Variétés.
énergumène, fourmille et en la reproduisant
dans notre prochain numéro, nous nous per
mettrons quelques commentaires pour l'édifica
tion des fonctionnaires qui ont reçu des injonc
tions aussi brutales que celles que contient la
circulaire et qui ont eu la bonté d y obéir.
Aujourd'hui doit arriver un convoi de céréales
d Anvers pour la consommation de la ville
d'Ypres. Pour la semaine prochaine, les achats
sont déjà opérés Anvers et seront ici lundi
ou mardi au plus tard. Par suite de l'absence
de grain au marché de Poperinghe, vendredi
passé huit jours, un certain nombre d'hectolitres
de froment ont été fournis aux boulangers de
cette ville. Ils en avaient le plus grand besoin,
car sans ce secours, il leur était impossible de
fournir la consommation de pain nécessaire la
classe ouvrière de cette localité. La ville d'Ypres,
pensons-nous, continuera fournir aux boulan
gers de Poperinghe du froment au prix d'achat
et en quantité suffisante aux besoins de leur
usine, par l'intermédiaire du docteur Lepoutre,
mais condition qu'on fasse connaître d'avance
le nombre d'hectolitres par semaine qu'on
suppose pouvoir débiter.
Jeudi, dans l'après-midi, un malfaiteur très-
dangereux nommé Ceiynarda été arrêté par
les soins de la police urbaine, sur le territoire de
la commune de Voormezeele. Il fait partie,
suppose-t-on, de la bande qui a commis ces
vols de nuit avec effraction l'entour de la
ville. En dernier lieu, il avait pris domicile du
côté de Passchendaelè, au milieu d'une grande
pièce de seigle. Découvert par des fermiers, il
avait pris la fuite et rôdait depuis quelques
jours autour de la ville, quand il a été arrêté.
Le meunier de Gils et son domestique pré
venus d'avoir mélangé de la craie ou du moellon
au froment qui leur était confié pour être passé
au moulin, ont été condamnés: le maître dix-
huit mois et le domestique trois mois de
prison. On a vu étonnement le substitut du
procureur du roi, occupant le siège du minis
tère public, ne requérir qu'un emprisonnement
de huit mois pour le meunier, tandis que peu
de semaines auparavant, dans une affaire iden
tique, il avait, coutre un autre prévenu, conclu
une peine de deux années de prison.
Par arrêté royal du 211 juin 1847, les lerme3
fixés pour la libre entrée des farines et gruaux
de toute espèce, et du bétail, sont prorogées,
pour les farines et gruaux jusqu'au 1er Avril
1848, et pour le bétail jusqu'au 1" Septembre
1847.
Par arrêté royal du 19 Juin 1847, est nom
mé, dans la marine, lieutenant de vaisseau de
2e classe, M. J.-E. Godlschalck.
Par arrêté du ministre de la justice, eu date
du 26 Juin, le sieur Spilliaert, Pierre-Gustave,
gardien de 2* classe la maison d'arrêt d'Ypres,
est nommé en la même qualité la maison
d'arrêt de Furnes. Il est remplacé par le sieur
Bruteyn, Thomas, gardien de 2e classe la
maison de correction de S'-Bernard.
Marché d'Ypres du 3 Juillet. a4G hectolitres
ont été présentés en vente. Le marché a été très-
calme. froment s'est vendu de 4o 44 fr. l'hec
tolitre, prix moyen 42.
Dans cette moyenne, il n'est pas tenu compte
des prix bien plus favorables du froment étranger
livrer par l'autorité communale aux boulangers
de Ja ville. 11 est donc évident que cette moyenne
serait inférieure 40 f'"., s'il avait été permis de
tenir compte de ces grains. l.e prix du pain ne
peut donc varier.
On écrit de Charleroy, le 29 juin, Y Indé
pendance
M. Boulvin médecin Gilly signalé
comme l'un des plus chauds partisans de la
candidature de M. Dechamps paraît avoir
poussé le zèle un peu trop loin.
Il comparaîtra, jeudi prochain, 1er juillet,
devant le tribunal correctionnel de Charleroy,
sous la prévention d'avoir outragé par paroles
le président du deuxième bureau électoral, dans
l'exercice de ses fonctions. Ce bureau était
présidé par M. de Prelle, vice-président du
tribunal.
Mais, tout radieux encore du succès obtenu
le 8 juin Charleroy, et dont non minima pars
fuit, M. Boulvin ne se tient pas facilement
pour battu pour prendre une éclatante re
vanche, ou pour faire une diversion savante,
qui sait? il vient d'adresser au ministre de la
justice une dénonciation en forme contre le
président du deuxième bureau électoral il lui
impute d'avoir abusé de son autorité pour
entraver la liberté des élections.
Ces imputations sont graves et de nature
provoquer des poursuites contre ce magistrat;
aussi l'on assure que l'un des conseillers de la
cour d'appel doit être délégué pour s'enquérir
du fondement de ces allégations. Une instruc
tion en règle va donc commencer.
Si les faits imputés sont conformes la
vérité, M. Boulvin aura fait acte de civisme en
les dénonçant s'il en est autrement, le dénon
ciateur ne sera plus qu'un dénonciateur calom
nieux, et il y a quelque part dans le code
pénal un article qui prend au sérieux de
pareilles escapades.
Notre correspondant était bien informé. M.
le conseiller Kaieman vient d'être délégué par
M. le premier président de la cour d'appel,
pour faire l'instruction. On s'attend ce que
M. le procureur général délègue un de ses
substituts pour remplir les fonctions de mi
nistère public.
Tribunal correctionnel de Charleroy.
Affaire de M. le curé de la commune du Pont-de-
Loup. Accusation d'excitation au désordre et
la violence contre une partie des citoyens.
Condamnation deux années d'emprisonnement.
M. le curé de Pont-de-Loup vient de comparaître
devant le tribunal de Charleroy. Il était prévenu
d'avoir, dans un sermon, prononcé le 16 mai der
nier, excité ses paroissiens des désordres et des
hostilités envers les protestants qui habitent sa
commune.
Le prévenu a avoué qu'en effet il avait énergi-
quement reproché ses paroissiens d'aller écouter
les prédications du pasteur protestant; que dans
son indignation il les a traités de lâches en ajoutant
qu'ils auraient dû faire comme Aiseau, Châle-
let, etc., où les protestants ont été obligés de se
retirer; mais il a soutenu que son intention n'avait
jamais été de faire un appel la violence, ni de
donner aucun encouragement un charivari qui a
eu lieu devant la maison du pasteur prolestant.
M. Thillier, procureur du roi, a soutenu la pré
vention il a rappelé les fâcheux antécédents du
prévenu qui a déjà subi une condamnation en police
correctionnelle, alors qu'il desservait la paroisse de
Merbes-Sainte-Marie, pour voies de faits commises
dans le temple sur une jeune fille de cette com
mune, et qui en outre a contrevenu aux lois de
l'Etat en 18.39, en célébrant, moyennant paiement,
le mariage l'église de deux jeunes gens, non ma
riés l'étal-civilattendu que l'époux était un
milicien.
En ce qui concerne la prévention actuelle, le mi -
nistère public a fait remarquer qu'il ressort des
dépositions des témoins que le curé Wemberg,
dans son sermon du 16 mai, a traité ses paroissiens
de lâches parce qu'ils ne chassaient pas les protes
tants, et que plus tard il a reproché un des té
moins de n'avoir pas pris part au charivari donné
au pasteur prolestant. En conséquence, et attendu
l'intolérance et le caractère violent du" prévenu, le
ministère public a requis l'application de l'art. 3o2
du code pénal.
Le tribunal, après une demi heure de délibéra-
lion, a rendu le jugement suivant
Considérant qu'il est établi par l'instruction
faite aux audiences dos 23 et 28 juin 1847, que
le prévenu a, le 16 mai dernier, Pont-de-Loup,
dans l'exercice de son ministère et en assemblée
publique, prononcé un discours pastoral, tendant
soulever et armer une partie des citoyens contre les
autres, et ce, en disant qu'il fallait chasser les pro
testants de la commune Que l'intention du pré
venu, en proférant les paroles incriminées, doit
paraître d'autant moins douteuse qu'il a pris soin de
les interpréter d'avance dans la même journée en
prenant une part active au tapage injurieux dont les
dissidents avaient été l'objet
x> Considérant que s'il est vrai que les ministres
d'un culte doivent dans l'exercice de leur minis
tère, jouir de la plus grande latitude pour la discus
sion des vérités dogmatiques et morales, ce droit
doit avoir pour limites le respect dû aux autres
cultes et ne peut se traduire en un appel la vio
lence, appel d'autant plus dangereux et plus cou- 1
pable, que le caractère et les fonctions de celui qui
s'y livre, donnent sa parole une autorité suscep
tible de provoquer les désordres les plus graves et
de confisquer au profit d'une seule opinion reli
gieuse, la liberté garantie toutes par la consti
tution
Considérant que le prévenu a déjà subi une
peine Correctionnelle pour coups portés;
Par ces motifs
Condamne le prévenu deux années d'empri
sonnement et aux trais.
NOUVELLES DIVERSES.
Du 20 au 25 juin, 800 navires chargés de
grains, ont traversé le détroit de Messine.
'On s'amuse beaucoup Neuilly d'une que
relle de ménage entre le prince Albert et Sa
Majesté Britannique. Invité une fête, l'époux
de la reine reçut la permission de s'y rendre,
avec injonction toutefois de réintégrer
minuit ledomicile conjugal mais ayant comme
Cendrillon, laissé passer l'heure fatale, le prince
trouve ferméesson retour, les portes de
l'appartement qu'il habite avec son auguste
moitié. Il appelle: pas de réponse. Il supplie:
même silence. Enfin, il s'impatiente, et, remon
tant en voiture, se rend au château de Clare-
mont, où il se couche et dort du sommeil du
juste. Mais, son réveil, il fait appeler le duc
de Willington et lui dit: Milord je prie
votre Grâce d'aller voir la reine de ma part,
et de lui signifier que je goûte peu ses plaisan
teries. Elle est reine, je le sais, et je ne suis,
en public, que le premier de ses sujets mais
je prétends être roi dans ma chambre cou
cher si cela lui déplaîtje pars pour le
continent.
Le vieux duc, qui n'en était pas la pre
mière mission de ce genre, se rendit auprès de
S. M., qu'il laissa Irès-effrayée de l'idée qu'un
mari, aussi tendrement chéri que cruellement
tyrannisé, pouvait lui échapper. Elle demanda
son carosse, se fit conduire Claremont, et
l'entente cordiale se rétablit la satisfaction de
tout le monde.
Depuis ce moment, le château de Neuilly,
où l'on parle anglais comme Windsor, et qui
donne tout une valeur monétaire, prétend
que les fonctions du prince Albert lui rapporte:
half-croio inthe day, a sovereiyn at niyht. Une
demi-couronne le jour, un souverain la nuit.
Les nouvelles de Suisse font craindre que
toutes les hostilités ne soient engagées sous peu
de jours entre le club central de Berne et le
canton de Fribourg. De tous côtés les Suisses
sont sôus les armes et l'on s'attend de graves
événements pour le mois de juillet.
On écrit de Triesle, le 20 juin, la
Gazelle d'AugsbouryLes prix des grains ont
éprouvé une nouvelle baisse causée par les
arrivages considérables de grains étrangers et
par les bonnes nouvelles de la récolte qui arri
vent de tous côtés. La récolte est peu près
terminée en Italie, elle est excellente, surtout
dans le midi. On dit que le royaume de Naples
aura un excédant de 20 millions de tomoli de
plus que la quantité nécessaire la consom
mation qui est évaluée 30 millions de tomoli
(le tomoli vaut environ un demi-hectolitre.)
Les nouvelles de la récolte dans les princi
pautés du Danube et dans le midi de la Russie
sont malheureusement peu encourageantes.
M. Constantin Digonnet est le garde national le
plus récalcitrant de la métropole, et il se vante hau
tement de n'avoir pas une seule fois monté sa garde.