M. Lebèjjue depuis longtemps receveur Tliielt, fut eu bulle 1 inimitié de son contrô leur, qui le dénonça plusieurs fois et le tracassa de toutes les façons. Plusieurs enquêtes furent ouvertes et jamais aucune faute ne put être découverte charge du receveur. Cepen dant on travaillait sourdement a faire déplacer cet honnête fonctionnaire et enfin on crut avoir trouvé un prétexte. Il est accusé d avoir volécon- tre le candidat ministériel et sans autre forme de procès, envoyé Mouscroo, bureau difficile où jamais on ne jouit d'un moment de repos. Voilà deux exemples de la justice distribulive de ce puritain M. Malou. iNous pourrious en citer d autres, mais ce sont les plus saillants. Si l'équité du ministre des finances brille d'un éclat aussi vif dans notre province, nous lais sons juger combien elle doit produire de l'ef fet daus le reste du royaume. g- cV«T Déjà nous avons beaucoup gagné sous le rap port de la facilité des relations épistolaires par suite de diverses modifications qui ont eu lieu dans la perception de la poste aux lettres de notre ville. Mais il en est encore quelques-unes qui sont d'une utilité incontestable et que l'ad ministration supérieure devrait prendre en considération. Par exemple on ne pourra con tester qu'il ne soit d'une grande facilité pour le commerce de fixer le départ de la malle 4 heures au lieu de 3 heures un quart. Cela serait facile cependant, si l'on voulait permettre ici le triage des lettres qui se fait Menin. A celte heure le travail de la journée est fini et le com merçant ou le banquier ont eu tout le temps de préparer leur courrier. Ce changement dans les heures du départ exigerait l'adjonction au bureau d'Ypres d'un second employé, ce qui est d'autant plus néces saire, que le bureau se ferme depuis 12 heures jusqu'à 2, car pour les perceptions auxquelles un seul employé est attaché, louverture du bureau ne doit avdir lieu que pendant neuf heu res par jour et l'on doit convenir que celte la cune depuis raidi jusqu'à deux heures doit être gênante pour les relations commerciales. Un employé de plus permettrait de tenir le bureau ouvert depuis 7 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir sans interruption. Il est une dernière observation que nous dé sirons faire. C'est le vœu de voir établir une correspondance directe sur Bruges. Jusqu'ici les lettres et journaux avant d'arriver Bruges, passent par Garni. C'est là une plaisanterie qu'il est temps de faire cesser, car les lettres écrites d'Ypres et mises la poste le mercredi vers trois heures, ne sont remises Bruges que dans la journée du jeudi ou le vendredi matin. Nous croyons "qu'il suffira de signaler ce singulier arrangement, pour qu'on y porte remède au plus tôt. Dans la soirée de samedi dernier un fort orage a éclaté sur notre ville. La foudre est tom bée sur une petite maison du quartier de Sl-Pierrepas loin du Nazarethmais sans a'assit,ou plutôt il se laissa aller tout haletant d'émotion sur un siège au fond du salon et baissant la tête sur ses mains il tâcha de se remettre et de rassembler ses idées. A l'aspect de ces lieux, il avait presque oublié le motif qui L'y ramenait une sorte de confusion, un attendrissement douloureux, surtout un amer regret s'élevaient de sou âme. Il se retraçait cette dernière et cruelle s< ène après laquelle il était sorti libre de l'hôtel de Nanleuil libre de courir où sa fantaisie, sa passion l'entraînait. Comme au moment qui précéda celle résolution fatale, il était seul, un demi-jour régnait dans le salon, et un rayon de lumière, tombant sur le portrait de Marguerite semblait pénétrer la toile glisser sur leseheveuxen reflets lustrés et rendre lcschairs vivantes Seulement ce u étaient plus les feux rougeâtrès du soleil couchant qui baignaient ce doux visage, c'était une clarté tranquille et pleine de sérénité. Comme naguère, Raoul contempla un moment l'image qui semblait se pencher vers lui avec un placide sourire et oette fois encore il détourna la vue mais c'était parce qu'une larme obscurcissait sou regard. Un pas léger troubla le silence des appartements déserts et rappela Raoul aux réalités de la situation; Mtte de Wauteuil entrait. Elle répoudit au salut de M. d'Agleville avec celte froideur qui, chez une personne ordinairement si bienveillante et si douce semblait la manifestation d'un ressentiment, peut-être d'uue secrète aversion, et s'asseyanl devant la table elle indiqua de la main Raoul un siège placé a distance et lui dit d'une voix calme Vous avez désiré me parler, monsieur et oomme Raoul ne répondait pas elle ajouta j'étais loin de m'attendre voire visite. -^Ila fallu madame une nécessité impérieuse pour que j'osasse me présenter ici répondit Raoul avec une piofoude émotion et M'osant soutenir le regaid que Mœr de Nanleuil arrêtait sur lui car sa physionomie il devinait que Marguerite lui avait tout appris. Le mo.if qui m'auicuc u a rien de personnel j je viens seulement occasionner ni incendie ni grand dégât. Le tout s'est bornéau bris de quelques carreaux de vitres et tuiles. Aujourd'hui21 juillet, jour de l'inaugura tion du roi Léopold, un Te Deum a été chanté la cathédrale, en présence des autorités civiles et militaires. A midi, il y a eu grande parade sur la Grand'Place, pour toutes les troupes de la garnison. Dans la nuit du 17 au 18, la foudre est tom bée sur la tour de l'église de Zarren, et, saus l'incendier, ya néanmoins fait des dégradations pour une somme de 700 francs. L'édifice est assuré. H iiiil IJ tXJ tmm CONSEIL PROVINCIAL. Séance du 17 juillet. Présidence de M. le baron Pecstf.en. La séance s'ouvre 9 i;4 heures. L'appel nominal constate la présence des mem bres. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et approuvé. Le conseil passe la discussion du rapport de la 3* commission, concernant les besoins et les dépen ses pendant 1848. Le budget des recettes est fixé au chiffre de Ir. 1,685,85i-45. Le vote du conseil est unanime. M. Brasseur fuit rapport sur la demande faite par le président du tribunal de Bruges, d'obtenir un subside pour l'ameublement du palais de justice; il propose d'allouer un subside de fr. i,5oo. Cette proposition, discutée d'urgence, est adoptée par 35 voix contre 9. M. Van Severen propose, au nom de la a" com mission, de porter 24,000 francs le subside de mandé pour l'encouragement de l'industrie linière, c'est-à-dire, une augmentation de 4,000 francs. M. Vanden Peereboom fait remarquer toute la difficulté qu'il y a de trouver cette somme minime en présence de la gène où se trouvent les finances provinciales. Le chiffre des dépenses imprévues est tellement réduit, que si ou en soustrait encore fr. 4,000, il ne restera plus rien la disposition delà dépulalion pour pourvoir toutes les éventualités qui peuvent se présenter dans le cours d'une année. M. le gouverneur appuie vivement ces observa tions, et fait ressortir avec force combien il serait imprudent de diminuer le chiffre des dépenses im prévues qui n'est réellement susceptible d'aucune espèce de modification. M. le gouverneur ajoute qu'il ne paraît pas absolument nécessaire de majo rer le crédit de fr. 20,000 proposé par la députation en faveur de l'industrie linière. Il cite ce qui s'est passé cet égard dans la Flandre orientale, et fait connaître que bien que dans cette province le con seil 11'eùt volé que des sommes inférieures celles allouées dans la Flandre occidentale, le gouverne ment a cependant partagé les fonds de l'état dans des proportions égales. M. Alph. Vanden Peereboom, tout en faisant ressortir les besoins de l'industrie linière, et en déplorant qu'aucune proposition ne s'est faite pour retirer la Flandre de son état de misère, demande ce que les conseillers provinciaux renoncent leurs frais de route et de séjour. Celte proposition obtient l'appui de l'assemblée; toutefois, après une discussion laquelle prennent part un grand nombre de membres ainsi que M. le vous demander des rrnseignemens sur une famille alliée sans doute la vôtre, la famille Tolendiarv.. A ce nom M,ae de Nauteuil détourna la vue son tour et dit d'une voix altérée Cette famille est éteinte maintenant le comte Giacomo To- lendiuo mort il y a déjà bien des années n'a pas laissé d enfants; c'était le dernier du nom de Toleudino.». Et il est mort jeune encore après avoir été marié demanda Raoul. Oui, bien jeune, répliqua Mme de Nanteuil d'un ton concentré, mais trop tard encore pour la femme qui portait son nom, et dont il a rempli l'existence de honte et de douleur; trop tard pour ceux qu'il entraînait dans la vie dissipée, folle, coupable qu'il s'était faite. Et il y a environ dix-neuf ans que cet homme était Paris reprit Raoul comprenant qu'il était près de saisir la vérité il y menait une vie désordonnée, honteuse, qui l'obligea enûnà partir ou plutôt s'enfuir Ouimonsieur cela est ainsirépondit Mme de Nanteuil avec étonnement, et d'un ton qui décélait l'agitation pénible où la jetaient ces questions. Pardonnez-moi, madame, continua Raoul, frappé de l'altération qu'il observait sur son visage, pardonnez-moi d'insister sur des faits dont vous n'avez par vous-même aucun souvenir car vous êtes trop jeune pour avoir connu le comte de Tolendino d'après ce que vous venez de me dire, vous étiez encore enfant quand il est mort... Je me le rappelle pourtant répondit-elle avec une amertume concentrée. Il y eut un moment de silence puis Raoul reprit avec l'émotion d un homme qui pressent quelque sinistre révélation Ce n'est point un motif frivole une vaine curiosité qui m'en hardissent vous questionner ainsi, croyez-Le bien, madame, et au nom du ciel! dites-moi ce qu'était pour vous le comte Tolendino gouverneur, il est reconnu que puisque l'on s'oc cupe du budget de 1848, il ne peut appartenir au conseil de disposer de l'indemnité reconnue par la loi aux membres qui seront nommés l'avenir. II s'engage une discussion très-longue et fort confuse; M. le président finit par mettre aux voix la question dans ces termes: y a-t-il possibilité dans le budget actuel, de majorer de fr. 4,000, le subside de fr. 20,000 proposé par la députation en faveur de l'industrie linière? 12 membres répon dent oui; 35 répondent non en conséqueuc ela majoration proposée n'est pas admise. M. de Graeve fait rapport sur les moyens de per fectionner la race des moutons le libellé du budget concernant les fonds destinés la race bovine sera modifié et recevra l'extension nécessaire pour qu'il puisse s'étendre aux bêtes laine. Cette proposition est admise par assis et levé. On passe la discussion immédiate du budget des dépenses. Leconseil vote successivement les derniers chapitres, tels qu'ils sont arrêtés par la 2° commis sion. Le chiffre total des dépenses s'élève a fr. 1,685,85 i-45 c.égal celui des recettes; il est adopté par appel nominal l'unanimité. On passe au nouveau rapport de la députation permanente, concernant les dispositions prendre dans l'intérêt des gardes-champêtres et la caisse de retraite de ces agents. La dépulion reconnaît qu'elle a des pouvoirs suffi sants pour majorer la retenue exercée sur les traite ments, et retire ses propositions précédentes, pris pour notification. L'ordre du jour amène la discussion du rapport de la 20 commission, concernant les changements réclamés au règlement sur l'amélioration de la race bovine. Après une discussion laquelle prennent part plusieurs membres, et moyennant modificatons ré clamées par M. de Graeve, le rapport est adopté. Une proposition de M. Goethals, ayant pour objet d'obtenir une meilleure répartition des taureaux de la race de Durham, est, après quelques observa tions présentées par M. le gonverneur de la pro vince, retirée par sou auteur. Le conseil passe la discussion du rapport de la 2e commission sur le projet de délimitation delà commune du PloegsleerÈ. M. de Neckere voudrait qu'une partie du terri toire de la nouvelle circonscription fut assignée celui de Messines. Aucun autre membre ne demandant la parole, il est passé au vote par appel nominal; la proposi tion de délimitation telle qu'elle est admise par la députation est adoptée l'unanimité. M. Spruy t présente un rapport sur des construc tions faire au dépôt de mendicité, affaire dont la députation a été saisie par une lettre du gouverne ment. Celte affaire est renvoyée la députation afin d'être pariustruile. La demande des habitants de Waregliem ayant pour objet d'obtenir que cette commune soit créée chef-lieu de justice-de-paix, est rejelée l'unani mité. Une même décision est prise en ce qui con cerne la commune de Lichtervelde. Le rapport de M. De Knuydt, sur la part contri butive que le gouvernement veut imposer la pro vince et qui s'oppose virtuellement aux vues du ministre des travaux publics, est renvoyé une autre époque afin d'être traitée avec toute la matu rité convenable. L'ordre du jour étant épuisé M. le gouverneur Pour moi, rien, répondit elle avec un accent profond de haine et de mépris non, rien, grâce Dieu! niais il était le mari de ma mère. Et ils étaient ensemble ici Paris il y a dix-neuf ans? C'est ici cette époque qu'elle l'a épousé le lendemain de ce mariage nous repartions pour relourner eu Italie; car le comte allait être arrêté... Pour un crime dit Raoulen rapprochant rapidement ce récit de celui que lui avait fait la mère Moiuaud. Mon, pour une bassesse, répondit Mra< de Nanteuil. Puis reve nant aveo amertume vers ics souvenirs que Raoul avait réveillés, elle ajouta Le comte Giacomo avait abaudouné pour épouser ma mère, une maîtresse qu'il aimait; elle savait de honteux secrets, elle le dénonça, et se repentant aussi tôt, elle le suivit malade, mourante... En laissant derrièie elle l'enfant qu'elle avait eu de lui ajouta Raoul C'est encore vrai, dit la jeune femme en le regardant fixement; des gens qui connaissaient bien le comte Giacomo vous ont révélé oes détails; vous ont-ils appris monsieur ce qui arriva ensuite cette femme mourut le comte avait depuis longtemps dévoré son patrimoine abusant de l'empire qu'il avait sur sa femme, il la dé pouilla légalement... Il y avait eu d anoiennes^ alliances entre la famille Tolendino et celle de ma mère les mêmes armoiries se retrouvent sur notre écusson le oomte Giaoomo fouilla les généa logies fit revivre des prétentions oubliées et obtint d'une femme faible,'timorée, une restitution... La villa Tolendino passa entre ses mains... quatre ans pliis tard cette fortune était entièrement dissipée; il fallut recourir a toute espèce de ressource la justice intervint et... Elle s'interrompit et ajouta d'une voix plus basse Le comte Giacomo mourut temps!... {La suite au prochain n".) 4

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2