en conçut quelque peine: elle insista auprès de sou mari
pour qu'il revînt sur cette détermination, mais ce fut inutilement;
elle n'élait d ailleurs secoudé par personne. Raoul, sans se 1 avouer,
vit avec unesecièle joie ses engagements ajournés Marguerite se
trouvait si heureuse, son cœur était si rempli de vives espérances, de
douce certitude, qu'elle priait seulement le ciel de continuer son
bonheur. Quant la comtesse, elle déclara que M. de Nanteuil avait
pris une détermination fort sage en laissant aux deux fiancés le
temps de s'aimer passionnément.
(la suite au prochain