sont habituellement censés des endroits dange-
renx de garnison, non-seulement quant aux
mœurs, mais aussi sous le rapport de la subordi-
nation de la discipline et de la fidélité au roi.
Peut-on avouer avec plus d'impudeur, que
la diminution de la garnison a été un acte de
basse vengeance de la part du ministère, et ce
pendant dans son dernier numéro, le Journal
des Bazilesqui le mensonge ne coûte rien,
ose dire qu'il n'a jamais dit ni insinué que ce
fut un acte de rancune politique. Il est vrai que
les articles dont nous avons cité les passages les
plus saillants, soulevèrent une indignation uni
verselle et les meueurs de la coterie cléricale se
doutèrent qu'ils avaient fait fausse route. On
lâcha dé pallier ces aveux compromettants,
mais dans la conversation intime, on exploita
le thème primitif avec la même perfidie. C'est
ainsi qu'il n'y a pas longtemps, le père de l'ex-
minislre des finances a attribué, en présence de
l'entrepreneur des fourrages Giller, l'absence
d'une garnison de cavalerie, aux sympathies
de nos concitoyens pour la cause libérale.
Du reste, nous avons tenu uneautreconduite
que le Journal des Baziles. Quand le minis
tère clérical pur sangnous a refusé de la gar
nison, nous l'avons blâmé avec amertume et
jamais nous n'approuverions platement un acte
d'un ministère libéral, du moment qu'il lése
rait les intérêts de la cité. Quand la diminution
de la garnison a eu lieu en 11146, la feuille
cléricale a applaudi cet acte, loin de le blâ
mer. Alors elle était tellement ministérielle que
le mal fait par ses bien-aimés ministres lui pa
raissait une épreuve infligée pour noire bien et
qui dût nous faire gagner le ciel. Nous n'en
tendons pas notre devoir de cette façon, et nous
conserverons toujours notre libre arbitre en
présence de tous les ministères quelque
nuance de libéralisme qu'ils soient censés ap
partenir.
A propos de la congrégation, le Progrès a eu
l'audace irrévérencieuse' de dévoiler le but de
celte institution. On a répondu par des gros
mots, qui prouvent que nous avons touché
juste. Dans un prochain n°, nous reviendrons
sur celle invention jésuitique qui eut beaucoup
de succès jusqu'en 1827, et alors la déconfiture
des enfants de Loyola balaya les congrégations,
qui couvraient cette époque la France entière.
La correspondance de Messines, publiée par
le journal, paraît avoir été attribuée M. Ange
Gauquier, habitant de celle localité. Nous nous
empressons de déclarer qu'il y a erreur et que
M. Ange Gauquier n'en est pas l'auteur.
ma oomw
La ville de Louvain est en fête depuis quel
ques jours. M. D'Utlekem, le bourgmestre, que
M. DeTheux, par ses mauvais procédés, avait
forcé de donner sa démission, est réintégré dans
ses fonctions communales, ainsi que deux éche-
vins MM. Henot et Poulet, qui ont suivi leur
chef, quand il a quitté le poste éminenl qu'il
occupait l'hôtel de ville de Louvain. Le troi
sième échevin est celui que M. DeTheux a
nommé contre le gré du conseil. Transfuge du
camp libéral, M. Landeloos, donnera, s'il a
quelques sentiments de délicatesse, sa démis
sion, moins qu'il ne veuille continuer jouer
un rôle déplorable et qui en fera la risée de
tous ses concitoyens.
«^080^^—
A Malines, il y avait un commissaire d'arron
dissement ayant nom M. Vanden Branden de
Reelh, un illustre inconnu, créature de l'arche
vêque de Malines et de nous ne savons quel
miuisti'e clérical. Ce personnage dont aucun
ne s'occupait, vu sa parfaite nullité, est remplacé
par M. Simons, commissaire d'arroud' Ton-
gres, clérical renforcé Depuis lors le premier est
devenu un puits de science, un vase de prédi
lection, tel point que le conseil communal de
Malines qui devait féliciter le ministère libéral
sur sou avènement au pouvoir, a refusé de
porter cette motion l'ordre du jour, parce que
le fameux M. Vanden Branden de Reelh avait
été révoqué. Les journaux cléricaux ont vécu
sur ce thème pendant quelques jours, tous s'ex
tasiaient devant le camouflet que le ministère
recevait du conseil communal de Malines. Mais
voici l'auteur de la proposition, M. Henri Lau-
w'ers, qui déclare dans le Précurseur, qu'il a
retiré sa motion non cause de la destitution
de M. Vanden Branden de Reelh, mais parce
qu'elle ne paraissait pas avoir été discutée
temps et qu'elle ne semblait pas du goût de
l'unanimité du conseil.
C'est le Journal d'Anvers que les feuilles
catholiques qualifient de libéral, qui le premier
a inventé cette bourde. Nous sommes curieux
de voir comment il s'excusera.
Marché d'Ypres, du 2;5 Septembre 1847.
Le marché était très-abondamment fourni. L'é
poque de l'achat du froment pour les semailles est
une des causes de cet énorme approvisionnement.
1,112 hectolitres de froment ont été présentés en
vente qui s'est faite lentement et avec peu d'anima
tion. Les prix ont varié de lr. 21-60 24-8o, moy
enne fr. 28-20, baisse sur le prix officiel du marché
précédent 2 francs par hectolitre.
244 hectolitres de seigle ont été vendus des prix
ffui ont varié de fr. i3-2o i4-4o. Le prix moyeu
est de fr. i3-8o, baisse de fr. 2-60.
70 hectolitres d'avoine ont été offerts en vente
des prix qui ont flotté entre fr. 8-00 et 9-00,
moyenne fr. 8-75, baisse un franc par hectolitre.
Les fèves ont été vendues avec peu de faveur de
fr. 2-80 sur le prix du marché précédent, raison
de fr. i5-îo par hectolitre. 56 hectolitres ont
trouvé des acquéreurs.
Les pommes de terre n'ont presque pas varié de
prix. 5,5oo kilogrammes ont été offerts en vente et
ont trouvé des achcLeurs fr. y-So et y-yS les 100
kilogrammes.
Les divers corps composant la garnison de
Bruxelles, sont partis des casernes hier malin
neuf heures, afin daller faire la reconnaissance
militaire du terrain sur lequel la petite guerre
aura lieu le 28.
parti prêtre et l'espionnage organisé pour son
compte.
—m
Eh bien! pourrait-on croire qu'un change
ment de quelques mots puisse taire d une
élucubration du Journal des Baziles, un article
qu'on dirait écrit dans un sens libéral et tic
manière offrir apressa transformation, plus de
vérité que l'original. Qui a ruiné le pays? la
domination cléricale. Qui a dépeint de main de
maître les intrigues électorales du clergé? le
Journal des Baziles qui a dévoilé les manœu
vres auxquelles ses patrons avaient recours
pour s'assurer de la fidélité des électeurs.
Qui le premier a pratiqué ces principes exclu
sifs, en déclarant que celui qui n'est pas pour
nous, est contre nousle parti prêtre qui se
lamente sur le système soi-disant exclusif des
clubs.Enfin l'heure du déclin du parti clérical
a sonné et ce qui le rend méprisable, c'est qu'il
ne sait pas mourir avec dignité.
SINCÉRITÉ DU JOURl\AL DES BAZILES.
Nous lisons dans le dernier numéro de la
feuille vertueuse, le paragraphe suivant:
Il est littéralement faux que nous ayons jamais
«déclaré ou insinué que le retrait d'une partie de
la garnison était un acte de rancune politique.
Les scribes du Journal des Tfazi/essont d'une
impudence mirobolante. D'un jour l'autre, ils
oublient ce qu'ils ont publié et c'est ici encore
le cas. En déniant, ils croient avoir terminé une
discussion compromettante. Mais les numérosdu
Journal des Baziles se retrouvent encore facile
ment et voici ce qu'on lit imprimé en toutes
lettres: n° 3028, du 7 octobre 1846:
Deux fois par semaine, il le journal Le Pro-
grès) prodigue au gouvernement en gros et aux
ministres eu détail, l'insulte et la calomnie
Dans cet état de choses a-t-on le droit d'attendre
quelque faveur du gouvernement? Peut-on es-
pérer d'en obtenir quelque concession lorsqu'on
u députe au ministère les conseillers communaux
qui dirigent ce journal et leur tête le ré-
dacteur en chef? Les ministres ne seraient que
des niais, s'ils allaient au-devant des velléités de
leurs ennemis et de Jeurs détracteurs. C'est la
doctrine de M. Rogier.
11 faut remarquer ici que les BAZILES sup
posaient bénévolement, que c'était une faveur
que la ville sollicitait, tandis qu'elle ne deman
dait que l'exécution d'engagements pris par le
ministre de la guerre Evain, l'époque de la
construction des casernes. Depuis, le jésuite a
changé de chanson, ce n'est plus line faveur
le maintien de la garnison est un acte de justice.
Voici une citation du N° 3029, du 10 oc
tobre 1846
Beaucoup de maisons et de quartiers sont vides
par suite do la diminution de la garnison. Tel est
pourtant un des résultats de tout ce fracas de
libéralisme et de celte parade d'hostilité contre le
gouvernement dont on a fuit un si grand éta-
lage.... Les rancuniers plastrons du Progrès,
feraient bien mieux de dire nos gouvernants
Oubliez, oubliez, tout ce que nous avons dit ou
fait, et n'en imputez rien une ville dont nous
n'avons jamais été le véritable organe.
Les lieux où celte presse libérale) est en vogue
bearcux si l'un de nous peut se dévouer pour elle.
C\»t ma tâche moi, Monseigneur, s'écria Guillaume^ le rang
de V. A. ne lui permet pa3 de me la disputer. Oui, le soin de châtier
M. de Winter me regarde et je ne faillirai pas.
Votre assurance me gague. Je retrouve en vous écoutant de
l'espoir et du courage. Revenez encore demain Schccuhriïnn j si
le mieux se soutient, nous irons ensemble "YYagram.
Le prince teudit avec effusion la main Guillaume, lui répéta qu'il
remerciait Dieu de le lui avoir fait connaître, et qu'il pouvait
•ompter, qaoiqu il arrivât, sur lui comme sur son propre frère.
Il faisait une belle journée d'automne. Guillaume ne s'arrêta pas
son hôtel il sortit sans but déterminé prenant au hasard la pre
mière rue qui s offrait lui.
Deux heurts sonnaient au palais impérial lorsqu'il déboucha sur
la promenade qui, construite sur les anciens remparts, eu a conservé
le notn. Au mcine instant une calèche, remarquable par la fraîcheur
et le bon goul des ornements, par la beau lé de l'attelage et la richesse
àfi la livrée, débouchait en face de lui par la rue de Maiiahilfj une
jeune femme demi renversée dans le fond attirait tous les regards
par sa gracieuse altitude et son exquise toilette on ne l'eut pas du
reste remarquée avec moins d'empressement sous le plus simple
costume car elle était de celles qui arrachent au plus indifférent
un cri d'admiration.
Guillaume reconnut Mme deLaverncy.
La voiture passant très-près de lui, il ne put se dispenser de saluer
la comtesse, qui fit aussitôt arrêter.
Me pardonnerez-vous mon inquisition Monsieur le vicomte
dit-elle, et me répondrez-vous franchement
Sans nul doute, Madame.
Vous avez l'air oisif
Je n'oserais pas le nier.
Et vous ne paraissez pas avoir un but de promenade bien déter
miné.
J'en couviens, Madame.
Ne siTai-jc point indiscrète si je vous demande de me faire
compagnie dans la mienne
Aurais-je été moins libre, je n'aurais garde de refuser un tel
honueur.
Sur un signe delà comtesse, un magnifique chasseur desoendit de
son siège,et abaissa le marohe-pied.
Guillaume prit place auprès de M'°« de Laverney. Le valet de pied
referma fa portière, s'informa si la comtesse allait toujours au
Prater, et la voiture partit aussitôt eu continuant suivre la pro
menade des remparts. Elle se trouva bientôt dans celte partie
resserrée qui s'étend entre le Bastion Gonzaga et le bastion Biber.
Là, prenant le pont Ferdinaud, le cocher traversa le bras du Danubo
qui sépare de Vienne le faubourg de Léopoidstadt et la magnifique
forêt de ohênes et de hêtres si connue sous le nom de Prater vers
laquelle il se dirigea.
Après avoir dépassé le cirque gymnastique, la comtesse témoigna
le désir d'achever la promenade pied, pour mieux profiter d'une
des dernières belles après-midi de l'automne. La voiture attendrait
et ils reviendraient la prendre où ils l'avaient laissée.
Guillaume s'empressa d'acquiescer son désir.
Ils descendirent de la calèche, et, après avoir marché quelques
pas ils entrèreut dans le Thicrgurtcu pour se rapprocher du bras
principal du Danube.
La fleuve gonflé par les pluies, coulait majestueusement fleur
des digues de ses deux rives. Ses vagues s'entrenhorjuaient avec un
bruissement inouotone et lugubre quiretentissait au loin comme
une menace aux habitants de la plaine.
Guillaume et la comtesse étaient trop organisés en artistes, pour
ne pas contempler avec recueillement ce spectaolc d'une sauvage
graudeur,
(La suite au prochain n°.)