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le commissaire d'arrondissement, calomniateur
d'office de ceux dont la candidature n'est pas
favorisée par le gouvernement.
La partie la plus curieuse de celte circulaire,
est le paragraphe dans lequel M. De Neckere,
se pose en adversaire décidé de l'impiété et de
la perversitéJusqu'ici il aurait pu s élever des
doutes sur l'orthodoxie de M.' le commissaire
d'arrondissement et notamment quant la
moralité de ses actes politiques, qui n'ont pas
toujours été marqués au coin de la loyauté.
Mais depuis que celte circulaire est publiée, les
soupçons doivent s'évanouir, M. De Neckere,
armé de toutes pièces, voulant descendre dans
l'arène pour briser une lance en faveur de la
nioraleet île la religion que personne n'attaque,
est trop amusant, pour qu'on n'aime le voir
l'œuvre, comme Don Quichotte, pourfendant
des ennemis chimériques, fantômes créés par
une imagination maladive.
La session du Conseil provincial de la Flandre
occidentale a été ouverte hier, par un discours
du gouverneur dont la lecture a duré au moins
trois quarts d'heure. Il y a un peu de tout dans
cette indigeste élucubrationqui ne signifie
fias grand chose et n'est pas meilleure que ses
aînées. M. Constantin Vanderineersch, doyen
d'âge a occupé le fauteuil de la présidence et
les deux plus jeunes membres de l'assemblée,
MM. Vanderwoort et Ch. De Neckereont
rempli provisoirement les fonctions de secré
taire.
Les membres nouvellement élus sont défini
tivement admis et prêtent serment. Le scrutin
est ouvert pour la nomination d'un président,
d'un vice-président et des secrétaires. M. le
baron Decsteen est nommé président, M. Van
Severen vice-président, et MM. Alph. Yanden
Peereboom et Charles Vandevelde, secrétaires.
L assemblée ajourne vendredi sa prochaine
séance.
Nous venons d'apprendre, mais sans connaître
aucun détail, que les nommés Hulin etVervisch
ont été saisis par la gendarmerie de Dixmude,
sous la direction du brigadier Brixis. Ces deux
dangereux malfaiteurs qui se sont enfuis pen
dant le trajet sur le chemin de fer de Bruges
Gand, ont été arrêtés sur le territoire de l ar-
rondissemenl de Dixmude et ont été écroués
immédiatement en la maison de passage de
celte ville.
Une scène passablement scandaleuse s'est
passée le mardi 28 juth, dans la séance du
conseil communal de Courlray.
Après la lecture du procès-verbalun des
conseillers, M. Herman, avait demandé la pa
role, mais le bourgmestre, M. le chevalier
Betluine, se doutant probablement de ce que
M. He rman avait dire, voulait toute force
lui Refuser la parole, mais M. Herman a insisté
et est parvenu se faire entendre. Il voulait
protester contre des paroles prononcées sur la
tombe de M. Yandorpe par M. le bourgmestre,
qui avait terminé son discours par une insi
nuation malveillante envfcrs quelques-uns de
ses collègues, en disant Il est inutile de s'ap
pesantir sur les tracasseries sans fin, et les mo
tifs de découragement et de détjoiit qui lui
avaient fait prendre celle fâcheuse détermina-
lion (sa retraite).
C'est contre une pareille insinuation que M.
Ilerman a protesté avec force. Nous emprun
tons la Chronique le compte-rendu suivant:
m. bethune. Je n'ai pas dit tracasseries. Je ne
souffrirai pas qu'on vienne travestir mes paroles.
m. herman. Cela ne changerait pas leur ten
dance. Mais je l'ai entendu je le prouverai.
m. bethune. (frappant du poing sur la table).
Vous en avez menti (Stupéfaction générale.)
m. herman (sefforçanl de réprimer son émo
tion). Par respect au corps auquel j'appartiens,
j ne répondrai pas.
Et c'est en présence d'un nombreux public
que cette scène a eu lieu. M. Bethune soutient
n'avoir pas prononcé le mot tracasseries, mais
comme l'a dit avec raison M. Herman, qui sou
tient lui l'avoir entendu dire, cela ne prouverait
rien, et l'insinuation malveillante contre la
quelle il a eiiu devoir protester n'en subsisterait
pas moins.
Malgré les recommandations faites aux auto
rités rurales de surveiller la vente des grains
en vert ou pendants par racines, il paraît qu«
des spéculateurs s'empressent d'offrir de l'ar
gent et d'acheter une partie des récolles sur
pied dans les environs de Bruxelles. Vendredi
dernier, un individu déclarait, en plein marché
de Bruxelles, qu'il avait acheté d'avance, de
cette manière, 100 sacs environ de pommes de
terre un fermier d'EUerbeék.
LES FRAUDES ÉLECTORALES CONDAMNÉES FAR
LA COUR DE CASSATION.
La cour de cassation de Bruxelles a prononcé
son arrêt dans la question des faux électeurs
qui lui avait été déférée par le pourvoi de M.
le gouverneur de la province de Liège.
On sait que ce haut fonctionnaire a soutenu,
de concert avec M. Lekeudans le sein de la
députalion permanente, que les déclarations
fictives de contributions sont l'abri de toute
recheiche, de toute critiquedu moment où
celui qui les a faites a payé le cens électoral pen
dant deux années et l'année courante.
Ce système, qui tendait légitimer la fraude
et qui était de nature porter l'atteinte la plus
grave la sincérité de nos institutions^ a été
repoussé par la majorité de la députalion per
manente de Liège. Ce collège a protesté éner-
giquement contre la signification déplorable
que MM. de La Cosle et Lekeu prétendaient
donner la loi du 1er avril 1848qui a été
portée dans le but de mettre un terme des
abus scandaleux dont l'opinion publique s'était
émue. 11 a pensé que le législateur n'avait pu
vouloir accorder un brevet d'impunité la
fraude, et qu'en la rendant d'une exécution
plus difficile et plus onéreuse par la condition
d'une troisième année de cens électoral, il
n'avait jamais entendu proscrire la preuve que
certaines déclarations d'impôts ont été faites
mensongèrement, si l'aspiranl-électeur ne pos
sède point les objets pour lesquels il lui a plu
de verser une contribution au trésor de l'Etat.
Selon la députalion permanente il y a pré
somption que l'individu possède les bases du
cens; mais cette présomption n'est juris et de
jure, et peut être détruite par la preuve con
traire.
La députalion a donc admis M. Ouwerz
électeur de la ville de Huy, démontrer qu'un
certain nombre d'individus contre lesquels il
s'était pourvu, ne possèdent pas les bases du
censquoiqu'ils paient une somme suffisante
pour être électeurs.
C'est contre cette décision que M. de La
Coste, le représentant de M. de Thcux dans
notre province, n'a pas craint de réclamer de
vant la cour suprême, et le parti clérical atta
chait sans doute une haute importance l'ar
rêt qui devait intervenir, puisque, contraire
ment l'usage adopté jusqu'ici par les gouver
neurs, M. de La Coste avait chargé un avocat
spécial de défendre son étrange doctrine.
On sait qu'elle a été combattue et par M0
Verhaegen, et par M. Delebecque, qui remplis
sait les fonctions de ministère public.
La cour de cassation a rendu un arrêt lon
guement motivé qui rejette le pourvoi de M. de
La Cosle, et qui proclame, que le paiement de
l'impôt ne suffit point pour conférer le droit
électoralmais qu'il faut de plus la possession
de la base de l'impôt.
La consécration solennelle de ce principe est
un hommage la fois rendu la loi et l'hon
nêteté de ce principe. Journal cle Liège.)
1 a cm
Les espèces que renfermaient les deux (on-
nelels découverts dans l'ancien terrain de M.
Borlier, sur l'emplacement du Marché de la
Madeleine, remplissent neuf grands sacs: ce
sont des piastres frappées sous différents règnes
les moins anciennes portent le millésime de
1703. Les sacs ont dû être ouverts en séance
du collège des bourgmestre et échevins.
Les avis varient sur la valeur de cette trou
vaille les uns l'estiment 30,000 fr., d'autres
80,000 francs.
NOUVELLES DIVERSES.
On assure que la banque de France aurait
pu distribuer ses actionnaires un dividende
de 100 fr. au lieu de 84 fr.. si le conseil de
régence n'avait pas préféré mettre en réserve
une partie des bénéfices pour subvenir ses
dépenses de constructions et aux frais que va
entraîner l'émission des nouveaux billets du
280 fr.
On lit dans le Constitutionnelles détails
suivants sur les événements qui se seraient
passés dans le Maroc
Tandis qu'Abd-cl-Kader, réfugié dans le
Ma roc, s'efforçait d'obtenir la paix de la France
et implorait même, pour y parvenir, la média-
lion du gouvernement espagnol, Abd-el-Bha-
man recevait l'avis que l'émir voulait désor
mais tourner ses forces contre lui et le préci
piter du trône. L'Empereur résolut alors de
se délivrer d'un hôte si redoutable. Il profila
de la circonstance du recouvrement des contri
butions dans le ltiff, par un petit corps de
troupes qu'il y avait envoyé eet effet, pour
ordonner au caiJ El-Amar chef de celle
h«mme heureux titre de parent, d'ami, je suis reçu et établi
daus l'intimité de Mmc de IVanteuil j'ai sur beaucoup d'autres
l'avantage de lui avoir parlé de mon amour quand il était sans
espoir. Celte bonne comtesse de Roquefavières est ouvertement
dans mes intérêts et, je vous en fais la confidence, tout me fait
espérer que dans un an j épouserai Mm« de IVanteuil.
Son mari lui avait sans doute assuré un beau douaire il lui a
laissé une fortune?
11 ne lui a rien laissé du tout, répondit simplement Philippe
mais vous le savez, je suis riche.
Ainsi donc vous allez faire un mariage d'amour s'écrîa
Ilaoul avec satisfaction.
Non, pas précisément j car c'est aussi un mariage de raison,
répondit M. de Blauzac* je ne suis pas passionnément épris de Mme
de Nantcuil je l'aime, voilà tout.
Depuis la rupture de son mariage Raoultranquillisé pour
ainsi dire sur les suites de sa passion, avait calculé sou bonheur
avec prudence et prévision. Comme il n'était pas un débauché et
qu il y avait eu lui des instincts délicats, des sentiments honnêtes
qui tempéraient l'.irdeur de ses passions, il ne songea même pas
séduire brutalement cette enfaut, jouir de »a beauté sans se soucier
de son âme; il se promit un bonheur plus complet,plus durable. Son
projet était de développer son intelligence, de cultiver ses facultés,
d'éclairer cet esprit jusqu'alors éteint dans Les ténèbres de la plus
profonde ignorance, et d'épouser enfin celte belle jeune fille dont il
aurait, en quelque sorte, crée l'existence morale.
Pour accomplir ce dessein, il fallait un homme patient comme
Raoul dans les ardeurs de son amour, et d'une imagination assez
exaltée pour suffire longtemps ces félicités secrètes d'un cœur qui
attend, épie, devine les mouvements ingénus d'une âme qui s'éveille
aux premières émotions de l'amour. C'était sur un semblable bon
heur que Raoul devait vivre en attendant le jour où Maguette pour
rait comprendre ses pensées, ses sentiments, et se reconnaître elle-
même après une complète métamorphose. Le docteur Valériou était
le seul ounfident de ce projet, et sans l'approuver il n'eu entrava
nullement l'exécution. Il engagea seulement Raoul laisser Maguette
chez M"1* Pavomiet pendant ce qu'il appelait son éducation pri
maire; il s'agissait eu efleUTappreadre d'abord lire cette pauvre
enfant, ignorante oomme une sauvage, et de faire entrer dans sa
tête les premières notions des connaissances humaines. C'était dans
ce but que chaque soir Raoul allait lui donner une leçon chez M,Qe
Pavonnet.
Ce jour là donc il se rendit rue des Marais et franchit impatient
les quatre étages au-dessus desquels se trouvait le palier que l'ouvrière
en dentelles appelait son antichambre. Au premier coup de sonnette,
Maguette accourut, ouvrit vivement, et reculant toute rouge et les
yeux baissés, elle lui dit avec un trouble évident C'est vous,
monsieur! Ah! j'ai été surprise; ordinairement vousne'vener pas sitôt.
J'étais pressé de vous revoir, répondit-il avec une expression
qu'elle ne comprit pas; car sou émotion parut se dissiper et elle dit
avec une petite mine docile et en uiêuic temps boudeuse
Ah! vous voulez nie faire lire longtemps aujourd'hui. Que de
peine vous prenez pour nie faire apprendre quelque chose! JJai la
boiiue volonté mais ce n'est pas tua faute, j ai la tète dure,
J'aurai patience, répondit Raoul, encore ému du trouble qu'elle
avait manifesté son aspect et dont elle était déjà revenue.
[La suite au prochain
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