cipales places publiques. L'aulorilé municipale de son côté, n'est point restée inaclive des circulaires ont été adressées nos principales associations, l'effet d'engager les membres vouloir concourir avec la police locale et les soldats y e la ligne au maintien de la tranquillité. Cet appel n'a point été fait en vain, et nous avons vu avec plaisir plusieurs pelotons de garde bourgeoise effectuer des patrouilles et se diriger vers tous les points menacés. A six heures du soir, tous les lieux de réunion publics ont été évacués par ordre de la police, et les attroupements dispersés. A la place Van Artevelde, ces attroupements étaient plus nombreux et plus hostiles que partout ailleurs. Sommés diverses reprises de se retirer, les imprudents qui en faisaient partie persistaient ne point quitter la place. Dispersés sur l'un point, les rassemblements se refor maient de l'autre. Quelques malveillants insul taient et menaçaient la troupe des pierres furent même lancées; les femmes du peuple surtout se distinguaient dans ces bagarres par leur audace et leur effronterie. Poussée bout, la troupe fut obligée d'en venir des mesures de rigueur. Quelques coups de fusil furent tirés dans la direction de la rue Charles-Quint, et celte démonstration rendit en un instant la place déserte. Dans la soirée la ville reprit son calme habi tuel et aucune scène de désordre ne vint troubler le repos de la nuit. Voici l'arrêté municipal ordonnant la fer meture des cafés et estaminets, dès les six heures du soir, et la proclamation adressée aux habitans de la ville. VILLE DE GAND. Le bourgmestre de la ville de Gandrevu son arrêté de ce matin. Arrête Les cabarets et autres lieux de réunion publique seront fermés jusqu'à nouvel ordre, six heures du soir. Les commissaires de police sont chargés de veiller l'exécution rigoureuse du présent, arrêtéqui sera exécutoire immédiatement après sa publication et dont expéditions seront adressées M. le gouverneur de la province ainsi qu'aux greffiers des tribunaux de pre mière instance et de simple police. Pour faciliter l'action de la police, les habi tants sont invités fermer immédiatement leurs magasins et boutiques. Gand, le 13 mai 1847, 4 heures de relevée. Le bourgmestre, C. De Kercuove. Parmi les arrestations qui ont été opérées hier, on remarque celles des trois femmes tra vaillant dans l'établissement de l'Organe des Flandres, et qui ont été surprises en flagrant délit d'excitation au désordre. L'ancienne maîtresse de Charles-Louis Ruys, l'un des assassins du ciïré de Rooborst, figure également au nombre des personnes arrêtées. On a vu, avant-hier, des jeunes gens très- bien mis, et dont les accointances sont parfai tement connues distribuer de l'argent aux ouvriers, au Marché du Vendredi. On a remar qué, sous des babils d'ouvriers, des hommes dont évidemment ce n'est pas le costume habi tuel. Enfin, tout le monde est convaincu que les pillages proviennent d'uue organisation occulte qui parcourt toutes les villes; et l'un des principaux motifs de colle conviction; c'est que le journalisme aristocratique dépeint tout ce qui est libéral, comme clubiste, radical, et le plus souvent comme la queue de Robespierre. (Messager.) Dimanche dernier, trois heures du matin les douaniers de la brigade de Sysseele, ont arrêté le nommé Pierre Loeters, âgé de 30 ans, prévenu d'avoir voulu introduire en fraude diverses pièces de coton. Ils s'étaient déjà em parés de six chevaux chargés de 71 pièces mousseline de laine, que leurs conducteurs avaient abandonnés pour échapper plus facile ment la poursuite des douaniers. La mar chandise saisie a une valeur de 4,600 francs. On nous écrit de Furnes, le 18 de ce mois Par jugement prononcé hier après-midi en audience publique, noire tribunal se fondant sur l'art. 14 du code pénal militaire, s'est dé claré incompétent dans l'affaire de Nieuporl; en conséquence, les 21 officiers et soldais mis en cause, sont renvoyés devant la juridiction mi litaire. Le tribunal a ordonné la continuation de la poursuite l'égard de deux individus, non militaires, également prévenus. Les accusés avaient quatre défenseurs, deux avocats du barreau de Furues un d'Ostende et un de Bruxelles. Les industriels cotonniers se sont assemblés hier soir la Concordepour délibérer sur la position actuelle des ouvriers. Il a été constaté que les fabriques ont totalement cessé leurs travaux 23 ne travaillent plus qu'une partie de la semaine et 7 la semaine entière. Ils ont décidé de proposer au gouvernement de tra vailler tous pendant trois mois, toute la semaine, condition que le gouvernement leur achète, pour l'exportation, pour une somme de 130 mille francs, ce qui ne fait que le 1^4 de ce qu'ils produiront. Avec le mauvais vouloir qu'on connaît au gouvernement pour les Flandres, il est sup poser qu'il refusera ce sacrifice, qui ne serait que très-léger. En effet, en admettant que l'ex portation occasionne une perte de 20 p. c. on aurait, au moyen d'une somme d'environ 330 mille francs, fait vivre nos ouvriers et enlevé la crise d'ordre social dans laquelle nous nous trouvons, son principal élément d activité, car même, un travail de trois jours par semaine est complètement insuffisant. (Mess, de Gand.) j'rocher de Marguerite. Il y avait dam l'atmosphère où elle virait quelque chose qui le calmait, et dans sa présence même une distrac tion la pensée, l'image qui l'obsédait. Mllc de Nanteuil était dans le jardin avec sa belle-mère. Lors qu'on annonça la visite de M. d'Agleville, elle viol an-devant de lui avec un timide empressement. Vous allez surprendre maman au milieu de ses cbères occupa tions, lui dit-elle, eu se hâtant de l'emmener vers un petit parterre capoté au midi et sur lequel s ouvraient les vitrières d'une vaste lerre; j'en sais bien contente, monsieur, car vous verrez un chef- d'œuvre. La jeune femme, assise devant nn léger cberaletpeignait un bouquet d asolépias et de pointiaucs. Ces magnifiques fleurs exoti ques s'étaieul épanouies daus la serre qui, eu ce moment, servait d'atelier de Nanteuil. Me permettez-vous d'interrompre un instant une si charmante occupation dit Raoul, et me permettez-vous de rca'.er en la repre nant aussitôt J'ai h habitude de travailler en famille, répondit M"' de Nan teuil d'un ton aflectueui et ru se rasseyant; mais sa main tremblante hésita eu relcvaDt le pinceau, et elle attendit un moment avant de jeter sur la toile les teintes délicates qu'elle venait de fondre sur sa palet e. L'on élatit aux premiers jours du printemps; l'air était doux, le ciel (l'une admirable sérénité. Le jardin de l'hôtel de Nanteuil étai t environné d'autres jardins aussi vastes où bourgeonnaient déjà les maronniers et les tilleuls. Quelques lilas hâtifs débordaient les murset mêlaient la senteur amère de leurs grappes au doux parfum des violettes de mars. L'on est bien ici, n'est-ce pas dit Marguerite avec un sourire heureux; c'est maman qui a eu la houne idée de faire son atelier l'endroit où fleurissent ses modèles. C'e^t aussi tou salon d'étude, mon ange,lui dit la jeune femme, et je crois que nous aurions fini par nous y établir tout fait, si M. de Nanteuil avait voulu y transporter sa partie de whist. Vous lisiez?dit Raoul en relevant un livre que Marguerite avait laissé tomber au pied du chevalet. Oui, des poésies religieuses, la tradnetion des Sept Psaumes, répondit-elle, maman est triste aujourd'hui. Eiifaiit tu l'es figuré cela! interrompit vivement M"i de Nan teuil mais quelle idée, je suis contente, heureuse comme toujours. Ciière maman, c'est qne vous étiez pâte et abattue oe matin, répondit ingénument Marguerite depuis quelques jours vous paraissez souirranle; je ne vous ai jamais vue ainsi. Mn>e de Nanteuil ne répondit pas, et se remit peindre avec application. Les agitations intérieures de Raoul s'apaisaient dans celle donc* et cahne intimité. Assis près du chevalet, il suivait du regard le g"?—— On lit dans la feuille de Tournai Depuis le compte que nous avons rendu des désordres déplorables dont nos rues ont été le théâtre, d'autres symptômes d'agitation se sont manifestés sur la place, mais avec une intensité de moins en moins sensible, grâce aux mesures prudentes et énergiques que l'administration communale a prises de concert avec l'aulorilé militaire. L'émeute s'est résignée pousser des criset il n'est venu notre connaissance qu'un seul acte de rébellion contre la force armée. Dans la soirée de jeudi, rue des Cachets, un gendarme ayant voulu se saisir d'un indi vidu récalcitrant qui semblait diriger un ras semblement a été blessé l'aide d'un instru ment pointu; un garde-de-ville a eu son habit déchiré dans la lutte. L'homme arrêté a été conduit aux Carmes. Aujourd'huijour de marché, un peloton de chasseurs cheval sta tionne dans la cour de la Grand Garde et un poste d'infanterie est établi au Palais de Justice pendant qu'on y juge les émeuliers dernière ment emprisonnés. La cour d'appel de Gand, lre chambre, vient de décider, en faveur de l'État, l'importante réclamation soulevée par les héritiers de Mgr. le prince-évêque de Broglie contre l'administra tion des finances de Belgique, et dont furent successivement saisis, depuis 1326, maintes cours et tribunaux. Dans ce procès, où l'on fit figurer comme demandeurs, entre autres les princes et prin cesses de Broglie, de Paris, ainsi que plusieurs membres de la famille des barons de Nicolas, de S'-Pélersbourgse disant tous héritiers de l'ancien évêque de Gandceux-ci réclamèrent du Gouvernement belge, le traitement qu'ils croyaient dû leur auteur pendant tout le temps qu'il avait quitté son diocèse jusqu'à sa mortformant en principal une somme de fr. Il 1,146-32 c. sans compter les intérêts du jour de la demande. La cour, par son arrêt rendu dans cette cir constance, a accueilli la première exception proposée par le domaine, savoir celle résultant de l'acquiescement des héritiers de Broglie l'arrêté royal du 31 octobre 1823, par lequel le roi Guillaume décida qu'il n'y avait pas lieu d'accorder le traitement pendant tout le temps de l absence du prélat, et parlant a déclaré les demandeurs non recevables ni fondés, avec condamnation aux dépens. On écrit d'Eecloo La jtluparl (les électeurs influents de noire dis trict électoral, désirant envoyer la chambre des représentants un homme indépendant par sa posi tion et sort caractère, ayant étudié fond les ques tions industrielles et agricoles des Flandres, ont décidé de mettre en avant M. Vande Casleele et de l'opposer M. Lejeune, candidat clérical et minis tériel, qui paraît avoir complètement perdu de vue les intérêts du district qu'il représente, pour s'in- féoderau parti tbéocralique, qui pèse si lourdement travail de M™* de Nanteuil, el se laissait aller cette facile causerie qui distrait l'imagination sans fatiguer l'esprit. Il fit tacitement 1t projet de revenir chaque jour passer quelques heures entre Mme de Nanteuil et sa fianoée, dans ce jardin où elles se plaisaient et où il se trouvait lui-même plus l'aise, plus heureux que dans les tristes et sotnplueux salons de l'hô-tel de Nanteuil. Mais, faiblesse et folie du cœur humain un souffle de vent changea presqne aussitôt ses dispositions, une circonstance puérile bouleversa ses idées et rejeta son cœur daus de nouveaux troubles. Tandis qu'il parcourait du regard la perspective des jardins bornés au loin par une ligne de hautes maisons, le vent souleva et fit vol tiger au-dessus des toits d'ardoise un rideau vert-gai étendu devant une petite fenêtre peroée dans les combles. Le cœur de Raoul battit violemment, et il n'eut pas besoin de s'orienter pour recon naître que o'était bien là la mansarde qu'habitait la mère Moinaud. Du haut de cette espèce de belvédère, la vue devait plonger dans le jardin de l'hôtel de Nanteuil, et Raoul se figura que parfois la belle Maguctte apparaissait celte lucarne. Dès cc moment des impressions changèrent ce ne fut plus la présence de MUe de Nanteuil qu'il vint chercher dans cc lieu, oc fut derrière ce petit rideau qui flottait au loin, l'ombre de la belle Maguetle. (La suite au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2