7e ANNÉE. N* 666.
INTÉRIEUR.
LÀ CHATELAINE DE WAGRÀM.
JEUDI, 23 SEPTEMBRE 1847
JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Feuilleton.
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cepteurs des postes du royaume.
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lion doit être adressé, Jraneo,
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Le Progrès parait le Diman
che elle Jeudi de chaque semaine.
PBIX DES INSERTIONS.
Quiuze centimes par ligne.
VIRES ACQUIR1T EUNDO.
YPRES j le 22 Septembre.
Des motifs de haute convenance, nous avaient
empêché de nous occuper de la nomination de
M. Carton, en qualité de commissaire d'arron
dissement. Nous ne voulions pas nous exposer
au reproche de faire de la camaraderieen
l'approuvant, bien qu'au point de vue de l'opinion
libérale et de la capacité, le choix fait par le
cabinet soit irréprochable. Cependant le Journal
des Baziles tient savoir quel est notre avis
cet égard pour l'incriminers'il est favorable
et le présenter comme un éloge obligé. Nous
ne prêterons pas le flanc sa critique et nous
publierons, pour nous rendre cependant ses
désirs, la lettre d'un abonné, dont nous parta
geons entièrement les idées sur celte question.
Le 20 Septembre 1847.
Au rédacteur,
Le Propagateur attaque le journal libéral sur la
nomination de M. Carton, et le somme de s'expli
quer cet égard. Vous ne pouvez vous dispen
ser de lui répondre. Je comprends parfaitement les
motifs qui vous font hésiter et je suis persuadé que
la délicatesse retient votre plume, sans cela une
réponse ne se serait pas fait attendre. Vous craignez
qu'on ne vous accuse de n'avoir pris la défense de
celte nomination que par des motifs de parenté.
Mais comprenez donc qu'en laissant déblatérer
tort et travers, en gardant le silence, vous faites
tort l'opinion que vous représentez dans la presse.
Tout intérêt de coterie ou de famille part, M.
Carton répond parfaitement la nuance de l'opinion
libérale qui compte pour ainsi dire la très-grande
majorité des habitants de la ville pour adhérents.
M. Carton est jeune, actif, rompu aux affaires
comme avocat, et il ne lui faudra pas beaucoup
de tempsni d'expérience, pour se mettre au courant
des errements administratifs. Du reste, ce n'est pas
là la mer boire comme on dit communément, et
avant lui, beaucoup ont été nommés commissaire
d'arrondissement, 9ans avoir des antécédents admi
nistratifs; il suffit de rappeler les nominations de
De Haerue Ecloo, De T'Serclae.s Dixmude. Le
premier acte de noire nouveau commissaire d'ar
rondissement a dû faire comprendre qu'il veut se
montrer ferme et modéré quant ses relations
politiques. La règle de conduite qu'il s'est tracée
dans sa circulaire aux bourgmestres, prouve qu'il
ne dissimule nullement ses sympathies politiques
et qu'il ne biaisera jamais dans les devoirs que les
fonctions qui lui ont été confiées, lui imposent. Dès
sa prise de possession du commissariat, il a fait voir
qu'il ne voulait que servir sous un ministère libé
ral et que, comprenant mieux que d'autres les
nécessités du gouvernement représentatif, un révi
rement dans l'opinion publique le trouverait prêt
résigner ses fonctions.
Il me paraît que ce sont là des explications que
vousauriezpu fournir non-Seulement aux lecteurs du
Progagateur, mais votre propre parti, qui, loin
d'avoir vu cette nomination avec regret, y a ap
plaudi, parce que l'homme qu'on a choisi, est notre
concitoyen et que par ses relations de famille et sa
position sociale, il est digne, en tout point, de se
trouver placé la tête de l'arrondissement. Je crois
que vous aurez tort de ne pas vous en occuper dans
votre prochain numéro; les insinuations de votre
adversaire doivent être réfutées et livrées au mé
pris public. C'est le dépit qui les lui arrache et
sa colère concentrée ne prouve que trop sur
abondamment l'opporlunitédu choix de M. Carton,
comme commissaire d'arrondissement.
Agréez, etc.
effroyable que les mugissements de tous ces
animaux enveloppés dans une forêt de feu. Les
efforts des voisins, de la police et de la gendar
merie pour éteindre les flammes, restèrent
impuissants. On n'avait malheureusement le
secours d'aucune pompe feu opposer leurs
ravages.
La perte du bâtiment est évaluée 4,000
francs; celle de la moisson, des bêles cornes,
moutons, etc., 23,000, francs. Rien n'était
assuré.
On attribue ce désastre la malveillance.
Des recherches actives ont lieu pour découvrir
les auteurs de ce crime effroyable.
Un malheur dû l'imprudence est arrivé
lundi dr hors la porte de Lille. Le domestique
du meunier Isenbaert, en voulant traverser la
plate forme sur laquelle se trouve posé le mou
lin qui était en ce moment en activité, a été
atteint par une aîle et a eu la jambe fracturée.
On nous écrit de Bixschole, que le 16 de ce
moisle nommé Lebbe, François, célibataire,
âgé de 31 ans, s'est suicidé par strangulation.
Depuis quelque temps, ce malheureux était
atteint d'aliénation mentale.
On nous écrit de Thielt, le 17 septembre Un
incendie accompagné de circonstances terribles,
a jeté la consternation dans notre ville et dans
les environs. Hier, vers neuf heures du soir, le
feu a éclaté tout coup et aux quatre coins de
la grange et 1 elable faisant partie de la ferme
habitée par le sieur Jean Van Walleghem, cul
tivateur Thielt. hameau Schuyffers-Kapelle
ferme appartenant M. D Hanins de Moerkerke,
de Bruges. Le vent violent qui régnait a attisé
les flammes, qui se sont répandues avec une
rapidité effroyable, dans toutes les parties de la
ferme. De deux ouvriers qui dormaient sur le
grenier au foin, un seul, le nommé Pierre Van
Heckea pu se sauver; le second Charles Van
den Àbeeleouvrier, âgé de 26 ans, né et de
meurant Thielt, a péri dans les flammes. Son
cadavre, brûlé jusqu'aux os, a été retrouvé.
Outre ce malheur terrible, nous avons
signaler la perte de 100 moulons, de 21 bêles
cornes, des récoltes de plusieurs hectares de
terre, d'une masse énorme de bois scié, et de
tous les ustensiles aratoires. C'était un spectacle
La nouvelle relative aux remises d'un dixième
pour les brasseurs et de la moitié pour les dis
tillateurs sur les droits payer pour le contenu
des cuves, a été ou mal comprise, ou mal inter
prétée. II ne s'agit nullement des droits d'accises,
mais bien des droits de patente.
Pour les brasseurs le mode actuel de fabri
cation permet ces industriels d'utiliser la
contenance entière des cuves etcomme les
quantités employées doivent être enregistrées
afin de servir comme base du droit de patente,
le minisire a cru que l'on ne pouvait plus ad
mettre (comme base du droit de patente) une
déclaration portant un nombre dhectolilres
inférieur celui renseigné au registre. La dé
duction préalable d'un dixième de cette quan
tité, déduction qui exislaiten quelques localités,
a été supprimée.
Pour ce qui concerne les distillateurs, la me
sure est prise pour rendre plus uniformes les
opérations des distillateurs, quant au renouvel
lement. D'après les procédés de fabrication
aujourd'hui suivis, les matières mises en macé
ration par ces industrielssont renouvelées
après 24 heures de travail, et par son arrêté M.
le ministre des finances a prescrit aux employés
de ne plus considérer comme exactes que les
déclarations indiquant un nombre d'hectolitres
au moins égal un renouvellement des matières
par 24 heures de travail.
Nous croyons que c'est ainsi, que l'on doit
expliquer la mesure ministérielle. (Messager.)
CONGRÈS DES LIBRES ÉCHANGISTES.
Le Congrès a été clos dans la séance d'hier
qui n'a pas duré moins de six heures.
Outre les orateurs qui avaient déjà parlé dans
les deux précédentes séances, on y a entendu
quelques nouveaux personnages et notamment
y. une diversion. [Suite.)
Pendant toute une semaine, il retourna chaque jour régulière
ment Sohœnbrunn s'informer de la santé du prince. Le malaise
était le même et la consigne qui défendait de laisser approcher de
l'auguste malade n'avait pas été levée par les médecins.
Enfin le neuvième jour, il apprit que le duc, ayant éprouvé le
matin un soulagement inespéré venait de sortir achevai, et qu'it
avait laissé l'ordre de prier M. de GardevilU de se rendre le lende
main Schœnbriinn vers midi.
Heureux de cette bonne nouvelle, Guillaume se promenait le soir
sur les remparts, lorsque en passant devant la porte de Carinthie, il
vit devant le théâtre une foule inaccoutumée. Il s approcha pour
lire l'affiche. Des acteurs jouaient des vaudevilles de M. Soribe.
Entendre pendant tout nu soir la langue de sa patrie quand on
est presque exilé est un bonheur trop grand pour qu on le laisse
échapper, Guillaume entra donc au théâtre de la porte de Carinthie.
Le rideau venait de tomber sur la première pièce, lorsque tour
nant les yeux vers uue loge d'avant-scène, il remarqua Mmt- de
Laveruey, qui de son côte l'avait aperçu en même temps, et qui lui
fit uue légère inclination de tête lorsque leurs regards se rencon
trèrent, C était lui dire trop clairement qu'elle était visible pour lui,
pour que Guillaume put se dispenser d'aller la saluer. Il avait
d'ailleurs quelque remords d'avoir été si peu gracieux en revenant
de Wagram, puisqu'en définitive il lui devait sa belle promenade
du lendemain avec Béatrix, et l'occasion se présentant d'effacer la
mauvaise opinion qu'on devait avoir de lui, il ne fût pas fâché d'en
profiter.
La comtesse était seule, et elle accueillit Gaillaume de la façon la
plus gracieuse, et la plus distinguée. Guillaume s'assit côté d'elle,
J'ai bien envie de vous faire une querelle, Monsieur le vicomte,
dit-elle tout coup.
Laquelle
Vous ne devinez pas?
Guillaume comprit fort bien, mais il protesta dans les terme9 les
plus aimables qu'il ignorait en quoi il avait pu mériter le déplaisir
de la comtesse.
Votre assurance me fait croire qu'il y a de la faute d'un autre.
J'interrogerai ce soir le concierge de mon hôtel. Il aura manqué de
mémoire.
Je dois humblement convenir, Madame, que je ne me suis pas
présenté l'hôtel de Laverney. Mais je n'avais pdfe oublié la permis
sion que vous m'aviez accordée ,ct je vous l'aurais prouvé demain,
lors même que je n'aurais pas eu l'honneur de vous rencontrer oe
soir. J'ai fait chaque jour de la dernière semaine le voyage de
Sehccubrunn, et j'en suis revenu chaque fois avec des préoccupa
tions trop tristes, pour qu'il me fut possible d'aller dans le monde
aujourd'hui seulement j'ai en de bonnes nouvelles de son altesse
sérénissiinc le duc de Rcichsladt.
Soyez franc, Monsieur le vicomte, est-ce bien là la seule cause
N'aurais-je pas un grand tort vos yeux?
Un tort vous, Madame
Et sans doute celui d'être la sœur du baron de Winter
Madame, je n'ai reuoontré que deux fois M. de Winter.
Qu'importe Ne se déteste-t-on pas très-souvent au premier
abord C'est un effet que mon frère manque rarement de produire;
mais il ne serait ni généreux ni juste qu'il en rejaillit quelque chose
sur moi. Je suis sa sœur aussi peu que possible. Nous u'avons pas
la même mère. Voyons, Monsieur, soyez franc, n'ai-je pas deviné
Vous vous taisez. 3 e n'en demande pas davantage; il y a donc quelque
ohosc de vrai de ce côté n'y aurait-il rien de plus
Pour que vous ne doutiez pas de ma franchise, Madame, lorsque
je vous dirai que je ne vous comprends plus j'avoue que M. de
Winter ne m'inspire qu'une très-médiocre sympathie.
N'auriez-vous point entendu dire du mal de moi Que j'étais
par exemple horriblement coquette passablement légère et que
sais-je ou ne m'épargne guère dans les salons de Vienne.
Sur mon houneur Madame je n'ai jamais entendu parler de
vous, en quelque sens que ce soit.
Gomme cela viendraj'ai bien envie de prendre les devants
pour vous mettre en garde.
Je sais, Madame, qu'il est des hommes toujours prêls croire
la calomnie, comme il en est malheureusement de toujours prêta
s'en faire un instrument de vengeance.
Eh bien écoutez-moiMonsieur. Je Yeux que quelqu'un oj«
connaisse et puisse oie juger.