sant de côté les petits accessoires, vous me prêtiez un instant votre journal pour exprimer ma pensée sur le fond, pour vous donner quelques détails sut- la manifestation laquelle je fais allusion. Vous dire que la misère a été grande dans tout le pays,et surtout dans nos malheureuses h landres.est chose superflue rechercher les causes ou les auteurs de cette misère, serait inopportun. Les accusations et les récriminations se taisent en présence d'un beau dévouement, d'un grand bienfait. Je m'expli que Conune une foule d'autres localités, votre vieille cité avait craindre que la stagnation des affaires jointe un renchérissement inoui des den rées alimentaires n'occasionnât des scènes de désor dre, ne décimlt la population par la faim. Les prétentions de nos fermiers, la rareté des céréales sur notre marché, l'affreux spectacle qu'offre en core quelques-unes de nos villes, légitimaient suffi samment ces craintes. C'est alors que l'administra tion communale prit la résolution de pourvoir elle-même l'approvisionnement de la place. Un employé, que nous aimons signaler la reconnais sance de ses concitoyens, se rendit chaque semaine Anvers, l'effet d'y faire des achats de grains étrangers. Grâces cette mesure, la boulangerie communale put continuer distribuer aux indi gents Je pain prix réduit, et les boulangers eux- mêmes qui, abandonnés leurs propres forces, auraient dû fermer leur boutique, purent continuer servir leur clientèle des prix raisonnables. Ce n'est pas tout, les capitaux de la ville étant loin d'être suffisants, les membres du collège des bourg mestre et échevins contractèrentsur leur propre signature, des emprunts pour une somme assez x-onde. Ces mesures ont considérablement allégé la misère dans nos murs et ont prévenu jusqu'à l'idée même de tout désordre. On se rappelle en effet qu'à la vue des approvisionnements qui stationnaient tans garde devant les Halles, quelques peureux té moignant des craintes sur les dispositions des plus malheureux de nos concitoyens, des ouvriers ré pondirent énergiquement C'est notre pain, mes sieurs, et au besoin nous saurious le défendre contre toute attaque. L'administration a donc bien méritée de la ville, elle a noblement répondu l'attenfe des habitants. De son côté la ville n'a pas voulu rester en arrière quelques citoyens ayant conçu l'idée de perpétuer ce souvenir de dévouement dont notre magistrat a fait preuve, une liste de souscription fût l'instant couverte de signatures l'émulation fût générale, les distinctions de parti disparurent complètement. Je me trompe trois personnes dans toute la ville eurent le triste courage de déclarer que la régence 11'avait fait que sou devoir. Déjà M. Wiener est en train de graver une médaille commémoralive la remise solennelle doit avoir lieu le 4 Août prochain. Terminons en disant qu'il serait désirable que la commission déposât plus tard aux archives de la ville les listes de souscription, afin de conserver nos neveux l'unanimité des vœux de notre population. Nous venons de recevoir l'assurance formelle que les plans du chemin de fer de Courtrai vers res sont revenus de Londres où on les a re tenus fort longtemps. On ne savait ce qu'ils étaient devenus, les ingénieurs assuraient que leur travail était fini et cependant on ne ren contrait plus trace des plans de la ligne de Courtrai vers Ypres. ▼aie. Quand il fut sorti le tourlourou dit la belle jeune fille qui lui avait donné sou cœur et promis sa main Maquette je ne l'aime pas beaucoup ce monsieur vous disiez qu il était si bon enfaut il u a pas l'air de cela toujours. Pristi quelle physionomie Et puis, savez-voua, avec sa figure allongée, ses grands yeux ses dents blanches et sa barbe noire, il a tout Pair d'un Arabe. Eh eh monsieur Pierre répondit Maguette en jetant un regard sur le visage plein, régulier et fleuri du jeune grenadier, tout le monde n'a pas un physique avautageux comme le vôtre Raoul courut s'enfermer chez lui il était hors d'état de faire un effort sur lui-même et d'aller chercher un conseil ou une consolation près de qui que ce fût. Vers le soir le docteur Valérion arriva. Eh bien mon pauvre malade dit-il eu lui tendant la main. Vous avez été rue des Marais dit Raoul d'une voix étranglée. Je sors de chez Pavonnet, répondit le médecin. Et cpinine Raoul gardait le silence et baissait la tête avec un geste de douleur furieuse et concentrée, il ajouta Que voulez-vous, mon ami nous avons été aveugles... Ces enfants se connaissent depuis longtemps; ils s'aimaient quand Pierre Pierrot est parti pour 1 armée-, ils s'étaient fait une promesse la promesse de se marier ap.ès que Pierre aurait fait ses sept années de service... G est vraiinterrompit Raoul frappé d'un souvenir subit une fois j'ai «nieiicn Maguette demander a sa niera si en travaillant bien elle pounait au bout de sept ans avoir amassé une petite son) me. Pierre es» venu en garnison Pariscontinua le médecin il a revu Maguette la Pavonnet était leur coufidente elle avait promis de vous intéresser leurs amours... Hier vous avez failli les sur- prendie. Pierre s'est échappé, les deux femmes ont eu graud'peur et allaient tout vous avouer mais vous les avez empêchées... Le comité-directeur de la compagnie le» a approuvés. On les dit même déjà soumis l'examen du conseil des ponta-el-chaussés fin d'approbation ce qui ue se fera pas attendre longtemps, puisque le gouvernement a promis, comme chacun le sail, de donner une solution dans un bref délai cette affaire. La ville d'Yp res a fait ce qu'elle a pu pour avoir une ligne de chemin de fer quHa reliât au railway de l'état. La compagnie se montre prête ac complir l'obligation qui lui incombe. C'est au gouvernement maintenant relarder aussi peu de temps que possible l'exécution de la ligne d'Ypres vers Courtrai, si impatiemment désirée. MM. Richards, Cubitt, W. Chanlrell et Prisse, administrateurs et ingénieurs du che min de fer de la Flandre occidentale, viennent dêtre décorés de l'ordre de S. M. Léopold. Nous devons féliciter le gouvernement d'avoir eu l'idée de décerner la décoration ces Messieurs. A divers titres ils ont rendu des services la Belgique. Ce qui est achevé de la ligne de la Flandre occiden tale n'est que la minime partie du réseau concédé. Cette distinction honorifique sera pour les admi nistrateurs et ingénieur do la compagnie un sti mulant pour pousser les travaux avec d'autant plus d'ardeur et commencer au plus tôt la branche la plus importante de leur concession celle d'Ypres vers Courtrai. La nouvelle que nous avions donnée du meurtre involontaire qui avait eu lieu S' Jacques-lez-Ypres était controuvée, Cependant, en ville, on paraîtrait ajouter foi ce bruit. Nous n'avons pu découvrir ce qui pourrait y avoir donné lieu Par arrêté royal du 14 de ce mois le maré chal des logis Rrixis (iean-Charles) du corps de gendarmerie, est nommé chevalier de l'ordre de Léopold. c iT-e gr» Mâché d'Ypbks du 17 Juillet 1347. Le marohé n'offrait qu'un approvisionnement ordinaire. 262 hectolitres de froment ont été offerts en vente. Les acheteurs étaient peu animés et les affaires se sont faites avec calme. Les prix ont varié de 52 francs 57-60 l'hectolitre prix moyeu, fr. 54 80, baisse sur le prix moyen du dernier marché de fr. 6-40* 66 hectolitres de fèves ont été vendus un prix moyen de fr. 22-60. 24 hectolitres d'avoine ont été enlevés des prix qui ont varié entre 15 francs et fr, 14-25. Les pommes de terre se sont vendues en baisse. On pouvait s'en procurer fr. 5-54 l'hectolitre. 53 hectolitres ont trouvé des acqué reurs ce prix qui équivaut environ 8 francs les 100 kilogrammes. CONSEIL PROVINCIAL. Séance du 14 Juillet. Présidence de M. le baron Pecsteen. La séance est ouverte dix heures et demie par lecture du procès-verbal ce procès-verbal est approuvé sans observations. L'un des secrétaires donne communication des pièces adressées au conseil depuis la dernière séance; C'est vrai!... c'est vrai murmura Raoul avec amertume; oh! regrets folie démon cœur j'aimais... jeuie croyaisaimé... C'est une illusion que je n'ai point partagée moi votre confi dent dit le docteur en prenant une prise de tabac j mais il ne s'agit poiut de cela voyons ce qui nous reste faire. Il nous reste marier Maguette Moinaud et Pierre Pierrot, dit froidement Raoul. Ouid'abord reprit le médecin c'est moi que cela regarde durant ce temps-là vous déménagerez... Je partiraidocteur s'éoria Raoul je m'en irai Madrid Naples n'importe où, et je ne reviendrai Paris que dans bien des années... Vous déménagerez, répéta le médecin vous déménagerez et vous resterez; j'ai mes raisons pour cela... Je vous ai laissé faire des folies, c'est vraimai# les ai-je jamais conseillées Ayez donc con fiance en moi... Eh bien docteur je resterairépondit Raoul mais voyez* vous, dès ce soir, je retourne dans mon appartement de 1a Chaussée- d'Autin. Je ne m'y oppose pas... Et dès demain je vais trouver la comtes3e de Roquefavières pour qu'elle me marie... Elle vous mariera... C'est une femme qui a la monomanie d'assortir les cœurs moi-même elle a voulu me marier la semaine dernière. Vous la connaissez donc Je connais lout le monde. Ah docteur dit Raoul d'un ton mélancolique vous ne con naissez pas une personne dont la comtesse m'avait fait obtenir la niain... Vous ne connaissez pas M,,ede Nanteuil... Marguerite... un ange... une adorable jeune fille que j'aurais épousée si je n'eusse été fou... parmi ces pièces, nous remarquons un projet de règlement sur le service médical dans les commu nes rurales. Projet soumis l'assemblée par le dé- parteineut de l'intérieur; ces pièces sont renvoyées aux commissions compétentes. L'ordre du jour amène la discussion du rapport de la 2* commission, concernan t le projet de règle ment sur le service des poteaux-indicateurs, le long des chemins vicinaux ce rapport propose l'ajour nement de cette question l'année prochaine. Ces conclusions sont adoptées l'unanimité. Le conseil passe l'exameu du rapport de la même commission, concernant l'avance faite au dépôt de mendicité de Bruges, d'une somme de 20,000 francs, l'intérêt de 3 p. remboursable avant le i" mars 1848, somme prélevée par la pro vince sur celle de fr. 58,807-25 c' qui se trouvait la caisse d'épargnes du chef de la taxe sur le bétail. L'assemblée se borne prendre cette communi cation pour information. Vient en 5' lieu la discussion du rapport de la 3* commission, concernant les balances provisoires de la gestion des fonds provinciaux de l'exercice i846. Les recettes et les dépenses (dont nous ne pouvons saisir les chiffres) sont adoptées par le conseil sans observations. Le conseil passe l'examen du rapport delà 4°" commission, sur les travaux ordinaires et extraor dinaires pendant 1848. La commission propose d'allouer un crédit glo bal de 74,700 fr. dont h députation déterminera l'emploi selon les besoins, charge d'en rendre compte. M. Alph. Vanden Pecreboom présente quelques observations sur l'entretien de la rivière l'Iser. M. Goethals assure le conseil que les études sont entamées, et qu'il pourra être lait droit la demande l'année prochaine. M. l'ingénieur com missaire du gouvernement devant le conseil con firme l'allégation de M. Goethals après celte dis cussion, les conclusions du rapport sont adoptées par l'assemblée. L'ordre du jour appelle la discussion du rapport de la 4° commission, concernant le projet de roule dite de Clercken, la commission propose l'ajourne ment, ces conclusions sont admises sans discussion. Vient ensuite l'examen du rapport de la 4* commission, concernant la nomination de l'éclu- sier l'écluse d'Houthem ce rapport propose de mettre la pension le sieur Merveille, l'éclusier actuel, et de déléguer la députation le pouvoir de nommer un nouvel éclusier après quelques obser vations de M. Alph. Vanden l'eereboom et de M. le gouverneur, ces conclusions sont adoptées. L'ordre du jour amène la discussion du rapport de la 4m* commission, concernant un nouveau sub side pour la construction d'une chaussée conduisant d'Harleheke la route de deuxième classe de Bru ges Courtrai la commission propose d'allouer 2094 fr. litre de subside supplémentaire charge d'en rendre compte. Ces conclusions sont admises sans discussion. I^es rapporteurs de quelques commissions pré sentent les rapports des affaires examinées par elles, la discussion de ces rapports est renvoyée la pro chaine séance. La séance est levée midi et renvoyée demain 10 heures. Séance du jeudi, i5 Juillet. Tja séance est ouverte parla lecture du procès- verbal qui est approuvé. Le docteur souritaspira énergiquement une seoonde prise de tabac, etditea secouant son jabot de batiste Allez donc voir votre ami Philippe de Blanzac cela vous dis traira... Quand voua aurez repassé les ponts restez de l'autre côté de l'eau; je me charge d'expliquer ici votre absence. Raoul fil un tour dans la chambre, puis venant son secrétaire, il l'ouvritprit quatre billets de banque et les présentant au docteur, il lui dit simplement C'est la dot de cette enfant. Merci pour elle mon amirépondit le médeoin j merci de ce dernier bieufait Allez Dieu vous le rendra Le digue médecin se retira. Lorsque Raoul fut seul de nouveau il s'aperçut que ce dernier entretien, lesexplictlionsdu docteur et ses propres réflexions avaient singulièrement modifié les dispositions de son âme c'était comme un veut glacé qui tout coup avait soufflé sur lui et éteint les flammes de son amour. Sa passion était morte au foud de son cœur et il ue lui restait que le dépit la confusion amère d'avoir été la dupe et le jouet de ses propres illusions. Un débauché vulgaire se serait acharné la poursuite de sou projet, un homme grossièrement passionné aurait senti son amour s'augmenter par la jalousie j mais Raoul avait une âme vraiment noble, des instiucts délicats, géné reux, et il était incapable decelte atroce constance, decette tendresse foroenée qui résiste même la conviction qu'on ucsera jamais aimé. 11 n'avait pas eu un moment la pensée de punir la belle Maguette des folies de son propre cœur et c'était sans arrière pensée qu'il venait de prendre spontanément la résolution de la marier a yeeson heureux rival. Au tait se dit—il «près avoir réfléchi longtemps,ce sera un pétit ménage bien assorti Puis venant songer au mariage qu'il avait rompu il ajouta avec un sentiment de regret amer Moi aussi j'aurais pu être heureux [La suite au prechain u®.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2