INTERIEUR.
7" ANNÉE. - N# 626.
JEUDI, 6 MAI 1847s
JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT*
On s'abonn* Tpres, Marché
au Beilrre, 1et chez tous les per
cepteurs des postes dti royaume.
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Tout ce qui concerne U rédac
tion doit être adressé, franco, S
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Le Progrès parait le Diman
che elle Jeudi de chaque semaine,
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligne.
VIRES ACQUIRIT EDNDO.
YPRES, le 5 Mal.
POURQUOI NOUS REPOUSSONS LA CANDIDATURE
DE M. DE NECKERE.
Dans son dernier numéro, le journal dévoué
M. De Neckere, contenait un article cocasse,
dans lequel il était question de tout, l'excep
tion de ce qu'on s'altendait y trouver. Le
rédacteur du Progrès, y figurait en première
ligne. On aurait dit vraiment, voir le soin
qu'on a mis en faire un personnage, qu'il
était le candidat qui se présentait en opposition
M. De Neckere. Mais laissons-là les divagations
de ce défenseur embarrassé d'une mauvaise
cause et rencontrons les misérables arguments
qu'il produit contre la candidature de M.
M a lo u - Verga uwen.
En premier lieu, cet honnête journal delà
rue de Lille se demande, Iui-m7?me probable
ment, si le gouvernement se mêle d'élections.
Aux yeux de tout homme qui n'est pas aveugle,
c'est un point décidé. On se fait rire au nez
quand on pousse la candeurjusqu'àposer pareille
question. Mais le naïf journal qui n'ignore en au
cune façon, que le ministère pèse Je tout son poids
dans la balance électorale trouve amusant de
faire croire qu'il s'imprime au Japon ou en
Chine, en se demandant niaisement, si le gou
vernement peut descendre dans la lice électorale.
Si le ministère n'intervient pas dans leséleclions,
que signifient alors les protestations répétées de
M. De .Neckere, qu'il est le candidat ministériel,
tandis que rien n'est encore positif cet égard?
Nous dirons franchement les molifs que
nous avons de décliner la candidature de M.
De Neckere et les considérations prépondéran
tes, que nous pouvonsfournir l'appuidu main
tien de M. Malou, comme sénateur d'Ypres. Ce
n'est pas seulement le fait de la possession du
mandat qui nous paraît un motif puissant
en faveur de M. Malou, quoique son adversaire
ne trouve l'appui de sa manière d'agir, que
le brutal ôle-toi de là que je tny metteallé
guer. Nous allons déduire les raisons qui nous
ont fait préférer M. Malou M. De Neckere,
les électeurs jugeront. Entre deux candidats
pour les élections des représentants ou des séna
teurs le plus indépendant de fortune et de
caractère est celui qui doit être préféré. Cette
Qualité doit êlre surtout recherchée chez
1 homme qui est envoyé au palais de la nation,
pour défendre les intérêts du pays et de ses
mandataires, sans se laisser intimider par des
menaces, ni gagner par les séductions minis
térielles. D'après ces principesil est évident
que quand deux candidats se présentent, l'un
indépendant par position et l'autre fonction
naire public, celui qui devrait obtenir les
sympathies des électeurs, toutes chances égales
d'ailleurs est l'homme qui n'a pas de place
et qui'ne dépend pas des ministres, dont il serait
appelé juger la conduite et contrôler
les actes. Les derniers voles de la législature
ont fait voir la misérable condition des fonc
tionnaires publics la chambre. Dans les ques
tions de la dérivation de la Meuse et du che
min de fer direct de Gand Bruxelles par
Alost, admises une première fois une voix de
majorité, au second vole le ministère a fait re
jeter les crédits par sa majorité de fonction
naires. H fallait voir comment ces malheureux
esclaves se dérobaient au moment de l'appel
nominal, pour reparaître un moment après et
émettre un vole favorable, sur le, signal mi
nistériel.
D'ailleurs M. De Neckere, malgré ses fanfa
ronnades d'indépendance, a déjà subi celte
pression ministérielle dans une question bien
importante pour lui. Quand la candidature de
l'arrondissement de Roulers lui a été offerte, il
lui a été ordonné de na pas l'accepter, sous
peine de perdre son poste de commissaire de
district. M. De Neckere a baissé la tête et s'est
alors laissé nommer par les districts, dont M.
Mooreghem s'était aliéné les sympathies.
En outre M. Malou par sa fortune n'aura
jamais besoin de recourir au gouvernement
pour établir sa famille. M. De Neckere a une
nombreuse lignée et si comme on l'assure, il
désire passer son fils son commissariat d'ar
rondissementon peut être certain que ce ne
sera qu'un premier pas dans celle suite de fa
veurs qu'il aura solliciter du gouvernement
qui ne les lui accordera que donnant, donnant
et les mandataires payeront les frais de la
musique de ces fêles de famille.
On n'a pas oublié que M. De Neckere a été
échevin de la ville d'Ypres, el en outre mem
bre de la députation permanente, et dans ces
dernières fonctions il a toujours paru animé
d'un esprit d hostilité bien caractérisé la ma
jeure partie de l'arrondissement et non pas de
la ville d'Ypres seulement. M. Malou, au con
traire est serviable et les intérêts de toutes les
parties de l'arrondissement ont été équitable-
ment pris cœur par lui. M. Malou désire être
nommé pour se rendre utile sescomm iltants,
M. De Neckere brigue le siège du sénat pour
pouvoir faire des espiègleries la ville d'Ypres
en particulier et ceux qui n'ont pas été
assez obséquieux son égard, en général. Nous
somraesparfaitement d'opinion que les sièges par
lementaires ne doivent pas s'inféoder un hom
me, nousserions les premiers demander, qu'ou
donne la candidature de tel homme qui n'a
été représentant ou sénateur, que dans son
intérêt privé et pour donner quelque relief
sa considération compromise. Mais quand un
candidat n'a jamais démérité de ses commet
tants, le répudier est une lacjieté et une ingra
titude sans nom.
Le journal défenseur de M. De Neckere dit
que M. Malou n'est pas libéral dans le sens du
Progrès. 11 nous suffit de savoir que M.
De Neckere est une véritable moelle minis
térielle, un homme qui a joué tous les rôles
et qui se permet de temps en temps un
vernis libéralqui n'englue plus personne.
A ce titre seul, nous devrions préférer
M. Malou, homme modéré, tel qu'il les faut au
Sénat el qui y a tenu sa place de manière
mériter l'estime de ses collègues.
Quand nous avons dit que nous défions notre
adversaire de trouver mordre sur la conduite
privée ou publique de III. fllalou, il s'est em
pressé de déclarer que la vie privée doit rester
en dehors des investigations de la presse. C'est
là un argument, que la feuille de la rue de
Lille ne cite que pour le besoin de la cause,
car elle-même a souvent très-peu respecté la
vie privée des citoyens qu'elle traînait calomni-
eusemenl dans la fange et s'est permis souvent
de franchir la limite qu'elle pose aujour
d'hui. Du reste ajoute-elle dédaigneusement,
la vie publique de M. Malou est trop
décolorée et trop pâle pour en tirer du mérité.
Eh malheureux ce que vous dites là, prouve
en faveur de M. Malou. La vie publique de
MDe Neckere a été plus agitée, et la biographie
que nous donneronsde ce phénix administratif,
sera colorée d'une teinte foncée, mais qui ne la
rendra ni moins curieuse, ni moins intéressante.
Quant aux merveilleuses promesses que M.
De Neckere distribue par la voie du journal,
nous conseillerons de ne pas trop y compter^
car il est de notoriété publique que M. le com
missaire d'arrondissement-sénateurpromet
toujours el tient quand cela lui est permis.
Que le journal qui prend si chaudement
cœur les intérêts de M. De Neckere, nous per
mette quelques lignes son adresse. 11 trouve
que nous avous tort de ne pas vouloir être
mesuré son aune. 11 est vrai que nous avons
cette vanité, parce que nous savons que celte
aune est frauduleuse et ne se trouve pas sou
mise vérification. Quant la devise dont
on fait grand bruit, ces mots de vérité et
de justice qui hurlent de se trouver au frontis
pice du journal, nous allons rappeler un ancien
proverbe qui lui est de tout point applicable
belle enseigne, mauvais cabaret.
Nous apprenons que l'autorité communale
vient de faire l'acquisition de trois cents hec
tolitres de froment Anvers, des prix bien
moins élevés que le froment indigène vendu
au marché d'Ypres, samedi dernier. On nous
assure que ce n'est qu'un premier achat et que
les boulangers de la ville vont suivre cet exem
ple et s'approvisionner de grain étranger.
On nflus assure qu'un accord a été proposé
entre l'autorité communale et les bouchers
pour donner prix réduit, de la viande aux
indigents, au lieu du pain qu'ils achètent
l'hôlel-de-ville. Nous croyons que ce n'est
qu'un projet, mais dont ta réalisation serait
très-bienfaisante par les effets qu'elle aurait
sur l'hygiène publique et l'alimentation de la
classe pauvre.
i 1 r u-
On nous donne les détails suivants sur let
cfongrès des quatre conseils de fabrique réunis
riiôtel-de-ville, pour trouver un moyen de
forcer M. De Neckere-De Coninck, sénateur,
commissaire d'arrondissement, de rendre comp
te des sommes qu'il a perçues, comme trésorier
de la commission des pompes funèbres. M. De
Neckere, quoique convoqué, ne se trouvait pas
présent, mais il avait écrit une lettre explicative
qui n'expliquait pas grand'chose, ce qu'on
assure. Enfin les conseils de fabrique ont été
unanimement d'avis qu'il fallait en finir et que
la commission des pompes funèbres devait
être mise en demeure de présenter ses comptes
dans un bref délai. Faute de prendre en consi
dération le vœu des conseils de fabrique el du
conseil communal, elle sera attaquée judiciaire
ment en reddition de compte.
utlumul-u
Nous engageons le pacha électoral trois
queusle commissaire d'arrondissement, M.
De Neckere-De Coninck, sénateur, ne pas
faire un usage si patent des moyens d'intimi
dation qui sont sa disposition. Nous I enga
geons fortement ne plus faire des menaces
des fonctionnaires subalternes. Si cela lui
arrive encore, uous ferons connaître sous urt